Save me ft. Ji Hun

Kessy repoussa quelques mèches de cheveux de son visage, échappant un long soupir. Elle avait tout juste assez d'argent sur elle pour payer le chauffeur de taxi qui l'avait déposée devant sa résidence. Il avait eu l'amabilité d'aider la jeune fille à sortir les quelques cartons et les énormes sacs de vêtements du coffre de sa voiture, mais elle était maintenant seule pour monter le tout à l'étage approprié. C'est dans ce genre de situation que Kessy réalisait qu'il lui manquait quelque chose d'essentiel : une famille. Tous les autres résidents semblaient être entourés de leurs parents et amis pour les aider à franchir cette toute nouvelle étape dans leur vie.

Loin d'être du genre à s'apitoyer sur son sort, la jeune fille rassembla ses longs cheveux pour en faire une queue de cheval. Faire de multiples voyages s'avéraient risquer; ses affaires personnelles risquaient de disparaître. Tout ce qu'elle possédait n'avait aucune grande valeur, mais dans les cartons et les sacs, impossible de connaître ce détail et une personne mal intentionnée n'hésiterait pas à prendre la fuite avec leurs contenues. Ses moyens ne lui permettaient pas de se procurer une nouvelle garde-robe alors Kessy décida de trouver une solution à cette situation problématique.

Elle prit la première boîte et la déplaça de quelques mètres. Elle recommença le même manège avec le reste de ses affaires, ce qui lui prenait une éternité. Au bout d'un moment, la fatigue causée par la chaleur de cette belle journée d'été l'obligea à prendre une pause. Kessy s'installa dans les marches menant au hall d'entrée. Elle avait peine à croire qu'après tant d'effort, elle n'avait toujours pas réussi à rassembler ses effets dans l'établissement.

Ce matin, le patron du restaurant avait appelé Ji Hun pour savoir si il pouvait s'occuper des commandes sur la journée. Ni une ni deux, le jeune homme avait répondu par l'affirmatif. Il n'allait pas cracher sur de l'argent supplémentaire, refusant catégoriquement d'en demander à sa mère et son beau-père. C'est donc dans les environs de dix heures du matin qu'il enfourcha le scooter pour une bonne partie de la journée. Une fois quelqu'un lui a demandé ce qu'il trouvait bien à ce job, il a répondu le fait de sentir le vent sur son visage. Et vu la température, il en profitait du vent. Puis y a aussi le paysage qui peut changer, tout dépend du quartier où il doit apporter les poulets frits.

Mais toutes bonnes choses à une fin, et ses mains dans les poches qu'il entre dans la résidence dionysos. Ne pensant certainement pas se retrouver devant des cartons et des sacs. Surpris un instant, il s'arrête devant. Il tourne la tête pour voir la voiture d'un parent et c'est là qu'il la voit. Il hausse les épaules.  Ji Hun c'est pas le mec qui va passer à côté d'une personne qui a un problème. Il a déjà donné sa veste à un homme qui en avait plus besoin que lui l'hiver dernier. Il attrape un carton et demande à la jeune femme assise sur les marches de l'entrée. " Tu es à quel étage ? Il s'arrête à sa hauteur pour lui poser la question en souriant.  " Va ouvrir la porte, je t'attends ici et puis, je vais tout porter. Quoi que si tu sais prendre les sacs les plus légers ça m'arrangerait. Il rigole Ji Hun de sa blague. Car c'est une blague, ça lui dérange pas de tout porter, il l'a déjà fait pour Xie et ses affaires à elle était plus lourd. " Et si tu crois que je suis un voleur, je suis à l'appartement D319 et je m'appelle Ji Hun, Il Ji Hun. " Il lui sourit posant le carton dans sa main à l'intérieur avant de continuer à faire ce qu'elle a commencé un peu plutôt. " Je te promets, je ne vais rien te voler. "

​Après quelques minutes de pause bien méritée, Kessy se redressa, prête à reprendre le travail. Au même moment, elle aperçu un jeune homme pénétrer le hall d'entrée avec l'une de ses boîtes. Facile à reconnaître, chacune de ses boites lui appartenant étaient marquées de ses initiales. Un énorme W.K ornait la boîte qu'il portait et rapidement, Kessy s'apprêtait à sauter sur le voleur en question mais se ravisa aussitôt. L'étranger en question lui adressa la parole et, à son grand étonnement, avait pris les devants pour lui donner un coup de main.

Au cours de ses vingt années sur cette terre, jamais personne n'avait prit les devants pour lui apporter une aide quelconque. À l'orphelinat, c'était chacun pour soi et cette leçon, Kessy l'avait apprise à ses dépens à maintes reprises. De plus, le jeune homme la rassura sur ses craintes en révélant son nom ainsi que le numéro de sa chambre. Elle répéta ce dernier pour être bien certaine de le retenir.

« Ji Hun... »

Comme il prenait déjà la direction des escaliers, Kessy rassembla deux de ses sacs sur chacune de ses épaules et prit une boîte. Elle était ambitieuse mais hors de question de laisser cette âme charitable faire tout le boulot. Elle se lança à son tour dans les escaliers, tentant de le rattraper, elle se présenta en élevant la voix pour être certaine de bien se faire entendre.

« Wang Kessy, chambre D117! »

Dans son empressement, la jeune fille manqua une des marches de l'escaliers et perdit pied, s'étalant de tout son long dans les escaliers. Les sacs qu'elle portaient s'affaissèrent un après l'autre sur elle, rendant la situation encore plus pénible et humiliante, alors que la boîte finit sa course au bas des escaliers, révélant son contenu sur le plancher du hall d'entrée. Cette dernière contenait une partie de ses vêtements qui jonchaient maintenant le hall d'entrée sans grande fierté.

« Putaaaiin.... »

Kessy mordit sa langue pour éviter d'échapper d'autres blasphèmes plus choquant les uns que les autres. Pour une fois qu'on voulait bien l'aider, elle trouvait le moyen de perdre la face et de rendre la tâche encore plus pénible que nécessaire.

L’une des règles que son beau-père a apprit à Ji Hun, enfant, est d’aidé son prochain sans attendre rien en retour. Quand il pousse la porte de l’immeuble et qu’il se retrouve devant des cartons ainsi que des sacs, il ne réfléchit pas longtemps avant de soulever des boites. Juste le temps de jeter un coup d’œil à l’extérieur au cas où quelqu’un serait en train de décharger une voiture ou un camion. Mais personne. Il s’avance vers les escaliers et aperçoit une demoiselle en détresse. Baisant doucement ses bras pour la regarder, il se présente avant de lui demander où elle habite et qu’elle lui ouvre la porte. Il sait que les gens sont méfiants, même s’il ne ferait pas de mal à une mouche, pour le moment, il se présente en lui donnant le numéro de son appartement. Se la jouant à la James Bond. Ravis de faire ta connaissance. En plus d’aider son prochain, il est poli. Une vraie perle, si seulement Xie Ning faisait plus attention à lui. Il sourit à la jeune femme en se retournant vers les escaliers.

Le premier étage parcourut, Ji Hun pose les cartons devant la porte d’entrée. Avant de s’en presser de redescendre les marches. C’est là qu’il entend Kessy blasphémer et que son regard se pose sur des vêtements jaugeant le hall d’entrée. Il saute les quatre dernières marches, et sans attendre une demande de la nouvelle, il se met à ramasser les vêtements. Ne t’inquiète pas. Le jour où j’ai emménagé, c’est mon ordinateur qui en a prit un choc. Il ment pour la mettre mal à l’aise. À genoux, il plie soigneusement les vêtements, faisant juste attention de ne pas loucher sur les sous-vêtements de la demoiselle, ni les touchers. J’ai un sac de vide, si tu le souhaites. Il dit ça sans être vraiment certain. Mais s’il n’a rien, l’un de ses colocataires doit bien avoir un sac ou une caisse de vide qu’il va emprunter durant dix minutes, ni vu ni connu. Allez, sourit. Les filles sont toujours plus belles avec un sourire qu’avec une grimace sur le visage. On pourrait croire qu’il la drague. C’est vrai qu’elle est mignonne, mais l’étudiant en informatique, essaye juste de lui changer les idées.