Son corps se déhanche au rythme de la musique, ses courbes irrésistibles te narguent à chaque fois que tes yeux se perdent pour la regarder. Yvel est si proche de toi, tu voudrais pouvoir la rejoindre sur la piste et glisser tes bras autour de sa taille. Mais elle est avec un autre. Tu avales difficilement la dernière gorgée d’un nectar enivrant, fruit d’un mélange d’alcool que tu ne remets pas en question, avant de reprendre un autre délice du diable en soupirant. Les jours étaient passés et les semaines également, mais l’impression de n’avoir fait aucun progrès dans ta quête de l’oubli de ton amour impossible te donnait l’impression de mourir à petit feu.
Sourires factices de plus en plus naturels à mesure que l’alcool te monte à la tête, tu profites de la soirée grâce à laquelle tu pensais pouvoir te changer les idées. C’était l’anniversaire d’une assez bonne connaissance de l’université, mais tu n’avais pas prévu de voir Yvel ce soir. Justement, c’était elle que tu cherchais à fuir. Tu savais qu’elle t’évitait aussi, mais pourtant vous étiez tous les deux présents. Tes doigts impatients tapent sur la table basse alors que tu ne quittes pas ton ex-copine du regard. Elle ne semble pas porter attention à toi, occupée à passer du bon temps avec les autres invités. Tes iris la suivent tandis qu’elle s’éclipse dans la cuisine. Machinalement, tu te lèves pour l’y rejoindre.
Tu rentres dans la pièce dans les secondes qui suivent son entrée et l’euphorie dans tes veines te laisse parler sans réfléchir : « Tu t’amuses bien ? T'as déjà trouvé quelqu’un d’autre ? Un autre mec ? » Paroles pleines de reproches sans raisons. Tu lui en veux, alors que tout est de ta faute. Vous vous êtes quittés. C’était pourtant ta décision, mais aujourd’hui elle semble difficile à supporter. Yvel te lance un regard noir et tu cherches tes mots, conscient tout d’un coup de ce que tu viens de lui dire. Elle s’apprête à faire demi-tour, tu la retiens par le bras. « Non, attend Yvel ! Je – » Tu lâches son bras, comme si tout contact physique avec elle te faisait peur. Elle te faisait peur.
Parce qu’elle te donnait envie de tout lui dire, elle te donnait envie de la faire revenir.
« …Désolé, ok ? Je voulais pas dire ça comme ça. » Tu ne savais pas ce que tu voulais dire, ni ce que tu faisais avec elle. Pourquoi est-ce que tu l’avais suivi ? A quoi est-ce que tu jouais ? Comportement égoïste d’un toxicomane accro à sa drogue, accro à ce qui le fait décoller, ce qui lui donne de l’espoir, qui lui permet de s’évader.
Levi accro à une fille, bien trop bien pour lui.
@song yvel