all i want for christmas is you >> ilseong

fébrilité.

sensation qui t’habitait de plus en plus souvent, surtout dernièrement. vent de changement qui balayait ton existence, et ce, pour le mieux. pour une fois dans ta vie, tu n’avais rien de négatif à déclarer. tu semblais avoir repris un certain contrôle sur ton existence, sur tes mauvaises habitudes, que tu tentais toujours d’enrayer. 


et il y était pour beaucoup. 

tu te retournes une dernière fois pour balayer la pièce du regard. souvenirs qui déferlent comme une vague, gorge qui se serre. une étape de ta vie que tu laisses enfin de côté, une autre page que tu te donnes le droit de tourner. valise que tu tires derrière toi pour finalement fermer la porte, clé remise à ceux qui seront désormais tes anciens colocataires. pas qui se fait léger, peut-être un peu trop, lorsque tu arpentes le corridor pour changer d’étage. 

fébrilité. lorsque tu glisses la clé dans la serrure, même si tu sais pertinemment qu’il t’attend de l’autre côté de la porte. c’est un peu pour confirmer que c’est bien la réalité, que tu n’es pas en train de rêver. que vous allez bel et bien vivre sous le même toit. « knock knock. i heard someone is expecting a package. » sourire placardé au visage lorsque tu le vois apparaître. tu ne prends même pas la peine de retirer ton manteau avant de te diriger vers lui, bras retrouvant le confort de sa taille, lèvres qui se pressent contre son front. et peut-être que tu t’attardes un peu trop dans l’étreinte, mais à tes yeux, elle n’est pas assez longue. « do i put my stuff away now or later? i know you couldn’t wait for us to decorate the living room. i hope you didn’t start without me… ? » interrogation lancée à la volée, même si tu peux déjà entrevoir du coin de l’oeil les décorations qui parsèment le plancher du salon. tu ne pouvais lui en vouloir. pas maintenant que vous ne faisiez plus qu'un.

La date marquée sur le calendrier d’un cercle noir s’installe dans l’excitation. Patience enflammée, incapable de rester en place puisque chaque minute semble durer une heure, alors il te faut chercher à oublier la chanson de l’horloge qui ne tourne pas assez vite. Boîtes extirpées du garde-robe dans la deuxième chambre, les effets de Noël qui se retrouvent éparpillés dans le salon et la base du sapin blanc qui trône dans un coin. Vivre avec lui, officiellement, est un grand pas. Rien à voir avec les weekends passés ensemble où il faut savoir profiter de deux jours rapides. Une nouvelle dynamique qui vous attend, un défi à relever qui n’a rien de bien terrifiant et c’est avec une guirlande dans les mains que tu entends enfin la porte d’entrée s’ouvrir. Celle-ci se retrouve abandonné en un mouvement, retournant au sol pour que tu puisses te diriger vers Huixi sans même avoir besoin de faire plus de cinq pas puisqu’il te devance, encore vêtu de son manteau. L’étreinte se fait presque étouffante, mais tu ne vas pas te plaindre des marques affectives qui t’ont manqué au quotidien depuis tout ce temps. Un peu pris la main dans le sac, tu marmonnes incompréhensiblement sur la partie concernant de ne pas l’avoir attendu pour commencer à éventrer les cartons de décorations. C’est ton rôle de vous séparer, de mettre une mince distance afin de l’embrasser en signe d’accueil dans ce qui est désormais chez vous et non plus chez toi. « Why don’t you start with taking your coat off? » La plupart de ses effets personnels ont déjà fait leur chemin jusqu’à ton appartement entre le départ de Cherry et maintenant, ne laissant que peu d’objets à ranger. « You can put your stuff in the bedroom and unpack later? Unless you want to sleep in separate rooms. » Tu t’amuses sur les derniers mots, sachant pertinemment que ce ne sera pas le cas - le contraire te prendrait par surprise, mais ça ne t’empêche pas de reprendre la parole le premier. « Don’t even think about it, it’s the bunny’s room. » Depuis que ta meilleure amie est déménagée, tu as soigneusement décidé de relocaliser ton lapin du salon vers cette pièce inoccupée si ce n’est que par le lit qui ne sert qu’à prendre la poussière.

c’est officiel, maintenant. c’était officiel entre vous, déjà. mais c’est ce qui venait boucler la boucle, ce qui semblait venir ajouter une certaine stabilité à ce que vous étiez. ce n’était plus de l’incertain. vous alliez bâtir quelque chose de solide ensemble, sous le même toit. ce ne serait pas quelques rencontres la fin de semaine, en cachette, loin des yeux indiscrets. vous auriez votre propre nid d’amour dans lequel vous pourrez vous épanouir, sans crainte de représaille. étreinte qui est étouffante, qui est stoppée par ilseong qui en profite pour t’embrasser, et tu lui rends le baiser sans hésiter. marmonnements qui t’arrachent un sourire, signe qu’il n’arrive pas à trouver de réponse. tu suis son conseil sans y répondre, retirant ton manteau pour le suspendre sur l’un des crochets à l’entrée, tirant ta valise jusqu’à la dite chambre. « damn, i hoped i could room with the bunny. isn’t he lonely, all alone, in his biiig room? » doigts qui se tendent, lorsque tu reviens, pour pincer la joue du brun. sourire amusé qui trouve sa place sur tes lippes. tu savais pertinemment que le brun ne t’aurais jamais laissé dormir autre part que dans son lit, et cette idée ne te déplaisait pas. « so. where do we start? » mains que tu frottes ensembles, sautillant légèrement sur place avant de prendre la direction du salon, enjambant méticuleusement les décorations qui jonchaient le sol. « should i place the star right now or you’re the king of guy to place it at the end to give the finishing touch? » question importante qui t’en dirait plus sur ilseong, tout dépendant de sa réponse. dans tout les cas, tu serais l’heureux élu pour la placer, ayant pour avantage ta taille.

À la fois vision familière et nouvelle que de le voir se départir de son manteau, une promesse future d'une routine qui deviendra quotidienne puisque de toute façon tu termines souvent de travailler avant qu'il ne soit libéré de l'université. Mixte d'excitation et d'appréhension, les prochaines semaines qui seront décisives puisque l'on ne connait vraiment une personne qu'en vivant avec celle-ci. Considérant ce que tu connais déjà de lui, tu ne crois pas tomber sur un élément qui sera fatidique, qui te fera revoir cette idée de vivre ensemble. Les mauvais côtés de Huixi, tu es convaincu d'en avoir vu les pires et que le reste ne peut être que facilement composable avec. « You want to get him a lady, perhaps? I’m pretty sure he enjoys being the king of his own room. » L’animal possède un caractère qui rappel les vieux garçons de ce monde, levant le nez sur l’idée d’une compagnie sur son territoire malgré le fait que tu n’as jamais tenté de lui introduire une partenaire. Des projets pour plus tard, tu n’en es pas encore au point d’aborder l’idée de prendre une bête de plus sous ton aile sous un commun accord. Pour l’instant, la réalité se confronte avec le temps des fêtes, plus précisément avec le sapin qui attend de trôner dans le salon alors qu’il repose encore en trois morceaux distincts. « The star is always the last part. Who raised you; wolves? » Air faussement indigné en suivant vers le coeur de l'événement, tu poursuis où tu en étais avant son arrivé en mettant la main sur la base du sapin que tu lui donnes pour mieux saisir la deuxième section. « There are rules to follow with a Christmas tree. You put the lights first, next you hang the ornaments and finally the star when you’re done. Then, you reward yourself with hot chocolate. » Tradition apprise de ta mère - parce que ton père préférait marmonner dans son coin que tout ça n’était qu’une perte d’espace pendant un long mois. « Do you have any experience with decorating a tree? » Parce que tu n’as pas non plus envie qu’il ruine la beauté de la chose s’il fallait que Huixi ne connaisse pas les règlements entourant le placement des boules sur les branches.

Familiarité qui s'installe un peu trop rapidement. C'est peut-être parce que vous vous connaissez depuis trop longtemps. Parce que vous partagez votre quotidien depuis un moment déjà. Ou peut-être parce que tu avais déjà passé les dernières semaines dans l'appartement d'Ilseong. La migration s'était faite naturellement suite au départ de sa meilleure amie. Sa présence avait été substituée par la tienne, tes effets personnels avaient trouvé leur place aux côtés de ceux du brun. Et c'était ce que tu souhaitais depuis un moment déjà. Un nid d'amour où pouvoir se retrouver plus que deux jours le weekend et devoir se dire au revoir dès que la semaine se profile. Période tampon, essai de réelle vie commune. Tu apprendrais à réellement le connaître et l'inverse était tout aussi valable. « One bun' is enough. He can be the king all he wants. » Mains qui se lèvent en signe de soumission. Tu savais très bien que tu aurais partagé la chambre du maître des lieux. Épaules qui se haussent et air faussement innocent qui parsème ton faciès suite à sa réaction. « You could say that. Rich people are wolves. » Tu attrapes la base du sapin et t'affaires à l'installer sur le socle, prenant soin de bien ouvrir les branches. « Well. I don't have any experience. We had someone doing all the work for us. I usually woke up to a perfectly decorated living room. » Avantages et désavantages d'une famille pleine aux as. Expériences que tu n'as pas, contrairement à la majorité des gens. Et c'est maintenant l'occasion de rattraper le temps perdu, de créer de nouveaux souvenirs. Main qui attrape la deuxième puis la troisième section, sapin qui se tient enfin en un morceau, presque à taille égale avec ta personne. « I can make the hot chocolates while you decorate if you don't want me to fuck it up. » Mouvement de sourcils qui veut tout dire, préférant faire un marché plutôt que de voir ton copain te lancer des boules par la tête. Tu ne voudrais pas gâcher son Noël.

Débat qui n’a même pas lieu d’être, sujet rapidement clos quant à l’ajout potentiel d’un autre herbivore à l’appartement. Ton lapin, initialement animal compagnie de ta soeur, servant d’exclusivité dans ton quotidien puisque tu n’as jamais été celui qui cherchait le plus la compagnie d’une boule de poils à quatre pattes. Entre lui et Huixi, il va d’évidence que tu en auras suffisamment pour t’occuper. L’élément le plus important de la journée s’attaque aisément malgré la question qui se mérite la réplique immédiate, indignation feinte devant la possibilité que l’installation puisse se passer autrement que selon tes plans traditionnels. « Yeah, tell me about it. » Grimace rapide qui traverse tes traits en sachant un peu trop bien le parallèle entre les mots et la réalité, famille morcelée par faute de principes hautains et stupides. Tes doigts s'affairent aussi à séparer les branches artificielles afin d’éviter que le tout ne ressemble à un gros bloc blanc hideux, l’attention qui s’évade ici et là vers le plus jeune en ne pouvant imaginer l’excès décrit. « That’s… sad. There’s no fun in having someone else decorating for you. » Père fortuné de ton côté, caractériel à s’en démarquer, pourtant ta mère a souvent trouvé le moyen de tirer ses ficelles de son côté et éviter que la maison ne devienne trop froide. C’était au moins ça, même si elle n’a pas réussi à empêcher cet être empoisonné de vous forcer à oublier l’aîné de ta fratrie. Chaque section de plastique s’ajoute et tu continues ton travail de précision à travers les aiguilles en évitant de réfléchir trop loin. « Or I can tell you where everything goes. » Regard insistant qui veut tout dire, tu es prêt à le voir esquisser quelques faux pas si c’est pour le faire participer à un évènement qui manque cruellement à son existence. « Come on, help me out. » Trouvant rapidement le bon carton pour en sortir le premier set de lumières, tu défais les quelques noeuds qui ont fait leur chemin pendant l’année pour ensuite lui donner la fin de la corde. « You start from the top and you go down. I’m sure you can’t fuck that up. » Sourire encourageant, refusant l’excuse qu’il tente de prendre pour se défiler.

Loin de toi l'idée de te défiler. Au contraire, le but de ton déménagement était de pouvoir passer le plus de temps possible avec lui. C'était d'ailleurs ce que tu souhaitais, de pouvoir passer le reste de tes jours avec Ilseong. Décorer un sapin, ce n'était qu'une activité comme une autre, une activité qui manquait à ton bagage personnel. Tu n'avais jamais eu cette opportunité, enfance dirigée par un paternel voulant tout contrôler. Aux vues de la réaction de ton partenaire, tu te dis que d'une façon ou d'une autre, il a déjà vécu une telle expérience. Sourcil qui s'arque lorsque ton regard croise le tien et tu comprends tout de suite que tu ne pourras pas te défiler. Ilseong avait un don pour te faire comprendre ce qu'il voulait sans le dire explicitement. « Roger that, babe. » Arbre qui prend enfin forme, les trois sections enfin assemblées et qui trône en plein centre de la pièce, à la même hauteur que toi. Surprise lorsque le plus vieux pose le bout des lumières dans ta main, décoration que tu regardes de haut en bas. « From the top, and you go down. » Tu hoches la tête plusieurs fois avant de te mettre à la tâche comme demandé. Extension que tu ancres au sommet du sapin et tu descends jusqu'au bas du sapin, avant de lentement remonter. Léger sourire qui perle sur ton visage plus les lumières s'installent, mais qui s'efface rapidement lorsque tu te retournes, recherchant une certaine forme de confirmation auprès de ton petit ami. « I did fuck it up, didn't I…? » Légère moue qui s'empare de ton faciès tandis que tu retires la guirlande au complet pour la regarder, analysant l'arbre ensuite. Et tu recommences, tournant cette fois autour de l'arbre, descendant la guirlande en partant du haut, vers le bas. Tu sautilles vers le mur avec le dernier bout de la guirlande pour la brancher, le sapin s'illuminant d'un seul coup. « Tadaaam! Fixed it! » Tu t'avances pour passer un bras sur les épaules du plus petit, plantant un baiser au sommet de sa tête. « What's my next challenge, love? »

Son escapade vers la cuisine refusée, contraint de demeurer dans les alentours du sapin malgré son manque de connaissances sur le sujet font en sorte que tu lui octroies la responsabilité de placer le jeu de lumières. Ton instruction te parait claire, d’une logique sans faille qui ne peut être mal exécutée, mais c’est en le regardant aller que tu observes avec horreur ton erreur. Tu le vois faire, sans un mot, croyant d’abord à une blague avant de devoir affronter son regard fier qui s’efface en un instant devant ta mine qui doit certainement trahir la réalité de la situation devant le portrait. Pendant un instant, tu remets la moindre de tes décisions en doute, attention qui oscille entre Huixi et l’arbre artificiel malmené par son désir de bien faire. « I guess I could have been more explicit. » Moins assumer, note prise pour les détails de l’avenir qui entourent la cohabitation avec l’être aimé. « It had a charm, but not a traditional one. It wasn't that bad. » Expérience qui veut se rendre positive tandis qu’il défait le fruit de son travail pour recommencer et connaît un meilleur succès cette fois-ci - bien que tu ne l’aurais pas laissé se planter une deuxième fois sans rien dire en dépit de tes bras croisés. Il ne perd d’ailleurs pas une seconde avant d’illuminer le tout même s’il s’agit généralement de l’une des dernières étapes. Tu gardes cette réflexion muette, souriant à le voir s’agiter pour ce que tu considères être si peu. Sa première mission achevée, il revient vers toi, marque affective déployée dans la proximité où tu te calles contre lui, ravi. « Good job. » Progrès graduel, il te faut être conscient que tu ne peux te montrer hautement exigeant envers lui dès la première fois. « Are you sure you’re ready for the logistic of hanging ornaments? » Après l’avoir vu à l’oeuvre avec les lumières, le doute plane et tu ne voudrais pas non plus passer cinq heures à décorer le sapin. « Perhaps you should just hand them to me and observe for this year. Maybe next year I’ll let you do it. » Implication évidente que tu te vois avec lui sur le long terme, il n’aurait pas emménagé avec toi si ce n’était pas le cas. Sauf que te séparer une seconde fois de sa proximité ne figure pas parmis tes projets, préférant attendre qu’il soit celui qui s’y résigne. De toute façon, le tic tac du temps n'a plus son mot à dire quant à vos projets d'une journée.