(+18/tw) a little bit dangerous.

Réconfort trouvé au creux du hoodie trop grand, emmitouflé dans cette odeur qui lui est si distinctive. Le regard se perd au niveau des flammes qui lèchent le marshmallow tenu au-dessus d’elles, progression qui ne manque pas de s’observer pour ne pas manquer le point fatidique. C’est lorsque la couche croustillante est parfaite que tu l’éloignes de la chaleur, la ramenant vers toi en reprenant le mouvement de la balançoire momentanément cessé. Scène presque trop domestique, doigts qui se risquent à la chaleur de la collation avant de prendre le courage à deux mains pour la dévorer d’un coup dans une souffrance qui n’a rien de gracieuse dû à l’impatience de ne pas savoir attendre une minute. Bouts des doigts involontairement devenus collants pendant le processus, le choix est automatique d’en savourer les restants tout en t’accordant le droit de porter ton attention quelques mètres plus loin où le lac dort. Légères vagues causées par un seul fautif que tu aurais bien rejoins si ce n’était de la peur viscérale qui s’empare de toute raison dès que tes pieds sont submergés. C’est plus facile de le regarder, d’admirer le paysage qui s’offre à toi avec le soleil qui se prépare à s’effacer comme image de fond. Cœur en cavale qui se languit déjà de retrouver son affection, ne voulant pas réclamer de vive voix pour ne pas afficher cette partie un peu trop needy selon ton opinion personnelle. Exercice de patience qui s’aiguise en attendant que l’eau te redonne l’être aimé qui est invité à s’asseoir à tes côtés, seulement pour se mériter une grimace de ta part devant la plus grande des évidences. « You’re wet. » Cruelle vérité qui s’attaque aux vêtements que tu portes sans pour autant te convaincre d’instaurer une distance, baiser pressé contre sa joue avant de mieux trouver position contre lui. « We should really come here more often. » Changement drastique qui contraste avec le quotidien, tu peux définitivement t’imaginer venir au chalet de la famille de Huixi plus souvent malgré la distance qui sépare la ville de l’endroit paradisiaque. Un mince prix à payer pour deux jours de paradis.

détente temporaire, froid de la fin de l’hiver. été qui tarde à arriver, printemps qui se prolonge à l’infini. tu te délectes de l’eau un peu plus froide qu’à l’habitude, tête qui émerge de nouveau pour reprendre ton souffle. tête qui se lève, prunelles qui se perdent dans l’azure du ciel. soupir de soulagement et de détente tandis que ton corps flotte. corps qui se redresse pour faire face à la berge, yeux qui se fixent sur un point bien précis, et le sourire qui revient instantanément. nage rapide pour revenir à la plage. main qui se glisse dans ta chevelure pour la repousser vers l’arrière. montée lente jusqu’au feu de camp où ta douce moitié prend place, visiblement plus vêtu que toi. tu te demandes un instant si vous vivez dans le même monde, où si l’un de vous ne ressent pas le froid, toi en l’évidence. sourire qui prend un peu plus d’ampleur alors que tu te laisses tomber sur la balançoire, à ses côtés. « you’d be wet too if you were a girl. » léger clin d’œil en sa direction alors que tu attrapes ta serviette, te relevant légèrement, t’essuyant rapidement avant de reprendre place à ses côtés. baiser pressé contre ta joue, main qui se glisse derrière le dos pour rapprocher ilseong de toi, profitant autant de sa chaleur, que celle provenant du feu. « we can. as long as my parents don’t know. » secret encore gardé, tout comme votre relation. peu de personnes savent que vous êtes en couple, même certains de vos amis proches. les parents, principalement, pour les deux partis. ce serait faire exploser la bombe que vous tentez lentement de désamorcer. ta main fini par glisser jusqu’à sa hanche, remontant pour venir chercher ses doigts, les enroulant lentement entre les tiens. « you should’ve joined me. I could teach you how to swim. » nouveau clin d’œil alors que tu le taquines, sachant pertinemment qu’il ne te dira jamais oui, la peur prenant le dessus. visage qui s’adoucit, main libre qui remonte, pouce qui glisse au coin des lèvres de ton aîné pour retirer un bout de guimauve qui y était resté collé. « did I take too long…? » questionnement presque timide que tu aurais pu laisser tomber, mais qui te brûlait tout de même les lèvres.

Différence évidente entre vous deux en termes d’adaptation à la météo, tu as plus aisément froid que ton cadet qui n’a aucun problème à s’immerger entier dans le lac jugé encore glacial par ta propre opinion un peu plus tôt. Parfois, tu te risques à rester sur le bord de l’eau, mais pas quand les vagues menacent de venir te glacer les orteils. Tu juges la réplique, le roulement des yeux qui accompagnent la fin de ses mots alors qu’il se relève après avoir pris possession de sa serviette. Aucune contre-partie pertinente ne te vient, alors tu laisses tomber pour plutôt exprimer ton affection d’une note légère et retrouver le confort qu’il représente. « Fine by me. If they show up unexpectedly, we can always say it’s just a dudes weekend. » Un mensonge de plus ou de moins, tu n’es pas à ça près de faire un drame si cela te permet de profiter de cette tranquillité sur une base plus routinière. De toute façon, les parents de Huixi ne semblent pas venir se promener dans le secteur bien souvent, de ce que tu as pu comprendre. Il y a encore tant d’étapes à ne pas brûler avant de pouvoir risquer l’exposition, ayant tant à perdre que tu as trop conscience que ta vie ne pourra rester telle qu’elle est si tu choisis de trancher en faveur de cette jeune relation. Pour le moment, c’est parfait ainsi. Quiétude d’une vie quasi secrète dont quelques rares chanceux peuvent affirmer être assez de confiance pour porter cette vérité. « Maybe one day. » Doigts qui se serrent entre les siens, ce n’est pas la volonté qui manque, mais c’est plus fort que toi que de rester loin du vaste inconnu. D’un geste, il te fait réaliser que tu n’es pas le plus talentueux pour manger la collation collante et la question fait s’arquer un sourcil sur ton visage. « In the water? Of course not, it’s kind of sexy when you get out. So, it’s worth the wait. » La main libre vient renvoyer ses cheveux vers l’arrière, les forçant efficacement dans cette position pour au moins quelques minutes avant que la réalité capillaire ne vienne reprendre ses droits. Le geste s’arrête pour venir se poser contre la partie qui t'est opposée de sa mâchoire, prenant plaisir à déposer quelques baisers sur la moitié de visage que tu peux atteindre. Élan affectif qui ne peut s’exprimer dans le public quotidien, tu te permets d’en profiter davantage lorsque tu le peux enfin.

Échappatoire temporaire, thébaïde de weekend. Ce chalet, c’était toute ton enfance. C’est l’endroit où vous vous retrouviez pendant les vacances, avides de distance. Ce fut le lieu de bons souvenirs, comme des mauvais. Tu ne pouvais t’empêcher de penser que c’est ton futur que tu construisais, et que celui-ci serait constitué de bons souvenais, tout simplement. Parce que c’était le cas, jusqu’à maintenant. Nuage sur lequel tu flottais, lune de miel non officielle encore bien présente. Chaque problème avait sa solution, même temporaire. « do you often see two dudes lying naked in bed together, in a dudes weekend? » Sourcil qui s’arque légèrement suite à ta réponse. Tu savais pertinemment que tes parents n’avaleraient pas n’importe quelle raison. Ils avaient l’habitude, depuis le temps. Ils te connaissaient un peu trop bien. Et faire perdre la face à ta famille n’était même pas une option. Yeux qui se ferment un moment, long soupir qui passe tes lèvres. C’est un sourire qui se glisse sur ton visage lorsque ton aîné te couvre d’attention. Moment qui ne se produit qu’uniquement dans l’intimité, moment que tu chéris plus que tout au monde. Tes lèvres viennent chercher les siennes, main qui se referme sur son épaule pour le rapprocher. « i love you. » Trois mots lourds de sens que tu murmures contre ses lippes. Tu te rends compte que tu ne les prononces peut-être pas assez souvent, ou pas assez à ton goût. Tu ne sais pas pour Ilseong, mais tu sais que tu as fait bien du chemin, en si peu de temps, bien que la route soit encore longue. Problèmes mis de côté, sujet presque tabou. Corps qui se penche légèrement pour attraper une guimauve, la pressant légèrement entre tes doigts avant de l’enfourner. « are you gonna eat marshmallows for the whole day or should i cook something? » Légère grimace, le goût sucré restant un peu trop longtemps sur ta langue. « gosh, how can you eat this. »

Une moue décore tes lèvres, perdant devant l’argumentation de Huixi contre laquelle tu ne peux émettre de deuxième point de vue. Il a raison, bien que les chances d’être grillés dans ce scénario sont moins nombreuses que celles d’être pincés avec une proximité rapprochée où s’ajoute la protection visuelle des vêtements. Le haussement d’épaules est léger, acceptation de la défaite pour préférer vivre l’instant présent sans angoisser sur les multiples possibilités qui pourraient transformer ce moment en cauchemar. Instant que tu préfères utiliser pour exprimer librement l’affection ressentie à son égard, sachant qu’il pourrait en douter en raison de votre différence à l’étaler. Le geste répété prend fin sur un baiser qu’il initie, que tu reprends aisément en l’entendant prononcer les mots qui font sourire. Il te rend heureux, d’une manière indescriptible, qui ne se couche pas sur papier, mais qui se ressent avec passion. Contours étoffés pour ne conserver que la beauté du centre. « I love you too. » Lui rendre cet amour verbal est simple, naturel. Il coule sans peine entre tes lèvres. Tu le laisses piger dans ta nourriture, dérober une guimauve nature sous ton nez avant de passer la question qui te fait questionner ton envie de bouger d’où tu es installé. « I don’t have to get up for these. If I let you cook, I will have to walk inside and, thus, losing my perfect sitting position. » Le plus grand dilemme de toute personne moindrement paresseuse qui se respecte, un rire t’échappe à sa complainte face à l’aliment sucré. « Really? I’ve seen you eat worse things than a marshmallow. » Mais la proximité de la douce moitié suffit à faire peser un argument de taille contre le tissu de tes vêtements qui aide tes vieux os à perdre de ce précieux aspect confortable. « But you’re still wet. It’s getting through my clothes and I’m getting cold. »

Ça te semble si facile, quand tu le regardes aller. Ce ne fut jamais un effort pour lui de te montrer à quel point il tenait à toi. C’est de ton côté que ce n’était plus aisé. La réticence à s’attacher, la peur de faire tout foirer. Tu te mettais volontairement des barrières et des restrictions par peur d’aimer plus que de raison. Et pourtant, il n’y avait aucun doute. Tu l’aimais plus que tout. Et même s’il te le mentionnait plus souvent, tu le lui faisais comprendre par des gestes. Baiser prolongé par ton aîné alors qu’il te retourne ces mots d’amours, cœur qui s’envole et s’emballe à double tour. Moments chéris plus que tout au monde, gravé au fond de ta mémoire pour tes vieux jours. Nouveau sourire qui m’accule tes lippes à la réponse qu’Ilseong t’offre, réponse qui aucunement ne te surprend. Paresse légendaire avec laquelle tu as appris à vivre, et à jongler. Tu roules lentement des yeux à sa remarque, tendant de nouveau un bras pour le repasser à sa taille. « I don’t think it’s that bad, to be honest. » Remarque renvoyée, sourcil légèrement relevé. Tu le regardes du coin de l’œil un moment, peut-être pour t’assurer que tu as relevé les bons signaux. Te mettre les pieds dans les plats, ta plus grande spécialité. Mains qui se faufilent sous le haut du jeune homme, caressant sa peau nacrée, de ses hanches à son torse. « The fire isn’t enough to warm you up? » Tu en profites pour le tirer un peu plus vers toi, visage s’enfouissant au creux de son cou pour y poser de chauds baisers. Démonstration affective physique, et tu profites de ce que tu crois être un feu vert pour te rapprocher. « You should take your clothes off, maybe that’ll help… » Murmure au creux de son oreille, sourire taquin aux lèvres.

Ta paresse l’emporte pour le moment, suffisamment grande pour savoir triompher sur le plan alimentaire qui oppose tout ce que peut contenir le réfrigérateur à l’intérieur contre ton précieux sac de guimauves. Les remarques sont faciles, plus détendues que lorsque la vie de bon citoyen presse sur la personne. Peut-être est-ce l’une des raisons pour lesquelles tu apprécies autant venir à cet endroit qui te permet un sentiment de plus grande liberté. L’intimité du chalet retire un poids de tes épaules, fait s’éveiller une part de toi qu’il te faut également découvrir et ce n’est pas une mauvaise chose. Sa main trouve son chemin sous le haut trop grand, l’une des tiennes dénichant aisance sur sa cuisse et tu déposes un nouveau baiser sur ses lèvres. « Not really. » Rapproché davantage sans te plaindre, tu bascules légèrement la tête en sens contraire afin d’offrir un meilleur accès à Huixi contre la peau sensible de ton cou. Expression appréciative que caresse la gorge, un frisson te parcours à la proposition de l’être aimé. « And how is this supposed to help? » Bien sûr, tu feins l’innocence, jeu simpliste de ne pas saisir la proposition qui se cache sous l’idée en enfonçant légèrement les doigts dans sa cuisse. « We have to go all the way to the bedroom. » Plainte dressée, moue évidente qui tire tes traits, pour une fois dans ton existence l’idée de te laisser porter te traverse l’esprit. Tu aurais presque pu céder à une aventure en plein air, mais avec pour seul compagnie les friandises, ça ne vous aidera aucunement. « Carry me? Then, you can do whatever you want. » Il a déjà saisi l’ouverture glissée à en juger par son comportement, alors tu octroies l’affirmation verbale. Occasion rare selon les critères du plus jeune, tu te sens parfois coupable de ne pas lui accorder ton corps plus souvent, mais chaque fois parvient à modifier graduellement cette vision teintée d’un mince voile négatif que tu portes à ces moments d’intimité.

Ambiance féérique, presqu’irréelle. C’était ça, s’échapper de la réalité, même pour un instant. Retraite tranquille où personne ne penserait à vous chercher. L’envie d’acheter le chalet pour que vous puissiez vous y établie te traverse l’esprit chaque fois que tu vois le sourire d’Ilseong couvrir ses lèvres. Retraite paisible où vous pourriez vous retirer en tout quiétude, loin des yeux indiscrets. Réaction instantanée de la part de ton aîné à l’instant où tes mains glissent sur son épiderme. Tu es même surpris de le voir si réceptif, même s’il joue à l’innocent. Après tant d’années, tu sais que le jeune homme feint l’innocence, puisque cette innocence, tu la cherches, parfois. « what have i done to deserve this? » Murmure pressé contre sa jugulaire, profitant du nouvel accès pour planter de nouveaux baisers contre sa gorge. Plainte qui t’arrache un léger rire, commentaire fidèle à ton aîné, typique de sa paresse légendaire. Tu hoches tout simplement la tête avant de te redresser. « come on. » Grabby hands dans sa direction, le soulevant sans même attendre sa réaction, ses jambes enroulées à tes hanches pour plus de support, et tes bras refermés derrière son dos. Tu laisses les friandises sucrées derrière à défaut de pouvoir les ramener, faisant bien attention de ne pas trébucher nulle part, jusqu’à enfin rejoindre la porte patio, que tu refermes derrière vous. « so i can do anything…? » Sourcil qui se relève alors que tu reprends ses mots prononcés au bord du feu, sourire légèrement amusé étirant tes lippes tandis que tu entreprends de monter les escaliers avec prudence. C’est sur le lit que votre course se termine, Ilseong sur le matelas et toi logé entre ses cuisses, profitant de la position pour lui subtiliser un nouveau baiser. « am i dreaming? are you gonna fall asleep? » Questions posées sur un ton blagueur, encore incertain que la situation était réelle.

Ton amour pour lui teinte vos escapades d’exceptions diverses. De celles qui contrastent joliment avec tes habitudes, avec cette image que tu as pris le temps de construire et qui a été maladroitement abîmée par quelques erreurs de parcours. « I’ll let you guess. Otherwise, you’ll know exactly what to do every time. » Plaisir de laisser le mystère flotter, tu ne vas pas lui accorder cette chance de décrocher les rares techniques permettant de te trainer aisément jusqu’au lit. C’est un coup à l’ego de te laisser porter même si tu en as fait la réclamation, jambes nouées à la taille de l’être aimé et les bras qui s’appuient contre ses épaules. Un dernier regard tragique se jette sur le sac de guimauves qui ne suit pas, mais tu finiras bien par le retrouver un peu plus tard. Tu en profites pour te blottir, à la fois pour lui octroyer un meilleur équilibre, mais aussi pour trouver confort avec le visage dans son cou. « Anything. As long as it’s not too weird. » Plutôt classique, tu lui donnes toutefois le bénéfice du doute à pouvoir te surprendre. Pour aujourd’hui. Tu te sens plus à ton aise une fois à l’étage, dos contre le matelas à prendre note mentale de ne plus jamais demander d’être porté pour le bien de ton estime personnel. Profitant du baiser, tu glisses une main à l’arrière de sa tête pour passer les doigts dans ses cheveux. Geste doux qui te réconforte probablement plus toi que lui. « Don’t give me the idea. » Plaisanterie évidente, tu n’es pas non plus sadique au point de lui faire des promesses vides. Champ libre pour tes mains qui s’évadent contre le haut de son corps à découvert, tu presses un rapide baiser contre ses lèvres. « But if you insist, I’m not against a nap. »  

Blagues lancées à la légère, peut-être pour détendre l’atmosphère. Il y avait des moments où tu ne savais trop sur quel pied danser, avec Ilseong. Tu avais beau le connaître depuis si longtemps, il y avait encore des choses à apprendre. Tu ne savais pas toujours où se trouvait la ligne, ce qu’il accepterait de faire et ce qu’il refuserait catégoriquement de t’offrir. Essais et erreurs qui te permettaient, au bout du compte, de cerner assez bien ce qu’il aimait. Main du plus âgé qui glisse dans tes cheveux et tu fermes directement les yeux, léger sourire aux lèvres. Geste probablement anodin pour lui, mais au combien satisfaisant pour toi. Mèches rebelles qui reviennent directement vers l’avant, quelques gouttelettes oubliées perlant sur les joues d’Ilseong. « What about we take a nap after? » Sieste, notion qui ne faisait aucunement partie de ton quotidien, mais à laquelle tu participais, pour lui faire plaisir, et parce que tu les savais essentielles au bon fonctionnement de ton partenaire. Mains qui se faufilent sous le pull du brun, prise ferme sur ses hanches menues, remontant lentement jusqu’à lui retirer le vêtement gorgé d’eau par endroits, le lançant tout simplement au sol. Canevas vierge offert à tes yeux qui se délectent de la vue, lèvres qui viennent chercher les siennes avant de parcourir sa gorge, son torse, puis son ventre. « That way I can cuddle you, keep you warm and see how beautiful you are… » Proposition que tu sais presque impossible à refuser, touchant quelques cordes sensibles. Yeux qui se relèvent pour tâter le terrain, sourire tendre et pourtant charmeur plaqué sur le visage. Tout pour tourner la situation en ta faveur et t’assurer qu’Ilseong en sortira satisfait.  

Lui faire plaisir figure parmi les petits détails qui savent accrocher un sourire sur tes lèvres. Bonheur autonome, celui-ci parvient toutefois à se rattacher au sien quand le quotidien se fait plus gris. Tu apprends, découvres toujours un élément nouveau à son sujet malgré les années écoulées. Égalité vestimentaire tracée lorsque ton haut se défile avec un peu d’aide de ta part, se perdant quelque part dans la pièce où il ne séchera probablement pas. Il te fait presque rire à tout tenter pour mettre les chances de son côté, l’affection gorgeant autant les gestes que les paroles. Tu n’es pas assez idiot pour ne pas voir l’hameçon derrière l’appât auquel tu as déjà mordu, pas assez bête pour ne pas lire le plan que le plus jeune trace sans que ce ne soit déplaisant. Il sait tirer sur les bonnes ficelles lorsque l’alcool ne coule pas à flot dans ses veines, connait mieux les rouages afin de parvenir à te plier à sa volonté. Parce que tu as du mal à lui dire non, qu’importe la situation, réalité aux bords un peu malsain. « Sounds like a great plan. » Voix douce, plus mielleuse qu’à l’habitude tandis que tu signes verbalement ton accord une deuxième fois. Proximité chaleureuse, une main se presse contre son épaule tout en le regardant dans les yeux, sentant ton cœur fondre pour ce qui doit être la millionième fois devant son sourire caractéristique. « So, tell me. What are you gonna do with your carte blanche? » L’attention est dirigée vers lui, privilège de pouvoir exprimer une partie de ce qu’il voudrait avec toi. Tu te sais ennuyeux, peu enclin à faire le premier pas et même très capable de remettre à plus tard des promesses de plaisir charnel. Jamais un refus catégorique, mais assez direct pour exprimer ton désintérêt, faisant des rares instants où tu es celui à trainer vers la chambre une occasion dorée.  

Sortir des sentiers battus. Depuis que votre relation était officielle, du moins entre vous deux, tu avais l’impression que ton aîné te forçait à sortir de tes habitudes, à renouveler tes façons de l’impression. Tu avais beau connaître Ilseong par cœur, ça ne t’empêchait pas de découvrir des pans de sa personnalité qui t’étaient complètement inconnus. Comme ça. Le fait qu’il te donne totalement carte blanche, sachant pertinemment vers quels confins ton esprit pouvait parfois te tirer. Tu pouvais dire que tu avais presque tout expérimenté, au moins une fois dans ta vie. Tu savais très bien ce que toi, tu aimais. Mais pas nécessairement ce que lui préférait. Lui forcer la main, avec quelques verres de trop dans le nez, malheureusement, c’était arrivé. Vagues souvenirs des bévues commises, même si Ilseong ne semblait jamais en avoir reparlé. C’est peut-être pourquoi tu prends ton temps, pourquoi tes lippes glissent lentement contre le torse à présent dénudé. Peut-être pourquoi tu poses ton menton contre son ventre pour le regarder un moment, cherchant les mots pour répondre à sa question. « I won’t choke you, if that’s the question. Unless you want me to… » Sourcil qui s’arque lentement avant qu’un rire fasse écho dans la chambre, remontant pour l’embrasser une énième fois, longuement, sensuellement. Mains qui parcourent son corps avec minutie, qui glissent sous son dos, puis sous ses fesses, pour tirer sur le tissu et lentement le faire glisser contre ses cuisses. « Actually, I wanna take it slow. » for once. Tu veux profiter du moment, faire en sorte que le temps s’arrête enfin, même pour quelques secondes. Profiter de votre escapade, du peu de temps qu’il vous restait avant de devoir retourner à la civilisation. Lippes qui retrouvent le confort du torse du plus vieux pour continuer leur course jusqu’à s’abattre contre la pulpe de sa cuisse, que tu malmènes avec tendresse. « Can you roll over for me, honey? » Commande mielleuse qui s’élève, légère pression effectuée sur le fessier, comme pour l’inciter à s’activer et ainsi te donner un meilleur accès. Douceur qui contraste parfois avec ton attitude brusque, mais qui, tu le sais, est grandement appréciée de ton être aimé.  

Parfois, tu crois en savoir davantage sur lui que l’inverse. Ses côtés sombres épongés, précieusement conservés dans un recoin oublié que tu ne cherches pas à explorer bientôt. Au même titre que ton jardin secret jalousement camouflé par peur de le voir ravagé. Huixi est plus ouvert que tu ne le seras jamais, plus enclin à essayer de nouvelles choses même si tu te doutes que son éventail de pratiques doit être bien rempli. Tu n’en parles pas, vous évitez plus le sujet qu’il ne s’aborde et c’est ta faute. Unique responsable de cet aspect monotone qui devrait vibrer de multiples reflets à votre âge. Tes doigts trouvent encore le chemin vers ses cheveux, glissant aisément dans ceux-ci quand il s’arrête au niveau de ton ventre pour croiser son regard au tien. « That could be kinky, but yeah… » La fin ne vient pas. Parce que tu es trop de type vanilla, pas assez aventureux. Et surtout, point important, ta confiance n’est pas suffisamment absolue envers lui. Pas assez pour porter la fragilité de ta vie entre ses mains. Parce que, malheureusement, tu connais une part des vices dont il est capable. Confiance qui se mérite, qui s’obtient morceau par morceau avec chaque pas dans la bonne direction qu’il effectue. Chemin tracé, sinueux, mais pas si compliqué sur lequel tu le forces à marcher sans faire d’autres efforts de ton côté que d’écarter les cuisses quand ça t’arrange. Quand cela ne te dérange pas. Ce n’est pas si mal, de t’écouter, de prendre en considération ton être plutôt que de briser tes minces barrières. Mais ce n’est pas aussi simple, pas aussi évident lorsque tu ne parviens pas à déloger tes iris des siens. Baiser échangé, encore, savourant ces précieux instants d’affection qui se font pourtant nombreux. Il n’y a pas de résistance de ta part, pliant à ses gestes qui veulent retirer ce qui te couvre encore, et il prononce les mots exacts pour faire plaisir à l’organe battant au fond de ta poitrine. Sourire qui se dessine sur tes traits, énième embrassade pressée en vitesse contre ses lèvres. « I give you the opportunity to do whatever the hell you want and suddenly you just want to make sweet tender love? You’re unbelievably cheesy. » Satisfaction tirée de cette décision, il échappe à ton contact pour rejoindre la peau sensible de la cuisse. Demande qui placarde subtilement le visage d’une couleur chaude, toujours cette mince gêne qui colle à l’âme lorsque vient le temps de te laisser à lui. Au moins, quand ses gestes se montrent plus brusques, tu n’as guère le temps de vraiment assimiler ce qui se passe. Contraste violent avec cet instant de douceur, avec son attention qui se veut voile tendre. Tu lui as donné carte blanche pour mieux la retirer. « No… » Trop prude, personnage chaste dont la disparité se dessine aux premiers instants d’intimité. Le rouge de tes joues témoigne de l’esprit qui devine ses intentions, refusant déjà cette possibilité. « Just use your fingers. » Parce que tu veux pouvoir l’admirer sans avoir à subir le fléau d’un torticolis. Parce qu’il a déjà fait chavirer ton cœur en émoi dans cette promesse de savourer ce bref épisode au creux du quotidien. Caprice posé, qui vient le bloquer dans la liberté de ses choix, tu t’en veux presque de revenir sur tes propres paroles. « Maybe, if you do well, you’ll get a reward. » Le clin d’œil vient effacer une part de la soudaine timidité qui a ravagé tes nerfs comme une pandémie. Tu lui laisses la surprise, à toi, à lui. Pour lui avoir refusé une demande, tu lui dois bien une compensation dans un avenir rapproché.

Revirement de situation. Tu en avais l’habitude, depuis le temps. Tu connaissais Ilseong depuis assez longtemps pour savoir où se trouvait la limite, quand il réagirait de quelle façon, quels mots il pourrait bien employer. Parce que la limite, tu l’avais dépassée plusieurs fois. Et c’était un sujet tabou, un non-dit qui n’était jamais soulevé, peu importe la situation. Et pourtant, tu le ressentais dans ses gestes. Dans son souffle qui semblait se coincer au fond de sa gorge chaque fois que ta main se posait contre sa peau un peu trop brusquement. Comme chaque fois que tu l’approchais avec un verre de trop dans le nez. Carte blanche qui t’es retirée sans même que tu puisses protester. Tu ouvres la bouche, plainte mourant au creux de ta gorge à la nouvelle proposition. Épiderme qui s’électrise en un instant, joues qui à son tour se teintent d’une fine pellicule rougeâtre. « I won’t disappoint, honey. » C’était peut-être l’idée de la récompense qui était alléchante, ou celle de vraiment pouvoir lui faire plaisir, t’oubliant un instant pour prioriser ton amant. Et c’est sa voix qui berce rapidement ton esprit tandis que tu t’actives, perdant momentanément  la notion du temps.

Cœur qui bat la chamade, esprit qui tente de redescendre sur terre après être monté si haut. Corps qui s’extirpe lentement des draps pour filer vers la salle de bains. Silence le plus complet, outre la respiration paisible d’Ilseong. C’est le bruit de l’eau qui se fait finalement entendre, perles translucides glissant lentement contre ton dos. Atterrissage un peu plus brutal que tu ne l’aurais souhaité. Culpabilité qui te ronge plus que tu ne l’aurais cru, tandis que tu remets en question tes actions. Eau que tu coupes, serviette que tu lances maladroitement sur ta tête pour te sécher. Premier boxer en vue qui est enfilé, revenant dans la chambre pour retrouver un Ilseong presque dans la même position, mais les yeux entrouverts. Le sourire revient sur tes lèvres, tandis que tu montes sur le lit pour l’enjamber, lippes papillonnant délicatement sur son visage. « You are such a cute sleepyhead… » Tu attends la réprimande, ou tu t’attends à ce qu’il te pousse. Mais ça ne vient pas. Ta main glisse lentement dans sa chevelure, repoussant quelques mèches toujours collées à son front, glissant sous la couette pour le tirer contre ton torse. Et tu laisses le silence le silence retomber, jusqu’à ce que tu le trouves inconfortable. « Babe. We need to talk. »

C’est quand les conditions sont adéquates qu’il est agréable de passer du temps sous les draps avec Huixi. Quand il ne s’est pas au préalable noyé dans l’alcool au point d’en devenir imprévisible et d’en craindre le moindre mouvement. C’est plus facile de lui faire confiance dans les instants comme aujourd’hui, dans ces tranches du quotidien où tu connais le portrait plus large du tableau. Les mauvais souvenirs s’effacent comme à l’habitude pendant un moment, se perdent sous la douceur de gestes desquels tu n’as pas à te méfier, dans lesquels tu peux te laisser aller. Plutôt que de le suivre à la douche, ton corps prend la décision de se plonger dans une courte sieste, un rapide répit de coutume. Juste assez long pour estomper la fatigue sur les bords, pour permettre de lever les yeux vers le plafond en regrettant de ne pas avoir pris la direction de la salle de bain aussi avec une mince grimace qui tire les traits. Le bruit de l’eau cesse et tu passes les mains sur ton visage, terminant d’en retirer les excès de fatigue qui tiraillent. Huixi ne perd pas de temps avant de revenir à la chambre, à remonter dans le lit afin de te livrer son affection qui suffit à placarder un nouveau sourire sur tes lèvres. « And glad to be. » Considération rapide d’aller te doucher, ton projet est réduit à néant en un instant lorsqu’il retrouve le réel confort du lit et en profite pour te tirer dans sa direction. Loin de toi l’idée de refuser un peu de tendresse, les promesses de propreté peuvent bien attendre quelques minutes de plus – tu ne vas pas en mourir. Le silence berce, gigotant légèrement dans son étreinte jusqu’à trouver une position au minimum confortable avant de fermer les yeux. Quiétude de courte durée, sa voix brise le calme dans une évidence que le plus jeune ne cherche pas à savoir ce qui te ferait plaisir comme prochain repas. « Hm? About what? » L’ouverture surprend, assez pour lever le regard dans sa direction et l’admirer sous un angle peu flatteur. La communication n’est probablement pas votre point fort, élément souvent négligé dans un accord commun muet de ne pas évoquer ce qui dérange. De taire ce qui devrait être abordé. Procédé nocif, tu en es conscient. Mauvaise habitude qui s’est prise avec les années, parce que fuir les problèmes est le moyen le plus simple de composer avec ceux-ci.