nom, prénom, surnom
c'était le reflet même d'une existence brisée, présagée. la pâleur des murs nacrés n'était que le reflet des lippes sans vie d'une dame suffocante sur ses draps souillés, corps fragile maintenu au creux des seins, enfant indésiré que l'on dorloterait pourtant ensuite. [
SHEEN], blason porteur d'espoir ayant porté jusque là les rêves et désirs d'individuels au mode de vie bancal et voulant maintenir la tête hors de l'eau. [
SAEM], qui sonnait si tendrement à ses oreilles souvent malmenées par des géniteurs considérés comme incompris, rougeâtres lorsque les querelles cessent et que les ecchymoses émergent au travers d'une pigmentation verdâtre; tous deux faisaient de leur mieux, naviguant entre cris incessants et embrasses paraissant sincères, rythmant alors la symphonie de son enfance.
date de naissance, âge
[221090], être déjà bien tourmenté alors ses premiers cris stridents poussés, gouverné par mars et bercé par le soleil, ce sont
vingt-neuf années d'existence qui ne font que lui remémorer la fatalité éphémère de la chose.
lieu de naissance, origines
il y avait les rivages d'
incheon, ses flots périlleux et son encens marin qui faisaient naviguer ses rêveries enfantines. véritable havre de paix où il était bon de prospérer, pièce manquant au puzzle de la sérénité, il n'y avait pas de lieu ni d'habitat reflétant un véritable refuge à ses yeux. lui était tel l'étranger que l'on rencontrait au fil des pages manuscrites de camus, aisément jugé, éternel solitaire au faciès ne miroitant pas le moindre ressenti. lui, qui fut longuement pointé du doigt, attirant ainsi les rires moqueurs de par sa démarche nonchalante.
statut civil, orientation
à titre raisonnable, son innocence maladroitement prétendue voue un véritable culte aux courbes graciant les corps de ces déesses terrestres, avide, à l'idée simple de retracer leur beauté au travers des coups de pinceaux venant former ce qui sera sa prochaine oeuvre. admirateur de ces dames et pourtant, il n'y a(
vait) qu'
elle qui puisse faire taire les démons logeant au sein de son gosier rugissant. au sein de ses rêves tourmentant nombreux de ses sommeils agités, aphrodite prend la forme d'une passion instable, mêlée aux rires et aux larmes, à la fois malsaine et juvénile. elle est la figure même de la grâce, de par ses cheveux de soie et les ornements jonchant ses fins doigts de fée; elle l'abîme et le déchire, cicatrise son battant décousu de par ses baisers à métamorphose papillonneuse. elle est l'illusion éclatant au cauchemar, le bancal souvenir de la froideur de son épiderme autrefois éclatante venant éveiller le garçon encore amorphe face à une réalité qui n'est que trop cruelle;
elle n'est plus de ce monde, emportant avec la tragédie qu'était sa fin, les quelques débris restants de ses souvenirs dont le malheureux ne parvient plus à se remémorer. et voilà qu'il se retrouve abandonné dans un abysse profond bâtit par ces mirages qui le hantent, les mains tremblantes de pouvoir l'atteindre, ne serait-ce qu'une dernière fois.
métier, études, occupation
lorsque ses mémoires étaient intactes et que sa folie n'était même pas encore envisageable en tant que facteur principal de son profond malheur, c'était les heures tardives épaulées par le calme de la vie nocturne qui accompagnaient la confection de ses
articles de presse poussant à la réflexion culturelle. éternel amant de l'art, il dédiait la délicatesse de sa syntaxe à combler les esprits curieux qui s'apparentait au sien. dorénavant, ses journées débutent par le torrent de colère qu'il déverse sur ses toiles au travers d'un rythme effréné, parfois apaisé par la vague nostalgique pouvant inonder ses pensées désordonnées.
statut monétaire, classe sociale
l'absence d'un véritable pilier qui fâche la raison; elle le pousse vers les ténèbres, laisse libre cours à ces vilaines créatures formées par son imagination débordante de le ronger peu à peu, l'enfant sans défense; le peu de richesses lui restant trouvant usage au travers de ces liquides faits d'or et de rose et dont émane les plus forts relents alcoolisés, son éternelle tristesse le dépouillant davantage chaque jour, lui qui était si misérable; tel un refuge ne devenant plus qu'un minime souvenir lorsque l'aube vient égoïstement le tirer des bras consolants de morphée.
tocs, manies, hobbies
présence damnée au sein de sa vie ne jonchant qu'un chemin périlleux l'amnésie l'emprisonne de toute lucidité et nommée
amnésie, façonne son quotidien qui lui était encore inconnu autrefois. telle une ombre surgissant dès les aiguilles de l'immense horloge trônant au sein du séjour aux murs élégamment décorés superposées, le faisant flancher de douleur; il n'est plus l'homme qu'il était autrefois, avenant, attentif à ce tourbillon empli de vie pouvant l'entourer. lui qui se trouvait en parfaite symbiose avec le terme
vivant, le marginal ne l'est plus véritablement. hormis, peut-être, lorsque ses yeux retrouvent leur lueur d'antan alors que les particules d'encre et de couleurs se mêlent afin de conter les histoires inondant son subconscient. rêves éveillés et portés par des photographies semblant appartenir à une vie antérieure.
phobie, secret, rêve
il
rêve de devenir à nouveau maître de lui-même, cesser de n'être que le pantin d'un fort dégât émotionnel. il
rêve de se débattre de cet infini cauchemar, pour ne plus perdre pieds. il
rêve, de l'odeur qui pouvait émaner de son corps si fragile, de la douceur provenant de la chair de ses lèvres charnues souvent agrémentée d'une saveur fruitée. il rêve de ce qu'il n'a plus, de tout ce qu'il a
perdu.