tout est devenu flou (un peu trop fou pour moi)

- Was it hard ? Letting go ?
- Not as hard as holding on to something that wasn't real.

(flashback)

⋈

ça fait mal. dieu que ça fait mal.
c'est le poison liquoreux au fond de la gorge, qui irrite les entrailles ; les basses aux notes assourdissantes, qui se rythment comme le marteau piqueur contre le béton. c'est la banalité de tout ça. la formalité qui vient avec. sourire, rire, faire semblant. se mêler à la masse, comme si tout allait bien.
comme si tout allait bien.
parce que ça devrait être aussi simple que ça. tourner la page, passer à autre chose. rien qu'une petite égratignure au genou qu'un pansement saurait guérir comme ça. comme un miracle.
ou peut-être faudrait-il l'enchantement. la magie à travers de lippes énamourées. des chants aveuglants comme pour dissimuler la vérité. parce que neiji il veut pas l'entendre. pas la voir.
ça fait mal. dieu que ça fait mal.
se souvenir les alliances et nœuds si éphémères. réaliser - non, découvrir, la véritable fragilité des choses. comment les cœurs, les sentiments, peuvent être modelés, décortiqués, jusqu'à ne rester que les fragments, les questions déchirantes. comment est-ce qu'on en est arrivé là ?
à ne plus pouvoir trouver les mots. à dévier le regard comme le poids de la honte sur les paupières. les lippes tendues, presque grimaçantes, portrait du malaise évident.
ça fait mal. dieu que ça fait mal.
ce vide, cette absence. cette solitude qui raisonne tous les maux comme un chant tourmenté. surtout ce choix. ce devoir. de s'écarter, disparaître et laisser la vie se faire. c'est de sa faute, après tout. une simple répercussion de ses erreurs.
c'était pas censé se passer comme ça. il était pas censé savoir. pour lui. pour tout.
alors à la place de noah, c'est la lune, qui lui tient compagnie. son reflet mélancolique à travers le liquide trop accueillant, déferlé trop rapidement au fond de la gorge. la bouteille abandonnée comme toutes les autres auparavant, à ses pieds, telles des restes pitoyables de ses fautes. des dommages collatéraux liées à sa chute à la débauche.
ça fait moins mal comme ça. ça réchauffe le cœur.  
peut-être que ça sera suffisant, à atténuer le manque, combler le vide. peut-être que ce sera le remède, qui permettra de nicher les nymphes, leur accorder ce doux repos.
halloween était censée bien se passer.
oui, halloween était censée bien se passer.

@park noah

- Was it hard ? Letting go ?
- Not as hard as holding on to something that wasn't real.

(flashback)

⋈

La routine, rien de plus qui ne déroge des habitudes. Des gestes posés qui seront ignorés une fois le soleil levé. La lune emportera tes secrets, tes actes posés comme des outrances à ce que tu prétends être. Convictions rigides, fer braqué contre quiconque oserait prétendre le contraire. Sourire placardé sur les lèvres, les tympans défoncés à la fois par la musique et trop de cris qui ponctuent la soirée. Toujours le même refrain, une mascarade si bien apprise qu’elle te berne toi-même au point d’en croire les mensonges que tu tisses maladroitement. Comme un imbécile qui se fiche de ce qui est laissé derrière. Parce que c’est ce que tu fais, c’est ce que tu es. Toi, rien que toi. Être égoïste, plaisir coupable de croquer ce que tu refuses de prendre. Des espoirs brisés, que tu vois bien et pourtant tu lèves le regard. Un nouveau verre s’enfile et le manège se poursuit.

Rien de plus que les sales habitudes. Que ce rouage si bien apprivoisé que tu n’en vois plus les dommages. Rire facile, divertissement qui surpasse tout le reste tandis que l’alcool s’empare des sens afin d’offrir l’excuse pathétique qui couvre de raison tout ce que tu fais. J’ai trop bu, je me souviens pas. Parce que c’est toujours comme ça avec toi. Tu esquives, tu fuis lorsque l’on te confronte. Et tu n’es pas le seul à fuir, portrait du meilleur ami qui s’efface du champ de vision à la moindre occasion. Tu ne le vois presque pas de la soirée. Tant pis, que tu te dis. Tant pis, tu trouves de quoi t’occuper ailleurs. Tes mains se baladent, tes lèvres aussi. Ce n’est pas grave, parce que demain tu auras mystérieusement tout oublié et tu recommenceras à la prochaine soirée.

La tête tourne trop pour dormir, abandon du combat acharné pour un seul malheureux bout de tissu et tu ères. Vagabond dans cet endroit qui n’est pas chez toi, mais qui le devient pour l’espace d’une soirée arrosée. Âme qui tire ses ficelles vers cette même personne qui a toujours possédé cet arôme encore plus familier que la maison où tu as grandi. Tu le trouves, là, seul sujet à ses tourments que tu viens briser en t’imposant. Fardeau sur son existence, déni de cette fragile distance nouvellement instaurée par ses soins entre vous deux. Parce que, comme tout le reste, tu rejettes drastiquement tout ce qui ne te fait pas plaisir. « Still have trouble sleeping, honey? »


@na neiji

- Was it hard ? Letting go ?
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(flashback)

⋈

c'est déstabilisant. rien ne l'a jamais été autant. cette familiarité qui s'est imposée tel un fardeau ; cette manière, dont tout a l'air de s'écorcher, se renfermer sur lui-même. c'est comme baigner dans un amas - de tout, de rien. un vide sidéral si prononcé qu'en on ressent son poids, toute sa détresse. au delà de la douleur émotionnelle, une douleur tellement physique, qu'on dirait qu'elle en déchire véritablement le cœur. parce que ce sont des années d'espoir, des années de peur, mises à nue. des craintes en liberté dans les rues, qui fuient les pires possibilités - celles qu'on a trop visité et revisité. parce que c'est plus que ce que ça en a l'air. c'est de la terreur, de l'angoisse. pas à l'idée de ne jamais pouvoir répondre aux raisons de son myocarde.
c'est la peur, pure et ravageuse, du rejet. de l'abandon.
de décevoir.  

parce que noah, il est cet être illuminé par le cosmos tout entier, aux orbes luisant les plus belles constellations, et l’orbite lui permettant de fonctionner.

c'est la peur de lire le dégoût remplacer ces merveilles au creux de ses yeux, c'est la peur d'être chassé, repoussé, pour s'être permis de telles pensées. c'est l'horreur, d'avoir à imaginer vivre sans lui. un cauchemar qui n'a pas besoin des confins de la nuit pour pouvoir exister. et peut-être que c'est plus facile, de leur rendre service ainsi. disparaître, pour tuer quelconque possibilité. la distance tuera toujours moins, que faire face à cette tragédie.

neiji aimerait pouvoir vivre, résider dans son ombre. se cacher, comme pour ne jamais avoir à faire face. aussi présent, comme une seconde partie de soi - sans pouvoir réellement exister. dépersonnifier, au point de n'être qu'un canvas blanc, remplissable à souhait. et peut-être que ça a toujours été là, ce désir viscéral d'être assez.

assez beau, assez gentil, assez intelligent, assez drôle, assez humain.
assez tout.
assez parfait.

des standards hauts, toujours trop hauts, parce que c'est ce qu'il mérite. et si neiji n'est pas assez de tout ça, il se pourrait que noah ne veuille plus de lui. parce que le minois est le parfait reflet des plus belles tromperies. insécurités dissimulés derrière un trop franc parlé, un caractère fort pour se protéger des chutes éventuelles. il le cache bien, cette dualité dans son être - tourner le dos à tout, ou se mettre à genoux. c'est tellement plus facile, de se mettre soi-même des battons dans les roues.

un geste de la tête, qui communique plus que les mots ne pourraient.

c'est tellement plus facile, fuir, plutôt qu'affronter.

les mots sont coincés, comme si les libérer perturberait la paix de la nuit, du confortable silence les entourant. et pourtant le myocarde prie, pour que les liens se défassent, que ses ressentis soient mis à nus, qu'on puisse enfin lire à travers lui, comme à livre ouvert. parce que peut-être que neiji n'est pas encore assez fort, assez mature, pour tout porter sur ses manches.

tout ce qu'il porte, c'est un poids coupable, à travers un si petit « too many things on my mind », et se laisse vulnérable face aux voix de son meilleur ami. on ne peut pas courir éternellement.


@park noah

- Was it hard ? Letting go ?
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(flashback)

⋈

Il est la beauté de l’orage qui déchire le ciel bleu de l’été. Il est le calme et la tempête, nature solitaire qui repousse ce qui l'a détruit. Rocher, pilier des années qui séparent aujourd’hui de l’enfance. Épaule préférée, celui lié d’amitié avant même de savoir différencier le nom des couleurs qui définissent l’univers. Et pourtant le sien roule sur ta langue depuis toujours comme une évidence, comme le chant de la sirène qui tourmente sa proie avant de la noyer. Un océan dont les vagues caressent la berge avant de se retirer, jeu que tu apprivoises également sans vouloir en poser les mots qui admettent cette réalité. Tu fais miroiter monts et merveilles par égoïsme, sans peser le poids de tes gestes. L’exception ne se connait pas, fatalité qui foudroie à chaque fois pour s’effacer de tes sourires étoilés.

Ses tracas comme l’abysse qui broie son regard, qui plonge son être dans un détachement n'ayant rien de familier. C’est facile pour toi de briller, de te relever quand tu as choisi de ne laisser rien être capable de t’atteindre. Neiji comme une évidence, comme un phare dans la nuit qui appel le navire vers des lieux plus sécuritaires. Il se lit comme tu penses, simplicité acquise avec les années. Avec les maintes conversations à cœur ouvert lors des nuits pluvieuses.

La tête tourne, encore, toujours. Défaite utilisée pour passer un bras à ses épaules en venant prendre appuie contre le garde empêchant une chute certaine du haut de ce balcon perché. « Really? » L’air frais réveil, éteint certains des feux alcoolisés tandis que le regard se perd sur la ville. Chaque cadre lumineux des grands immeubles laissant à l’imagination le luxe de deviner ce qui poussent d’autres à se tenir loin des draps à une heure si tardive. L’attention prend son temps, se fait désirer avant de se prêter aux traits du meilleur ami, de celui que tu qualifies d’irremplaçable. Être unique. Oiseau au plumage coloré, doré. Facettes radieuses dont il semble ignorer l’existence sans que tu ne trouves les bons mots pour l’exprimer. Alors, tu te tais. Lèvres closes sur les compliments depuis l’adolescence, qui se contentent des discussions qui ne vont pas dans ce sens. Seule l’ivresse délie la langue et autorise ces paroles sucrées qui contrastent avec ces convictions empoisonnées. « Come on. Empty your mind. Isn’t this supposed to be my job to listen to you? » Encore ce sourire qui capture tes traits, qui laissent l’affection platonique submerger les iris qui le fixent. Neiji est une peinture de l’été, chaude et réconfortante, parfums fleuris qui se fondent dans ceux du bois brûlé une fois la nuit tombée. Et, toi, tu préfères l’hiver.


@na neiji

- Was it hard ? Letting go ?
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(flashback)

⋈

y a les néons qui dansent pour eux, l'océan vaste des multiples couleurs comme une foule enflammée aux regards ébahis. c'est les premiers pas maladroits, le talon qui vient écraser les orteils, la main timide au creux de la taille. et pourtant c'est aussi le myocarde qui bat la chamade, rythme effréné épris de chaque été, chaque particule d'une jeunesse éphémère ; c'est l'affection à l'image de la noyade - envahissement à en couper le souffle. yeux-océans dans lesquels tout y est écrit comme à l'encre indélébile. parce que ça a toujours été là, sous leur nez - l'évidence.

(noah sait que ses baisers ont la même saveur.
et que neiji est un piètre menteur.)

non-dits planant comme une malédiction, un poids tellement étouffant qu'il en sombrerait sous sa masse - comme les remords, après chaque faiblesse du cœur. (et c'est dangereux de rêver. encore plus dangereux de sombrer dans un semblant de réalité.
noah le sait. il s'en est beaucoup trop approché.)


« it scares me. all of this. »

toi. c'est toi qui me fait peur.

« i'm scared you'll lose me, and i'll lose you. i'm scared of losing us. »

parce qu'il a toujours été question de nous.
de noah et neiji.
du bac à sable, au fort élevé entre les tissus et les étoiles artificielles. des nuits blanches sous le regard maternel de la lune à la poigne de fer contre les assauts des vagues. parce qu'il avait habitude de le lui répéter, noah "jamais je te lâcherais neiji, t'inquiète pas".

« we arent going to do that... right ? »

y a sa paume qui enlace la sienne, enveloppée d'un cocon de timidité comme s'il suffirait du moindre pour déchirer le voile. surtout la peur, que ce soit la touche de trop. et pourtant, peut-être que c'est le charme, à s'éprendre de l'éphémère, pour brûler un peu plus avec elle avant son grand voyage.

parce qu'y a ses bras qui s'enroule finalement autour de son buste, et sa joue qui repose là, à sa place. et l'étreinte est serrée, trop serrée, comme si la réalité de tout ça avait enfin piétiné le semblant de couverture - duvet illusoire pourtant si doux.

« i don't even know if you get whats wrong with me - this is stupid »

regard perdu sur sa cuisse, et l'envie d'être là, sur ses genoux - aussi la pensée mélancolique au creux des songes, telle la brise de l'été - éphémère, fragile, souvenirs d'un temps où tout ça c'était suffisant.
(peut-être qu'au fond, ça aurait du rester ainsi.)

@park noah

- Was it hard ? Letting go ?
- Not as hard as holding on to something that wasn't real.

(flashback)

⋈

Souvenirs éphémères broyés, niés. Des traces inavouées qui meurent avec le levé du soleil, qui ne se mentionnent pas en dehors du couvert étoilé – et même encore, il faut les bons éléments réunis pour en arriver là. Tu prends sans réfléchir, laisse derrière le toucher des doigts et le goût des lèvres. Le sévices de gestes égoïstes, aveugles. Un jeu agréable, sans conséquences, que tu te dis. Que tu crois fermement, l’œil détourné des ravages. C’est facile, de lever le nez sur les imperfections. De ne pas voir les différends, de croire que la moindre altercation n’est que broutille inutile, qu’il n’y a jamais rien de sérieux. C’est facile, de jouer l’idiot. Et Dieu sait que tu es excellent dans ce rôle que tu arbores presque fièrement au point de l’exaspération auprès de ton entourage.

Sa réflexion plus profonde que la tienne depuis la première boîte de crayons de couleur entre vous deux, entre vos doigts trop courts et des rires cristallins. Il va toujours plus loin, Neiji. "T’es intelligent pour nous deux, Neini." Compliment à double-tranchant, poussant constamment le plus jeune du duo à faire mieux pendant que tu le regardais aller. Encore aujourd’hui, rien n’a changé. Tes yeux suivent son existence, admire l’intelligence qui fait de lui ta merveille favorite, admire ses traits s’illuminer quand il parle d’un sujet lui tenant à cœur. La vie est simple. C’est toi, lui. Ça toujours été ainsi, rien ne pouvant perturber ce lien de fer, les amitiés se tissant autour de la vôtre sans l’affaiblir. C’est vous deux, une évidence imprimée dans les albums photos précieusement conservés par ta mère, par ces histoires où l’un ne peut vivre sans l’autre et c’est presque trop adorable, de vous revoir à l’époque de l’enfance sur vidéocassette. « Why would we lose us? You know I can’t let you go anywhere without me. » Et le sourire sur les lippes est rassurant, plein de promesses. De celles qui disent que le bout du monde n’est pas encore assez loin pour t’empêcher de l’y suivre. Il n’y a pas un endroit où tu n’irais pas pour illuminer son visage d’une constellation étoilée, rien que tu ne ferais pas pour son bonheur. Parce que ça toujours été ainsi.

C’est toi, lui, et le monde entier qui gravite autour comme un fond flou auquel on ne prête pas trop attention. C’est sa présence que tu cherches constamment, sa peau qui se marque d’une possessivité maladive. Ta vie sans lui n’est que tableau sombre, couleurs fades sur ton monochrome. Il est les explosions vives, ces coups de pinceaux vibrants qui attirent l’œil et qui font sourire. Les contacts physiques ne sont pas rebutés avec lui, pas refusés comme si le simple geste de proximité suffisait à te brûler la peau. Ils sont naturels, souvenirs du passé forgé, de cette complicité inébranlable. « I’ll never let you go away and I’m never abandoning you. No matter what. » Le jour et la nuit, rôle qui s’interchange pour vous octroyez chacun la chance d’être la lune ou le soleil. L’un qui ne va pas sans l’autre, une harmonie dessinée à travers les années.

Peut-être est-ce l’alcool qui pousse son esprit dans les réflexions, dans les tranchées éloignées d’une simplicité appréciée. Les grands discours ne sont pas ton élément, ces conversations profondes difficiles parce que tu n’as pas le raffinement pour y arriver. Trop coupant, trop tranchant sur des opinions, sur des façons de vivre. Prises de tête évitées, qu’importe le sujet. Tu ne penses pas à demain, tu vis au jour le jour sans craindre ce que tu ne sais pas. Parce que, quoi qu’il arrive, s’il faut que tu tombes il y aura toujours l’ombre du meilleur ami pour tendre la main et t’aider à te remettre sur pied. Et, parfois, Neiji est celui qui requiert ce coup de pouce.

« There’s nothing wrong with you. » Rien. Conviction nette, voix qui écrase l’opportunité d’en douter. « Did you drink too much? Seems like you’re overthinking things that don’t need to be. There’s no need to be afraid we’ll part ways someday, I love you too much for that. » Mais pas comme ça, pas comme tu aimes le froid de l’hiver qui mord la peau pour laisser l’engelure rappeler que tu es vivant. Tu l’aimes comme tu apprécies la chaleur estivale, le soleil brûlant qui fait oublier un instant que le sol puisse se couvrir de blanc à un moment.  

@na neiji