cheap thrills.

Pauvre Eden, souvent victime de remarques déplacées au point que ce soir il préfère t’abandonner à ton triste sort solitaire malgré tes lamentations qui veulent le convaincre de rester sans connaitre un grand succès. Si lui n’a aucun remord à laisser la porte claquer derrière lui, tu te retournes bien vite pour trouver divertissement auprès de l’un des instruments qui débordent au sein de l'appartement trop plein. Attention bifurquée un instant avant de lorgner le téléphone, saisi entre les doigts pour rapidement trouver l’un de tes contacts préférés afin de lui forcer la main à venir te rejoindre. Chose qui ne semble pas être le plus grand des supplices puisqu’il ne faut que quelques messages envoyés pour que Minjun accepte de venir malgré ton petit mensonge. Tu n’as déplacé aucun meuble, pas encore, abandonnant la guitare et le chien qui dort dans son panier au pied de ton lit pour aller user de tes muscles à bouger le canapé ailleurs qu’en plein centre du salon des lieux. De toute façon, vous n’en aurez pas besoin, élément dégagé de l’espace pour être rejoint par d’autres banalités tels que la table basse et une lampe sur pied. Même le temps de fouiller l’alcool que tu possèdes s’offre à toi, piètre barman si ce n’est les quelques recettes que l’on veut bien te montrer à la hâte au travail après les heures de fermeture. Quelques mélanges dans un grand verre rempli de glaçon, la paille réutilisable qui se glisse au milieu de tout ça, le deuxième réservé à l’invité qui se fait désirer au point de boire le tier de ton verre avant que son arrivée ne se manifeste.

Il y a une cérémonie qui accompagne l'ouverture de la porte, te permettant librement de t’appuyer avec la plus grande grâce dont tu puisses faire preuve contre le cadre en lui bloquant le chemin quelques secondes. Juste assez pour lui offrir son verre alcoolisé. « You’re a bad babyboy, you got me waiting. » Allusion gratuite aux messages échangés un peu plus tôt, l’accès à l’intérieur de l’appartement lui est offert avant de mieux fermer la porte dans son dos – et la verrouiller dans un bruit bien audible du loquet qui se déplace.

Yeux qui se ferment sans que tu ne le veuilles, fatigue se faisant ressentir. Tu fermes ton livre dans un bruit sourd, tes paumes glissant doucement contre ton visage, tentant de chasser le sommeil d’une façon ou d’une autre. C’est ton portable qui te tire des bras de Morphée, le nom apparaissant sur l’écran te tirant un sourire. Caliel avait toujours eu un bon timing, et aujourd’hui ne faisait aucunement exception. Proposition que tu ne peux absolument pas refuser, premièrement parce que c’est ton meilleur ami, deuxièmement parce que tu ne dis jamais non – ou presque – à une soirée de Just Dance. C’est un peu comme un rituel, une compétition amicale qui tourne parfois au vinaigre. Tu attrapes ton sac, fourres tes livres et ton ordinateur dans celui-ci et quittes la bibliothèque pour retrouver le confort de ta voiture.

Le chemin vers les résidences t’es familier, puisque c’est à cet endroit que tu vis également. Tu te gares chez toi et effectues le reste de trajet à pieds. Tu as à peine le temps de cogner sur la porte que celle-ci s’ouvre, faisant place à un Caliel posé contre le cadre, verre d’alcool tendu vers toi.  « I’m so sorry daddy, baby was stuck in traffic. » Clin d’œil en sa direction alors que ce n’est qu’un pur mensonge. Tu as tout simplement pris ton temps. Doigts qui se referment sur le verre tandis que tu entres, sourcil qui s’arque directement lorsque tu l’entends verrouiller la porte. « I knew you would rape me. Did you spice up my drink again? » Verre que tu portes à ton nez, reniflant suspicieusement le contenu avant d’en prendre une longue gorgée, tournant les talons pour t’aventurer dans le salon. Main libre qui se pose sur ta hanche tandis que tu regardes l’espace disponible. « So this is where the magic happens, I guess? » Sourire en coin alors que tu tournes la tête dans sa direction, verre qui se lève une nouvelle fois pour terminer d’un trait le contenu. Tu aurais besoin de plus qu’un simple verre pour ne pas t’endormir dès le derrière posé sur une chaise.

Jeu amical qui se dessine, le poids des mots n’étant pas réel alors que tu lui tends son verre comme une offrande à son existence divine. Défaite que tu n’avales pas, tu humes ton doute quand à cette véracité concernant un soi-disant trafic à une heure pareille, mais le laisse se défiler avec celle-ci néanmoins juste pour ses beaux yeux. Préférant plutôt vous cloîtrer tous les deux dans l’endroit, jouant du sourcil à sa réplique. «  Oh, baby. Since when do I need to spice up your drink? » Doigts qui viennent courir de sa mâchoire à son bras dans une raison pathétique de pouvoir le toucher, il est le premier à gagner le salon avant que tu ne l’y rejoignes, menton qui se pose sur son épaule pour mieux te presser contre son dos et placer une main contre la hanche qu’il n’utilise pas comme point d’appui. Tu presses tes lèvres dans son cou, léger rire qui accompagne le geste avant de te détacher de Minjun. «  All the magic you want, babe. But first, let’s start with what I would gracefully call the mating dance ritual. » Il n’y a rien de gracieux dans les jeux de Just Dance, rien de sexy qui peut en sortir à moins d’ignorer l’intérêt de gagner pour simplement en faire trop et rater les bons mouvements qui sont souvent décevant. Tu voudrais que cette partie ne soit qu’amusante, banale tranche de vie qui sert à s’esclaffer d’autrui, mais l’instinct de compétition ne veut rien entendre et il te faut gagner. Absolument. Chaque fois. Réalité qui ne serait pas si mal si l’autre n’en faisait pas tout autant. «  Wanna start? You look like you’re about to pass out on me and that’s not gonna happen. » Console allumée, l’écran de télévision qui s’éveille et la manette qui s’offre à Minjun en échange de son verre déjà vide. « I’ll go pour you a second one while you pick up the first song, Babyboy. »

Minjun et Caliel, deux âmes si différentes, et pourtant si compatibles. Tu ne regrettes absolument pas d’avoir fait connaissance avec le jeune homme, et encore moins de pouvoir le qualifier de meilleur ami. La chimie s’était installée dès le premier regard et elle ne faisait que s’intensifier plus les années passaient. Il ne faut que peu de temps pour que le brun te rejoigne, sentant son corps se presser contre le tien. Tu affiches un sourire à sa remarque et fermes les yeux au baiser glissé dans ton cou. « It’s true that just the sight of you makes me hard. » Main libre qui se relève et qui ébouriffe tendrement la chevelure de Caliel alors que tu t’avances vers la télévision, tendant les mains vers le plafond pour t’étirer. Sens de la compétition qui s’éveille lentement, contrairement à ton corps qui est près à crasher. Nouveau sourcil qui se hausse alors que tu te fais voler ton verre, remplacé par une manette. « You know I always win when I choose the first song, right? » Pique lancée pour le faire revenir le plus vite possible tandis que tu fais défiler la liste des chansons, hésitant un moment sur quelle piste serait la plus propice pour débuter en douceur. Dès que Caliel revient dans ton champ de vision, c’est à ton tour de passer tes bras autour de ses hanches, bout de ton nez qui vient glisser contre son oreille, que tu attrapes entre tes dents un moment. « Imma need more than a second drink to keep me awake, daddy. » Main libre qui attrape le dit verre avant de se décoller et de choisir la chanson : Sugar de Maroon5. Tu prends soin de déposer ton verre un peu plus loin avant de revenir te position. « You’re the man. May the odds be in your favor, loser. »

Tu lui fais du charme, parure vide dénouée d’intentions camouflées. Jamais fermé à l’idée, tu n’en cherches pas l’occasion avec grande avidité puisque ce n’est pas ce que tu désires tirer de cette amitié. Acquiesçant sa remarque d’un sourire, tu relâches la victime si tu veux vaquer à d’autres occupations et espérer bouger un peu les muscles de ton corps. Instinct d’hôte qui échange son verre contre le contrôle de la suite, tu sais que chaque fois que tu lui accordes les droits du premier tour ce n’est pas pour le mieux puisque tu te retrouves avec le titre de perdant. Et, à chaque fois, la même défaite qui traverse tes lèvres. « First round is just a warm up, don’t get so proud so fast. » Absentéisme de courte durée, retour rapide pour que la plante dans ton salon ne finisse pas par tristement se dessécher. Celle-ci ne manque pas de t’attraper quand tu reviens avec la réplique qui se veut dégoulinante du sous-entendu coquin. « Well, sorry baby. Today I’m dancing, not fucking. » Rien n’est impossible, mais le but initial est de passer un peu de bon temps avec des vêtements sur le dos avant d’également te débarrasser de ton verre en sécurité pour favoriser la seconde manette que tu positionnes sécuritairement à ton poignet avec la corde. Peut-être que tu te fous souvent des conséquences, mais pas assez pour risquer de ruiner une télévision à la suite d’un malheureux accident. « Of course, I’m the man. » T’assurant que l’objet est bien accroché à ton poignet, tu lèves enfin le regard vers l’écran. « Sugar? Really? Man, you’re so cheesy. »

Sous-entendus déplacés lancés sans aucune gênes. C’était ça, la vie avec vous deux. Des piques qui ne volent pas très haut, balle relancée à chaque occasion présentée. Que seraient vos soirées sans ces chamailleries incessantes. Probablement des soirées un peu trop arrosées à regarder des films, ce que vous faisiez déjà amplement. Retour de Caliel dans le salon, qui te répond d’une façon qui ne laisse place à l’argumentation. Competition is on. Tu n’avais plus place à l’erreur, maintenant. Même si la première chanson ne servait que d’échauffement, tu voulais être certain de l’écraser. « Come on, I know you love this song, and so do I. » Et tu t’élances. Mouvements fluides alors que tu enchaînes les parfaits, connaissant la chorégraphie par cœur. Vous aviez un historique assez fourni de soirées Just Dance, un log de compétition féroce que tu gardais en mémoire sur ton téléphone. Chanson qui tire déjà à sa fin et tu sautilles, ayant battu ton aîné de quelques points. « You’re doomed man. You’ll be sleeping on the couch tonight ~ » Verre qui retrouve ta main aussi rapidement qu’elle ne l’avait quitté tandis que tu te dandines sur place, danse de la première victoire. « I’ll let you chose the next song, papi, since my taste is apparently bad. » Légère boutade apposée contre son bras tandis que tu reposes ton verre en sécurité. La soirée allait être longue si la compétition se faisait aussi acharnée.

Les préférences sur les sélections musicales dans ces jeux vidéo sont rares, sachant apprécier tout ce qui possède un rythme suffisant pour pouvoir bouger les hanches. Surtout lorsque l’esprit de compétition vient se mêler de la partie, notion féroce entre vous deux qui ne démord pas dû à ces écarts minimes qui font toute la différence lorsque le score final s’affiche à l’écran. « Loving it doesn’t make it less cheesy. » Logique imparable, les premières notes de musique rappel à l’ordre afin de mieux donner le cent dix pourcent qui ne s’offre même pas dans les taches de quotidien. Les personnages à l’écran se suivent du regard, mais les pas sont imprimés dans la mémoire musculaire, routine effectuée déjà beaucoup trop souvent. Imbattables dans le domaine, sans aucun doute les meilleurs de votre entourage, la conclusion dessinant le vainqueur par quelques malheureux points qui te font grogner ton mécontentement en passant les doigts dans tes cheveux qui se renvoient vers l’arrière pour revenir aussitôt prendre leur position initiale. « Why am I sleeping on the couch? This is my place. » Tu ronchonnes, un brin mauvais perdant sans que ça ne soit désagréable. « I let you win, that’s all. That’s just how much I love you. » La grimace orne les lèvres un instant avant de prendre le contrôle de la sélection musicale afin de retrouver une chanson précise. « It’s my turn to be the girl. » Il te faut encore un peu de temps supplémentaire avant de pouvoir lancer havana avec le sourire accroché au visage. « You can eat my exotic ass if you think you’ll win this one. » Cette fois, la rigolade tire à sa fin. Rôle enfilé comme un gant, soudaine passion dans les veines qui prend le jeu beaucoup trop au sérieux, n’acceptant rien de moins que la victoire une fois que tu retires ta main de sa nuque après le mouvement final de la chorégraphie. « I should be happy, but I’m getting quite concerned by the fact the one doing the girl part is always winning. » tu parles au-delà de cette soirée, règle générale qui se répète d'une façon qui mérite de se poser quelques questions.

Se donner corps et âme, c’est ce que vous faisiez de mieux. C’est ce que tu faisais de mieux dans la vie de tous les jours, d’ailleurs. Tu n’étais pas devenu capitaine de l’équipe de volleyball seulement en donnant ton nom. Tu avais mérité ta place après plusieurs années d’acharnement et d’entraînement supplémentaire, parfois seul dans le gymnase. Dédié, c’est ce que tu étais. Et quand il s’agissait de Just Dance, ta dévotion prenait une ampleur démesurée. Compétition qui coulait dans tes veines, remplaçait ton sang par l’adrénaline et te poussait à faire bien plus que de ton mieux.  Et ça portait fruit. Et tu savais parfaitement que Caliel sortirait rapidement l'artillerie lourde. Mauvais perdant chacun de votre côté, compétition amicale qui finissait souvent par ressembler aux Jeux Olympiques. L’honneur du pays reposait sur vos épaules. « I’ve known you long enough to know you’d NEVER let me win, Cal. » Aucunement le temps de répliquer quoi que ce soit que le jeune homme a déjà lancé la prochaine chanson, Havana. Un classique. Presque inutile de regarder l’écran alors que tu t’élances, exécutant les mouvements à la perfection, sans même avoir à y penser par deux fois. Souffle court lorsque la chanson prend fin et que les scores s’affichent, dents qui se serrent lorsque tu remarques avoir perdu, de quelques points, comme précédemment. « I think we get to into it. Just like when you cheer us for volleyball. You too intense, bro. » Posture qui se fait un peu plus droite alors que c’est ton tour de choisir la chanson, filant directement pour un classique : Time of my life. Éclair de compétition qui traverse ton regard alors que tu plonges tes yeux dans ceux de ton ami, te lançant avec un peu trop de passion dans tes mouvements. « Do I still get to eat that exotic ass even if I lost? »

Esprit de compétition à vif, difficile de mettre ce trait de côté même entre vous deux. Surtout entre vous. Chacun sa fougue, l’envie de gagner qui crépite sous la peau alors que ça n’a rien du niveau de sérieux accordé à la situation. « You don’t believe I could love you enough to let you win? » Claquement de langue offusqué, fausse révélation puisqu’il va d'évidence que ton amour pour Minjun n’est aucunement assez fort pour permettre de le laisser remporter une partie volontairement. La mort serait préférable à cette douce tragédie, théorie mise à l’écart tandis que la prochaine chanson est trouvée pour renverser les rôles. Le goût de la victoire est bien plus savoureux que celui de la défaite. Compliment à double-tranchant, le commentaire qui touche presque la remarque et tu poses les poings contre tes hanches. « Someone gotta cheer for y’all. The girls are too busy being overwhelmed by all the handsomeness, I must do all the job by myself. » C’est à son tour de choisir et tu le laisses faire, doigts venant traverser la tignasse noire pour écarter les mèches de tes yeux. Cheveux longs, le moindre salon de coiffure qui s’évite comme la peste jusqu’au jour où tu n’auras plus trop le choix. La question accroche le sourire au coin des lèvres, une évidence à laquelle tu n’aurais même pas besoin de répondre, mais tu t’y prêtes par petit plaisir de la vie. « Of course. You can eat it anytime, anywhere. » Clin d’œil qui ponctue la clarification, tu remontes tes manches aux premières notes de musique. Un seul faux pas suffit à mener vers le rang cuisant du perdant, combat acharné qui ne devrait pas l’être autant. Échange alternatif des parties remportées, c’est toujours comme ça. Rien ne change, une tradition raffinée qui laisse à bout de souffle avant de déclarer une pause. La corde se retire du poignet, manette déposée sur le divan avant de prendre la direction de la cuisine. « Want something else to drink ? » De l’alcool, c’est bien, mais ce n’est pas ce qu’il y a des plus désaltérants.

Esprit de compétition à tout casser. C’est peut-être pourquoi on avait fait de toi le capitaine de l’équipe de volley. Parce que tu ne baissais jamais les bras, peu importe la situation. Tu avais toujours eu du mal à plier l’échine, surtout s’il y avait une infime possibilité que tu puisses gagner. Cerveau qui s’activait pour trouver des tactiques, créer de nouvelles stratégies, tout pour renverser la situation et surprendre l’adversaire. Caliel, tu le connaissais un peu trop bien, depuis trop longtemps. Peu importe la stratégie employée, il finirait par voir clair dans ton jeu. Tu avais essayer de te défiler, d’éviter de tomber en plein dans la gueule du loup, mais ça ne donnait rien. C’est pourquoi le score finit par s’égaliser, alternance entre victoire et défaite. Et tu ne le prends aucunement mal. Deux êtres de force égales, deux âmes en parfaite symbiose. « Oh, you’re saying you’re not blown away by our handsomeness? You too used to mine? » Sourcil qui s’arque un instant, doigts qui s’enfoncent dans ta chevelure rosée pour la repousser vers l’arrière. Pause qui se présente et qui est bien méritée, deux âmes à bout de souffle. Manette délicatement reposée sur le canapé tandis que tu suis ton ami jusqu’à la cuisine. « Just water would be greatly appreciated. » Mains qui se tendent pour glisser à la taille du jeune homme, inversant vos positions pour toi-même aller chercher deux verres, ouvrant le frigo pour sortir le contenant d’eau froide, comme si cet appartement était le tien. Tu l’avais parcouru assez de fois pour savoir où tout se trouver, ce qui en soit n’était pas faux. « So. » Silence qui s’installe le temps de vider un verre d’eau d’un seul trait, le remplissant de nouveau avant d’offrir le deuxième à ton ami. « What’s new? I want the crunchy parts. » Going straight to the point, comme à l’habitude. Temps à rattraper, vos deux vies étant respectivement occupées. Compétition mise en suspend, du moins pour un moment.

Quelques courbatures viendront ronger tes membres au petit matin par la faute de l’esprit de compétition. Peu sportif, bien loin du niveau de l’ami qui suffit à épuiser parfois juste à regarder aller dans son rythme de vie. Tu bouges, pourtant. Professionnel de rester relativement au même endroit, que ce soit derrière ton terrain de jeu au boulot ou dans ton lit, c’est relativement des activités qui ne demandent pas d’avoir un cardio et une forme physique à tout casser. Pourtant ça ne t’empêche pas de repousser tes limites pour le simple petit plaisir de voir Minjun être obligé de fournir des efforts inutiles pour ne pas se laisser vaincre. L’athlète ne veut s’admettre vaincu par un musicien, ne peut accepter l’idée de l’être. Score équivalent, impossibilité de détacher un réel gagnant puisque chaque partie supplémentaire suffit à faire vaciller la balance d’un côté et de l’autre. « I saw you naked. Multiple times. I’m not gonna faint over some shirtless moments. » Vue qui reste tout de même appréciable, mais insuffisante pour en venir au point de certaines qui s’en réjouisse peut-être un peu trop. Peut-être. Tu ne vas pas au match pour les juger, clairement pas celui à jeter la première pierre pour un évènement compréhensible. L’intermède se trace dans votre soirée afin de gagner la cuisine et ses promesses de rafraîchissements. Sa commande se fait avant qu’il ne prenne la situation en main. Geste qui te fait à la fois sourire et rouler des yeux, secouant la tête d’un air quelque peu découragé puisque tu peux très bien veiller au bien être de ton invité. « You act a little bit too much like you live here. » Il en passe du temps entre ces murs, assez pour en connaître les cachettes et ce que chaque armoire renferme. Tu attaques ton verre d’eau en silence, confortable dans l’instant jusqu’à ce qu’il ouvre une nouvelle conversation. « You always want the crunchy parts. Never the cute and soft ones. You’re a pervert, Seo Minjun. » Le revers de la main claque doucement contre son torse dans un renforcement de la douce insulte avant que tu ne décides de prendre place assise sur l’une des surfaces plates du comptoir. « Anyway. You know that straight guy I told you about ? »

lutte serrée qui tire finalement à sa fin. ce n’est pas pour dire, mais tu en avais de besoin. compétition qui se fait un peu trop féroce entre vous deux, peu importe la situation. c’était toi, l’athlète, l’étudiant qui décrochait les meilleures notes. tu ne pouvais te permettre une défaite, pas même pour ton meilleur ami. et pourtant, c’était presque toujours des parties nulles, scores qui s'équivalent et rivalité qui finit par s’estomper. ennemis temporaires qui redeviennent amis en un clin d’oeil, qui filent vers la cuisine comme lieu de transition. toi qui s’élance sans même attendre pour te servir, et servir ton hôte au passage, comme si tu était maître des lieux, ce qui n’était pas totalement faux. tu avais tellement mis les pieds dans l’appartement de caliel que tu pouvais affirmer en connaître tous les recoins et être familier avec la disposition de tous ses effets personnels - ou presque. sourire qui macule tes lèvres à son commentaire et tu ne fais que hausser les épaules. « didn’t you tell me i could live here if i want? or that might’ve been in one of my dreams. » tu attaques également ton verre d’eau, jusqu’à le poser sur le comptoir à côté du jeune homme, relevant les mains devant toi en signe d’innocence. « i totally am. you know me too well, i can’t lie on this. » et tu viens à ton tour rejoindre le brun sur le comptoir après avoir bougé ton verre, sourcils se fronçant à la dernière question. « the cute guy that didn’t want anything from you? » vague réminiscence de cette conversation dont les bribes t’échappent. tu écarquilles les yeux lorsque les fils se touchent dans ton esprit et tu le pointes du doigt, sautillant presque sur place. « don’t tell me that you…? » haussement de sourcil suggestif pour éviter de prolonger ta pensée, sachant pertinemment que caliel suivrait ton fil d’idées. « oh lord, please tell me you did, that’d be the best story i heard in years! »

Territoire neutre qu’est la cuisine, il y est aussi à l’aise que toi sans même avoir à réfléchir où se trouve chacun des objets recherchés. « Are you implying you dream about me? I’m touched you love me this much. » Simple verre d’eau pour suivre les recommandations d’une hydratation adéquate entre deux exercices, conversation qui s’ouvre sur les moments marquants du quotidien auxquels il ne peut assister puisque vous n’êtes pas ensemble à toute heure de la journée. Il n’y a rien de sage et innocent derrière le minois qui confesse ses péchés. « God is watching you, mister. » Blague à deux mesures, tu as toutefois quelque chose qui puisse susciter son intérêt à lui raconter. Les anecdotes des histoires d’un soir se partagent rarement entre vous, ne méritant pas une telle attention, mais celle-ci se différencie des autres de par son contexte général. Le sportif trouve perchoir à tes côtés, remuant son cerveau pour se situer sur l’identité du concerné dont tu as déjà rapidement abordé l’existence - parce qu’il est adorable et que tu n’avais pas réussi à mettre la main dessus à une époque pas si lointaine. « Yeah, exactly. That one. » Malin plaisir à le laisser former ses hypothèses tandis que tu termines ton verre avant de le mettre de côté, tu ris à le voir s’exciter pour si peu : preuve que vos vies ne sont guères trépidantes, d’une certaine façon. « I did, bitch! » Ta main se pose sur son avant-bras, parce que l’histoire est plus détaillée que ça. « Well, he did. If you know what I mean. » Oh, Minjun est assez intelligent pour comprendre cette subtilité que tu lui glisses. « You don’t know the best part : he’s the one who came back to me. He came here, in my own apartment, and was like ‘hey let’s have sex’ and I was like ‘what’, but yeah. He’s cute, how could I resist. » Tu es un homme avec des convictions, de celles qui sont faibles devant un ennemi aux traits attrayants.  

Territoire commun dans lequel tu retrouves tes repères. Tu te complais parfois à te dire que devrais tout simplement déménager avec Caliel. Avec ton appartement vacant, ce serait l'idéal. Tu n'aurais plus besoin de franchir les quelques étages qui vous sépare pour venir le faire chier. Le jeune homme était assez bruyant qu'il saurait meubler tous les moments de silence, peu importe le moyen utilisé. « You're my BFF. My bro. My soulmate. Of course I dream about you. » Roulement des yeux suivi d'un sourire en coin tandis que tu t'installes un peu mieux pour ce qu'il a à te dire. Hypothèses posées qui s'avèrent être véridiques et tu jubiles presque. Main qui se relève pour taper dans le dos du jeune homme comme pour le féliciter. Sourire entendu à sa remarque, sourcil qui finit par se relever lorsqu'il t'explique comment le tout s'est déroulé. « Damn. What a thirsty hoe. » Remarque lancée sur le ton de la moquerie, parce que tu comprenais parfaitement la réaction du jeune homme en question. Caliel était ton meilleur ami, mais tu ne comptais plus le nombre de fois où tu avais passé la barrière de ses draps. « Did he comeback after, or not yet? What's gonna happen? I need some popcorn man, this is too good to be true. » Exagération, à peine. Au final, tu étais heureux pour le brun, et c'est ce qui comptait le plus. Vos vies n'étaient pas palpitantes, ne l'avaient jamais vraiment été. Chaque petit moment se devait d'être célébré, comme des victoires. « Oh wait. Did I tell you this? » Encore une fois tu gigotes sur le plan de travail pour être assis complètement face à ton ami, main se posant à ton tour sur son avant-bras. « I went on a "date" with my dude. » Deuxième bombes de lâchées. Deux jeunes filles qui se racontent les potins, c'est l'image que vous donniez.

Romance de la nouvelle ère, aveux qui font mine de toucher. Ce n’est qu’une façon de parler, amitié assez solide pour exclure la moindre possibilité de laisser germer une pousse de sentiment qui viendrait ruiner votre relation. « So that’s why you text me at 2am sometimes. » Clin d’oeil qui passe à autre chose rapidement, les aléas du quotidien se faisant soudainement plus intéressants que le reste. Pour une fois que tu as quelque chose de pertinent à raconter, qui va au-delà des classiques sans mention qui passent dans l’oublie. La classification que fait Minjun de Hansol suffit à te tirer un rire, ne ressentant pas le besoin de défendre une quelconque réputation sur le sujet. « Told you no one can resist me. » Aisance à te lancer des fleurs puisque tu sais que certains se feront plaisir de t’envoyer le vase les accompagnant. Tu hausses les épaules, maintes questions auxquelles tu n’as pas encore les réponses qui font que la réponse est moins divertissante. « Not yet and I don’t know? I’m open for anything, but you know how heteros can be. They say they are curious and then they enjoy it, but they quickly fall into deny about everything. » Grimace subtile devant la cruelle réalité de la chose, tu ne caresses que peu d’espoir par rapport à la situation dans son ensemble même si ça n’empêche pas de vouloir en parler. Minjun attire ensuite l’attention de son côté, propos qui suscitent l’intérêt en une fraction de seconde pendant que tu attends la suite. « A DATE?! » Exclamation bruyante, gesticulations saccadées sans précision qui expriment l’énervement. Les mots sonnent étrangers venant de lui, peu habitué à l’entendre se formaliser de la sorte - la même chose valant pour toi, comptant les relations sérieuses sur une seule main. « Did you finally seduce him? Did he fall into your arms while you confessed your undying love? » Moquerie à premier abord, l’envie d’en savoir davantage qui se profile sous les fausses questions puisque tu sais que si le statut officiel de ton meilleur ami devait avoir changé, tu le saurais déjà.