flou artistique [ hoon ]

Lee Hoon, celui qui était au triste et désespéré, que joyeux de voir Iseul. Il n'avait pas réussi à mettre de mots sur ce qu'il ressentait, il ne voulait pas faire face à ses sentiments. Il voulait tout éviter, se dire qu'il allait finir par ne plus y penser. Iseul était seulent censée manger, se changer puis partir. Partir et ne plus revenir dans sa vie. Mais le destin se foutait de lui, et il savait que même après tout cela, les rencontres continueraient de s'enchaîner, les unes après les autres, amenant son cour à s'habituer à une certaine chaleur, à en vouloir plus, à vouloir la voir, la toucher, encore et encore. Il le savait, son coeur la réclamait déjà et il sentait déjà des frissons le parcourir rien qu'en effleurant sa main, en rencontrant son regard quelques secondes.

Il en voulait plus, il voulait qu'elle ressente la même chose, il voulait réussir à tout arranger. Maintenant qu'il n'était plus dans son école, après avoir assez souffert, peut-être pouvait-il arrêter de se montrer borné et s'ouvrir à ce qui pouvait s'offrir à lui, quitte à forcer un peu. Tout vient à qui sait attendre, certes, mais encore faut-il saisir l'occasion. Alors ses gestes se font lents, son regard s'attarde sur le visage quasi inexpressif de la jeune fille, jusqu'à ce qu'il voit les larmes couler.

Un sentiment étrange, une certaine hésitation, mais les doutes s'envolent et il se rapproche d'elle, il ne veut pas lavoir ainsi. Il veut sécher ses larmes, et ses mains se retrouvent instinctivement sur son visage. Il veut qu'elle le regarde et relève son visage pour planter  son regard dans ses yeux. Pourquoi est-ce que tu pleures ? Il ne voulait pas dépasser les limites même s'il en avait plus qu'envie. C'était peut-être ça qui avait tout fait foirer, et il voulait prendre son temps, ne pas re faire les mêmes erreurs. Il la regardait mais ses yeux étaient fixés sur ses lèvres, il se faisait violence pour ne pas s'approcher un peu plus, pour essayer d'attendre tout en la regadant dans les yeux. Le signe qu'il attendait était là, mais il n'osait pas encore, ce n'était pas assez, ou du moins c'est ce qu'il se répétait.

 

Elle a le cœur en miette Iseul. Le cœur qui se désagrège. Serré entre deux mains puissantes qui tentent de le faire exploser. L’anéantir. Ce n’est peut-être pas si mal. Toujours la même équation qui se fait dans sa tête. Plus de cœur donc plus rien pour ressentir. Elle ne peut plus être blessée s’il n’y a plus rien à faire souffrir. Alors pourquoi ?

Pourquoi tu pleures Iseul ?

La question reste sans réponse. Iseul ne sait plus pourquoi. Elle a oublié. Elle refuse de s’en souvenir. Refuse de trouver du réconfort dans ces deux mains chaudes posées sur son visage. Qui redonnent vie à ses joues. Elle refuse de se plonger dans les immenses orbes noires d’Hoon. Ne veut pas les trouver apaisantes.

Tu mens Iseul. Tu mens si mal.

Et les larmes continuent de dévaler sur ses joues blanches. Iseul est toute petite. Et il parait si loin. Trop loin. Elle vient attraper ses deux poignets avec une ferveur déroutante. Une énergie cachée dans ce minuscule corps inerte. Mue par un désespoir trop grand pour que la porcelaine ne se craquèle. Les doigts tremblants elle serre les avants bras du professeur. Des bras qu’elle voudrait contre elle. Les souvenirs de leurs étreintes passées lui éclaboussent le visage. C’est ça qu’elle attend depuis des mois. Mais chut, c’est un secret. Que même Iseul se cache à elle-même. Un secret jalousement caché dans un coin de sa psyché. Qui attend sagement qu’Iseul veuille ouvrir les yeux. Pour l’instant elle ne fait que suivre le mouvement sans se poser de questions. Sans retour en arrière. Ni arrières pensés. Son corps bascule en avant pour venir se blottir contre celui du jeune homme. Ah. Oui. C’est ça.

Les yeux embués de larmes, elle relève la tête pour le regarder. Il est trop loin. Même collé à elle. La distance qui les sépare lui parait immense. Elle se dresse sur la pointe des pieds et l’attrape par les épaules pour l’obliger à se rapprocher. « tu m’as abandonnée. » et il n’y a aucune animosité dans sa voix.

Les mots qu'il craignait le plus sont dit, et il sent quelque chose en lui craquer. La haine, la colère qu'il avait pu ressentir précédement a dispru. Il n'y a plus que de la tristesse. Et aussi un peu de culpabilité qui commence à le ronger. Il s'était dit qu'elle était la cause de ses maux, qu'il devait rester éloigné d'elle, qu'il n'avait plus d'amour à lui donner, mais la voir ainsi devant lui, à pleurer, il n'était plus sûr de rien. Tout était remis en question, il voulait la serrer dans ses bras et toutes les phrases qu'il avait en lui s'étaient transformées. Les 'reste éloignée de moi' étaient devenus des 's'il te plaît reste'. Il l'entourra de ses bras, ses yeux toujjours fixés sur sa petite figure. Oui il l'avait abandonnée, mais avait-il eu tort ? Le regrettait-il ? Il ne volait pas y répondre et se contenta de serrer sa prise sur Iseul, la rapprochant de lui encore plus.

Il ne voulait pas se retrouver ainsi, il s'était juré de ne plus aller vers elel, de ne plus tomber dans ses bras. Est-ce que j'ai le droit à une seconde chance ? Non il ne voulait pas retomber dans ses bras, et pourtant il se trahissait. Il le voulait tant, il la voulait.

Son coeur se serre et il sent sa tête tourner. Il voulait sauter les étapes, ne pas s'expliquer même si tous savent que c'est essentiel. Il voulait skip et passer au moment heureux, au moment où il peut enfin l'avoir complètement dans ses bras, la savoir enfin heureuse. Il voulait arrêter de se prendre la tête et arrêter de penser de manière si contradictoire. Il voulait tout oublier et simplement l'embrasser.

Ses yeux continuent de la scruter, il continue de se rapprocher et toutes les pensées qu'il avait pu avoir le rattrape sans pour autant n'avoir aucun effet, au contraire. Il veut les oublier, oublier qu'il a rêvé ne plus rien avoir affaire à elle, ne plus la vouloir, ne plus penser à elle. Il regrettait même ces pensées et se disait qu'il aurait pu mieux faire, lui l'adulte censé être responsable.

Ses mains restent sur le dos d'Iseul et le caresse omme pour lui apporter un certain réconfort, réconfort qu'il aurait voulu qu'on lui apporte aussi, qu'il s'imaginait aussi.

 

Son cœur tambourine dans sa poitrine. Ça fait mal. Comme si tous ses sens se remettaient en marche en même temps. La douceur de sa peau. La chaleur de son corps. Le calme de sa voix. C’est donc ça qu’elle chercher depuis si longtemps. Pourtant ça fait terriblement mal. Cela fait trop longtemps qu’Iseul s’est coupé des émotions humaines. Enfermée à double tour dans un cocon de cristal et d’acier. Coupée du monde. C’est comme ouvrir les yeux après un très longtemps sommeil. La fatigue la gagne malgré les sentiments qui bouillonnent à l’intérieur.

Elle voudrait qu’on la protège de tout ce qu’elle ressent. Effrayée par ce que les émotions veulent dire. Par ce qu’elles transportent avec elles. Si elle ouvre la porte à Hoon, les autres s’engouffreront avec. Et il faudra se souvenir de tout le reste. Quelque chose qui lui fait encore plus peur que le professeur. Un chagrin plus sombre. Accroché à elle comme une sangsue. Un venin foudroyant. Elle voudrait se fondre en lui. Mais personne ne peut aspirer toutes vos peines. Personne n’a les épaules assez grandes pour soutenir la tourmente d’une pauvre enfant. C’est ce qu’elle croit. Iseul. Dont le désespoir et les angoisses étouffe le peu de bonheur qu’on lui accorde.

Elle suffoque. Les yeux révulsés plantés dans les siens. Elle plisse les sourcils. Pour la première fois depuis trop longtemps, son visage reflète sa tristesse. Elle se hisse toujours un peu plus sur la pointe des pieds. Ses orteils touchent à peine le sol. Seuls les bras qui l’enserrent, la tiennent encore en équilibre. Elle passe une main délicate sur la joue de Hoon. Son pouce caresse ses lèvres charnues. « J’ai peur. » avoue-t-elle dans un souffle.

Elle se retrouve. Minuscule gamine dans les bras d’un homme trop grand. Trop adulte pour l’enfant égarée qu’elle est.

Iseul n'était qu'à quelques centimentres, elle l'était depuis quelques secondes, quelques minutes déjà. Il l'avait à portée de main, de ses lèvres, mais avait attendu. Il se trouvait courageux mais là il se sentait lâche,à avoir peur de répéter les mêmes erreurs, de se retrouver dans une position des plus inconfortables. Mais comment résister quand la fille dont il rêve, celle qu'il a envie d'embrasser, toucher, se trouve en face de lui. Il se rapproche encore et encore sans réfléchir, son rythme cardiaque accélérant encore et encore, ne laissan tplus ses pensées interférer avec ses désirs. Il se fiche de tout, il se fiche même de la réponse d'Iseul. Il sait juste qu'il doit être là pour elle et la meilleure réponse était de sceller leurs lèvres, de supprimer l'espace qui les séparait.

Il l'avait enfin, et il ne comptait pas la lâcher. Il s'était beaucoup trop retenu, ses gestes se faisaient naturellement, et ses mains descendaient le long du dos d'Iseul pour la rapprocher de lui. Sa petite silhouette qu'il voulait totalement entourrer, protéger. Et l'une des mains revient se poser sur son visage alors qu'il s'éloigne un peu pour la regarder, admirer ses traits de plus près, se plonger dans son regard pour s'y perdre. Tu n'auras plus à avoir peur. Sa voix est basse, il ose dire cette phrase alors qu'il n'a aucune certitude, qu'il espère seulement que ça sera le cas. Mais il fera au mieux, cette fois.

Lui qui est là, si grand, si âgé, devant cette petite fille apeurée, bien sûr qu'il doit l'aider, bien sûr qu'il doit faire de son mieux, et même plus que cela. Cette fois il doit s'assurer que ça ne dégènerera pas, qu'ils ne finiront pas à nouveau séparés. Il doit prendre ses responsabilités.

 

Ah. Elle tremble. Bouillonne. C’est comme mourir et renaître en même temps. Sa main reste d’abord en suspend avant de s’enrouler naturellement au coup de Hoon. Iseul ne sait plus à quel moment elle a fermé les yeux. Ni quand elle a arrêté de penser. Plus rien ne passe dans sa tête. Seulement leurs lèvres scellées. Leurs bouches qui se meuvent l’une contre l’autre. La chaleur qui coule dans sa gorge jusqu’à la pointe de ses orteils. L’ivresse lui fait tourner la tête. Ivre d’un bonheur sourd. Douloureux.

Elle plante ses ongles courts dans son épaule lorsqu’il se retire. Reste. Pourvu qu’il reste. Elle ouvre grand la bouche pour laisser l’air entrer dans ses poumons. Comme si elle sortait la tête de l’eau. Elle c’était arrêtée de respirer sans même le réaliser. Comme une gamine à qui l’on offre son premier baiser. Parce que c’est la première fois que son corps est ébranlé avec une telle force par ses lèvres. Parce que ces derniers mois elle n’a connu que des baisers vides. Sans saveurs. Immondes. Le leur avait le gout des œufs qu’elle avait saccagés dans son assiette.

Iseul le regarde en fronçant les sourcils. De tout évidence contrariée. Comme une enfant à qui on aurait pris son jouet favori. Elle en veut encore. Elle veut se presser encore un peu plus contre Hoon. Iseul frémi lorsque ses mots viennent caresser ses oreilles et sa peau. Elle veut y croire. Vraiment. Elle cherche sur le visage du professeur. Dans son regard. Quelque chose, un signe, qui pourrait lui dire s’il ment ou non. « Si tu mens je meurs. Et tu tomberas avec moi. » Si elle ne peut déceler mensonge ou vérité sur le visage de l’homme. Le visage de la jeune fille n’évoque que sa détermination. Malgré toute la froideur qui semble émaner de ses mots. Les mains solidement accrochées au t-shirt de Hoon. C’est une promesse. Aussi morbide soit-elle.

Et comme pour sceller son vœu immoral, Iseul vient nicher son visage dans son coup. Elle tire doucement son t-shirt pour dévoiler la peau diaphane du jeune homme. Dépose ses lèvres sur son épiderme et sans crier gare ouvre la bouche pour planter ses dents dans son épaule. Le mord jusqu’à y laisser une trace.

Tu es à moi.

Une promesse silencieuse, des gestes qui en disent long... Il sent la poigne s'Iseul, il la sent le tenir plus proche d'elle et ne fait rien contre, la laisse agir sans rien dire. S'il voulait la garder c'était le moins qu'il puisse faire non ? Alors il l'attire un peu plus vers lui, comme si l'espace entre eux était encore trop grand à son goût. A la vie à la mort. Des mots qu'il ne prononce pas, qu'il laisse en suspens sur ses lèvres, laissant Iseul lire dans son regard por comprendre ce qu'il pense de tout ça. Il la laisse penser ce qu'elle veut, la laisse faire ce qu'elle désire, même le mordre, marquer ainsi. Son visage se tord et il se contient pour n'émettre aucun cri, pour ne pas y trouver du plaisir non plus, parce qu'il trouverait cela bien bizarre, même si ça ne le dérangerait aucunement.

Ses mains descendent lentement dans son dos pour le rapprocher et une fois qu'il sentit sa bouche se décoller de son cou, prit son visage pour l'embrasser une nouvelle fois, un peu plus longtemps avant de la regarder à nouveau dans les yeux. C'est un promesse alors. Et il 'attendit pas avant de l'embrasser à nouveau, profitant de ses lèvres un peu plus, ces lèvres qui l'avaient tant manqué.