li niu, (ocean eyes)

li (&) mémoires patriarcales exhumant fortune et prospérité, brandies telles des trophées par-delà les vagues ; présumée souveraineté familiale au-delà des océans qui se fait risible sous le regard atrophié de celui qui ne présente aucune ambition à s’y dévouer prétendant. niu (&) apostrophe fugace dont l’écho s’étiole entre les nappes noueuses et sibyllines d’une marée qui semble depuis toujours proie en son sein à l’abîmer. aux cycles tempétueux s’affirment vingt-trois années et autant de flambeaux naufragés ; chaque quinzième jour de mars alors dressé en escale de sa destinée d’un souffle entre ses babines réticentes il avorte la chine ancienne et le berceau qu’elle fut pour lui ; ne reconnaît de racines que les remous de l’océan et la tendre embrassade de poséidon. supplicié des imprécations familiales qui le voudraient auprès d'une envoûtante néréide, il fait des sirènes ses tendres complices dès lors qu'il s'agit de s'extirper du carcan familial ; le regard qui chaloupe inlassablement vers les épaules-cascades des hommes, et ses lippes salées se font exclusives à leurs amouraches. carnet engoncé dans une poche au cours de chacune de ses tribulations, dans le désir insatiable d'y inscrire toutes les courbes du monde, tous les angles de cet univers entre terres et mers, entre mers et cieux ; aujourd'hui c'est le marbre d'une école d'architecture qu'il foule, l’encéphale en écueil de toutes ses velléités fantasques et intarissables d'un jour apposer ici ou ailleurs ses propres perspectives. garçon chancelle sur les courants fortunés de l’empire familial, dont les haussements d’épaules se désintéressent de l’envers du décor ; garçon préfère river ses pupilles tremblantes vers l’horizon et se répandre en éclats de rire sur le pont sans hisser la moindre question. propensions voraces à s'attarder au creux des regards comme pour habiter les silences des conversations, à faire courir ses doigts le long des dermes de ses proches en prises qui se font acérées quand survient la crainte que ceux-ci lui échappent. si sa peau d’albâtre est dénuée d’artifices, trop craintif de ses propres frivolités pour y encrer des courbes ébènes, quelques piercings ornent ses oreilles.  il est des plaies qui s’éveillent parfois encore lorsque les flots déliquescents se teintent de palettes lunaires et des sentiments coupables qui entravent l’arrière de sa trachée noueuse quand il s’éteint dans une solitude insoupçonnée ; alors comme un remède inavoué quelques pilules sont avalées telles les salvatrices de son état et à l’ombre ses paupières des chimères illusoires redécorent le monde en teintes pastel.