les fleurs ne meurent pas vraiment, ft. jungsuh

fuit le jour, s’évade, s’estompe au profit d’un clair de lune. somptueux, l’astre sourit aux étoiles, et sen, une joue écrasée contre la vitre où s’écrase le ciel à grosses gouttes, se complaît à leur penser quelque liaison. elle voudrait que cassiopée jalouse aux ourses leur éclat, qu’orion et persée se disputent la chevelure de bérénice et qu’andromède renie pégase à tout jamais. elle voudrait que la lune descende de l’alcôve bénie pour avaler un pan de monde, que fusionnent ciel et terre l’espace d’une étreinte. de l’index, sen effleure la buée pour tracer le croissant d’argent. la journée fut longue, et la nuit s’en trouve déjà bien avancée.

lorsque le taxi la dépose aux portes de la résidence elle hésite un moment, glisse son sac sous les pans de son grand manteau et déploie, d’un geste large, son parapluie. la pluie tombe à verse, brouillant à ses yeux fatigués les traits du gardien de nuit. elle adresse un signe rapide, mais alors que le portail s’ouvre pour la laisser passer elle remarque une silhouette prostrée contre la grille. une femme, du peu qu’elle puisse distinguer de la chevelure qui tombe en cascades brunies par la pluie sur son dos courbé. le pas lent, elle s’approche jusqu’à ce que le parapluie les couvre toutes deux, se penche et pose une main sur l’épaule trempée.
« mademoiselle ? vous avez besoin d'aide ? »