(run away with me)'Cause you make me feel like
I could be driving you all night
And I'll find your lips in the street lights
I wanna be there with you
les poumons en feu alors que chulhei le tire comme un chien surexcité au bout de sa laisse, pourtant il ne dit rien, juste pour profiter du contact un peu plus. sa main elle aussi chauffe et le froid que celle de chulhei laisse lorsqu’elle lâche la sienne est tout aussi brûlant. «
well, i unfortunately didn’t really get to experience that. » parti bien avant qu’elle ne devienne assez grande pour le traîner en marathons.
it really is unfortunate. qu’il n’ait pas pu être là, avec sunhee – avec chulhei, surtout. qu’il soit parti malgré lui et qu’il ne puisse plus revenir, à présent, laissant derrière lui tout un univers d’expériences et de possibilités. pour rien. pour des broutilles, des sottises qu’ils auraient facilement pu surmonter s’ils n’étaient pas obstinés à se rendre la vie difficile. et il baisse la tête, priant silencieusement que chulhei ne décèle pas le sous-entendu accidentel caché derrière ses mots alors qu’il le rejoint à la balançoire, prêt à écouter ses confessions. chulhei qui déverse les contenus de son cœur et sungyoon qui s’en gorge, ça a toujours été comme ça. chaque mot qu’il prononce est une goutte à ne pas rater, un moyen de mieux remédier à ses maux. mais ils accentuent les siens, aussi. il réalise la place incertaine que chulhei occupe dans sa vie et, plus encore, le fait que lui-même doit être conscient de cette incertitude. peut-être qu’il se remet en cause, doute de l’importance qu’il a réellement pour sungyoon. c’est le cas, et il ne peut pas lui en vouloir. il a failli à lui faire ressentir son amour et il doit en supporter le poids, même s’il vient de nouveau lui faire courber l’échine. il ne relève le regard que lorsqu’un sourire revient illuminer ses traits, les rendre dignes d’être vus par chulhei. de lui, il ne veut montrer que les bons côtés, que les sourires attendris et les yeux rayonnant de sincérité. pas les regrets. «
i got nowhere else to go. » réponse ponctuée par un haussement d’épaules. il n’y a pas que chulhei dans sa vie, ses autres proches sont tout aussi importants à ses yeux, mais il n’y a qu’envers lui qu’il a ce sens de la responsabilité, ce
besoin constant d’être là pour lui, pour le couver et juste égoïstement, pour l’avoir à ses côtés. les autres sont une vague de quiétude et de paix qui le submerge chaque fois qui le pense à eux, jusqu’à ne plus vraiment s’en rendre compte. mais chulhei est une déferlante qui se fait toujours sentir, inondant son esprit et dévastant tout sur son passage pour qu’il ne reste plus que lui dans ses pensées jusqu’à ce que l’impact fasse trembler son cœur. «
it’s the least i can do. » et c’est si moindre, il le réalise maintenant. si moindre, parce qu’il pourrait faire tellement plus. il pourrait lui ouvrir son cœur comme lui l’a déjà fait, lui dire ce qui créé cette barrière infranchissable entre eux. et peut-être que là elle ne le serait plus autant, ou peut-être qu’ils auraient moins de mal à partir chacun de son côté. ce serait sûrement plus simple et c’est ce que chulhei mérite. mais sungyoon a peur, et cette peur l’enchaîne, lui fait fermer les yeux et fuir loin de tout, fuir encore alors qu’il quitte sa place vers un autre manège pour mettre fin à cette conversation.
sungyoon le devance jusqu’au sommet du toboggan et attend qu’il le rattrape en balançant ses jambes comme un enfant, ce qui attise sûrement la réaction de chulhei. yoon lâche un cri, ses bras bougeant en l’air à la recherche d’un support auquel s’accrocher avant de retomber sur ses cuisses lorsque la chute est prévenue. «
yah, you’re the one who’s getting hurt if you don’t stop! » il roule des yeux tellement fort que chulhei a peut-être réussi à le voir même de dos, mais ça ne l’empêche pas de se laisser aller à la faible étreinte, même si elle ne dure pas longtemps à son plus grand regret. woosung se laisse glisser avec déception, un
wheee fluet quittant ses lèvres sans trop de conviction, juste pour la forme. il se relève aussitôt que ses pieds touchent le sol, ses mains enfouies au fond de sa poche et le sourcil arqué avec curiosité lorsque chulhei prend sa place au lieu de le rejoindre. la curiosité se transforme vite en appréhension en le voyant œuvrer, puis en inquiétude lorsqu’il s’écarte juste à temps pour éviter que le jeune homme ne lui tombe dessus et le regarde s’écraser sur le sable, et enfin en hilarité quand le fou rire le rattrape et balaie le regret de n’avoir pas pu prévenir sa chute – et l’avoir dans ses bras quelques instants. plié en deux, il se retrouve rapidement accroupi près de lui, tentant désespérément de retrouver son souffle. «
your ideas are always terrible! » même les lames aux coin de ses yeux rieurs ne parviennent pas à dissimuler la pointe de jugement dans sa voix. il les aime, ces idées terribles, pourtant. elles sont source de panique et d’inquiétude, mais surtout de rires intarissables et de souvenirs précieux. tout se transforme en bonheur avec lui. même les mots doux qui ne font plus qu’enfoncer le poignard à présent. son cœur tressaille et il se sent bête, chulhei parlait des étoiles et lui y voit le sens qu’il veut – mais au fond il
sait ce qu’il voulait dire et ça ne rend pas les choses plus faciles. «
yeah, it is. » les lèvres pincées et les yeux braqués vers le haut pour se faire oublier le rouge qui brûle ses joues, admirant un ciel sous lequel ils se retrouvaient souvent à deux, plus insouciants et
honnêtes. seule sa voix vient effacer cet élan de nostalgie inopportun et il baisse le regard vers lui, pouffant de rire. «
that’s so dramatic. » mais ça ne devrait pas le surprendre. tout l’est entre eux, ils le sont eux-mêmes, c’est la seule raison pour laquelle ils souffrent autant. «
you sure you don’t want me to drive you to the ER instead? » c’est dit avec le sourire et une pointe de moquerie pour lui rappeler la stupidité de son acte, mais sungyoon ne peut pas nier l’inquiétude qui se cache derrière. la chute semblait douloureuse et s’il n’était pas aussi fier et stupide, yoon aurait pris le temps de le réconforter au lieu de se moquer de lui. il passera sûrement la nuit et les jours suivants à s’en mordre les doigts, mais il se dit que c’est à lui de ne pas être dramatique et se relève en silence pour tendre sa main à chulhei, prêt à le raccompagner chez lui jusqu’à la prochaine fois.
peut-être la dernière.