Un verre à la main, les échos des rires autour de lui. Un verre à la main et des regards qui se font parfois insistant, jeux de lumières, jeux défendus. Pas forcément du genre à faire le premier pas Shina, pourtant sur de ce qu’il veut. Pas d’attache. Pas de sentiment. La rencontre de deux corps sous l’égide du plaisir. Que Cupidon range son arc, il n’était pas de ceux à céder sous les effluves de l’amour. Cœur emprisonné, il n’était pas de ceux qui aimaient. Pas de ceux qui s’amourache d’un sourire, d’un geste, d’une silhouette. Non. Et ce soir encore, il était clair. Presque amusé. Presque charmé. Pour la nuit. Mais aussi joueur qu’un chat pour se refuser. Le jean bas sur ses hanches, qui chaloupe au rythme de la musique, il finit son verre. La chemise qui dévoile un ventre plat, une peau laiteuse, tandis qu’il s’avance, frôle l’autre joueur et s’éloigne sur la piste de danse. Invitation à ce qu’il vienne le rejoindre. Invitation mais presque aussi un défi. De continuer. De continuer ce jeu qu’ils ont depuis le début de la soirée, l’autre garçon n’ayant pas hésité à lui offrir plusieurs verres, ou encore à lui glisser des compliments dans le creux de l’oreille. Et Shina, joueur, Shina, félin, amusé aussi de voir cette candeur chez l’autre, innocente tendre, maladresse attachante. Il avait ri en le voyant bredouiller des phrases clichées, avait pourtant glissé sa main dans son cou pour le rassurer. Il avait souri en le voyant parfois perdu, peu discret dans ce jeu, le but pourtant tout trouvé. Nuit qu’il ne lui refusait pas le modèle, non loin de là. D’où ce dernier mouvement de sa part, invitation à venir le rejoindre sur la piste de danse, un « come on » articulé d’un sourire séducteur, aguicheur.