n o s t a l g i a ; (eogeum) orpheo

le bonheur dans le malheur ; la tristesse dans la joie ; le silence dans le bruit ; la chaleur dans le froid ; la sociabilité dans la solitude ; l’amour dans la haine ; la paix dans la guerre ; la quiétude dans l’inquiétude ; la difficulté dans la facilité ; l’union dans la désunion ; le faux dans le vrai ; la captivité dans la liberté ; la nuit dans le jour ; la sécurité dans la terreur ; le courage dans la peur ; l’éternité dans l’éphémère ; le début dans la fin... des mots.

POUR TOI, POUR LUI,
ELLE, EUX,

NOUS.

01 — écorché par un passé qui ne cesse de le hanter, encore et encore. le souvenir lointain d’une vie autrefois bercée par l’innocence, le cœur chaleureux d’une même présence similaire à la sienne. la chevelure brune volant au vent, inoubliable, il se rappelle parfois de la douceur de ses mots, et de ses bras réconfortant la nuit tombée, l’orage éclatant et le tonnerre pour fond sonore. l’illusion d’une vie soudainement arrêtée un soir d’été, la robe jaune en guise de dernière fois, jeunesse perturbée ; elle n’est plus qu’un mirage qu’il revoit enfant, aujourd’hui grande, peut-être ailleurs. seul l’espoir guide ses pensées à la simple idée de la retrouver – elle, poupée de son âme, sœur de cœur et de sang, jumelle. 02 — le corps tremble devant la lumière effrayante, l’eau trouble son regard tétanisé à la simple pensée ; l’effroyable rêve cauchemardesque de cette nuit-là, le doux rappel des gouttes de sueur sur le visage et les jambes calcinées de brûlures vives. il y a l’image d’une illusion et la tristesse d’une réalité, aujourd’hui repoussée dans la terreur nocturne quelques soirs d’orage, d’autrefois la mer devant les yeux. tas larmoyant de cicatrices ouvertes, le tout relié à une même violence, orpheo n’est que mirage dans la nuit à la quête d’une vérité – la plus cruelle peut-être. 03 — le volley n’est qu’un repaire, cigarettes brûlantes aux lèvres quelques fois lorsque les mains se déchirent à coudre une idée survenue. les insomnies plus grandes, baskets aux pieds et la course nocturne se déchaîne face à lui, le regard sombre de pensées. le tableau n’est qu’une cachette ficelée d’indices, le boulot mascarade de son enquête, l’esprit est dans un ailleurs différent, là où sourire mêle la nostalgie d’une vie ancienne qui ne cesse de repasser en boucle dans la tête – elle est lui. 04 —  le regard se pose, observateur discret, les joues rouges de réciprocités. le silence masque les mots, le cœur déjà palpitant. deux inconnus doucereux aux abords d’un comptoir semblable à toutes ces fois où les iris se sont croisées. la sonorité de l’interdit en arrière-plan, les sentiments se jouent d’eux comme si la vie n’était qu’un simple plateau – pions sans le savoir, ni le vouloir.