truths, lies and dares

truths, lies and dares

(( aesthetic )) la sonnerie de ton téléphone qui résonne dans le silence total de ta chambre. tes prunelles qui terminent de lire la dernière phrase de ton livre avant de le refermer, tendant la main pour agripper l’appareil. le surprise se lit sur tes traits alors que l’invitation éclaire ton visage poupin. tu mordilles doucement ta lèvre inférieur, tes doigts dansant sur les touches, les mots apparaissant lentement, chaque ajout reflétant ton propre doute. tu envoies le message avec un dernier questionnement, mais l’inconnu n’est pas assez pour te freiner, pour t’empêcher de courir à sa rencontre. tu ne comprends pas cette envie d’être à ses côtés, cet intérêt étrange et soudain que tu lui portes. tu refuses de t’arrêter un instant pour y réfléchir, préférant qualifier tes sentiments déviants d’appréciation, de respect, d’amour fraternel. tu sors finalement du taxi, devant cet endroit bruyant où tu n’as jamais mis les pieds. l'inconnu qui t’attend, elle pour seule guide. tu franchis la porte et te retrouve plongée dans la pénombre, la musique te vrillant les tympans. l'impression que tu n’as pas ta place ici qui te colle à la peau, tes propres vêtements qui te semblent étroits, étouffants. loin d’être dans ton élément, tes pupilles paniquées la cherche du regard, la brunette t’ayant attirée dans cet endroit de perdition. les corps qui se pressent contre le tien, urgents, impatients. et tes pas qui chancellent, qui n’arrivent pas à trouver la bonne direction. ton dos qui heurte celui qu’un autre, et tu te retournes. « Pardon. » ta voix qui se perd dans la musique, ton trop doux, calibrée pour la quiétude des bibliothèques, incompatible avec la basse vrombissante du bar.

truths, lies and dares

explosion nocturne, douce fièvre rythmique ; un son, un bruit, une cacophonie sonore ne contenant aucun rapport logique. la musique berce son corps dans cette enivrante ambiance électrique. sans contrainte, son corps se laisse flâner au rythme de cette combinaison mélodique dissonante ; son esprit se perd à travers cette délicieuse source lumineuse artificielle. elle erre à travers ces néons abondants, allumés, blafards ; cet éclairage chaud, diffus, oblique, tamisé, blanc, bleu, gris, jaune, pourpre, rose, rouge, terne : une auréole de couleurs qui ouvre ses yeux à la lumière. l'ancienne ballerine s'amuse, profite, danse, se mélangeant à cette foule démente. et tout aussitôt, bora heurta cette jeune inconnue perdue. c'est elle. « mais voyons, t’excuse pas, c’est moi, bora ! » légèrement éméchée, la brune rit, d'un doux rire brutal, accrochant la silhouette de son amie à la sienne. « t'en as mis du temps ! les autres nous attendent là-bas. tiens fermement ma main, sinon je risque de te prendre. » main dans la main, ses doigts s'entremêlant aux siens, elle l'emporte dans cette tempête d'exaltation folle. ensemble, elles vagabondent, leur âme transportée par la chaleur étouffante du bar, pour rejoindre les derniers convives. « regardez qui vient d'arriver ? somi ! tu as pas mal de verres à rattraper ! donc cul sec, cul sec ! » 

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(( aesthetic )) la voix que tu reconnais immédiatement ; sonorités mélodiques malgré l’alcool qui lui délie les lèvres, les mots criés qui se perdent quand même dans la musique. et ce sourire idiot qui étire tes lippes lorsque ton regard perdu se pose sur le visage divin de la ballerine. les néons aveuglants qui lui servent de halo, ange de la perdition qui semble autant à son aise dans la marée de corps que tu t’y sens claustrophobe. tu t’accroches à sa main comme à une bouée, la peur de la perdre dans la foule. « les autres ? » surprise qui aussitôt mentionnée se retrouve happée par u ne t’y attendais pas, elle n’avait pas mentionné ces autres dans son message. effet grisant pour la princesse au masque mal adapté, la peur de ne pas être parfaite dans ce nouvel environnement qui te prend aux tripes. la main rassurante de bora n’arrivant pas à calmer tes propres obsessions, réflexes enfouis au plus profond de ton être. trop tôt pour que tu puisses te préparer, ils sont là, assis autour d’une table couverte de verres vides et pleins. les regards éméchés qui te regardent à peine, trop occupés à chercher le prochain divertissement éphémère, le prochain jeu qui leur permettront d’oublier le présent dans un verre de plus. et la voix excitée de ta ballerine qui a trouvé son jeu, son divertissement. elle t’intime de boire, de rattraper le temps perdu à les chercher de sa voix de sirène. sa voix rapidement jointe par celle des autres. ta main qui s’agrippe à une verre plein, n’importe lequel sur la table, et le breuvage qui te brûle la gorge, les bulles te font monter les larmes aux yeux. alors que tu penses atteindre ta limite, le liquide s’arrête, et les cris de célébration fusent. tes yeux s’ouvrent, surprise de l’enthousiasme soulevé, mais aussi d’avoir réussie, toi qui boit à peine, qui préfère tes propres poisons à l’alcool. tes yeux qui viennent chercher ceux de bora, qui cherchent son approbation, la confirmation que tu viens de réussir un test, même si ce n’est que dans ta tête.

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tumulte assourdissant ; des cris, des rires, des voix. il se hausse de plusieurs tons ; tantôt vifs, tantôt atone. et dans cette grande agitation désordonnée, cette animation fébrile liée à cette activité puérile, la liqueur affluant sur sa bouche carmin, bora observe la situation avec satisfaction. elle contemple de ses sombres prunelles, sa poupée de porcelaine perdue au milieu d'éléments déchaînés ; un spectacle qui l'amuse mais qui doit prendre fin, maintenant, présentement. « bon, ça suffit maintenant, je pense qu'elle a assez bu... non ? la pauvre petite, on va la perdre sinon. » joignant la parole aux gestes, bora s'empressa de blottir la tête de la jeune adolescente au sourire idéaliste contre sa poitrine, l'enveloppant alors de sa tiède chaleur à la douceur qui fascine. enfin bercée par ses bras, la brune guide l'enfant à chacun de ses pas l'encourageant à glisser son être sur ce sofa couleur ivoire. « viens, installes-toi. » sa douce amie finalement à ses côtés, les festivités peuvent commencer. « maintenant, que diriez-vous d'un jeu pour corser les choses. le jeu de la bouteille ? ça pourrait être marrant, non ? » à nouveau, ce bruit confus de la foule ; une cacophonie fait de chants qui se superposent acclamant avec ardeur la proposition de bora. « oh ! mais quel enthousiasme ! du coup, celui qui tourne la bouteille doit embrasser la personne pointée par celle-ci. c'est simple ? qui veut commencer ? » et dans les méandres de ses pensées, ses yeux se perdent sur sa jeune complice qui règne dans le silence à ses côtés. « somi ? tu as toujours été très doué pour ces jeux ! commence donc ! »