babylone — ((fengsoo))

((aes)) Un peu de tempête qui naît au fond du regard, plus ou moins contenue pour pas laisser l’autre apercevoir ses éclairs. L’orage gronde silencieusement à chaque fois que les yeux se posent sur son compagnon du jour, à se demander si tout ça était une bonne idée. Après tout, Zhifeng étant moins dense que le garçon qu’il a dérobé à nos affections, la tension ne s’ignore plus.

Peut-être trop poussé par le statut d’étudiant et le manque de diamants pour remplir ses poches, par l’envie de voir le dernier film phare de la franchise Marvel : l’offre qui fait rêver, prix d’une place de cinéma réduit à condition de venir accompagné, mais personne pour remplir cette tâche. Désespéré qui en vient à la dernière âme à laquelle il aurait pensé, compagnons de solitudes devront ignorer leur différent le temps de voir Carol Danvers sauver la terre.

Zhifeng. Sur qui on ne cesse de souhaiter voir tomber toutes les foudres de Zeus et les malédictions d’Hadès, que l’on voudrait bien noyer dans le Styx nous-même pour le voir effacé du palpitant tant convoité - pourtant pas si mauvais, l’esprit biaisé d’un petit prince de caprices refuse de chercher à lui trouver la moindre qualité.

Pourtant, c’est un faux sourire plein de miel qui lui est offert devant l’entrée du cinéma, à prétendre le tolérer pour l’amour des super-héros.

“B’jour, Zhifeng ! T’vas bien ?”

Pas forcément intéressé par la réponse, les mots se mâchent et se précipitent en trahissant le manque d’engouement ressenti pour sa personne.

“On a encore un peu de temps avant la séance pour choper une bonne place...et du popcorn, mais je préviens, je partage pas. Sauf si tu payes la moitié.”

Râleur, pourtant impuissant face au pouvoir de l’argent.

((ootd)) La journée n’aurait pas pu être pire, elle commençait déjà si mal qu’elle ne pouvait guère bien finir. Levé en retard à cause d’un réveil oublié et c’est avec les yeux éclatés qu’il est arrivé à son entraînement de basket. Pour ensuite se prendre une liste de reproches salés sur son futur compromis, si sa passion disparait. Il s’y consacrait bien plus avant, mais il n’avait pas de vie amoureuse ni rien qui ne le motivait autant qu’améliorer son jeu. Aujourd’hui, il s’est pris une claque et un rappel brutal à la réalité – s’il échoue dans ses ambitions, il devra suivre celles que sa famille lui tracera et il n’en veut pas. Il y a passé des heures, des pauses pour étudier jusqu’aux matchs observés, mais son moral retombe vite lorsqu’il quitte le gymnase. Sa seule consolation est le fait d’aller voir le dernier film Marvel, même s’il fallait bien un point négatif à ça aussi : il n’y va pas seul. Et entre tous, c’est Minsoo qu’il doit retrouver devant le cinéma. Minsoo, ce garçon trop bruyant et frivole que beaucoup semblent adorer, sauf lui. Il n’y arrive pas et c’est réciproque, ils le savent et se regardent en chiens de faïences dès qu’ils ont le malheur de se trouver dans la même pièce. Pour autant, ce n’est pas de la haine qui les désunit, mais de la pure jalousie et avec un peu d’honnêteté, Zhifeng admettrait que le plus âgé a de bons côtés. Il comprend pourquoi lui et Noah sont si proches, mais c’est aussi un point qui le dérange. Il n’est pas aveugle au comportement de Minsoo et ça réveille des doutes en lui, des insécurités qu’il pensait enfouies. « Ah salut, j’suis en retard ? » Lâche-t-il en arrivant et sans lui répondre, question évitée qui dans tous les cas n’attendait pas de réponse. « Okay et c'est bon, j’paie le popcorn. C’est offert. » Il sourit fièrement et il évite d’affirmer qu’il pourrait acheter toutes les confiseries du cinéma, s’il le voulait et ça lui revient encore plus en pleine figure : pourquoi avoir accepté de venir avec lui ? Il aurait pu refuser. Peut-être cherchait-il à faire des efforts, mais avec cette mauvaise journée, il semble l’avoir oublié. Il commence par les popcorn qu’il achète au plus grand format, un seul pot à partager et lorsqu’il revient vers l’aîné, il pose son regard partout sauf sur lui, comme agacé d’avance. « J’te suis. » Pour aller prendre leurs billets, puis s’installer. Il laisse Minsoo le guider, des regards alentours au souvenir que Noah travaille ce soir. Oups ?

Soirée pénible à devoir travailler, rappel constant que tu gardes ce boulot chiant qui te tue les pieds dans l’unique but de ne pas siphonner le compte bancaire de tes parents pour tes histoires de cœur. Chaque minute devient presque un supplice, sourire faussement étiré sur les lèvres pour souhaiter une bonne soirée à tout ces gens dont tu fiches éperdument de l’existence. Dire que tu pourrais être client plutôt qu’employé, mais ton horaire est venu se mettre en travers du désespoir de Minsoo pour trouver chaussure à son pied. Le pauvre, tu te demandes s’il a fini par mettre la main au collet d’un malchanceux pour l’accompagner avec lui voir le film de Marvel dont l’affiche colorée commence à te donner la nausée pour être trop lumineuse et trop près de toi. Théoriquement, tu pourrais aller à la rescousse de ton téléphone dans le fond de tes poches pour imiter ta partenaire de travail qui ne fait que fixer son écran en mâchant de la gomme avec le plus grand manque d’intérêt que tu n’as jamais vu chez quelqu’un. Au point où t’as l’impression de partager ton quart avec une zombie – et si c’est le cas, tu espères être le premier à périr pour te délivrer de ces heures qui n’avancent pas.

Tu déchires, encore, un papier de plus au nombre sans cesse grandissant qui passent sous tes doigts pour indiquer leur entrée dans le couloir où convergent chaque salle. La voix se fait cruellement monotone, contraste avec le sourire plastique ornant les traits, n’ayant même plus l’envie de laisser ton ego se flatter quand tu sens l’attention inconnue se languir de ta personne. Tout manque émotif termine à la poubelle quand ton regard s’accroche aux cheveux aisément reconnaissables de ton ami – parce que qui d’autre pourrait se montrer en public avec la touche féminine aussi flamboyante ? Sourire vrai fend les lèvres pendant une fraction de seconde avant de se noyer dans l’irritation. Nerfs tendus en un instant, vision incompréhensible à savoir ce qu’ils font ensemble. Tous les deux. Sachant pourtant qu’ils ne s’entendent pas dans une raison qui t’échappe alors que tu voudrais qu’ils puissent partager le même espace sans problème. Pourtant, cet aperçu de ce que tu aimerais te démange, assez pour laisser aller le regard de l’un à l’autre à mesure que leur choix n’est d’autre que de te tendre leurs billets. Parce que ta collègue s’en fiche. Parce que toi, non. « Quelle surprise. » Le regard s’accroche un instant sur Zhifeng, ravi de sa présence malgré tout, expression qui ne parait pas sous la nette colère. Couche agressive, le cœur qui voudrait tendre les doigts pour ramener l’être aimé vers toi et l’y garder de façon possessive, mais tu te saisis plutôt des bouts de papier. Les iris se posent sur Minsoo, notion d’amitié momentanément oubliée alors que tu déchires deux billets de plus dans ta soirée avant de leur remettre leurs preuves. « Salle 4. À gauche. » La mâchoire crispe, marmonne froidement les mots enveloppés d’une couche vive de la jalousie qui picote sous la peau. Dans cinq minutes, tu te trouveras un peu idiot, mais présentement l’étiquette de l’emploi t’empêche de poser le moindre geste.

((aes)) Ça s’allume, s’embrase et s’consume de milliers d’éclairs sous le ciel du regard, à faire brûler les yeux à force de les empêcher de sortir, foudre retenue explose en étincelles enflammées sous la cornée ; quand les mots sont cordiaux, le sourire faussement amical, le regard, lui, ne peut s’empêcher de cracher un peu de feu.

Pourtant il persiste dans la fausse gentillesse, les lèvres toujours tirées en ce masque un peu trop dégoulinant de sympathie mimée, à pas vouloir être l’antagoniste, le grand méchant loup qui vient vous mordre les doigts.

“Nan, ça va, on a encore du temps.”

Pas insister pour savoir comment il va ni même communiquer notre propre état ; inutile, l’un comme l’autre savent qu’aucune amitié ne les lie. Jalousie trop importante, à repeindre de vert les yeux, les joues et le bout des doigts.

“Hm. Merci, c’est gentil.”

Reconnaissance forcée, à pas aimer être redevable envers cette âme en particulier ; pour pouvoir continuer de le mépriser en paix. Car cet homme est un criminel, cet homme est un salaud - cet homme est un voleur, coupable aux yeux de Minsoo (juge de fortune) d’avoir osé dérobé à sa vue le plus précieux des garçons, celui qui était à son coeur le plus précieux depuis si longtemps.

Soupir intériorisé, à attendre que l’autre revienne du stand de popcorns ; les yeux préférant lorgner les délices de maïs plutôt que de trop s’attarder sur ce visage qui voudrait rivaliser avec le sien. Peut-être bien que ça lui arracherait les lèvres, que d’avouer qu’en réalité, Zhifeng est loin d’être désagréable à regarder.

“C’est bon ? On peut y aller ?”

Les pas qui se dirigent vers le stand des billets - pour profiter de la réduction tant attendue, seule raison qui le poussent à fréquenter ce garçon l’espace de deux heures ; précieux sésame enfin entre les doigts, espiègle se tient prêt à aller s’installer.

“Oh ! Mais c’est...”

Petite exclamation surprise à l’intention du compagnon du soir ; puisqu’il ne s’attendait bêtement pas à apercevoir, en ces lieux, le visage de Noah. Un peu stupide de sa part, puisque c’est bien cet emploi qui empêche ce dernier de l’accompagner, c’est le sourire qui se dessine de prime abord, heureux de croiser cet être en cet instant. Pourtant, pas même le temps de glisser un bonjour que les voilà attaqué de quelques flèches de glace, échappées du regard du concerné.

“Salut, Noah, moi aussi, je suis content de te voir !”

Sarcasme appuyé, à pas apprécier la froideur des propos, le regard accusateur porté en sa personne. Parce qu’il connaît ces yeux, pour ne les avoir que trop appréciés lorsqu’ils étaient dirigés à ses quelques intérêts lors des soirées, ont marqué de terreur chaque homme ayant tenté de le tirer vers les bras de la luxure en présence de Noah. À pas comprendre pourquoi ces yeux refont surface, pas aimer ce que ça pourrait sous-entendre, lèvres pincées d’un mélange de nervosité et d’agacement anticipé.

À savoir que l’anneau restera resserré autour de l’estomac pendant quelques temps, pas aimer l’idée d’être en froid avec celui qui compte bien plus qu’il ne le devrait ; mais l’ignorer un peu par fierté, les yeux à nouveaux tournés vers le cadet.

“Bon, Zhifeng, on y va ? J’veux choper une bonne place.”

Et pas attendre sa réponse pour attraper le bord de sa manche - enfant un peu trop tactile évite pourtant cette fois-ci le contact avec sa peau - pour l’entraîner avec lui vers la salle désignée. Râleur une fois loin des oreilles de Noah.

“Bon, il a quoi, Noah, sérieux ? Ou alors je crois que je sais, mais s’il s’imagine des choses je te jure que je vais vraiment l’étouffer avec son oreiller.”

Soupir, la tension avec l’ami pousse à fraterniser avec l’ennemi.

Minsoo est insupportable même en ne faisant rien, ses petites réflexions l’agacent et Zhifeng prendrait presque son temps exprès. Quelle mouche l’a piqué pour penser que partager un seul popcorn était une bonne idée. Peu importe, ce qui est fait est fait. Le cinéma est grand et noah aurait pu être n’importe où à cet instant précis. Au fond, zhifeng aimerait le croiser ne serait-ce que pour lui faire signe ou lui glisser quelques mots taquins, pour l’encourager jusqu’à la fin de son service, mais quand son souhait se réalise, quelque chose sonne faux. Son sourire fane devant la froideur de son petit-ami, l’incompréhension visible dans ses yeux d’enfant. Il ne leur souhaite rien, pas même un bon film et seuls quelques mots ont été échangé – Zhifeng muet face à l’attitude. Il pense l’avoir vexé d’aller au cinéma sans lui et en même temps, il a l’impression que c’est plus que ça. quelle ironie que ce soit Minsoo qui vienne sauver la situation en le pressant d’y aller, mais c’est apprécié et Zhifeng le suit sans tarder. En partant, il offre tout de même un sourire et un « bon courage » pour noah, en espérant que ce ne soit que la fatigue qui le rende si grincheux. Il aurait préféré se faire des idées aussi, mais la réaction du plus vieux l’en dissuade.

« j’en sais rien… quelles idées ? de quoi tu parles. » il fronce les sourcils en réfléchissant de son côté et tout ce à quoi il pense, c’est de la jalousie. Mais dans quel sens ? Est-ce que Noah lui en veut d’être sorti avec son meilleur ami ? Il sait combien les deux amis sont proches, ils partagent même un dortoir. Il sait ce que c’est, parce qu’il est lui-même assez jaloux avec Xiao Lu, mais il ne pensait pas à mal en acceptant son offre. Il était juste impatient d’aller voir ce film et sortir avec minsoo sonnait comme un challenge ; refuser sonnait comme une défaite. il n’y a que fierté et ego ce soir, mais ce petit contretemps a comme baissé la garde des deux garçons. Ainsi quand Feng voit des places en hauteur, il attrape la main du thaïlandais pour l’entraîner avec lui. « these are the best seats!! » il ne voulait pas se retrouver en bas ni sur les côtés ; en hauteur et au milieu sont pour lui les meilleures places pour profiter du cinéma. Il s’installe le premier et pose déjà le popcorn entre eux, comme pour imposer une barrière. Pourtant il se penche pour le regarder dans les yeux. « i’m sorry, i hope noah won’t be mad at you. i shouldn’t care, but you’re his bestfriend. » il a l’air inquiet et son regard trouve le sol. « i feel bad. » il soupire et se cale dans son siège, s’y affale même en grignotant déjà, pour faire passer ce sentiment d’inquiétude qui le ronge. Il est conscient d’avoir fait des erreurs, mais il ne les regrette qu’à moitié. « it was your idea though. » et il lance quelques popcorns sur minsoo en rigolant.