(+18/tw) a little bit dangerous.

Moments de tendresse que tu encres au fond de ton esprit. Il serait exagéré de dire qu’ils se comptent sur les doigts d’une seule main, mais tu n’es pas loin de la réalité. Le moment doit être parfait, l’ambiance doit être adéquate. Escapade en dehors de la ville qui vous donne la chance de vous évader, et pour lui de se laisser aller. Et c’est parfait, tu ne changerais rien pour tout au monde. Et pourtant, il y a encore ces remords qui te rongent. Ces torts qui te tourmentent sans cesse, tandis que les repousse du revers de la main. Mécanisme de défense mis de l’avant depuis tellement longtemps, accord silencieux passé depuis un moment. Si ne pas en parler te convenait autant qu’à Ilseong, pourquoi ramener l’affaire? Pourquoi risquer de tout perdre en tentant de mettre les choses au clair (alors qu’à première vue rien ne cloche). Sourire presque mal à l’aise qui macule tes lippes alors que tu t’avances pour lui voler un baiser, main se relevant pour caresser sa joue du bout des doigts. « About us. Or me, mostly. » Tu te rattrapes rapidement, relâchant doucement sa taille pour t’appuyer sur un coude et te redresser, juste assez pour mieux le regarder. Juste assez pour sentir ta confiance s’envoler en voyant cette lueur au fond de ses yeux presque s’effacer. Parce que tu savais que tu tirais une corde sensible. Terrain glissant sur lequel tu n’avais jamais osé t’aventurer, probablement parce que tu avais l’esprit trop embrumé en quasi permanence. « About what I did, to you. » Paroles soufflées alors que tu relèves la tête, détournes le regard pour éviter de le confronter. Peut-être y avait-il une raison derrière votre mutisme. Peut-être aurais-tu dû garder tout sous silence, comme si rien ne s’était produit. « And about my drinking problem. » Bombe enfin lâchée, problème majeur lancé sur la table. C’est un peu trop pour une seule journée, mais tu ne sais trop par où commencer.

Confort trouvé, les mots n’ont pas envie de se tailler une place au creux du silence enveloppant.  La décision n’est pas tienne, volonté du plus jeune à entamer une discussion qu’il est plus simple à mettre de côté. Un sujet qui s’évite comme la peste, sujet qui brûle les doigts rien que d’y penser - parce que tu ne veux pas y revenir. Ne pas revivre les tourments de ce qu’il t’a fait vivre, de gestes indésirables et conséquences aux séquelles qui se ressentent encore même à des kilomètres de la grande ville. Même sous le couvert de draps chaleureux, même lorsque les conditions idéales bercent le présent. Où il bouge pour trouver une autre position, tu voudrais fuir. Tu voudrais avoir une raison justifiant de te défiler, mais tu n’as nulle part où aller. Pris au piège avec pour seul moyen de retourner chez toi sa voiture et tu t’en mords la lèvre inférieure. « It’s in the past, it’s okay. You didn’t mean to. » Manie désapprouvée par ta meilleure amie, celle de le pardonner en dépit des actes qui ne le devraient pas, ne le devraient jamais. La raison derrière importe peu, ton désaccord qui aurait dû prévaloir sur ses envies du moment, mais ça n’a pas été le cas. À trop de reprises, mais c’est derrière toi où tu n’aimes pas aller creuser. Image désagréable de l’être aimé, celle que tu cherches désespérément à effacer un peu plus chaque jour pour la remplacer par celle qui t’a fait tomber sous son charme. « You do have a drinking problem, though. Which, sometimes, leads you to bad decisions. Nothing more. » Déni, tu veux rejeter les problèmes du revers de la main puisqu’ils sont inconfortables. Fermeture évidente malgré la volonté de Huixi à poser cartes sur table, tu t’accapares un bout de drap avec lequel tu te relèves, l’entrainant avec toi lorsque tu quittes le lit dans une détermination à aller prendre une douche. « And we’re not talking about the times you forced me to have sex with you because of your drinking problem. » Honnêteté crue, sans équivoque ou qui laisse la nécessité de lire entre les lignes. Ton regard s’attarde dans sa direction, éclat brisé au fond du regard devant ces souvenirs amers. Ce sont des problèmes trop grands pour y faire face soudainement, pas assez préparé alors que ne veux que te changer les idées du quotidien en venant dans cet endroit. « I’ll go shower. »

Toi qui s’ouvre et lui qui se referme. C’était à croire que le monde s’était retourné. Tu n’étais jamais le premier à ouvrir la porte, trop orgueilleux pour mettre les problèmes sur la table. Tu te laissais emporter par la vague lorsque ton aîné abordait le sujet, lorsque la situation était propice. Et tu aurais pu choisir un meilleur endroit, ou du moins un meilleur moment. Tu aurais pu attendre votre retour à la grande ville avant de lâcher la bombe. Paroles d’Ilseong qui te frappent de plein fouet et tu ne trouves les mots pour y répondre. Tu le regardes tout simplement se relever, drap à la taille, direction la salle de bains. Tu n’as même pas la force de le retenir, encore moins de le suivre. Tu gardes les yeux rivés sur la porte, boule qui se forme au creux de ta gorge et larmes qui menacent de dégringoler le long de tes joues. Tu te recomposes, serres les dents et lèves le pas. Tu quittes la chambre et files vers la cuisine, t’affaires à cuisiner, tout pour te changer les idées et éviter que les mots du brun ne se répètent en boucle dans ta tête, sans succès. you do have a drinking problem. évidence frappante, même à ses yeux. forced me to have sex. détail qui cette fois ne t’échappe pas. Probablement parce que tu es à cent pour cent présent, pour une fois. Peut-être parce que ça ne t’avait jamais frappé autant auparavant. Sursaut lorsque tu le sens derrière toi, juron qui t’échappe lorsque tu remarques le contenu de ton poêlon qui crame. Rond éteint, poêlon poussé plus loin, main lentement glissée contre ton visage. « I’m sorry… » Silence brisé, excuse à peine prononcée, la gorge de nouveau serrée. « I know… it won’t erase anything I’ve done. I’ve been an ass. Still am. » Paupières qui se ferment un peu trop violemment pour chasser les picotements, mains qui retrouvent le plan de travail pour un semblant de stabilité. « But I hope you know… I never wanted to hurt you. Right…? » Manque de confiance qui montre une nouvelle fois le bout de son nez. Et tu sens que tu vas finir par craquer.

Mots secs qui laissent une impression amère sur le bout de la langue. Fuir le sujet en espérant pouvoir l'oublier puisque les souvenirs qui s'y rattachent n'ont rien de bien glorieux. Alors, tu t'enfermes dans la pièce adjacente, soulagé qu'il ne décide pas de t'y suivre. Moment avec toi-même, la douche est pénible et la tête ne fait que jouer les extraits du portrait moins glorieux du jeune homme. Toute logique voudrait que tu fuis cette relation après de tels évènements, mais tu ne peux t'y résoudre. Rangé du côté de ceux qui croient naïvement aux explications, aux excuses, et qui pardonnent à la première occasion. Et, même une fois vêtu dans les habits du quotidien, tu es hésitant à quitter l'espace où il n'est plus. Lit abandonné, draps en bataille que tu viens placer convenablement en souhaitant que les minutes défilantes noient le sujet emmené par Huixi. La subtile odeur de brûlé au-delà de la porte entrouverte finit par t'attirer, par te faire descendre à la cuisine où il se tient devant le four physiquement, mais l'esprit est absent. Ta présence le fait revenir à lui, exclamation digne de lui avant qu'il ne réagisse devant le contenu noirci sous son nez. C'est peu, mais assez pour tirer le coin de tes lèvres dans un mince sourire. Expression faciale qui s'efface aussitôt suite aux propos, qui trahit cet espoir que cette conversation ait été abandonnée. « You're not an ass. » Tu ne veux pas le réduire à ces quelques mauvaises expériences, à ces erreurs lourdement influencées par un autre problème plus apparent. « Even if you didn't, you still did. » Tu n'aimes pas en parler. Sujet délicat uniquement abordé avec  ta meilleure amie dont l'opinion sur Huixi n'a rien des plus douces. Mouvement pour te rapprocher de lui, tendant la main afin de la poser sur la sienne. « But I love you. I really do and maybe that makes me stupid as hell. You're sweet, nothing like the guy that scared me back then. » Aveux lourd, pâteux. La vision inavouée, celle pourtant pas si surprenante qu'il instaurait un climat désagréable de peur sous les effluves alcoolisées des petites heures du matin. Tu n'aimes pas en parler, douloureux autant pour toi que pour lui, mais le sujet ne peut s'éviter éternellement.

Espoir. C’est souvent ce qui te faisait vivre. L’espoir de le voir en rentrant à la maison. L’espoir que tout s’arrange sans avoir à faire quoi que ce soit. Malheureusement, l’espoir ne faisait vivre que peu de gens et tu ne pouvais dire qu’espérer fusse bénéfique. Tu aurais voulu enterrer le sujet, le laisser passer sous le parquet comme si jamais ça ne s’était produit. Tu savais toutefois que rien ne se réglerait en gardant le silence et en se mettant des œillères. Sourire qui est de passage sur les lèvres de ton aîné, passage rapide puisqu’il s’efface en un instant. Et ton cœur se serre à ses mots, même s’ils n’ont rien de méchant. Même s’il tente de te rassurer en posant sa main sur la sienne. Il y a toujours cette boule au creux de ta gorge qui t’empêche de prendre le tout à la légère, qui te rappelle que tu as le cœur au bord des lèvres. « I scared you…? » Tu reprends ses mots, la voix presque cassée tandis que tu viens poser ta main sur la sienne, tête relevée, comme si cela t’aiderait à assimiler l’information. Jamais tu n’aurais cru lui faire peur. Pas après toutes ces années, pas après qu’il t’ait accepté dans sa vie. Main libre qui remonte pour glisser contre la joue du brun, pas vers l’avant pour réduire la distance qui vous séparait. « I’m sorry… I-I never thought I would hurt you… You should’ve said no… I wouldn’t have been mad if you even called the cops on me, geez, Seong! » Ton qui monte pour se casser sur les dernières notes, dos tourné pour masquer le sanglot qui meurt au creux de ta gorge, réalisation un peu trop rapide. Un monstre, tout simplement. C’est ce que tu es. Tu avais agi comme une merde avec celui qui partageait désormais ta vie. Et voilà que ça te retombait sur le nez. « I love you so much… I can’t believe you let me do this for so long, babe… »

Le sujet est délicat. Il perle au bord des lèvres, peine à être exploité et c'est à contre-coeur que tu exprimes des parts de ton côté de la chose. Tu détestes ça, mettre le coeur sur la table et accepter que le passé refasse surface. Tu détestes ça, de te remémorer la haine, la colère, la honte et surtout la peur. Cette crainte que le verre de trop soit présent pour que le tout tourne à un fiasco encore plus grand. Tu détestes revenir sur ces fois où tu as cédé, mâchoire crispée parce que c'était plus simple que t'acharner à le repousser. Parce que c'était étrangement plus sécuritaire que cette peur de devenir la cible de sa mauvaise humeur. Mais tu n'apprécies guère le voir se malmener pour autant. « On a daily basis, you didn't. I always loved spending time with you. » Le pincement tire l'organe saccagé de le voir dans cet état suite à tes mots. C'est de ta faute, mais aussi un peu de la sienne et la continuation n'arrange pas les choses. N'ayant pas l'intention de lui mentir, tu culpabilises d'avance. « Have you ever met your drunk self? 'No' isn't an answer you know. » Le ton se veut léger, ne voulant pas l'accuser via des évènements du passé qu'il ne peut changer et dont sa mémoire n'a probablement que peu de traces. Après bientôt six ans, tu le connais mieux que ça. Le voir ainsi te malmène, rend évident le besoin de mettre de l'ordre entre vous deux malgré qu'il te tourne dorénavant le dos. Ces conversations ne sont pas dans vos habitudes, ne faisant que rendre ce moment plus difficile à gérer. Tu te faufiles, trouve confort contre son torse pour passer les bras à sa taille et relever le menton afin de le regarder. Tu ne doutes pas de ses déclarations d'amour. Plus maintenant. Plus depuis quelques mois. « What should I've done? I can't control your life and banish alcohol out of it. » Parce que c'est elle la coupable au fond de cette histoire, l'élément à la source qui mérite d'être pointé du doigt. « You did nothing wrong since we've been officially together. » Officiellement pour vous deux et les gens qui vous sont proches. Les grandes lignes encore discrètes pour ceux que ça ne concernent pas. Démonstration affective dans un contact rapproché, tu ne comptes pas le libérer de ton emprise tant que sa gorge sera serrée. « I don't regret being with you. You make me happy. » Bisou rapide apposé contre sa mâchoire, l'étreinte se resserre un peu plus. « Please, don't be sad. I'm not mad at you or anything. It's in the past. »

Remords qui remontent, qui te rongent l’esprit en un claquement de doigts. Tu comprends maintenant pourquoi vous repoussiez cette conversation à un moment ultérieur, pourquoi il y avait eu cette lueur d’espoir au fond des yeux du brun lorsqu’il t’avait rejoint. Jamais tu n’aurais cru si difficile de l’aborder. Et c’est pourtant Ilseong le plus à plaindre dans cette situation. C’est lui qui avait souffert, pas toi. Et c’est pourtant lui qui te semble le plus en paix avec cette dite situation. Have you ever met your drunk self? ‘no’ isn’t an answer you know. Non, tu ne l’avais jamais rencontré. Et visiblement, tu n’en avais pas envie. Pas après la bombe qu’il venait de lâcher. Paupières lourdes qui se ferment un instant, qui s’ouvrent de nouveau lorsque tu sens son corps se presser contre le tien. Mains qui se glissent au creux de son dos par automatisme. « i raped you. » murmure soufflé tandis que tu n’oses même pas baisser la tête pour le regarder. Tu te contentes de presser ton menton contre le dessus de sa tête, remontant tes mains contre son dos jusqu’à pouvoir le serrer contre ton corps. Et tu laisses les remords t’envahir, fermant de nouveau les yeux. « it’s in the past, but it’s still there… » Nouveau murmure, doigts qui se serrent lentement contre le t-shirt du brun. Ses comportements s’expliquent. Tu t’en rends compte maintenant qu’il a fait la lumière sur tes actions passées. Tu comprends maintenant pourquoi il était si peu friand de ces moments, pourquoi il y allait toujours de reculons, comme s’il avait une certaine réserve. Tu en avais toujours été la cause. « I’m so sorry… » Main qui remonte pour glisser contre sa joue, te reculant légèrement pour enfin plonger tes prunelles dans les siennes. « I can’t do anything about it… But I’m so sorry you had to go through this because of my drunk ass… » Sourire peiné qui finit par se tailler une place sur tes lippes, ces dernières qui s’abattent tendrement contre la tempe du coréen, et qui ne la quittent pas. Gorge qui semble vouloir se desserrer, boule qui y reste toutefois présente, et qui y restera probablement longtemps.

Complexité.
Dilemme entre la tête et le coeur, entre la logique et les émotions.
Deux visions différentes d’une même situation, part de rancune qui voudrait pointer le bout de son nez malgré l’acceptation déjà faite. Travail de longue haleine, confronté à la réalité depuis bien plus longtemps que Huixi. Deux chapitres qui ne sont pas en commun entre celui sur lequel tu navigues et celui où repose le plus jeune.

Les mots sont lourds. Ils remettent en lumière l’évidence que tu avais pourtant noyée, pour mieux oublier et pardonner les gestes qu’il a commis sous l’influence de l’alcool. Parce que tu le sais mal dépeint dans ces souvenirs, parce que tu le veux sous un meilleur jour. Un mot suffit à venir bloquer la gorge, à glacer le sang qui circule dans les veines et alerter l’instinct qui cherche à fuir un danger qui n’est plus d’actualité. Tout ça pour un mot. L’étreinte éclipse les images, brise cette chance de retourner en arrière et revivre l’agitation laissée derrière toi.

Le portrait est ironique.
Tu es celui qui le console pour des actes commis envers ta personne. Le rôle qui devrait au moins s’inverser, des excuses qui n’effacent pas ce qui a été brisé et ensuite rafistolé au mieux de tes capacités. Les cassures restent, se glissent maladroitement dans le quotidien. Elles se voient quand l’attention s’y porte, mais se camouflent pour l’oeil extérieur. Tu n’es pas anéanti jusqu’à tes derniers jours, pas terrifié à l’idée de te retrouver de nouveau seul entre lui et un taux d’alcoolémie évident. « Don’t say it like that. It’s a strong word. » Qui rend inconfortable, qui s’avale difficilement puisque tu n’as jamais eu le courage de l’apposer sur ces nuits. Tu ne veux pas les qualifier ainsi, préférant te dire qu’il a insisté, un peu - beaucoup - forcé la main. C’est plus facile à accepter, pour toi.

Distance brisée, regard qui s’accroche au sien sous le contact contre ta joue. À ce rythme, tu crains de craquer et tu ne le veux pas. Tu ne veux pas le plonger encore plus loin dans la culpabilité qui le ronge déjà, dans ces remords cruels qui ne servent à rien. « Look at me. » Obligation à cesser ce jeu incessant de croiser ses iris et ensuite s’éviter. Tu lèves les mains pour saisir son visage, le forçant ainsi à maintenir un contact visuel de plus de cinq secondes. « It was shitty, yeah, we agree on that. There’s also many things you did absolutely right. You can do better now, you already did since we’ve been together. » L’amélioration est subtile au quotidien, mais le portrait général entre avant et maintenant se veut plus frappant. « Stop dwelling on it. I love you. I wouldn’t be here if I didn’t or if I… I don’t know. You’re stressing me, seeing you like this. » L’habitude n’y est pas, habitué d’être plus émotif que Huixi dans la plupart des contextes.

Le portrait est ironique.
Tu as presque honte d’ainsi te comporter. Presque honte de te sentir si faible et impuissant face à la situation, alors que c’est Ilseong qui l’avait toujours été dans cette relation. C’est lui qui avait dû subir, qui avait probablement versé plusieurs larmes alors que tu n’en avais absolument pas conscience. Et c’est pourtant lui qui te disait de ne pas utiliser ce mot pour qualifier tes actions, parce que c’était trop fort. C’était pourtant la réalité, pure et dure. Dure à avaler, à regarder en pleine face. Parce que jamais tu n’aurais pensé être capable de reproduire tes erreurs passées. Pas envers l’être aimé.

Look at me. Ordre qui te force à déglutir, à enfin relever les yeux et à ficher tes prunelles au creux des siennes. Et tu l’écoutes, tentes de trouver du réconfort entre les lignes de ses mots. Et ça semble fonctionner, du moins pour un moment. Tu reglisses délicatement tes bras à sa taille, le tires une nouvelle fois contre ton corps et le serres contre le tien. Le bout de ton nez se glisse dans sa chevelure et tu inspires longuement, comme pour te calmer, pour te remettre les deux pieds sur terre. « i really don’t want to stress you out, it’s just… too much to handle. » Voix un peu plus rauque que tu l’aurais voulu, mais plus posée. « I just… never thought i was this bad. I never thought i was this toxic… » Étau qui se resserre légèrement sur son corps, tête qui se baisse un peu pour embrasser son front, puis sa tempe, puis le bout de son nez. « I love you. More than anything. Now I might not be the most careful person on earth, and I do lose all my senses when I drink, but i promise i’ll never make that mistake again… » Promesse murmurée contre ses lèvres, que tu happes lentement. Promesse que tu graves dans ton subconscient et qui te pousses encore plus à vouloir mettre un frein à tes mauvaises habitudes. Le coup qu’il te manquait pour mettre en branle le projet, pour laisser tomber la bouteille une bonne fois pour toute. Pour te racheter même si le passé ne pourra jamais être effacé. « You can kick my ass if I do. »

Mot cruel, qui écorche sur son passage et ne laisse que le goût amer d’une réalité refusée. Butée contre cette ténacité à ne pas céder à cette étiquette simple, dure. Il y a trop de nuances derrière le geste pour le voir d’un oeil aussi catégorique, pour accepter de qualifier les événements du passé avec la même hostilité. Tu ne veux pas te replonger dans les détails, dans ce qui se précise plus que les grandes lignes qu’importe la pensée égoïste qui se cache derrière cette réflexion. Parce que les instants dont Huixi ne se souvient pas, ils t’appartiennent. Libre de les froisser pour mieux les jeter, de ne plus vouloir y penser.

Rôle inversée dans cette situation où il te faut apaiser la contrariété au creux de son être. Obligé de le réconforter, lui qui n’a pas encore eu la chance de tourner la page puisque tu viens à peine de lui annoncer l’étendu de ses méfaits. Des actes impardonnables pourtant mis de côté par amour. L’issue aurait été bien différente si tu ne t’étais pas spécialement attaché à lui en dépit de l’avis désapprobateur de celle qui t’es la plus chère. Le contact visuel se maintient le temps de lui parler, d’exprimer un bout de ton coeur qui se malmène à le voir ainsi. Tu n’as pas cette rancoeur de le voir se torturer avec ce dont son esprit ne peut se souvenir, pas le désir sadique de le mettre à mal inutilement. Nouvelle étreinte, une nouvelle fois attiré contre lui et tu passes une main en douceur contre son dos dans un mouvement répétitif apaisant. « I don’t like seeing you like this, but you have all the rights to be a bit overwhelmed. » Tu regrettes presque de lui avoir dit, d’avoir cédé à ses réclamations de conversation sur le sujet sensible, mais c’est étrangement soulageant pour toi de ne plus avoir à en porter le fardeau en silence. Le choix de ses mots te déplait une nouvelle fois, grimaçant hors de sa vue à l’entendre se qualifier de toxique alors que ce n’est qu’une partie de lui qui porte le blâme. Une part infime dévoilée dans des conditions spécifiques qui ne peut se mériter de critiquer le tout injustement. Son affection te couvre, écoutant ses mots avec un sourire aux lèvres malgré tout. Et un rire qui s’échappe à sa dernière remarque. « Noted, but I doubt I can ever possibly kick your ass. » Pas uniquement dans une histoire de rapport de force, mais aussi parce que tu n’as pas cette fibre de violence nécessaire, pas même pour blaguer. Parce que tu n’as pas cette volonté, pas cette capacité à te retourner contre lui qu’importe le contexte - tu as tristement déjà prouvé cette incapacité. « I’m sorry I didn’t tell you sooner. I was kinda hoping to never mention anything about it. » Des faits cachés, tu en as encore, mais aucun d’aussi terrible que celui abordé aujourd’hui.