one of those things feat. hara

De ces jours où les pas s’empressent. Le lieu connu sur le bout du doigt au fil du temps, plus rien n’échappe, chaque recoin occupe sa mémoire. Grands nombres de livres se sont imprégnés de lui, le calme de la pièce presque apaisante. Elle est une des maisons qui l’ont vues grandir ; quelques années bousculades des heures passées. Si Yeon se souvient de la première fois qu’il a franchi le pas, le regard perdu au milieu des montagnes, la recherche troublée par la vue d’une femme qui lui rappelait la douceur de celle qu’il a épousé aujourd’hui … D’amie à amante, berceuse de troubles autant qu’il berce. De ces moments sauvages partagés pour oublier le temps d’un instant, la complicité dépasse plus encore.

D’une simplicité doucereuse.

Ses yeux cherchent et contemplent les étages comme à son habitude. Le sourire sur les lèvres marque son visage songeur. Il ne sait pourquoi son corps s’épuise à airer là plutôt qu’ailleurs, aux archives plutôt qu’à la librairie, mais l’âme ne quitte jamais vraiment les lieux une fois passée ; maître en rien, il marque l’esprit de sa présence malicieuse. « De nouveaux romans policiers ? » demande-t-il dans le vide de la rangée, les yeux pourtant rivés sur une chevelure distinguée.

Face à lui, les quelques livres manquants,
il contemple silencieusement, rosé.

un univers merveilleux, un royaume de mots. chaque étages, un doux rêve, songe. elle lit, dévore, se perd, caressant une couverture, parcourant une page. seul endroit où la belle aime passer des heures. rares sont les minutes loin de la librairie. Tangente, les pieds glissants sur le sol, tournoyante autour des rayons. tel un poisson dans l'eau nageant dans l'océan. nul ne peut douter, nier du savoir d'hara. y a les habituer, ceux venant chaque jours, les étudiants de passages ou ceux profitant du calme. chaque client est différent à ses yeux, chacuns ressort avec un sourire grâce à elle.

sur la pointe des pieds, les mains pleins de livre. Une voix derrière elle, un sursaut de surprise. lui, le cœur battant. ta question est absurde. les iris se posent sur la silhouette, un livre se soulève terminant la course sur la tête de Si Yeon. ne t'ai-je pas déjà expliqué que chaque jour de nouveaux romans sortent. elle lui tire la langue, avant de se retourner continuant son travail. puis tu n'es pas dans le bon rayon. il le sait, connaît les lieux ou plutôt les a connu de long en large. avant. quand leur mains étaient enlacés. laisse-moi finir ça et je suis à toi. pour le temps qu'il veut.

Il le sait.

Les sourires en disent long derrière le paraître du silence. Barrière discrète qu’ils s’amusent à taire de temps à autre, depuis longtemps déjà. Les livres ne sont qu’une excuse - parfois réalité. Maîtres des secrets dans ces lieux calmes. Plongé dans la volupté sauvage, enfants poètes d’âmes brisées. Les mots ne sont qu’artifice au milieu du monde ; ils savent d’un regard, là où la discussion fait rage parmi les jours tempêtes.

Ses lèvres s’étirent doucement à sa réponse. Il est curieux. « Je reformule : un bon roman policier à me conseiller ? » Les insomnies l’épuisent, et sincèrement il ressent ce besoin d’émancipation. Un rien trouble son sommeil, tout le perturbe ; il n’est plus maître de ses propres sentiments, Si Yeon. Alors il ose en faire la demande, la femme n’est qu’une passionnée qui a autrefois tourmenté son esprit – parfois encore. Elle a toujours su le guider, aussi ironique que cela puisse être … Amie avant d’être amante. « Je t’aide. » glisse-t-il, lâchant le livre qu’il a entre les mains pour lui en voler quelques-uns. « J’ose espérer comprendre le sous-entendu ? » Qu’il dit, balance en guise de chuchotements.

l'écho d'un rire lointain, discret retentit dans le rayonnage. un jeu enfantin, le sourire guface du souvenir rappeler. le jeu est beau, les regards observateurs ne comprennent rien, ne savent pas que l'interdit est là. une légèreté fugace envahit son être. alors que les cheveux lâchés dodines sous le rire discret. " Plein ". Hara gardienne des livres du royaume. Hara connaisseuse et lui simple disciple.

Les livre disparaissent de ses mains blanches. le regard amusé se pose sur lui, pauvre mortel. l'étirement des lèvres nacrés en remerciement silencieux d'une aide inespérée. Le rayon se remplit, la tâche moins ardue à deux. Et un chuchotement venant perturber le silence, un frisson parcourant le corps de la vendeuse. Lui ou un autre qu'importe. Si Yeon marié, amant fougueux, ami avant tout. " un sous entendu ? " caché derrière les livres, nul ne les observent ne les épient. s'approchant de lui, d'un pas flottant. Hara cherche son regard. " Pour discuter. " les gardiens des mots posés sur une étagère. elle ose le geste, voler un baiser. Le goût fruitier de l'interdit. reculant, se retournant, les livres de nouveaux entre les doigts. " Ce sous entendu la ? " et dejà, elle disparait. La laissant seul dans le rayon. Son rire raisonnant dans le lieu silencieux.

Seuls pour refaire le monde, ils se dévoilent l’un à l’autre sous la brise légère d’un jeu enfantin. Bercé depuis temps d’années dans le même tourbillon lumineux, et paradoxalement sombre à la fois, ce sont des sourires qui se déposent sur leurs lèvres au nom d’une sincérité sans égal. Le malheur s’échange l’espace d’une petite heure pour la douceur d’un bonheur – éphémère.

« Qu’as-tu à me proposer ? Je suis sur une enquête de puzzle humain en ce moment. » Pas un mot de plus, il n’en a pas le droit. Mais la curiosité qu’il porte envers le coupable l’impatiente de documentation sur le sujet ; légèrement psychopathe sur les bords ? Passionné envers tout. Si Yeon aime son métier pour les procès réglés, de ceux où il peut être fier d’avoir gagné au nom de la victime, dans le regard colérique du coupable dont les remords ne s’expriment en rien. Là où son père à échoué pour une liasse de billets. « J’ai donné à ta collègue mes derniers emprunts en arrivant. » dit-il.

La malice s’éprend de lui. D’eux. Dans des sourires désireux mis sous silence. « Évidemment, pour discuter. Quoi d’autre ? » Ils savent tous les deux le derrière de leurs mots, le rien exprime le tout. Et ce sont des lèvres qui en rencontrent d’autres l’espace de quelques secondes avant de disparaître au loin, la chevelure brillante et lumineuse. L’homme se gratte la nuque, un croissant béat.

Ses jambes suivent alors le bruit du rire résonnant au loin. Une route parsemée d’indice, mais déjà il en connaît l’insu le traître ! Attrape la femme par la taille pour y entourer ses bras d’une même aménité. « Tourne-toi vers moi. » Cachées de toutes âmes curieuses, ses lèvres se posent sur les siennes dans une fougue sauvage et délicate, les doigts envieux d’une poitrine aux mille frissons.

l'écho d'un rire lointain, discret reL'instant hésitant, des titres par millier se bousculent dans l'esprit de la reine des lieux. L'information sur l'affaire percute, l'émerveillement du propos. Le livre est tout prouvé. Nul réponse, il sait à sa sortie, sa soif d'aventure assouvit pour quelques temps. Et les mains posent sur les rayonnages les ouvrages. Écoutant, rigolant. " Tu ne souhaites pas me donner plus de travail ? demande non innocente, rappelle d'une relation passé où Si Yeon attendant seul, installé au comptoir que sa belle termine de ranger.

Et le jeu reprend, deux enfants se cherchant, s'approvisant encore. La passion fugace d'une étreinte voler planant au-dessus d'eux. Hara joue, sait comment le rendre fou, l'attirer vers elle. Juste pour se découvrir encore et encore. Le goût fruité de l'interdit, le baiser voler. Et le rire qui résonne dans les rayons. Elle rigole, refusant de penser à demain. Juste l'instant présent compte, rien d'autres ne peut perturber ce moment.

Les indices poser par-ci par-là, et la belle continuant à sourire, rangeant les livres sur les étagères. Loin des regards indiscrets de ceux ne pouvant comprendre ces deux êtres cherchant juste un moment pour oublier leur cœur déchirés. Et les bras de Si Yeong entourant sa taille, la demande murmuré au creux de l'oreille. Hara se tourne, nouant ses mains autour de la nuque, collant leur corps l'un à l'autre. Un gémissement doux sort de ses lèvres répondant à la caresse sur une poitrine réclamant des caresses. " Pas ici " .

Ses mains défont l'étreinte, descendant le long des bras de l'étudiant, effleurant de manière délicate le tissu doux sous elles. Leurs doigts se rencontrent, et les iris de la belle sourient. Sans rien dire d'autre, elle le tire vers la réserve, lançant des regards à la ronde. Personne ne doit se douter de leur moment voler, de l'instant où leur deux cœurs battront à l'unisson.

La porte franchie, Hara se colle à lui. Nul ne viendra les déranger. " Et tu veux discuter de quoi ? " le jeu est si beau.