just kiss me slow, your heart is all i own )) noah

cause when you look in my eyes
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Les rayons passent à travers la grande fenêtre, un soleil si éclatant malgré l’heure et l’endroit ou la neige dehors. Il émerge d’un sommeil tendre, la sensation d’être aimé pour une raison qu’il ne saisit pas encore, comme pris hors du temps. Les sensations lui reviennent et c’est un bras autour de lui, chaleureux, qui lui rappelle enfin où il se trouve. Ce sont ses membres endoloris qui renferment ses souvenirs les plus forts, intenses alors qu’il plonge la tête dans son oreiller. Il n’ose pas se retourner tout de suite, profite juste du poids contre son dos en joignant ses doigts à ceux de l’autre garçon. Il creuse l’oreiller en secouant la tête avec frénésie, incrédule envers lui-même d’avoir, oh mon dieu… passé le cap. Il se redresse alors un peu trop vite, un peu trop fort et ramène les draps autour de lui ; il fout un peu le bordel alors qu’il ne voulait pas perturber le sommeil de noah tout de suite. Il voulait réfléchir un peu avant, retracer la soirée, leur nuit romantique et quelques doutes se montrent. Insécurités, de l’avoir ou non satisfait. Il se sent affreusement timide et excité à la fois, mais surtout amoureux. Sous le charme, des maladresses dont il se souvient jusqu’au dénouement plus naturel, des taquineries qui ont précédé, de leur séjour ici et de lui. sous le charme, même si ce n’était pas parfait, pour lui ça l’était totalement. Et pour noah ? des questions qui le rongent et qui l’effraient en même temps. Et s’il avait sa réponse définitive, le concernant lui et les garçons ? il tend le bras pour lui caresser les cheveux, un doux sourire aux lèvres. « hey sleepyhead… wake up. » il se promène le long de son visage avant de lui claquer l’épaule, plus doucement que l’écho ne le laisse entendre. « pas que le spectacle ne me plait pas, au contraire, t’es canon. » du mandarin, exprès, parce qu’il ne veut pas se prendre une tempête dans la figure s’ils ne sont plus sur la même longueur d’ondes. Qui sait… pas zhifeng en tout cas, trop jeune pour ne pas s’inquiéter de ces choses-là. Trop inexpérimenté aussi. Il finit par se lever et enfiler un short, décence first. Il est vraiment beau ce chalet, juste assez spacieux pour deux, assez confortable et la vue sur la montagne le distrait quelques minutes. Le ciel est si bleu, le décor si beau ; la destination rêvée pour cette st-valentin tardive, mais c’est l’intention qui compte non ? « j’arrive pas à croire. » son coréen toujours un peu bancal, mais mieux qu’avant. Il s’efforce doucement, en cours, avec noah et d’autres gens. Il n’arrive pas à croire qu’il soit là, ni ce qu’ils ont fait, ni même vivre tout ça avec le plus âgé. Il a l’air heureux.   

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Sommeil profond, presque imperturbable sous le ronflement léger. C’est le contact physique qui réussit à te ramener vers la réalité, difficilement, mais un succès qui se renforce sous les mots incompréhensibles sur lesquels tu ne t’attardes pas. Trop tôt – probablement pas – pour chercher un sens, à savoir si tu as perdu ton habilité dans la langue de tes ancêtres ou si le cerveau est encore trop endormi pour se souvenir de l’existence d’autres dialectes dans ce monde. Une main s’éveille pour remonter un peu ton coin de drap, l’envie de rouler pour se rendormir qui tire un coin de l’esprit, mais ton attention finit par te revenir et capter la voix de Zhifeng qui suffit à effacer le projet initial. La paume passe contre le visage, termine sa course dans les cheveux déjà coiffés par l’oreiller, te redressant en position assise en essayant de combattre la lumière trop vive pour ouvrir les yeux complètement. Première vision digne de ce nom du jour, tu l’observes regarder par la fenêtre et c’est une drôle de sensation qui te traverse les sens. Un peu bizarre, mais pas désagréable. Souvenirs de la nuit qui reviennent, rouge qui ne rate pas de venir monter aux joues pour de multiples raisons, mais tu ne regrettes certainement pas. Des lieux et des kilomètres d’avoir été le scénario que tu aurais pu t’imaginer, loin d’avoir partagé la première fois avec une fille, mais est-ce si grave ? « Moi non plus. » Honnêteté, pourtant le sourire qui fend ton visage a tout pour indiquer que ce n’est pas une mauvaise chose. Tiraillé entre l’envie de foncer à la douche et celle de profiter du confort des draps plus longuement, tu hésites entre la fuite et l’acceptation. La logique voudrait que tu te défiles, propre à toi-même, fuyant la réalité pendant quelques minutes pour mieux revenir agir comme si rien de spécial ne mérite d’être mentionné. C’est justement ce que tu dois combattre, cette manie de te défiler dès qu’une situation devient trop plaisante et confortable, mais qui ne tombe pas dans les critères précis que tu as dressés il y a trop longtemps pour qu’ils soient encore d’actualité. Il y a son cœur entre tes mains que tu ne peux malmener gratuitement, déjà coupable d’un crime similaire qui ronge, qui incite à faire mieux cette fois. « Feng ? » Interpellation basse, invitation à se rapprocher pour mieux l’attraper quand il est à distance suffisante et le ramener de force dans le lit. L’action précipitée te vaut un coup hasardeux dans les côtes au passage, souffrant en silence de la faute de ton geste, le forçant à reprendre sa place sous les draps parce que c’est ta décision avant de lui décerner le premier baiser de la journée malgré l’haleine matinale. « Good morning. » Tu décides d’accorder le contrôle à l’organe battant plutôt qu’à la voix qui ronchonne même si la promesse d’une douche dans les plus brefs délais continue de te coller à la peau.

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Quitter les draps est une sorte de mini fuite pour le jeune garçon, mais il reste dans la pièce, perché devant la fenêtre. il y a une part de lui qui doute, mais elle est insignifiante à côté de celle qui irradie de bonheur. Zhifeng qui a toujours recherché l’attention de ses proches, qui en demandait trop et n’en recevait jamais assez, est aujourd’hui comblé. Il ne saurait se plaindre avec noah, ce garçon tout aussi avide de contact physique et qui lui offre bien plus qu’il n’en réclamait. c’en est même surprenant, parce qu’il est différent avec les autres. Feng ne s’en plaint pas non plus, fierté juvénile qui amuse son ego. C’est rassurant, si noah n’est comme ça qu’avec lui. Ça le fait sourire devant ce ciel bleu et il se retourne à l’appel de son nom – il est mignon au réveil, noah. Il s’approche, sa garde baissée et c’est dans un cri mêlé aux rires qu’il se voit ramené de force sur le lit. Il s’excuse pour le coup maladroit, mais il n’arrête de rire que lorsqu’il se retrouve à nouveau sous les draps, et sous l’emprise du plus âgé. Il ne cache pas sa surprise face au baiser, mais c’est plutôt à cause de son attitude plus sûre que tout ce qu’il a pu observer jusque-là. « good morning. » la tendresse de noah le motive à reprendre le contrôle cinq secondes, le temps de passer les bras autour de sa taille pour le câliner avec empressement et maladresse. le tout est plus abrupt que tendre, mais il ne fait que répondre à l’enthousiasme de son compagnon. « you’re a mess, you know that ? » il ne s’est pas encore regardé pour juger de son propre état, mais il apprécie bien trop de le taquiner pour s’en soucier. Il les fait rouler sur le lit et se libère assez vite, déjà trop réveillé malgré le réveil cinq minutes plus tôt. Trop conscient aussi, lorsqu’il plonge le regard dans celui de noah et qu’il repense à certaines choses. « donc euh… c’était… » il était plus sûr de lui quand noah dormait, parce qu’il perd ses moyens désormais et il se demande, si leurs esprits n’auraient pas été échangées quand il ressent le besoin pressé d’aller se cacher quelque part. son visage prend des couleurs et il choisit de remonter la couette sur sa tête pour éviter d’affronter noah. Et à chaque fois qu’il le sent bouger, il recule en geignant tel un enfant qui refuse de se lever du lit. Lui, il refuse juste de faire allusion à cette nuit en le regardant, pourtant, il aimerait lui dire que c’était bien. Oui, c’était parfait. Pour lui, pour eux. Il en apprend sur sa propre personne et ça l’embarrasse, ça aussi. ça le surprend une fois les lumières tamisées. Puis ça le fait rougir en plein soleil, ce pauvre gosse. « i liked it. I mean i l-like you, so much. » mais il se renfrogne en pensant l’entendre rire. « yah, don’t- you dumbass! » et il reste obstinément caché sous les draps, dangereusement proche du bord.   

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La bataille intérieure se fait taire par la pure volonté, enterrant tant bien que mal cet esprit bien ancré qui cherche à dire le truc qui fera tout basculer pour te sauver de la situation et des promesses muettes qui en découlent. C’est difficile de rester, remuant l’inhabituel afin d’en faire la nouvelle routine, de mettre un pied à terre pour mieux s’affirmer. T’affirmer dans tes décisions, personne ne t’obligeant à rien. Plan flou, seule certitude résidant dans l’envie de le garder avec toi jusqu’à ce qu’il se lasse de tes élans de possessivité qui te démangent déjà à la simple réalité que son toit se partage avec un autre. Tu sais ce que c’est d’avoir un meilleur ami, du moins tu en avais la notion avant que le tien ne s’efface dans la nature, et ce n’est pas toujours forcément que du domaine de l’amical. Mais pour l’instant tu ne veux pas réfléchir à tout ça, aller trop loin inutilement, préférant profiter de ces heures qui vous sont réservées pour le ramener dans le lit. Il y a des excuses à la hâte pour le coup accidentel, rien de grave, rien ne pouvant ruiner le doux moment. Étrangement sûr de toi, confiance gagnée dans l’air, baiser posé sur ses lèvres comme façon de bien lancer la journée. Le cœur, il bat librement. Une danse plus calme que les clichés connus, même quand les bras de Zhifeng se passent pour une étreinte qui peint un sourire encore plus ravi sur ton visage. « A mess? Me? » Une légère pause s’étire sur quelques secondes, te noyant dans l’affection afin d’en profiter au maximum en sachant pertinemment que ce n’est qu’une question de temps avant que tu sois de retour dans le monde enneigé à te glacer les poumons dans l’air froid. « C’est ta faute. » Une part de toi se meurt de faire des blagues salaces, de voir le rouge lui monter aux joues en un battement et de vivre à fond ces instants réservés à la jeunesse faisant ses premiers pas dans la vie adulte. D’un autre côté, le malaise persiste. La gêne, surtout. Ombre principale au tableau sur lequel peut se lire une mince couche de honte parce que tu n’assumes pas encore totalement. Encore convaincu de n’aimer que les femmes, de connaître une banale exception à la règle. Du moins, tu veux t’en convaincre, éprouvant des difficultés à accepter l’étendue des sentiments qu’il te fait vivre. Pourtant, ils sont là. Bien présents, bien réels. Submergeant trop aisément la rationalité stupide que tu as construite.

Zhifeng retrouve aisément sa liberté, brisant le confort de l’étreinte qui a permis de faire oublier les songes urgents d’une douche. Tu as davantage envie de recommencer, de répéter la scène de la veille, que de te séparer de sa forme un peu trop grande alors qu’il est plus jeune que toi. Discordance dans laquelle continue de gagner les émotions, regard amusé lorsque le plus jeune trouve refuge sous le drap, refusant obstinément de refaire surface malgré quelques insistances de ta part. Tu en profites rapidement pour retrouver un minimum de pudeur, pour enfiler ton bas de pyjama à la dérive sur le sol de ton côté du lit. Évènements récents imprimés en mémoire, absence de regrets en dépit des sentiments confus, contradictoires. Souvenirs précieux. C’était bien. Plus que bien, n’ayant pas de quoi comparer de toute façon, pas même les vidéos sur internet puisque tu ne fouilles pas de ce côté-là. Tout ça, c’est une belle découverte qui donne envie de poursuivre les explorations. Zhifeng se confesse depuis sa cachette, amusement qui se détache de tes lèvres devant l’image qu’il te renvoie. Impression de discuter avec un fantôme rudimentaire venu toquer à ta porte lors de la soirée d’Halloween. « Tu me parles en étant caché ! » Excuse valable avant d’enchainer. « Get closer, you’re gonna fall. Et j’ai bien l’intention de retourner sur les pistes aujourd’hui. » Ce sont des doigts prudents qui viennent lui retirer son moyen de protection rudimentaire, âme fondante devant l’image qui se dépeint sous tes yeux. Celle du matin, l’air naturel qui embrasse chaque trait. « I love you… and I’m happy it was with you. » Les mots t’échappent par spontanéité, sans trop réfléchir de peur de te dégonfler à l’admettre.

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Il en a des étincelles plein les yeux, des papillons dans le ventre et ses sentiments prennent formes plus clairement. Il y avait toujours les questions, les ‘et si’ et les doutes du premier amour. Ils sont toujours là, ceux-là, mais ça va un peu mieux maintenant. Comme si passer ce cap rendait les choses plus solides. C’est parfois le contraire, dans ces amours de jeunesse. Zhifeng est trop jeune pour s’en inquiéter plus sérieusement, alors il se laisse aller et les rires remplissent la chambre. C’est joyeux, c’est chatouilleux, c’est amoureux ici, ça sent la niaiserie à plein nez et ce n’est pas si mal. Les allusions à cette nuit l’embarrassent et finalement, il préfère se cacher un moment sous les draps pour se laisser le temps de réaliser. Réaliser que noah est de bonne humeur aussi et qu’il ne fuit pas, pire qu’il le taquine sur sa propre attitude. « fine. » il accepte son destin et ne lutte pas quand noah le découvre, mais si c’était pour l’attaquer avec ses jolis mots, il aurait préféré rester caché. Ça le surprend dans le bon sens, c’est agréable à entendre surtout lorsqu’on se pose trop de questions. la déclaration un peu trop spontanée le réchauffe, mais il n'ose pas y répondre plus décemment qu'avec un : « you’re so cheesy. i'm happy.. too. » il s'empare d'un oreiller pour frapper noah avec, en douceur ou presque, juste de quoi relâcher ses émotions. un rire et il se redresse pour quitter le lit définitivement cette fois. Il s’éloigne vers la salle de bain. « c’est calme, le matin. on mange et on y va ? » Des phrases faciles pour s’habituer au coréen qu’il s’efforce de perfectionner, aussi souvent qu’il peut. il pointe la fenêtre pour parler de l’extérieur et des activités qui les attendent, sûrement aussi impatient l'un que l'autre. Il disparaît sous la douche plusieurs minutes avant d’en ressortir avec une simple serviette autour de la taille. Ça ne lui a pas tant rafraîchi les idées et il est toujours un peu gauche, un peu maladroit en enfilant ses nouveaux vêtements du jour. Il évite toujours un peu le regard de noah, mais il est tout sourire malgré ça. « vite ou je pars sans toi. » il dit ça, mais lorsqu’il sort de la chambre, c’est pour sortir les viennoiseries achetées la veille. Il allait presque oublier de manger avant de sortir, mais il se jette sur les croissants. Seul avec ses réflexions, il se demande quels diminutifs il pourrait utiliser avec noah sans que ça ne touche leur fierté, à tous les deux. Il réfléchit tellement qu’à la réapparition de son petit-ami, il lance sans prévenir : « what do you think of calling me, ‘baby’ ? » aussitôt dit aussi vite regretté. Il aurait peut-être dû se contenter de le penser. « can’t believe i just said that. Anyway! » il est tout sourire et l'invite à manger avec lui, pas gêné le moins du monde contrairement à son attitude précédente. « tu choisis aujourd'hui, la ... chose, l'endroit. neige ? glisse. truc. okay i give up. » il décide de se bouder lui-même le temps que la honte s'en aille.

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Sur le coup, tu meurs intérieurement sur ton aveu sans pourtant le regretter et il te faut quelques instants à attendre en vain le retour amoureux qui ne vient pas. Un bref retour positif, mais rien qui concerne ce que ton cœur souhaite entendre et ça ne devrait pas te décevoir à ce point. Tu te prends l’agression physique avec un sourire malgré tout, te convaincant que ce n’est pas si grave que ça, poussant le songe dans un coin pour essayer de l’ignorer. « Yeah, okay. » La motivation qui revient picoter sous la peau, véritable premier amour de ta vie que sont pratiquement tous les sports impliquant de la neige suffisant pour remettre un peu de vie en toi. Tu le laisses filer à la douche le premier, en profitant pour faire le paresseux dans le lit sur ton téléphone, fouillant les nouvelles importantes que tu aurais pu rater dans les dernières heures via les réseaux sociaux pour découvrir que la Terre n’a pas cessé de tourner et que tous tes amis sont encore supposément vivants. Regard accroché lorsqu’il revient, tu considères pendant une fraction de seconde de trahir ta planche, pour rapidement te raviser vers une certaine logique. C’est à ton tour de passer sous l’eau chaude, passant un instant un peu trop long dans la pièce fermée avec le front appuyé contre l’une des parois de la douche à remettre ton entière existence en question. Parce que, même si tu as choisi de ne plus y penser, c’est plus fort que toi. Ça te travaille plus que tu ne veux l’admettre qu’il n’a pas lui aussi affirmer t’aimer, te précipitant bêtement vers l’idée que tu te fais peut-être des illusions par rapport à tout ça. La peau te démange à cette possibilité, les derniers mois qui défilent en mémoire pour dénicher l'élément ayant passé sous ton radar. Avec un peu de chance, il n’est peut-être pas trop tard pour que tes vieux réflexes t’extirpent de cette situation afin de t’éviter de te casser la gueule quelque part dans cette aventure inconnue, pour reprendre tes vieilles habitudes.

Tu es trop dramatique, tu le sais. Dévisageant ton propre reflet dans le miroir embué lorsque tu quittes la douche. Montagne russe émotionnelle, tu saccages ta valise afin de dénicher tes vêtements propres de la journée pour les enfiler, encore à te questionner sur quel pied danser comme l’imbécile que tu représentes. À peine sorti de la chambre que la voix du cadet s’élève dans une interrogation qui te surprend, qui te prend au dépourvu. « Baby? » Tu répètes par automatisme, le terme suffisant à faire de nouveau pencher ta balance intérieure. Tu te fais de faux scénarios, te répétant cette réalité puisque, en y repensant, il n’y a pas vraiment d’éléments qui vont contre l’évidence qu’il t’aime aussi. Prenant place pour remplir ton estomac, tu l’écoutes essayer d’employer le coréen sans grand succès alors que tu savoures ta première bouchée d’un croissant. Au moins, le sujet qu’il tente d’aborder t’es connu et tu peux venir à son aide devant la panoplie d’activités possibles même s’il n’y en a une qui sache gagner ton intérêt le plus sincère. « J’ai pas trainé ma planche à neige pour qu’elle relaxe devant la cheminée, baby. » Ça fait drôle, un peu étrange. Habitué d’utiliser le mot à la blague, mais tu ne détestes pas l’effet. « Yeah, I like it. » Une main trouve la sienne, la plus près, afin de t’empêcher de trouver une nouvelle défaite pour vouloir t’enfuir. « Va falloir que je change ton nom dans mon téléphone, pour le coup. » Songe qui aurait pu rester silencieux, tu reprends vite la parole. « Does it mean I get a pet name too ? » Tu n’aurais jamais cru que l’idée te ferait autant plaisir, considérant le fait que c’est incroyablement cliché et que le concept te faisait grincer des dents pas plus tard que l’été dernier. Pourtant, il y a l'espoir curieux qui allume ton regard en attendant de savoir ce que tu peux bien lui inspirer à ce niveau.

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Il y a quelque chose d’apaisant dans ce weekend à la montagne, à ne penser à rien d’autre que profiter en doses d’adrénaline sur la neige comme sous les draps. Il a l’impression qu’ici, tout lui est permis et qu’il peut retirer le poids qui pèse sur ses épaules en temps normal. Il y a sa famille d’un côté, son avenir de l’autre et quelque part entre ces deux, il y a ses sentiments pour le garçon qui s’éternise sous la douche en ce moment même. hier encore, il en oubliait le lycée et la finalité de son séjour en corée, date échéante qu’il ignore la plupart du temps de par son insouciance. Il est de ces adolescents actifs que seul l’instant présent intéresse, en dehors des rêves qui le bercent avant de fermer les yeux. Comme celui de tracer son futur dans le basketball avec son petit-ami dans les gradins, souvent là pour l’encourager et un appartement partagé. Il sourit à la pensée, même si dernièrement, il s’est relâché. Cette relation nouvelle et l’attention recherchée auprès du plus âgé l’ont un peu écarté du chemin. Il a reporté des entraînements et négligé son amitié avec lu pour leur donner plus de temps, mais ça, il ne le remarque pas vraiment. Encore moins ici et les seuls mots qui tournent en boucle dans sa tête alors qu’il commence à savourer le petit-déjeuner, sont ceux auxquels il n’a pas répondu. La déclaration spontanée l’a surpris et s’il s’était senti moins timide, il l’aurait retourné sans attendre. Maintenant, les minutes ont trop filé et il se sentirait encore plus bête de lui répondre, alors il se tait. Ou presque.

Il émet l’idée de se donner des surnoms et il s’enfonce seul en choisissant le sien, comme s’il n’était pas déjà complexé par son âge en présence de l’aîné. Ce n’est pas comme si une menace résidait dans le même dortoir que lui, aussi, même si minsoo n'est qu'un bon ami. Zhifeng y pense sans cesse un peu trop, même aujourd’hui alors qu’ils ne sont que tous les deux, seuls dans leur bulle. « baby. » il confirme non sans rougir en l’ayant entendu de sa bouche, mais il sourit en se sentant fier de lui. pourtant lorsque noah se prête au jeu en l’utilisant, après une réponse qu’il a compris de moitié, feng se cache derrière son met. une de ses mains est faite prisonnière juste après et il se relaxe tranquillement, même si noah continue de le surprendre en étant si casual à parler de changer son nom dans ses contacts. « yeah i guess… » et quand la suggestion s’étend au plus âgé, feng ne met pas longtemps à répondre, presque naturellement. « honey ? cause you’re sweet. » ayant fini de manger, il se presse contre noah en posant la tête sur son épaule. « also hun, babe, shorty… » il pouffe de rire en s’écartant pour lui pincer la joue très légèrement. « depending on my mood… » puis il s’approche pour un énième baiser, court mais tendre. « i love you too, sweetie. » mieux vaut tard que jamais, mais il est peu décidé à lui trouver un seul surnom, apparemment. il s’éloigne définitivement pour se lever et se préparer à partir. « aller, la neige nous attend ! » il bondit vers les snowboards pour saisir le sien, mais il a oublié d’enfiler bonnet et gants, comme quoi même s’il essaie de faire le grand, il restera toujours un gosse.

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Un peu pris au dépourvu, situation à laquelle tu ne t’attendais pas, elle sait toutefois te ravir et apaiser une part de ton être prêt à trouver la première ouverture pour fuir. C’est suffisant pour asseoir tes inquiétudes, muselées jusqu’à une prochaine fois. Tu testes le surnom, découvrant le roulement nouveau du mot sur la langue et de son implication à laquelle tu cherches à décerner trop d’importance. Parce que, à quelque part, tu veux que ce le soit. Que chaque nouveauté apporte sa petite particularité, que chaque élément se dresse de sa propre luminosité plutôt que de se perdre dans les méandres d’une relation prise avec un grain de sel. « Je l’ai laissé dans la chambre. Je changerai ce soir. » Promesse douce à faire varier la banalité qui se dessine dans tes contacts, naïveté du jeune âge qui voit la note spéciale dans si peu. Tu t’intéresses à savoir si le retour vaut aussi pour toi, si tu mérites un peu plus qu’être appelé par ton prénom entier ou une simple syllabe. Grimace amusée peint tes traits à la première idée, secouant la tête dans un dramatisme inutile. « Noooooon. That’s too gay. » Bêtise des mots contre la réalité qui se veut encore étrangement inacceptable. Confortable dans la contradiction de tes gestes et tes paroles, débat qui meurt dès que le plus jeune se rapproche pour poser la tête contre ton épaule. Instant doux qui ne dure qu’un bref instant avant qu’il ne reprenne la parole pour mieux se moquer, joue pincée au détour de la phrase pour mieux remettre la grimace sur tes lèvres. « Shorty? » Pointe envers la poussée de croissance qui favorise ton cadet, tu n’es pas à ça prêt de développer un complexe, mais tu réagis pour le bien de la cause. Pour te prêter au jeu. Parce c’est le but de ce weekend partagé, réservé rien que pour vous deux avant de vous replonger dans vos obligations quotidiennes qui veulent construire un avenir. Il est devenu ta motivation, celle qui te pousse à mettre les pieds à l’université, à ne plus être fantôme dont le nom figure sur les listes sans que personne ne connaisse le visage. Efforts déployés par volonté à construire quelque chose, à ne pas devenir un malheureux fardeau comme le voulait tes ambitions de base.

Le baiser scelle l’introduction aux surnoms doux, preuves d’une complicité qui se développe, qui mérite d’être entretenue. Chose précieuse, enfin le retour amoureux qui se fait entendre, qui placarde un large sourire sur tes lippes. Tu l’embrasses, aussi, débordement affectif revigoré par la simplicité de trois mots. « Sweetie sounds good. » Terme qui demeure limite selon tes principes, mais ton cœur chérit la façon dont l’appellation s’adresse à ta personne entre ses lèvres. Complètement charmé, c’est à se demander comment tu as pu songer à prendre la fuite quinze minutes plus tôt. Une idiotie, ni la première ni la dernière. Ton regard s’accroche à lui qui s’éloigne pour de bon, quittant le confort de sa chaise pour officiellement lancer la journée. « Tu comptes aller glisser comme ça ? Les engelures, tu connais ? » Rappel du gamin qui t’accompagne, roulement des yeux qui se veut amusé alors que tu le rejoins pour retrouver à la fois tes vêtements hivernaux, mais également ses mitaines au passage pour les lui lancer sans vergogne. « Habille-toi correctement, j’ai pas envie que tu meurs d’hypothermie dans mes bras. » Mots de moquerie derrière lesquels se camouflent le fait que tu te soucies de Zhifeng plus que de toi-même.