l'eau ça mouille _ jonghyun

11h. rio se réveilla toute en douceur. elle était tombée raide morte de fatigue en travers de son lit la nuit dernière et n’avait pas bougé d’un pouce. elle n’avait pas pour habitude de traîner au lit mais lorsqu’elle avait un jour de repos comme aujourd’hui. ses jours de repos se faisaient bien trop rare et elle avait toujours une foultitude de choses à faire. déjà au japon la jeune femme n’avait pas pour habitude ranger souvent sa chambre alors depuis qu’elle avait un emploi du temps d’infirmière, c’était pire. le maigre contenu de son placard était jonché sur le sol sans pouvoir faire distinction entre le linge propre ou sale. la jeune femme userait donc de la fameuse technique qui consistait à ramasser tou ce qui traînait pour offrir à ses affaires un aller simple pour la machine à laver. c’était ça ou renifler pour utiliser l’odeur comme indicatif de propreté – ça lui était déjà arrivé par le passé mais à cette époque rio n’était pas dans son assiette et c’était un peu laissé aller… aujourd’hui elle n’en ferait rien. mais avant de passer aux tâches ménagères, un petit-déjeuner/déjeuner s’imposait.

elle chantonna un générique de naruto en allant jusqu’à la cuisine. sans se douter qu’un terrible cataclysme l’attendait. l’enfant insouciante sortit sa tasse rose pale de l’un des placards ainsi que son pot de thé vert. une boisson chaude serait parfaite pour commencer la journée. malheureuse ! une seule chose la séparait d’un thé bien chaud. le robinet. un objet ordinaire dont on se souciait guère dans la vie de tous les jours. sans réaliser sa précieuse présence permettant de s’abreuver. ô robinet. un simple mouvement du poignet suffit à jeter un vent de panique chez la jeune femme. elle activa le robinet mais l’eau ne sortit pas du bon endroit. un puissant jet s’échappa du joint venant arroser la jeune femme qui paniqua et au lieu de refermer l’eau préféra mettre ses mains sur la fuite. en criant. bien évidemment. après quelques secondes de panique elle coupa l’eau. mais c’était trop tard et son haut avait été mouillé dans la bataille. « jonghyuuun !! » criât-elle à travers l’appartement. impossible qu’il ne soit pas à l’appartement, il semblait ne jamais quitter sa chambre. penaude elle alla jusqu’à la chambre du jeune homme pour toquer à sa porte. « j’ai besoin d’aide. » dit-elle d’une petite voix en attendant une réponse.

une bien bonne matinée, si vous voulez mon avis. je suis là, à traînasser dans mon lit comme le plus grand déchet de cette bonne vieille planète terre, alors qu'il est déjà onze heures passées. j'aurais pu dormir moins longtemps, mais faut dire que mon oreiller, c'est quand même un bon deal. à défaut d'une meuf, hein. franchement. en parlant de seins, je me demande si rio dort encore. mais j'ai la flemme de me lever, alors je vais simplement rester là, profiter de mon pieu, et juste l'emmener dans cette chambre par l'esprit parce que c'est ce que je fais le mieux...

Je suis à mi-chemin de mettre ma main dans mon caleçon quand une voix se fait entendre: je parlais de la faire venir par la pensée, pas de l'entendre hurler mon nom. Remarquez, ça me plairait presque. « J’arrive !!!! » On fera ça plus tard. Je m’arrache à mon lit, à moitié à poil parce que j’ai la flemme de me changer, et je me lève au moment où elle frappe à la porte. « Il se passe quoi ? » Y a le feu ? Sinon, je retourne me pieuter. J'ai vraiment la flemme de me lever là. Remarquez, elle est bien mignonne la petite dame... Elle m'accompagne, si je l'aide? Allez, une récompense, comme dans Skyrim avec les mods pour adulte... Ahem, je passe trop de temps sur le web.

En même temps, comprenez-moi, Rio, elle est grave bonne. Je sais que je me répète, mais c'est genre une constante dans ma vie, cette paire de miches. Certaines personnes croient aux reptiliens, à la terre plate, à Cthulhu, bah moi je crois aux baloches de Rio Fujibe, la bonasse du quartier. « Y a un problème avec la douche ? » Une très bonne question, vu qu'elle est trempée. J'apprécie la vue, même si j'aimerais plus de décolleté... « J’dormais. » Plus vraiment, mais j’aurais bien aimé me toucher en paix au lieu d’être interrompu… Par l’objet du péché, certes, mais interrompu quand même. C’est pas comme si elle allait me rendre service, hein.

elle se sentait tellement idiote. même très nulle, d’avoir cassé le robinet de la cuisine – bien que cela relevait plus d’une mal fonction que de ses faits. cela ne changeait rien au fait que c’était entre ses mains qu’il avait lâché son dernier soupir, c’était donc de la faute de rio. elle en était pleinement convaincue. la jeune femme s’inquiétait plus pour l’appartement et surtout les désagréments que cela apportait aux autres habitants que le fait qu’elle était dégoulinante moins de vingt minutes après son réveil.

elle aurait préféré se débrouiller seule mais ses compétences en réparation se limitaient au corps humain – ce qui n’est pas si mal quand on a pas un sérieux penchant pour l’auto-flagellation mentale comme rio. elle n’eut pas d’autre choix que de venir déranger jonghyun de bon matin pour qu’il l’aide à réparer ses propres erreurs. quelle incapable. elle n’était franchement pas fière lorsqu’elle vint toquer à la porte de son colocataire. elle eut un petit rire nerveux en venant essuyer quelques gouttes qui perlaient encore sur sa joue. sans se soucier de l’effet de transparence de l’eau sur son t-shirt blanc – et c’était peut-être mieux ainsi. « non. le robinet de la cuisine est cassé. » en plus d’avoir était d’une terrible maladresse voilà qu’elle venait de le réveiller. de mieux en mieux. elle n’en ratait vraiment pas une. jonghyun allait finir par la détester si elle enchaînait les bourdes et venait le tirer de son sommeil – même si c’était sa première bêtise depuis des mois, on a pas tous la même vision de la maladresse chronique… « je suis désolée. pour me faire pardonner je te ferais à manger. » c’était la seule chose qu’elle était sûre de faire sans que la cuisine n’explose – toujours plus rio.

elle n’eut d’autre choix que de l’amener jusqu’à la scène du crime – une cuisine légèrement arrosée donc. elle était partie sans même prendre le temps d’éponger le sol – oh la vilaine. « j’ai voulu me servir un verre mais l’eau est sortie depuis le joint là. » elle montra du doigt d’où l’eau avait jaillit sans prévenir. « tu crois que c’est grave ? »  

Franchement, me réveiller pour un truc de tuyau cassé, c’est pas ce que j’imaginais. Je grimace. Là, tout de suite, on dirait juste un vieux porno bien gras. Remarquez, ça me dérangerait pas, hein, elle est toujours aussi bonne, Rio, même si là elle a pas l’air d’essayer de se faire pécho. Triste vie. J’regarde un peu trop son t-shirt. « Ah, je vois. » Bah génial. Elle a de la chance d’être belle, putain. « J’espère bien. » Nan parce que me réveiller comme ça alors que j’étais tranquillement dans mon pieu, c’est pas franchement quelque chose que j’autorise. Parce que ouais, maintenant j’autorise des trucs.

Je la suis dans la cuisine et contemple le désastre, comme s’il allait se réparer tout seul. « Ok… » Puis je pose les yeux sur elle. Quoi ? « J’en sais rien moi, j’ai une gueule de plombier ? » Sérieux, tout ce que je connais en tuyauterie, c’est que si tu sautes dans un tuyau, tu atterris dans un souterrain. Si j’avais fait des études, ça se saurait. Je finis par hausser les épaules. « Mais t’inquiète, ça doit pas être bien compliqué à réparer. T’as du ruban adhésif ? Ou les trucs qu’on fout sur les roues de vélo, là. » Ouais, j’ai bon espoir d’y arriver avec les moyens du bord. « Sinon va falloir se taper le magasin et j’te cache pas que ça va bien me casser les couilles. Sauf si tu veux y aller toi ? »

Hors de question d’appeler un professionnel qui va coûter la peau du cul. Ouais, mes parents me donnent du fric, mais c’est pas à moi de payer les conneries de ma coloc, hein. Elle est bien belle, mais si elle commence à casser tout ce qu’elle touche comme Midas la Maladroite, j’ai pas trop envie que ça se fasse à mes frais. « T’sais si on a des outils, au cas où ? » En attendant, je vais déjà chercher des ciseaux, ça sera déjà ça de pris. De toute façon, c’est ça où finir par avoir une cuisine digne des plus grandes piscines olympiques… Et j’ai pas franchement envie de ça, vous voyez.