underappreciated gift ft. siyeon

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Les requêtes avec paiement n’étaient pas les plus communes, mais cela arrivait, parfois, surtout lorsqu’on désirait faire un cadeau. Hwansuk ne comprenait pas trop le principe, le jugeait même un peu. Enfin, au début. Désormais il s’en fichait. Après la deuxième fois, il avait compris que c’était plutôt courant, et que c’était même apprécié (très apprécié). Après tout, si offrir du sexe pouvait se faire comme on offre une fleur, l’être humain n’allait pas s’en priver.

Il a noté l’adresse sur le bloc-note de son téléphone, google maps allumé pour ne pas se perdre dans ce quartier uppé qu’il ne connaît pas, qu’il n’a pas l’habitude de fréquenter. “Sois ponctuel. Joue de tes charmes. Fais tes trucs quoi.” avait dit l’homme, un peu plus âgé que lui, apparemment gêné lui-même par la démarche - alors pourquoi le faisait-il ? Joue de tes charmes. Hwansuk avait failli rire tellement cette formulation était ridicule, mais il n’avait pas osé, s’était tu, avait accepté l’argent et noté le nom.

Il arrive devant la porte de ce bureau dans lequel il n’aurait sans doute jamais mis les pieds si ce n’était pour ce boulot. Ca pue la richesse à plein nez, Hwansuk pourrait en tomber malade. Il lit le nom sur la petite plaque dorée. Jang Siyeon. Il ne s’est pas trompé. Hwan se demande si les gens qui viennent travailler dans ce quartier le font par plaisir, ou parce qu’ils veulent juste gagner de l’argent - ou peut-être même qu’ils y sont contraints par leurs parents, leur condition, leurs femmes et leurs enfants. Hwansuk ne sait pas comment tout cela fonctionne, il n’a pas envie de savoir, ça ne l’intéresse pas. Certaines bribes de ses cours lui reviennent lorsqu’il voit les grands bâtiments en verre qui l’entourent, mais il ne pousse pas le vice jusqu'à se les réciter dans sa tête.

Il toque.

Il note par ailleurs qu’il est presque vingt-deux heures. Il voit les derniers workmen s’enfuir à vive-allure vers le métro dans leurs chemises blanches identiques. Il les prendrait presque en pitié. Peut-être que son client est déjà parti ? Ce serait un cadeau bien mal envoyé. Il se doute déjà qu’on lui a donné l’adresse du bureau plutôt que de la maison parce que le type doit être marié - ah les joies des orientations sexuelles refoulées. Ou alors c’est une farce, mais le type n’aurait pas accepté de le payer si cher pour l’envoyer se faire jeter.

Il toque une seconde fois, et cette fois entre sans attendre de réponse. Il se glisse à l’intérieur du bureau, et est d’emblé frappé par la vue derrière le siège où est assis un homme à qui il adresse à peine un regard. C’est tout simplement superbe. Hwansuk n’a jamais vu Séoul de cette manière, et il décide d’accrocher cette vision à sa rétine pour le reste de la soirée - peut-être même qu’il pourra regarder ce paysage pendant que l’autre fait ce qu’il a envie de faire. Ca pourrait lui changer les idées.

Son regard se pose finalement sur l’homme assis dans le fauteuil. “Bonjour,” dit Hwan sobrement. Il fait un petit sourire, “pour jouer de ses charmes”, comme dirait l’autre. “C’est votre ami Kim Jungmin qui m’envoie.” Il s’incline respectueusement, connaît les convenances, il est d’une classe sociale bien moins élevée que celui qu’il a en face de lui. Il est sans doute plus jeune, aussi. “Vous pouvez m’appeler Ace. Je suis à vous pour cette nuit.” C’est dit de manière si professionnelle qu’on pourrait croire qu’il s’en réjouit alors que, vraiment, il n’a qu’une envie : que cela soit déjà terminé. Mais la paye est bonne, et un job est un job. Hwan ne perd pas son sourire et sa posture se tend un peu, sa chemise négligemment déboutonnée et sa position légèrement penché sur le côté.

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(ootd) feat. @moon hwansuk

Cernes creusés ; les nuits sont courtes, provoqués par le délicieux mélange des préoccupations. On lui clame ô combien il devrait se reposer, pourtant las des remarques, bien incapable de tenir en place. Si Yeon aimerait être aux côtés de sa belle, sourire paisiblement face à sa délicatesse – innocence … Mais le bureau l'accompagne malgré tout, la gentillesse trop grande. Le cœur sur la main. Il s'occupe des dossiers, plongé dans la paperasse d'un rendez-vous nocturne de dernières minutes. Plus seul que jamais. Ressassant cette journée, aussi terrible fût-elle. Réfléchissant à l'impossible du pire - mais où le mot s'assemble à son contraire.
Négligemment.

Les yeux se perdent soudainement en une brise légère, cause d'une fenêtre laissée en liberté ; douce vague odorante pour l'y accompagner. Un sourire sur le visage, déjà plus calme. Il voudrait partir, quitté l'endroit sans se poser de questions, sans regretter la moindre décision. Mais chaque dossier pèse sur ses épaules. L'image de son père dans la tête comme une de ces envies de dégobiller son être tout entier, faute de réussite. Il se sent bête. Manque des applaudissements, des encouragements de sa femme … Conscient des vies où responsabilités prônent en lui. De ses engagements – de ses choix.

Ça toque.

Une fois de plus.

Ses yeux s'extirpent des songes nauséeux. « Monsieur Seo, bonsoir. Je vous attendais ! Je vous en prie, installez-vous confortablement. » dit Si Yeon professionnellement. Sa voix guide l'homme vers l'objet de la requête, autant que ses pupilles ne se détachent de la chaise. « Je vous avoue avoir été un peu surpris par votre e-mail. Ce n'est pas tous les jours que nous rencontrons des cas, si je peux me permettre, de la sorte. » Ça n'arrive qu'une fois dans une carrière, si ce n'est pas du tout. Troublé par l'étude du message, les oreilles n'écoutent que le néant des paroles renvoyées. Seuls les iris se plongent dans une courte incompréhension ; le chaos. « Pour... Pour la nuit ? » Un nom qu'il reconnaîtrait entre mille, Il fait mine de ne pas savoir, veut ne pas comprendre. Espère. « C'est une mauvaise adresse, vous êtes dans un cabinet de procureur, pas dans un club privé. » ose-t-il dire. Il doute tout de même.

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Moment de flottement où Hwansuk essaye de voir si l’homme le prend vraiment pour un autre autre où s’il fait juste semblant. Sa dernière expression suffit à lui confirmer que la surprise est réussie. Hwan sourit doucement. Il est habitué, pas dérangé, parfois, il faut un peu pousser, certains pensant que c’est une mauvaise blague ou qu’on va les surprendre en cours de route pour leur coller un article de journal déjà titré sous le nez. Ca n’est jamais arrivé à Hwansuk, et en réalité, il sait que cela pourrait être le cas ce soir - mais il s’en fiche. La seule chose qu’il sait, c’est qu’il a été payé, et qu’il doit faire ce qu’on lui a demandé.

“Je suis bien à la bonne adresse.” Hwan se rapproche un peu, mouvements fluides et tout calculés, on pourrait croire qu’il les a travaillés quand, vraiment, c’est comme sa manière de danser : cela lui vient tout naturellement. Il s’appuie sur le bureau de ses deux mains, se penche un peu en avant, sourit à la fois avec douceur et malice à l’homme face à lui. De près, il a l’air plus jeune, moins austère. Sa surprise était si réelle, Hwan se dit qu’il a affaire à un naïf, un novice même. “Mais je peux aussi être ce monsieur Seo si cela vous enchante.” Hwansuk n’y connaît rien en droit et en business - sauf quand cela concerne la drogue qu’il refile aux gars du quartier de la résidence ruby. “Je pense être un cas plutôt intéressant en effet.” Et il joue tellement bien la comédie, Hwansuk, on pourrait croire qu’il aime ça - mais c’est faux, il se déteste au moment même où il prononce ces paroles, et la fatigue le prend rien qu’en songeant aux complications si l’homme refuse complètement. Hwan n’aime pas avoir des problèmes, surtout pas avec le boulot, surtout dans ce genre de situation. Car si les riches peuvent se laver de tout avec un peu de monnaie, Hwan devra faire avec les pots cassés, et il le sait.

Il décide de s’appuyer contre le bureau, à moitié assis sur le côté, le regard toujours braqué dans celui de Siyeon. Il voit bien que l’autre est toujours perdu, alors il prend le temps de l’éclairer - c’est vrai que, parfois, certains ont du mal à capter. “Votre ami m’a demandé de venir vous voir personnellement,” cela sonne toujours mieux que de dire qu’il l’a payé, “Il m’a dit que c’était nouveau pour vous, mais que l’occasion en valait la peine.” Hwan tend le bras, geste lent, comme s’il s’adressait à un animal qu’il ne fallait pas effrayer, et il vient caresser la joue de Siyeon d’une caresse aérienne. “Je vous assure que vous ne le regretterez pas.” Et Hwan sans doute que si, comme d’habitude, mais c’est comme ça - il pousse son amertume au fond de sa tête, se concentre sur son sourire doucereux, et ses yeux clignent,c’est rassurant qu’il se veut ce soir.

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(ootd) feat. @moon hwansuk

Il fronce instinctivement les sourcils. Tout n'est que flou en cet instant. Un tas de questions devenues troubles devant lui. Le pourquoi ? Le comment ? Rien de ce qu'on lui dit berce ses pensées de réponses claires. Tout s'enfonce un peu plus à chaque fois. Mais jamais il ne s'enterre complètement, perçant un bout de lumière dans l'ombre. Si Yeon souffle de l'intérieur, le visage du chaos toujours présent … Il se sent un peu plus honteux. Toujours plus, d'ailleurs. À chacune des minutes qui s'écoulent, à présent lentement dans le vide du temps. Empiété dans une situation qui ne lui ressemble en rien, il se demande comment se sortir de là. Il ne le sait pas, cherche désespérément ; et le regard se fonce. De l'attitude aux mots, rien ne lui déplaît plus que cette situation qu'il voudrait inexistante. Il n'est que faible plus face aux informations détenues.

Sa main croise rapidement la sienne. Non pas pour l'inciter à continuer, mais l'inverse des choses, à la grande surprise de l'autre. Si Yeon n'est pas ce qu'on pense de lui. Loin d'être de ceux qui se permettent quelques écarts, pas de ceux qui s'évaporent dans l'instant présent, bercé par l’adrénaline du moment. Il est maître de lui-même, ne force personne à suivre ses décisions … « Vous, en revanche, vous pourriez le regretter. » dit-il, stoïque. Coupable d'actions, de sentiments et d'émotions traversés. De rencontres et de laisser aller, pourtant dicté par la liberté des mots prononcés.

Fautif en rien, coupable de tout.

« Quelles sont vos intentions exactement ? J'ai du mal à saisir … Vous n'avez peur de rien à ce que je vois. » Parce qu'il n'est pas n'importe qui. Loin d'être corrompu comme son père peut l'être. De loin celui que l'on peut utiliser avec un chantage, ou de l'argent. « J'attends un client, mais peut-être était-ce une ruse de votre part pour avoir ce tête à tête ? » Et pitié que quelqu'un vienne le sortir de là ! Brian, Hea, même Yon si elle le veut ! … Il voudrait n'être qu'un fantôme à cet instant. C'est insupportable, oui, de se sentir espionner de ses actions.

Avec pour seule faute, celle d'avoir sombré dans les bras d'un homme. La punition infligée est déjà suffisante que de lui en rajouter une supplémentaire ; le regard qu'il porte sur lui l'insupporte. L'image qu'il a de lui le dégoûte.

Il est perdu.

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Hwansuk se crispe un peu quand l’autre rejette sa caresse, tension qui se reflète dans sa main qui se referme et revient le long de son corps, près de sa cuisse toujours posée sur le rebord du bureau. Il regarde Siyeon en fronçant légèrement les sourcils, sans faire de commentaire, mais il se sent cette fois un peu attaqué par sa remarque. “Je n’ai rien à regretter, je ne fais que mon boulot,” dit-il presque comme une justification, comme s’il s’était senti attaqué - c’était sans doute le cas, attaqué parce qu’il avait entendu la vérité, et cela ne lui avait pas plu. “Et je vous ai déjà donné mes intentions, n’était-ce pas assez clair ?” Maintenant Hwansuk est impatient, vexé, agacé. Il n’a pas envie d’être là, il n’a jamais eu envie de faire ça, mais c’est comme ça, il n’a pas le choix, parce qu’il est pauvre et qu’il a besoin de sous et qu’il s’est plongé là-dedans et qu’il ne pourra sans doute jamais en sortir - mais ce n’était pas un riche comme le type qu’il a en face d elui qui pourrait comprendre ça, trop bien installé dans sa tour d’ivoire, trop bien placé, lui, il n’a pas ce genre de problème. Lui il ne pense pas à comment il va finir le mois. Lui, il a le temps de s’envoyer en l’air en dehors de son couple parce que ça lui chante. Hwansuk n’a personne lui, il ne sait même pas s’il pourrait même s’y résoudre, il ne sait même pas s’il en a envie - et puis de toute façon qui voudrait de lui ? Il se trouve déjà bien assez détestable.

Hwan se rend-compte qu’il déteste cette situation, ce boulot, cet homme face à lui, mais il se déteste surtout lui-même, et il s‘agace d’autant plus. Il se redresse, se remet debout, et toute sa posture a changé, disparue la séduction, il est dans la confrontation. “Je ne sais pas qui est votre client.” crache-t-il presque, “Et j’en ai rien à faire en fait. Je suis juste ici parce qu’on m’a payé pour venir, étant donné que vous êtes dans ce genre de combine.” Il fait une pause, essaye de se calmer un peu, pour ne pas craquer, pour garder la face. “Dans tous les cas je suppose que ce n’était que dans le but de vous mettre en mauvaise posture, mais ça aussi en fait je m’en fiche. De toute façon c’est toujours pareil avec vous,” et c’est un vous générique qu’il adresse un peu arbitrairement, mais il s’en fiche, il est énervé, “Vous en avez rien à foutre des autres, vous ne pensez qu’à votre petit confort, vos combines et votre honneur, votre image. Ca tombe bien j’ai aucun des deux comme vous avez dû le comprendre.” Son geste est un peu rageur lorsqu’il vient remettre en place quelques mèches de cheveux pour les dégager de ses yeux, il a rarement été aussi énervé et il se demande si ce n’est pas la pression de beaucoup d’autres choses accumulées qui menace soudain de sortir ce soir.

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(ootd) feat. @moon hwansuk

Tout se complique. L’évidence même frappe le visage de Si Yeon, persuadé à présent que tout n’est qu’artifice dans le mail reçut un peu plus tôt. Il se sent idiot, oui. D’être resté jusqu’à tard dans la soirée pour découvrir une vérité masquée. C’est insupportable, mais pris dans l’engrenage des mots et des actes il ne peut se résoudre à se taire en silence déplaisant. Postiche n’est en rien un mot qui le définit ; infidélité marque son âme des soirées nostalgiques, mais libre comme l’air – seul son cœur est prisonnier de sa princesse. Mais qui peut le comprendre ? Autour d’eux, personne ne saisit cette relation spéciale, cette fusion qui émane d’eux et ce freedom qu’ils s’offrent depuis toujours.

Les sourcils se froncent dès l’instant où les reproches s’éternisent sur les lèvres de l’autre. Il ne connaît rien de cette vie difficile, de ce combat au quotidien qu’il mène contre les injustices et les remarques qu’on lui fait – des comparaisons désagréables auquel il a droit, l’épuisant un peu plus, l’incitant parfois à tout arrêté … Et ce soir encore, il boit des paroles qu’il n’a pas besoin d’entendre ; le reproche désagréable d’être né dans une famille d’envergure. Sait-il seulement que tout n’est que décor ? Que derrière le tableau, mille taches sont peintes de noir et de blanc ? Si Yeon sauve des vies avant de sauver la sienne. Il est déjà noyé.

« Quelqu’un vous a peut-être tourné le dos une fois, ce n’est pas pour autant que tout le monde est ce quelqu’un en question. » Sa main tremble d’émotions qu’il ne déchiffre toujours pas, sa jumelle qui tente désespérément de ne rien laisser paraître. « Vous ne savez rien de moi, ni des engagements que j’ai faits envers moi-même et les autres. Je ne suis pas ce qu’on s’imagine de moi, et je ne permettrai pas qu’on insulte mes efforts de la sorte. » Il est épuisé, Si Yeon. D’être victime d’une colère qu’il n’a pas demandé à créer. De se justifier pour avoir choisi un métier dont l’image est dégradée jour après jour. « La vision qu’on a de moi … Je m’en moque. J’aime mon emploi depuis le début, et je me bats légalement pour chacun de mes clients. » Il n’est pas superficiel, de loin le méchant de l’histoire. « Qu’importe ce qu’on a pu vous dire à mon sujet, ma femme c’est toute ma vie. » finit-il par dire sans détacher son regard des pupilles de l’autre. Sa voix s’éternise dans les explications qui n’ont aucun sens, ils ne se connaissent ni d’Adam, ni d’Eve. L’homme est en colère, et s’il ne veut rien entendre, il n’entendra rien, Si Yeon en a conscience.

Mais il ne veut pas fuir la confrontation.
Chacune des accusations.

Et cette vision déprimante que les gens ont de lui. Il n’est pas ce que son père a fait de lui.

Il vaut mieux que ça.

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