sunsets on the evil eye ((hansol))

Tu ne sais pas ce qu’il te veut, convaincu que tu ne verrais probablement plus son nom et son numéro faire s’allumer l’écran de ton téléphone. Pourtant, il le fait. Interrogation qui creuse ton front, refusant de te faire trop d’illusions sur la situation, allant jusqu’à croire que ton adresse ne servira probablement qu’à donner une meilleure identité à des policiers pour s’assurer que tu demeures à une distance relative de lui en tout temps depuis l'épisode à l'université. Idées pré-construites sur son comportement la dernière fois que tu l’as vu, n’ayant pas eu la chance de capter son visage au travail au cours des derniers mois. Tout ça, ça a suffit à te faire changer de champ d'intérêt. Si tu aimes les défis, tu n'apprécies pas pour autant perdre inutilement ton temps sur un terrain qui se profile comme infructueux. Drôle de relation débutée par des mensonges que tu ne considères pas comme tel, n’ayant jamais fait usage de tromperies dans tes messages si ce n’est que de ne pas avoir confirmer ton identité pour ne pas être celle de la demoiselle qu’il convoitait. Difficile de prédire ce que ce cher Hansol peut bien te vouloir soudainement, assez pour se risquer à te contacter et éviter de fournir la moindre piste. Assez pour te faire hésiter entre tous les vêtements qui font ta possession après être passé sous la douche afin d’être présentable puisque tu ne juges pas l’être après avoir usé de la journée pour parfaire les talents musicaux. Obligé de porter une décision hâtive, tu prends un ensemble au hasard lorsque la sonnette se fait agressive pour le tympan - et t'es pas tout à fait certain que le t-shirt soit l'un des tiens, mais tant pis.

Il ne pensait jamais le revoir. L'ignorer, oublier ces mensonges et cette intense déception. Il n'y avait que cela à faire. C'était sans compter sur une discussion avec un ami proche, vantant les qualités des garçons dans d'autres domaines. Curiosité malsaine qui naît, qui s'immisce en lui et vient le hanter. Lui aussi veut savoir si l'expérience en vaut réellement la peine. Certitude inébranlable d'être bel et bien attiré par les filles; Hansol pourrait s'en sortir avec n'importe qui d'autre. Après tout, le plaisir ne devait pas se limiter. Du moins, peut-être pas aujourd'hui. Il ne pouvait rien perdre à essayer de nouvelles choses. Les filles étaient parfois ennuyantes; peut-être qu'un nouveau terrain de jeux raviverait une flamme lointaine en lui.

Il choisit une tenue simple, n'étant pas sûr que les choses se passeraient comme il le souhaitait. Et puis ce garçon avait été attiré par lui sans qu'il ne fasse grand chose. Les efforts, il les réserverait pour d'autres occasions. Il se gare dans les rues avoisinantes. Nouvelle vérification sur la maps de son portable et il s'engouffre dans l'immeuble indiqué. Main nonchalante dans ses cheveux, Hansol sourit face au miroir de l'ascenseur. L'esquisse s'estompe rapidement lorsque les portes s'ouvrent. Il cherche le numéro et fait quelques pas pour se retrouver face à la porte de Caliel. Il sonne et attend que le garçon daigne lui ouvrir. « Salut. » laisse t-il échapper après avoir croisé le regard du garçon. Ses yeux le dévisagent sans aucune gêne. De haut en bas, de bas en haut. « Je peux entrer ? » demande t-il alors qu'il se fraye lui-même un chemin chez Caliel. Hansol n'est pas des plus conventionnels, plus maintenant. Il préfère toutefois attendre avant de poser la fameuse question.

La porte s’ouvre, brin de confusion qui ne sait pas à quoi s’attendre de la part de l’autre. Échange de politesse rapide, il s’invite physiquement à la suite de ses paroles qui cherchent celle-ci. « J’imagine qu’il est trop tard pour dire non. » Moquerie simple sur son entrée remarquée, poussant la porte d’un geste sec pour qu’elle se referme tandis que tu croises les bras en le regardant. Jugeant par ses mains vides, ta première idée concernant la raison de sa venue semble tomber à l’eau. « Bon, il est où ton restraining order pour me forcer à garder mes distances ? » Évidemment, ce n’est pas cette raison qui le pousse à avoir fait tout le chemin jusqu’à chez toi, jusqu’à ton appartement dont la moitié des meubles se rapportent à la musique. Autant tu aimes bien savoir sa jolie gueule à quelques mètres de ta chambre, tu as aussi la blinde de projets entamés à poursuivre si tu désires respecter tes temps limites - surtout que ton boulot te dévore une partie du temps dont tu pourrais te servir pour parvenir à tes fins. « On sait que t’es pas venu prendre le thé, Han Solo. Alors, crache le morceau. Qu’est-ce que tu veux ? » Pas assez bête pour croire naïvement que le petit soit soudainement intéressé à devenir amis, tu l’incites à mettre cartes sur table pour éviter le gaspillage de temps sur vos deux agendas.

Il s'invite de lui-même à l'intérieur. Pas audacieux, il n'a pas peur de se faire mettre dehors. Même si c'était le cas, quelle importance. Ses yeux papillonnent sur les lieux, chaque objet pique sa curiosité. Il se demande si tout cela est à l'image qu'il se faisait du garçon. « Je crois bien. » Il ne pensait pas que l'autre aurait refusé. Après tout, il avait été le premier à parler, à faire un pas vers lui même si c'était sous une fausse identité. Ce n'était que justice, dans un sens. La porte est refermée dans son dos, Hansol l'entend et sent enfin que la question va pouvoir être posée. Il reporte finalement son attention sur le garçon. Il voit ses bras croisés, l'expression probablement pleine de questions. Il arque un sourcil à son interrogation, sourit tant la situation est ironique. « Y'en a pas. Enfin pas pour aujourd'hui. » Il avait besoin de lui, pas qu'il garde ses distances. On l'avait défié et son stupide sens de la fierté ne pouvait pas s'effacer, même face à ce challenge plus que douteux. Quelque chose qu'il n'avait jamais pensé faire mais voilà qu'il commençait à l'envisager, peut-être même trop vu sa présence chez le jeune homme. Il le regarde, surpris de ce surnom improbable qui s'échappe de ses lèvres. « Peut-être que si. » Il se moque légèrement de sa proposition, thé et compagnie. Hansol s'avance dans l'appartement, cherchant désespérément le canapé. D'un aplomb certain, il marche vers celui-ci afin de s'y asseoir. Confortablement installé, il repose les yeux sur Caliel. « Je veux te donner ce que tu voulais la dernière fois. » Lui. Qui d'autre, quoi d'autre. Hansol observe attentivement le visage du garçon, cherchant à voir sa réaction dans chacun de ses traits. Il est pourtant certain que c'était ce que Caliel voulait, du temps avec lui. De préférence eux deux, dans un espace intime.

Sa voix résonne plus fort qu'il ne le voudrait mais autant être encore plus direct. « Couche avec moi. » Caliel n'avait personne dans sa vie à sa connaissance; ou alors il s'en fichait vu sa façon de draguer n'importe qui. Hansol ne ressent aucune gêne en disant réellement les mots. Il sait que sa belle gueule suffirait à n'importe qui. Pourquoi Caliel refuserait-il ce qu'il voulait initialement ? Il fixe le garçon, voulant prouver sa motivation. Hansol sourit en attendant une réponse. Coucher avec lui; juste une fois. Rien d'impensable, ni de monstrueux. La chance devrait être de son côté. Après tout, seuls quelques détails changeaient comparé aux filles. Rien ne pouvait ôter son expérience. « J'ai pensé à toi, j'espère que tu es touché. » Il rit, légèrement mais la mélodie s'éteint tout aussi rapidement. Ils ne sont même pas amis après tout.

Affirmation que tu ne peux pas le mettre dehors en lui claquant la porte au nez, tu n’en as de toute façon pas l’intention. La curiosité l’emporte surtout sur le reste, ne pouvant empêcher de te demander ce que le cadet peut bien te vouloir – allant jusqu’à venir chez toi. La blague se glisse devant le manque de papier juridique entre ses doigts, mention que ce n’est pas pour aujourd’hui. « So, you don’t have it yet. » Réplique rapide, possibilité qui ne s’efface pas entièrement du portrait, se conservant un petit coin dans. Et tu prends la situation à la légère encore une fois, émettant à la fois la pression d’exprimer ce qu’il fait ici. « Tu vas être déçu, j’en ai genre juste trois sortes différentes. » Parce que ce n’est pas exactement ce qui tient quelqu’un réveillé quand la nuit le réclame. Hansol prend davantage ses aises, trouvant le canapé où il va s’installer et tu le suis afin de garder un œil sur l’inconnu qui arpente ton logis – et aussi parce que tu ne sais toujours pas ce qu’il peut bien te vouloir qui semble étrangement important. Un sourcil s’arque sur ton visage, ne comprenant pas vraiment ce qu’il sous-entend puisque tu as balayé l’option de l’ajouter à ta liste de conquêtes depuis un moment. « Hilarant. Non, sérieusement. Qu’est-ce que tu veux ? J’ai une partition à terminer. » Tu attends peu avant que sa voix appuie de nouveau la raison de sa venue qui cause un bref silence pendant lequel tu le fixes en cherchant la blague. Il va de soit que ton ego est flatté par la mention qu’il ait pensé à toi, mais ça ne va pas plus loin avant qu’un rire franc traverse tes lèvres. « Pardon ? » Si tu étais intéressé avant, le tableau a vite désenchanté en remettant les choses en perspective afin de mieux tourner la page de cette chasse vaine. « Qu’est-ce qui te fait croire que j’ai envie de perdre mon temps avec quelqu’un sans expérience ? Te vexe pas, mais c’est pas exactement comme avec une fille si c’est que tu penses. » La tête se secoue, sourire amusé sur les lèvres en décidant que ça ne vaut pas le coup, cherchant à aller remettre un peu d’ordre dans les feuilles musicales que tu places sur la table basse. « Je fais pas trop dans la romance des premières fois avec les histoires d’une nuit. »

Restraining order totalement ignoré, oublié. Peut-être que si son ami ne lui avait rien dit, il en aurait demandé un ou aurait cherché de quoi s'éloigner du garçon. Caliel, menaçant. Caliel, différent des autres. « I'm not picky. » Thé à n'importe quoi, Hansol avait totalement oublié le goût de ces choses-là. Elles lui rappellent son enfance dorée, sublime cage dans laquelle ils étaient enfermés. Sa mère qui joue du piano, thé brûlant dont on voit la fumée qui s'échappe. Sourire chaleureux, instants magiques envolés. Il n'est plus cet enfant-là, il a grandi trop vite. Assis presque trop sagement sur le canapé, Hansol se met à l'aise. Conversation banale, sa demande se fait après l'interrogation du plus vieux. Et à peine a t-il fini qu'un rire s'élève dans la pièce. Ce n'est pas le sien mais celui de Caliel. Pardon ? Il le fixe sans détourner le regard. Il n'est pas du genre à capituler si facilement. « T'as très bien entendu. » Les propos sont un peu vexants mais Hansol décide de passer au-dessus. Il ne croit pas les dires du garçon. Peut-être est-ce trop plein de confiance en lui qui le rend ainsi. « C'est différent et alors, tu te sens pas assez doué pour le faire avec moi ? » Que ça le soit ou pas, ça ne devait pas avoir d'importance. Caliel remet de l'autre dans ses affaires. Hansol le regarde faire, cherchant toujours à comprendre ses réactions. Il espère que sa légère provocation aura l'effet escompté. Il ne s'attendait pas à un refus pour être honnête mais cela rend la chose encore plus intéressante. « I don't do romance. » Réplique plus rapide que prévu mais véridique. Il n'avait jamais mentionné une telle chose. Hansol était loin d'aimer les douces étreintes et les caresses tendres. Il n'avait jamais ressenti ce besoin auparavant et ne comptait pas le faire maintenant.

Il s'approche pour lui aussi observer les notes et Caliel par la même occasion. Son regard se fait plus intense, plus désireux de le convaincre. « I thought you'd like the challenge but guess you're just a coward. » Minime insulte, sous-entendus qui s'emmêlent. Hansol se lève, besoin d'air et d'évacuer la frustration qui pourrait monter. « i know you want it, deep down. » marmonne t-il dans un murmure presque semi-audible alors que ses yeux détaillent le garçon, esquisse mitigée au coin des lèvres.

Les yeux roulent d’eux-mêmes, n’ayant pas l’intention de lui offrir le thé, pas même pour sa belle gueule. Le petit trop aisément chez lui, vagabondant dans l’espace de ce pas qui laisse croire il se prêterait bien au décor, mais ce n’est pas assez pour te convaincre qu’il est à sa place. Ton temps gaspillé, peu enclin à montrer la sortie, tu ne peux pourtant pas attendre de la lui adresser à Hansol. Il y a la moquerie qui traverse tes lèvres avant que les siennes ne rétorquent avec un peu plus de tranchant. Il essaie de piquer l’orgueil, brillant petit qui veut atteindre son but. Un but qui te laisse perplexe, regard sceptique en dépit de son expression sérieuse sur le sujet. « C’est pas avec la provocation que ton plan va fonctionner. » Avertissement, ça n’a rien des sous-entendus qui veulent jouer au chat et à la souris. Quotidien assez rempli pour ne pas vivre la sécheresse du désert, tu n’as pas non plus envie de céder aux caprices de quelqu’un qui vient sonner à ta porte – enfin, à ceux de Hansol. Parce que, pour être honnête, tu ne dirais jamais non à un ami venant réclamer une partie de jambes en l’air. L’ordre dans tes papiers se fait, les posant proprement pour mieux les éparpiller quand il aura quitté l’endroit où tu résides, tu es loin d’être convaincu par l’empressement de ses mots. Les bras se croisent au niveau de ton torse en redressant l’échine, le toisant du regard. « It’s not really a good challenge if I’m not getting anything out of it. » Et il n’a pas assez d’expérience pour présenter des promesses intéressantes. Pourquoi devrais-tu donner pour ne pas avoir de retour satisfaisant ? Échange injuste, trop à perdre et pas assez à gagner, tu secoues la tête. « Yeah, I wanted it, but you didn’t. What did suddenly make you change your mind? » Hansol n’a rien voulu de toi à la base, alors pourquoi soudainement le choix semble-t-il intéressant ? Tu te méfies des décisions dignes de la girouette, trop inattendues. « There’s also sexier way to ask. »

Caliel l'informe que même ses provocations ne seront pas assez. Réponse franche qui ne manque pas de lui plaire. « Dommage. » Qu'il rétorque, pensant sincèrement que cela aurait eu un quelconque effet. Erreur monumentale apparemment, tout semble vain. Bras croisés, le garçon le toise du regard. Et Caliel joue sur les mots, se moque de son inexpérience voulue. Hansol ne peut que le regarder, les yeux plein d'incompréhension parce que rien n'a de sens. La dernière fois, il essayait de l'attirer par tous les moyens et aujourd'hui, il le repousse. N'accepte pas sa demande plus que directe, manquant certes de tact. « You know nothing about the outcome though. » Hansol, il n'aime pas cette confiance trop grande en ses propres mots. Caliel qui doute de lui, qui juge sa performance sans y avoir goûté. Ironie. Il se lève, frustration qui s'impose. Et il pose la question fatale, celle qui fait sourire Hansol et le renvoie à cette dernière discussion avec un ami. Promesse d'un plaisir sans fin, différent. Quelque chose d'assez attirant pour qu'il veuille tester, malgré sa certitude de ne pas être de ce bord-ci. « I had an interesting conversation about boys, that's it. » Hansol, il persiste et parle encore. Vérité évasive mais vérité quand même. « I figured out I could be missing out something. » Someone par la même occasion. Peut-être qu'ils n'étaient pas destinés à ne se voir que ce jour-là. Il continue de le détailler, se surprend de sa réplique suivante. Hansol, il ne pensait pas que ça avait de l'importance. « So that's where your problem is. » Conclusion qu'il fait, peut-être que finalement Caliel n'était pas qu'à la recherche de plaisir. Hansol sourit, s'avance légèrement pour se rapprocher de lui. « Sorry if I was too blunt. Should I take you out ? » For dinner or whatever. Il ne sait pas ce que Caliel souhaite, ni même si c'est ce qu'il sous-entend mais il est prêt à subir encore quelques moqueries et piques pour avoir ce qu'il veut. Il est encore curieux par rapport à lui, a besoin de combler ses interrogations.

Jeunesse frivole qui veut tout maintenant. Tu n’es pas mieux que lui, impatience de ces courtes années qui ont construit une génération de princes et princesses. Victime parmi tant d’autres de cette réalité, de cet épanouissement n’étant pas forcément mauvais. Tu n’aimes pas non plus tout risquer pour rien, pour ne pas en avoir assez en retour. Jeu d’égalité, peu friand de ces histoires où tu restes sur ta faim. Parce que ça arrive, trop souvent pour ne se compter que sur une main. Fatalité qui pousse à poser des limites, à choisir les conquêtes avec toujours un peu plus de critères. Et la liste s’allonge avec les mois, les années. Des caprices, comme diraient certains, mais ils sont tiens et à toi seul revient le pouvoir de les mettre en pratique ou non. « Confidence isn’t everything. » Tu le connais le discours du mec assuré, déterminé à faire passer la meilleure nuit de ta vie. Des paroles vides qui font hocher la tête avec un sourire poli, sans plus. Il n’en demeure pas moins que la curiosité pique, intrigué à savoir ce qui a bien pu venir apporter son poids dans la balance pour faire revoir la vision de Hansol. « That must have been one hell of a conversation to change like that. » Tu n’es pas convaincu, pas séduit par l’invitation du plus jeune qui se glisse pleine de promesses qu’il semble apte à découvrir de nouveaux horizons et assurer sur toute la ligne. Assez pour te faire hausser un sourcil en l’observant, un peu moins fermé à l’idée puisque – il faut bien se l’avouer – tu n’es pas franchement complexe à appâter. Et puis, si c’est nul, tu pourras te faire un plaisir de le lui pointer. Tu n’attends pas à ce que l’autre décroche les étoiles du ciel pour tes beaux yeux, peut-être juste davantage de subtilités. Des intentions plus camouflées sous un peu de miel. « I’m not asking you to take me out. I’m just saying waltzing inside my place asking for sex like this is a McDonald’s drive-thru isn’t the sexiest thing I’ve ever experienced. » Le sourire qui s’affiche enfin sur tes lèvres ouvre une porte, indique que Hansol peut parvenir à ses fins s’il se montre un peu plus intelligent. « Perhaps you should try to sugarcoat it a little. » Des indices sans équivoques qu’il faudrait être idiot pour ne pas saisir.  

Habitué à tout avoir en claquant des doigts, cela même après que son nom ait été terni; que tout l'or des Na se soit envolé. Hansol, prince sans couronne. Loin de ce monde trop riche pour lui, loin mais si proche à la fois. Il ne s'en veut pas de ne pas avoir été plus gentleman. Il ne pensait réellement pas que Caliel était si sensible à la manière de procéder. Ce qu'il avait vu de lui avant lui avait mis en tête que le charnel passait avant la parole et tout le reste. Fausses conclusions, un nouveau visage qui semble s'imposer à lui. Son impatience ne changera rien cette fois-ci. Il faudra faire plus d'efforts avant d'entrevoir un quelconque morceau de chair. Pensée qui l'anime, challenge qui n'en est que plus grand. Le garçon ne croit pas en ses capacités. Peut-être a t-il raison dans un sens mais Hansol n'est pas le genre à capituler. Pour lui, la confiance est tout - cela au contraire des mots de l'autre. Caliel a déjà dû l'entendre de nombreuses fois mais cette fois-ci, ce sera différent. Hansol n'est pas comme ces beaux parleurs, il sait faire ce qu'il dit lorsque c'est nécessaire. Caliel joue encore la carte du sarcasme. « You could say that. » Il n'a pas envie d'entrer dans les détails tant ils semblent de plus en plus futiles, plus les minutes passent. Long discours, Caliel qui s'éternise mais capte tout de même l'attention d'Hansol. Il rit même de sa comparaison, bien que son rire ne soit pas cristallin. Et Caliel sourit, laisse l'espoir s'installer quelques instants. Sugarcoat it. C'était le message, le sous-entendu caché dans ces longues phrases traduisant ce qui ressemblait à une certaine frustration. « What if I wanna take you out ? » L'esprit qui bouillonne. Et Hansol finit par se lever. « Let's try this out. » dit-il, presque renaît de ses cendres. Il se dirige vers la porte d'entrée qu'il ouvre et ferme de lui-même. Ses doigts viennent se perdre dans le pot de fleurs des voisins. Fleur qu'il vole pour ajouter à l'acte niais. Autant recommencer depuis le début. Il toque de nouveau à la porte, prêt à affronter Caliel une seconde fois. Sourire stupide sur ses lèvres, fier de sa bêtise. « I heard you were bored so I came by. » Stupidité infinie, Hansol qui tente de tout recommencer, de faire preuve d'une délicatesse qu'il ne se connait pas; trop habitué à tout avoir sans même réellement essayer.

Quelques temps auparavant il ne voulait rien savoir de tes initiatives et voilà que maintenant Hansol revient quémander ce qu’il s’efforçait à refuser. Dualité étrange, qui fait froncer les sourcils malgré la pointe de curiosité qui veut s’éveiller même si tu la connais cette situation. Il n’est pas le premier à clamer un désintérêt envers le même sexe pour soudainement prétendre un intérêt subtile. Pas le premier, pas le dernier. Un parmis tant d’autres et sa belle gueule n’est pas suffisante pour te faire flancher vers une promesse de mauvais sexe. Parce que tu l’as déjà catégorisé, soigneusement placé dans un département sans même en connaître davantage sur sa personne. Il est possible que tu juges à tort, que cette vision soit purement erronée et que ce soit une nuit magique. Peut-être. Tu n’en sais pas plus sur la conversation révélatrice de son existence l’ayant poussé à te rendre visite et déranger tes projets musicaux de la soirée. La porte n’est pas fermée, pas complètement. Encore une possibilité pour lui de te convaincre de lui offrir sa chance s’il parvient à faire mieux. Tu n’es pas le prince d’un conte désirant assouvir un besoin profond de romance parfaite, mais tu n’es pas non plus une escorte de fond de ruelle. « Take me out? » Expression de surprise, l’image de toi et lui en tête-à-tête dans un restaurant quelconque à quelque chose de plutôt amusant. Hansol se jette dans une action qui t’échappe et tu le suis du regard, perplexe sans comprendre ce qui mijote entre ses deux oreilles. Ta place assise se quitte quand il fuit l’appartement, te dirigeant lentement vers la porte d’entrée jusqu’à aller l’ouvrir lorsqu’il toque contre celle-ci. « What are y- » Interrogation coupée, yeux qui valsent entre son visage et les fleurs magiquement dans ses mains. « With flowers? I’m more of a wine guy, but I appreciate the effort. » Léger roulement de yeux, pointe amusée avant de l’inviter à revenir à l’intérieur des lieux. « You’re an idiot. I like that. » Bien que ça ne réponde pas à la plus grande question. Que ça n’explique pas ce qui a bien pu le faire changer d’avis - surtout que s’il cherche seulement à expérimenter avec sa prostate, il peut aisément faire l’achat de ses rêves sur internet. « But, tell me. What was your plan? Did you expect to come here, get some sex just by asking for it and then leave? »

Hansol aux éclairs de génie. Plan parfaitement catastrophique dès sa première entrée, lui trop habitué à tout avoir en un claquement de doigts ou à le prendre. C'était plutôt la seconde option depuis l'incident. Il n'y avait rien d'autre à faire, qu'à assumer. Et il ne répond pas à l'interrogation. Il l'ignore pour jouer son rôle, celui qu'il vient de s'attribuer. Il n'a jamais été de ces grands acteurs; seulement un bon menteur. Peut-être que cet aplomb naturel lui sert à l'instant présent. Caliel lui ouvre à nouveau la porte, il ne se contente pas de le laisser attendre jusqu'à ce qu'il se lasse et parte. Hansol vole les premiers mots, les nouveaux. Et le garçon lui répond aussitôt. « I'm afraid you'll have to deal with it today. » Caliel note l'effort, effort en connerie puisque les fleurs seront manquantes du pot mais Hansol n'a jamais été trop sentimental, encore moins quand ça ne lui appartient pas. You're an idiot. Fait qu'il ne niera pas. Idiot des sentiments et de ce qui se rapporte à ce domaine obscur, refoulé le plus loin possible. I like that. Peut-être qu'il avait marqué des points dans cette relation étrange. Il s'était attendu à quelque chose de simple, direct et non aux courbettes actuelles. Il sourit à sa question, trop mis à nu par celle-ci. « Something like that. » Il refait son entrée dans les lieux, les voit sous un nouveau jour mais tout reste à la fois étrangement similaire. « i'm used to getting what i want, can't you tell. » Question qui n'en est pas une. Leurs corps et esprits qui semblent plus proches que la dernière fois. Hansol qui questionne la suite, se demande vers où il doit les mener. « So tell me, how are we doing this. » Going out, parler. Peut-être les deux, longues conversations pour se découvrir loin des piques et de la méfiance. Il ne savait réellement pas comment s'y prendre, tant l'humain lui paraît trop compliqué.

Il est divertissant. Davantage que plusieurs conquêtes ayant connu plus de facilité à t'approcher. Toi qui n'est pourtant pas farouche, aisé à étendre dans un lit pour un bref instant. Pourtant braqué devant la demande sans équivoque prononcée après un maigre échange. Pas assez d'alcool pour combler le manque de courtoisie. Tu te permets pourtant de juger, de sélectionner tes proies et considères lentement le potentiel de Hansol. Un hétérosexuel en quête de nouveauté n'est pas toujours la meilleure des options. Souvent inaptes ; parce que les filles avant n'ont pas eu le courage de leur dit qu'ils étaient misérables sous les draps et il faut bien que quelqu'un livre le sacrifice un jour. Tu ne passes pas par quatre chemins pour dire lorsque ça ne fonctionne pas, lorsque les doigts sont maladroits. Une expérience de plus à ton registre, c'est ce que tu vois derrière la bêtise amusante du jeune homme. Ses réponses ne fournissent aucun élément attendu et tu hausses simplement un sourcil. « Oh baby, if you think you're the only prince here I'll have to stop you right there. » Aussi habitué à ne pas entendre le terme qui te refuse quoi que ce soit, enfant gâté parvenu à ne pas en devenir détestable. Il est amusant, Hansol, lorsque les crocs se camouflent et que l'agressivité se meurt. « I even get to decide about your sweet first gay time? Nice. » Sourire qui s'étire, indescriptible tandis que tu t'approches de lui pour encadrer son visage de tes mains et presser tes lèvres sur les siennes. Rien de sentimental, simple avant-goût afin de tester l'eau. « I have to take a shower first. Perhaps you'd be interested in joining me…? »

Il se plaît étrangement plus dans ce jeu que dans les tromperies passées. Ce jour où les mensonges avaient fusé des deux côtés, Caliel révélant sa traîtrise par message. Hansol, vexé. L'orgueil touché, prêt à couler. Mais aujourd'hui tout est différent. Ami aux belles paroles qui l'avait presque retourné, comme hypnotisé. Et Hansol qui se prend à vouloir tout tester, élan étrange venant de lui. Presque trop, comme s'il était un autre aujourd'hui. Mais le plaisir ne devait pas avoir de nom, ni d'apparence définie. Philosophie de ce jour qu'il n'était pas sûr de poursuivre mais qu'importe. Et Caliel semble réceptif à sa vaine tentative. Hansol, il s'y risque. Et Hansol sourit à l'entente de ces mots. Deux princes, se battant pour l'incertitude. Et il ne dit rien, se contente de le regarder. « Enjoy your priviledge. » laisse t-il échapper, rire léger au bout des lèvres. Caliel qui sourit encore et puis il s'approche. Prédateur mais Hansol n'est pas en reste. Il se fait docile à cause de la surprise. Il le regarde, ne compte pas baisser les yeux. Et ses orbes se ferment lorsque Caliel l'embrasse. Sensation nouvelle, pas pour autant désagréable. Pas de gloss étrange qui peinturlure ses lèvres au passage, presque une satisfaction. Ce n'est pas romantique, juste un prélude. Ses mains se posent sur celles de Caliel pour défaire sa prise. Sourire qui veut tout dire; Hansol qui se prépare à le suivre. « Lead the way. » qu'il lui souffle, bien loin des attaques trop directes de tout à l'heure. Le challenge qui grandit devant lui. Et Hansol, il suit le mouvement. Découvre la salle de bain du garçon pendant de longues secondes avant de finalement reporter son attention sur lui. Lèvres gourmandes qui cherchent leurs compères. Autant faire l'art dans les règles.