sweater weather » huil(e)

trépignation. nervosité anormale pour un rencontre des plus normales. ces petites sorties, vous en avez l’habitude. ces escapades à l’autre bout de la ville, ces soirées passées ensemble. ça fait partie de votre quotidien. ce soir n’échappe pas à la règle, et pourtant, tout te semble différent. tu as pris plus de temps à choisir les vêtements que tu allais emporter avec toi, plus de temps à te préparer, s’assurant que chaque pan de ton apparence était sans faille. pourquoi tu y accordes autant d’importance, tu l’ignores. peut-être parce que tu sors une nouvelle fois de ta zone de confort, opération fortement supportée par ton meilleur ami. take him out, ask him out. tu n’es peut-être pas prêt à t’engager, mais c’est sur les bons conseils de haewan que tu prends la route en compagnie d’ilseong. musique à fond, sourire placardé sur le visage, la route semble moins longue qu’elle ne l’est réellement. chalet familial. un endroit que tu n’as pas revisité depuis belle lurette, mais que tu sais encore accessible grâce à la clé cachée sous les escaliers. tu gares enfin la voiture lorsque la maison se profile enfin, le soleil montrant ses derniers rayons de la journée. « there we go. just like I remembered. » main rapidement posée sur la cuisse de l’aîné, sortant de l’habitacle pour ouvrir sa portière. c’est directement vers les escaliers que tu te diriges, décrochant la clé de secours pour déverrouiller la porte, une légère odeur de renfermé te parvenant, preuve que même tes parents ne prenaient plus le temps de visiter cette demeure. tu t’empresses de revenir à la voiture pour prendre vos effets personnels et les ramener à l’intérieur, refermant la porte derrière vous une fois la tâche complétée. « welcome to my little retreat. hope you’ll like your weekend. » sourire chaleureux qui se peint sur tes lèvres. tu retires chaussures et manteau, tendant les mains pour attraper la parure de ton invité, les suspendant ensuite au mur. « the bedrooms are upstairs. there’s a pool in the backyard, but it’s probably too cold for a swim, isn’t it? » clin d’oeil envoyé à la va-vite tandis que tu te diriges vers la cuisine à aire ouverte, ouvrant les portes du réfrigérateur double. « there’s a jacuzzi, though, if you need to relax. want something to drink? » paroles qui se font un peu plus rapide lorsque tu te retournes et qu’il est à ta hauteur. tu sors deux bouteilles de bière, lui en présentant une des deux dans l’espoir qu’il l’accepte, puisque tu détestais boire seul et tu savais pertinemment que l’alcool te ferait le plus grand bien. 

Il y a le stress du quotidien qui pèse sur tes épaules, besoin pressant de sortir de la roue continuelle étouffante et c’est avec plaisir que tu acceptes l’invitation de ton ami. La musique trop forte t’empêche d’amorcer la moindre conversation pendant le trajet, mais ce n’est pas plus mal puisque tu te perds à jeter ton regard par la fenêtre, conscient que tu auras amplement le temps une fois à destination de te plonger dans tous les sujets que ton cœur désire. Tu t’étires alors que lui stationne la voiture, chassant l’engourdissement provoqué par le simple fait d’être resté assis aussi longtemps sans vraiment bouger, emboitant le pas d’un élan moins rapide à défaut de ne pas faire trois mètres comme l’autre. « It’s nice. » La porte se ferme et toi tu chasses le froid qui a eu le temps de venir te mordre les os sous le manteau que tu retires en premier, le donnant à ton hôte sans cérémonie avant de te déchausser afin d’éviter de trainer de la neige avec toi dans l’espace que tu devines peu visité dans les derniers temps. Yeux qui suivent les indications, tu monteras à l’étage porter ton sac plus tard – si tu y penses, tu ne sais jamais ce vers quoi une situation peu dégénérer avec Huixi. « I’m not a big fan of swimming anyway, so cold or not, I’m fine with staying dry. » Tranquillement, tu le suis, en profitant du même coup pour observer le coin puisque tu n’y as jamais mis le pied. Les paroles déferlent et la boisson t’est offerte, tendant la main par réflexe pour saisir le présent. « Sure. I didn’t accidentally get married in Vegas by drinking water. » Au moins, tu sais en rire avec les bonnes personnes, sachant que tu peux faire confiance à l’homme devant toi pour ne pas aller bavasser la réalité aux deux familles concernées par ce bordel. Surtout qu’il en aurait long à raconter, petits secrets puissants qui pourraient salement envenimer les choses autour de toi et tu aimes autant mieux ne pas trop y songer. Ce n’est qu’avec un ouvre-bouteille en main que tu décapsules ta bière, incertain de l’initiative à prendre, alors tu restes bêtement sur place à l’observer aller depuis un peu plus tôt. Déformation professionnelle qui fait surface à analyser le comportement général, tu décides d’en faire mention pour mieux passer à autre chose par la suite. « You okay ? You seem more agitated than usually. » Simple observation, il est tout aussi possible que tu te fasses tout bonnement des idées quant à ses agissements.

l’alcool délie les langues et calme les neurones. tu espérais que quelques verres permettraient de  faire taire les battements de ton cœur qui t’accompagnaient depuis un moment déjà. sourire franc à sa remarque alors que tes iris glissent sur ta main gauche, sur laquelle l’anneau habituel ne trône pas. tu as laissé ce fardeau derrière toi, l’instant d’un voyage. « i did get engaged by drinking water, but i wasn’t aware of it. but i can relate. » tu ouvres ta propre bouteille après qu’ilseong l’ait fait, l’avançant pour que les goulots s’entrechoquent. léger sourire avant de glisser le goulot entre tes lèvres et faire glisser le liquide flavescent le long de ton gosier. une gorgée, moitié de la bouteille déjà bien entamée, alcoolisme non-assumé et encore moins considéré. nouvelle question qui te fait tout simplement sursauter, rire nerveux s’échappant du creux de ta gorge. « hum… yeah. i had a bad day at school yesterday. » demie vérité pour chasser les soupçons, du moins pour un instant. tes visites à l’université n’étaient jamais bien agréables et c’est probablement pourquoi tu évitais d’y mettre les pieds, outre pour assister aux examens. tu tends ta main libre, cette dernière glissant contre le torse d’ilseong, replaçant son t-shirt pour le défroisser, finissant sa course contre la hanche de l’aîné. « it… might be because of you as well. might be. » nouveau sourire nerveux, une pointe de confiance montrant toutefois le bout de son nez, bien que tu n’élabores pas plus qu’il le faut. ta main quitte la hanche du jeune homme lorsque tu le contournes pour te diriger vers le salon, trouvant la télécommande de la chaine stéréo pour la mettre en marche. fond sonore pour meubler le silence et ainsi espérer faire descendre la tension. c’est au fond de la pièce que tu te diriges, disparaissant un instant derrière un mur pour revenir avec quelques bûches, les déposant devant le foyer. « blankets are behind the couch if you’re cold. » mouvement de bras qui accompagne tes mots avant que tu n’empiles le bois pour allumer un feu qui ne prendra pas de temps à réchauffer la pièce toute entière. et tu te surprends à rester assis devant le foyer en marbre, admirant la flamme qui danse dans la niche du foyer. tu en aurais presque oublié la présence d’ilseong si ce n’était que sa silhouette dansait au coin de ton regard. « i’m so sorry. i must look dumb. i invited you so we could relax and i’m just a big ball of stress incapable of doing anything else. » sourire amer qui danse sur tes lippes tandis que tu lèves de nouveau ta bouteille, contenu désormais volatilisé. 

« That’s still kind of sad. » Au moins ton mariage est le résultat d’une belle soirée, d’un instant entre amis proches qui a pris un drôle de tournant sans pour autant s’imprégner d’éléments qui pourraient un jour être regrettés. Être l’époux de ta meilleure amie ne te dérange pas plus que nécessaire, notion qui s’oublie aisément au point de ne pas sentir le besoin urgent de trouver le courage de passer par un divorce qui laisserait deux familles confuses. C’est presque étonnant que les rôles ne soient pas échangés, que Huixi ne soit pas celui à l’anecdote rattachée à la ville de débauche quand tu le regardes descendre sa bouteille nettement plus rapidement que tes courtes gorgées. Inquiétude relative devant son agitation atypique, peu convaincu par sa réponse même si les yeux ne cessent de bifurquer vers l’alcool qui disparaît à une vitesse bien trop grande sans que tu n’oses en glisser un mot. « Mh, I see. It happens. » Sceptique silencieux, contact physique qui sert à te taire avec les battements cœur qui s’accentuent dans un bref instant de panique. Ignorance quant à la réaction à avoir, questionnement rapide dans lequel tu cherches à deviner s’il est en train de flirter avec toi ou si tu écoutes tout bonnement trop de films. Sourire stressé, joues colorées par les mots qui suivent la main qui trouve ta hanche. « Ah ? » L’explication ne vient pas, proximité rompue pour qu’il se dirige vers le salon et meuble le silence par une musique d’ambiance à laquelle tu portes peu attention. Obnubilé, yeux qui ne décrochent pas de la grande silhouette qui disparaît quelques secondes avant de réapparaître avec des bûches pour le foyer. Mention sur un élément important en cas de manque de chaleur, tu ne juges pas en avoir besoin et actives enfin ton corps pour le rejoindre au salon. Tu trouves ton confort à l’une des extrémités du divan, une jambe pliée sous ton poids et une nouvelle gorgée alcoolisée prise afin d’apaiser les nerfs. Mouvements épiés, absence de paroles dans une atmosphère décorée par des notes de musique et le feu qui s’allume. C’est doux, apaisement qui détend les épaules avant d’être ramené à la réalité par les mots qui se détachent dans l’air. Au moins, Huixi sait faire flotter un sourire amusé sur ton visage, main libre qui vient tapoter la surface du mobilier à tes côtés. « No need to be sorry, just come sit down. I didn’t know I was such a stressful person. » Invitation lancée à te rejoindre, préférence à l’avoir à tes côtés plutôt que devant le foyer qui s’active dans le but final de réchauffer le chalet.  

stress qui semble peu à peu s’amenuiser. peut-être est-ce la chaleur du foyer qui s’immisce en toi et qui laisse l’appréhension s’envoler. ou peut-être est-ce seulement ta confiance qui retrouve enfin sa place en toi. peut-être parce que tu as enfin pu lui mentionner pourquoi tu étais aussi nerveux. pourquoi tout semblait une montagne à surmonter alors que ce n’était en aucun cas votre premier rencard? tu avais l’impression de retomber en enfance, de faire face à la première personne pour qui tu développais des sentiments et que ça te laissait complètement sans voix. tu savais parfaitement quoi faire, tu avais tout simplement  peur de le faire. ses pas feutrés te tirent de ta transe, alors que tu tournes finalement la tête pour le regarder, un moment. il prend place sur le canapé et tu le regardes s’installer. tu remarques sa main, invitation silencieuse d’abord, puis vocalisée. tu te contentes d’esquisser un léger sourire, presque désolé, remontant une main pour la poser contre ta nuque, que tu masses lentement. « it’s not that you’re stressful. not at all. it’s just… me. » tu réponds à son interrogation même s’il ne l’a pas demandé. tu en as assez de toujours tout laisser dans le néant, de laisser le mystère planer et de lui fournir des réponses toutes faites. tu refermes la porte du foyer une fois la température idéale atteinte et tu te redresses, déposant ta bouteille désormais vide sur la table basse du salon. délicatement, tu te glisses sur le canapé, prenant place à ses côtés. tu passes ton bras par-dessus ses épaules, le tirant légèrement pour qu’il se retrouve complètement contre ton flanc. et tu laisses le silence retomber un moment, comme si tu cherchais tes mots. comme s’ils se bousculaient dans ton esprit, que tu les pesais avant de les laisser s’échapper. « i don’t wanna fuck everything up, like I always do. and I know myself, i’ll say or do something that will eventually offend you. » murmure sur les dernières paroles, comme si tu avais toi-même peur de les prononcer. tu gigotes légèrement, tentant de trouver une position un peu plus confortable, sans grand succès. ta main posée sur son épaule remonte lentement, jusqu’à atterrir sur sa nuque, que tu masses délicatement. « i wouldn’t want to see the love of my life disappear in front of my eyes. » murmure, encore une fois, yeux tournés vers le plafond, admirant le lustre qui surplombait le salon. tu n’arrivais pas à prendre conscience de ce que tu venais de dire. ou alors tu tentais délibérément de l’oublier.

Confort étrangement domestique, chaos du quotidien laissé de l’autre côté de la porte d’entrée jusqu’à ce que le temps de reprendre le rythme de la vie ne vienne réclamer sa place de choix dans les comportements à adopter. Agitation à sens unique, personne qui ne se reconnait que par les traits physiques tant tu as pour habitude de voir l’autre déborder d’une confiance naturelle qui te fait parfois défaut, au point de quelque fois l’envier de ce côté. « Just you? » Sourire qui danse sur les lèvres, amusé et intrigué par cette attitude qui accompagne le géant tandis que tu cherches infructueusement son regard. Il te rejoint, invitation acceptée pour se caller assez près pour te permettre de lui voler de sa chaleur dans un rappel évidant de la drastique différence de taille qui glisse cette pointe de sécurité au creux de l’estomac. Tu n’en es pas friand, étonnement. Dérangé par cette réalité contre laquelle tu ne peux rien faire d’autre que de l’accepter à contre cœur. « You say it like I’m easily offended. Am I? » Léger froncement de sourcils, pourtant convaincu de ne pas être si terrible que ça même si tu es incapable de penser à un exemple. Il gigote, position qui ne change pas vraiment et sa main termine contre ta nuque pour accompagner des mots qui te prennent par surprise. Incohérence mentale de la conscience qui analyse l’ensemble de la phrase pour répéter un « Love of your life? » sur le même ton murmuré et la tête qui se tourne à nouveau dans sa direction. Regard lourd de questions sous lesquelles rosissent involontairement les pommettes en osant croire que tu puisses être le sujet de conversation. Que tu ne le sois pas parait étrange, concept détaché qui ferait de la situation un étrange changement drastique et c’est à ton tour de t’agiter inutilement, ne cherchant même pas à fuir la proximité physique. « Hui, you’re engaged. » Et tu es marié, formalités qui n’empêchent visiblement pas de se retrouver seul à seul loin de la ville et de l’œil curieux. Finalement, tu te sépares un bref instant de lui, juste assez pour déposer ta bouteille encore à moitié pleine près de la sienne sur la table basse et revenir te nicher sous son bras. La rationalité ne fait rien pour empêcher le martellement au fond de la poitrine qui comprime la gorge avant de la râcler pour remettre un sourire sur ton visage. « But it’s not like I’m perfect either. » Tu lèves la main où se trouve normalement l’anneau laissé à la maison dans le tiroir près de ton lit, doigt dénudé en preuve du manque de sérieux de la relation que toi et Cherry devez endosser pour des familles qui feraient scandale devant la vérité. « And… Did you just tell me that you love me? » Les doigts retombent sur sa cuisse, espérant ne pas avoir compris ce qui te faisait plaisir et mener une interprétation erronée.  

légèreté qui semble lentement revenir. le bon vieux huixi semble rentrer à la maison, retrouver ses habitudes. qui est donc ce jeune homme qui recule devant une telle situation? où est donc le jeune homme suintant la confiance, celui qui n’a pas froid aux yeux et qui ferait tout, même défier les autorités? visiblement, tu l’avais perdu entre la maison et le chalet. sentiment de sécurité qui s’installe au creux de ton ventre alors que tu t’installes à ses côtés, position naturelle en sa présence. haussement d’épaules à sa question. « no. you’re not that bad. » tu n’avais pas souvenir d’altercation avec ilseong, outre peut-être quelques broutilles. un désaccord sur un point quelconque qui se soldait souvent par toi qui capitulait, tout simplement pour lui faire plaisir. tu ne réagis pas lorsqu’il murmure lui-même les mots que tu viens de prononcer, te calant un peu mieux dans le canapé. « seong, you’re married. » haussement de sourcils amusés alors que tu le toises de haut en bas. formalité des deux côtés. un mariage entre deux amis d’un côté, une future union avec laquelle tu n’as jamais été d’accord de ton côté. une femme qui partage ta vie depuis si longtemps maintenant que tu ne la remarques plus, et elle non plus. dans les deux cas, c’est l’honneur de la famille qui en pâtirait. du coin de l’œil, tu remarques le rougissement de ses joues et un léger sourire se glisse sur tes lippes. tu profites de son léger éloignement pour t’étirer et glisser ta main dans tes cheveux, les repoussant vers l’arrière. ton bras se replace instinctivement sur ses épaules lorsqu’il reprend place et tu plonges ton regard dans le sien, ne le fuyant pour une fois pas. « we all have our flaws. some more than others. » tu ne le vises aucunement avec cette affirmation. c’est plutôt vers toi qu’elle est tournée. tu sais très bien que tu as de mauvaises habitudes, comme celle de boire à ne plus de souvenir de ton prénom. tu sais que ça le dérange, que ça dérange bien des gens. au moins tu en es conscient. tes iris suivent le mouvement de sa main et tu figes à sa question. prêt à t’enfuir, à esquiver la balle qu’il te lance. mais tu restes bien en place. ta main vient d’ailleurs frôler la sienne, peu surpris de voir que l’anneau ne trônait pas à son doigt. « maybe. i did… » sourire gêné qui perle au coin de tes lippes alors que tu t’affaires à entremêler tes longs doigts aux siens, ta tête se relevant pour plonger ton regard dans les flammes du foyer. « i… love you. i’ve been in love with you for a long time. i’ve never had the guts to… say it. to really commit. » et c’est ce soir que ça se passait, que tu étalais finalement tes sentiments au grand jour alors que, pour lui, c’était peut-être déjà évident. ce ne l’était tout simplement pas pour toi.

Rassurance quant au fait que tu n’es pas aussi terrible que le sous-entendu pourrait prétendre, n’ayant que peu souvenir d’avoir déjà été pénible. Certes, il n’y a pas de perfection qui traine derrière l’envie de tenir parfois tête quand tu es convaincu d’avoir raison, mais pas au point d’en devenir suffisamment agaçant pour en être pointé du doigt. Idée qui détonne avec les mentions d’amour, étonnement évident et il ne manque pas de te répéter l’évidence de la situation qui te concerne quant à tout le bordel qui rend le quotidien un peu plus compliqué que tu ne le voudrais. Deux liaisons indésirables, la tienne paraissant pourtant moins pénible selon un œil extérieur. Tu te libères les mains, profitant de ces quelques secondes loin du creux de ses courbes pour prendre une bouffée d’air avant de mieux revenir t’y caler. Nul besoin d’un haut niveau en psychologie humaine pour comprendre la pointe qu’il s’adresse à lui-même. Tu voudrais acquiescer. Ses mauvaises manies jetant un froid que tu chasses sous le tapis à grands coups de volonté parce que c’est plus facile de l’accepter que de le confronter. Doigts sur sa cuisse, la chaleur des siens survolent ta peau pour mieux s’y presser. Ton pauvre cœur, il part en vrille sous la confirmation. Instant de panique euphorique, toute logique qui s’époumone à l’arrière de la tête, incapable de formuler le moindre train de pensées cohérentes. « You love me? » Précision ponctuée d’une surprise notable qui ne devrait pas être présente. Ce n’est pas comme si tu ne t’en doutais pas, que tu ne pouvais pas le deviner à travers les gestes uniquement. « You should have come with me to Vegas. » Première réflexion qui te traverse l’esprit pour se suivre d’un rire, manifeste de l’émoi qui teinte tes songes pour t’empêcher de formuler une réponse brillante. « Na Huixi, having romantic feelings? Is this real? I’m probably dreaming. » Ton menton trouve son épaule pour s’y appuyer un bref instant, juste assez pour prendre la réalité en considération avec un sourire doux accroché aux lèvres. « I love you too. » L’aveux est facile à glisser après le sien, après qu’il ait gracieusement ouvert la porte à la confession qui n’a rien de surprenante. C’était attende, une question de temps avant d’être dévoilé ou enterré. Tu te réinstalles un peu plus confortablement contre lui, volant de sa chaleur à défaut d’avoir envie de bouger pour aller chercher une couverture qui rendrait cette scène encore plus clichée. À la place, tes doigts jouent distraitement avec les siens, coup d’œil rapide au foyer qui se porte bien pour le moment. « How about going to bed early? » Proposition aux sous-entendus indécents qui font contraste à tes habitudes, peu enclin à te prêter aux démonstrations affectives sous les draps par manque d’intérêt général envers le sujet. Pourtant, l’exception te séduit pour faire preuve aux mots de Huixi.     

délivrance. poids en moins sur tes épaules qui te semblaient frêles depuis un moment déjà. tu ne sais plus trop depuis quand l’idée te taraude, ou du moins, depuis quand l’envie de le lui dire t’es venue. peut-être que tes amis t’avaient enfin poussé à le faire, te disant que ce ne serait pas si grave si la réponse était négative, ce que tu n’espérais point. tu retiens ton souffle lorsque l’ainé reprend tes mots, posant l’accent sur le dernier. anxiété qui revient à la charge deux fois plutôt qu’une. tes doigts se referment sur ton pantalon, triturant la couture dans l’attente d’une réponse. celle qu’il t’offre t’arrache un sourire, puisque tu y vois le positif sans que ce ne soit un oui réel. « I wish I could’ve come. » soupir de soulagement, sourire qui prend un peu plus de place sur ton minois. il te bombarde de questions auxquelles toi-même tu ne peux fournir d’explication. toute ta vie, tu te pensais incapable de ressentir quoi que ce soit de romantique. tu t’étais toujours dit que l’amour était un terrain inconnu vers lequel jamais tu n’oserais t’aventurer. et pourtant, l’aventure te semblait bien attirante lorsqu’il s’agissait d’ilseong. menton qui se pose sur ton épaule, et tu tournes légèrement la tête pour lui faire face. et ton cœur faiblit, implose à ces mots qui te font affreusement peur, mais extrêmement plaisir. soulagement instantané de savoir que les sentiments sont mutuels, même si tu t’en doutais. le temps semble s’arrêter, encore plus suite aux mots qu’il prononce. main libre qui remonte et se loge sous le menton d’ilseong. iris qui se perdent un moment dans l’écume des siens, juste avant de cueillir ses lèvres. un baiser long, tendre. du genre que tu n’as pas l’habitude de lui donner parce que tu te dépêches toujours dans tout ce que tu fais. et, la plupart du temps, tu n’es point en état d’apprécier le moment. tes doigts se resserrent contre les siens et tu mets fin au baiser, pressant ton front contre le sien. « … don’t do it just to make me happy. » murmure soufflé contre ses lippes, sourire presque gêné se dessinant sur les tiennes. tu le savais peu enclin à ce genre de choses, contrairement à toi. un total opposé, d’ailleurs. ta main relâche son menton et glisse le long de son dos, se calant au creux de ses reins. « because staying like this is totally perfect for me, if it is for you… » prendre ton temps. pour une fois dans ta vie, tu as envie de prendre ton temps et d’apprécier. réprimer tes envies et faire passer son bonheur avant le tien. parce qu’ilseong a désormais une place de choix dans ton cœur, même s’il l’occupait depuis longtemps déjà.

Pendant un instant, tu te demandes ce à quoi la vie ressemblerait s’il avait fallu que le voyage fatidique soit avec lui plutôt que Cherry. Différences profondes, des fatalités qui planent, conscient du sort qui t’attend le jour où il y aura envie de poser la réalité sous le nez de ta famille. Tu redoutes cet instant volontairement poussé à plus tard pour ne pas briser la magie du moment avec les conséquences de ces mots échangés. Peut-être que ça n’arrivera pas, peut-être que oui, tu ne sais rien à ce que te réserve demain, alors tu te concentres plutôt sur lui au loin de t’arrêter aux possibilités malheureuses. Savourant l’occasion rare, du temps qui s’étire sans se presser. C’est rare avec Huixi, mais aussi avec toi malgré ton envie de te laver de toutes les fautes sur ce sujet. Sourire ravi perché sur les lèvres, prêt aux sacrifices peu désagréables pour souligner les termes, pour lui faire plaisir, et c’est la surprise qui teinte tes traits pendant de longues secondes. Convaincu qu’il sauterait sur la proposition sans hésitation, il te faut un instant supplémentaire pour être bien certain que tu ne rêves pas. Tu le fixes, un peu reculé avant de sentir ton cœur fondre pour mieux revenir te blottir contre lui à la suite des mots qui savent te gagner. « This was definitely not the answer I was expecting, but I sure love it. » Gagnant à nouveau sa seconde main pour croiser les doigts entre les siens, les yeux se ferment naturellement pour plonger davantage dans le confort offert sur un plateau doré sur lequel tu ne saurais lever le nez. Le portrait, il est joli présentement. Même si tu sais très bien que le plus jeune ne cessera pas de boire pour autant. Que les mauvaises habitudes ne disparaitront pas magiquement, que ses mots ne seront pas toujours aussi doux. Pourtant, tu signes ton accord silencieux à ces bas que tu espères seront au moins placés entre des hauts. « Still, we should do something. Otherwise, I’ll just fall asleep before the sun does. » Un peu paresseux, tu rouvres les yeux pour ne pas succomber à la prophétie annoncée, désirant plutôt ne pas gaspiller le temps à deux qui devient presque impossible en semaine en raison des responsabilités du quotidien. « Did you bring food? You better say yes if you want to live. » Volonté de ne pas assumer qu’il puisse oublier un élément aussi important, tu sais tout aussi bien Huixi apte à ne pas penser à tout (ou du tout, par moment). 

simplicité. si seulement tu arrivais à comprendre les subtilités de ce mot. ce n’était pourtant pas compliqué, mais ça ne semblait aucunement fait partie de ton vocabulaire. il fallait toujours que tout soit compliqué. tu ne pouvais jamais passer par un seul chemin pour atteindre ce que tu voulais. comme avec ilseong. il t’avait fallu cinq ans. cinq longues années pour te rendre compte qu’il n’était pas qu’un plan cul. cinq années à te dire que jamais ça ne fonctionnerait et que tu aurais tout simplement dû laisser tomber quand tu en avais encore le temps. quelle erreur aurais-tu fait de laisser tomber le morceau si rapidement. tu aurais passé à côté de ces précieux moments, déjà gravés dans ta mémoire. nouveau sourire qui écorche tes lèvres à la surprise qui se manifeste sur le visage de ton aîné. tu te contentes te serrer ses doigts entre les tiens, pouce glissant délicatement contre le dessus de sa main. « it’s not always all about me, even if that’s what i make it look like most of the time. it’s about you too. » haussement d’épaules qui accompagne tes mots. c’est tout de même vrai que tu sembles toujours passer en premier, et pourtant, ce n’est jamais ton intention principale. tu sais très bien que dans ton cœur, ilseong sera toujours placé sur un piédestal, au plus haut point possible. tu ne sais toutefois pas toujours comment lui exprimer cette affection, et te mets souvent les pieds dans les plats. surtout lorsque le moral est à son plus bas et que tu reviens totalement torché. léger baiser posé contre son front lorsqu’il te propose de vous activer dans le but de combattre le sommeil. certes, vous venez d’arriver, mais tu connais assez bien ilseong pour savoir qu’il pourrait s’endormir n’importe où et à n’importe quel moment. « we even have stuff to cook, if you want. » tu finis par te redresser, quittant la chaleur de ta douce moitié pour filer vers la cuisine. tu ouvres les deux portes du réfrigérateur, en contemplant le contenu, les deux mains sur les hanches. tu l’avais fait remplir avant même d’arriver, tu ne savais donc pas exactement ce qu’il contenait, mais tu savais que vous pourriez rester ici pendant deux semaines sans manquer de quoi que ce soit. « watchu wanna eat, sweetpea? chicken wings? » proposition assez facile, sachant que c’était l’une des choses qu’il préférait. certes, très salissant pour un rancard, mais après cinq ans, vous aviez vu vos bons et vos mauvais côtés plus d’une fois. le tien revient à la charge alors que tu tends la main pour attraper une nouvelle bouteille de bière, que tu décapsules sans même attendre sa réponse.

Doigts qui serrent les tiens, tu ne peux aucunement regretter d’avoir pris la décision de lui réserver les deux précieux jours de congé que tu possèdes par semaine – même si cela signifie qu’il te faudra gruger dans tes heures de sommeil ailleurs dans la semaine afin de tout parfaire pour ton travail. « That’s not really romantic if I agree with you about the selfish part. » Difficile de passer à côté, de lever le nez sur cinq ans de relation dans laquelle tu as plus souvent décidé de faire de concessions que l’inverse. Du moins, c’est ta vision des choses. Peut-être diffère-t-elle pour lui. Peut-être es-tu dans l’erreur. Peut-être as-tu raison et que Huixi ne veut pas forcément mal faire. C’est lui qui mène le bal, en général, parce que c’est plus facile et tu n’as que très rarement envie de te prendre la tête quand ton temps libre est limité. Il y a des aspects chez Huixi qui te déplaisent, tout comme le contraire est sûrement valable, mais il y a du temps devant vous pour te donner la chance de t’exprimer sur ces divers points dont l’un plus pesant que les autres. Pour l’instant, tu cherches surtout à t’occuper pour ne pas te laisser rattraper par ta semaine de travail et l’affection se pose sur ton front juste avant la mention idyllique positive. « You impress me. Maybe you’ll be my first husband. » L’air frais te mord la peau dès qu’il quitte ta proximité, chaleur manquant cruellement à ton espace personnel et tu le suis vers la cuisine où il est déjà devant les portes grandes ouvertes du frigo. Tes yeux suivent son geste, bouteille quittant la tablette pour mieux le rejoindre et le commentaire te ronge de l’intérieur, roule sur la langue sans te motiver à le laisser s’évader. Tu en oublies même la mention de la nourriture qui règne en maitre dans ton cœur pendant un instant avant de forcer ton attention dans la direction du contenu alimentaire. « I know you’ve seen me being a wreck covered in barbecue sauce many times, but maybe we could settle for something less dirty. » Peu friand de l’idée que ton souvenir de cette première soirée officielle soit teinté de tes déboires salissantes, tu es prêt à sacrifier ton amour pour les ailes de poulet – pour une fois. « And maybe you could slow down on the alcohol. Your drunk self isn’t what I’m hoping to share a bed with. » Le ton se fait plus agréable, plus bas, ne désirant pas aller dans le mauvais sens sans pour autant craindre des représailles. Il n’est pas parfait, il n’est pas le plus doux, tu le sais, mais au final ce n’est pas suffisant pour t’empêcher de passer tes remarques. Une main se pose sur son avant-bras, celui se rattachant à la bière glissée entre les doigts dans une indication silencieuse que le plus jeune a plus à gagner qu’à perdre en t’écoutant.

c’est peut-être à ça que le bonheur ressemble. cette sensation de légèreté qui s’empare de ton âme, qui semble vouloir te porter plus loin que tu n’es déjà allé. c’est différent. différent de ces bâtons que tu as toi-même l’habitude de te mettre dans les roues. pour une fois dans ta vie, tu as l’impression que la route est tranquille, en ligne droite, sans heurt. tu ne sais toutefois pas pendant combien de temps cette accalmie se prolongera. si ça se trouve, tu feras tout éclater en fin de soirée. comme à l’habitude. sa remarque te reste en tête du canapé à la cuisine. être son premier mari. ce serait beaucoup trop beau. ça détruirait deux familles en un seul coup. la sienne, autant que la tienne. ton union était déjà vouée à l’échec et tu faisais tout en ton pouvoir pour envenimer la situation. cette fille qui t’était promise, tu ne l’avais jamais aimé et ne l’aimais jamais. tu tournes la tête lorsque tu l’entends arriver, un fin sourire étirant tes lèvres. « less dirty hm. beef and broccoli, does it sound dirty t…? » fin de la phrase qui se perd dans son commentaire, prunelles qui suivent attentivement ses mouvements. dilemme qui s’installe. l’envie de boire, l’envie de le voir sourire. l’envie de lui faire plaisir, et celle de ne pas regretter l’issue de la soirée. tes yeux fixent une nouvelle fois le contenu de réfrigérateur, juste avant que ta main ne lâche la bouteille de bière, la laissant à sa place. tu t’affaires plutôt à sortir les ingrédients nécessaires à la préparation du repas, et referme les portes. « i’m sorry. i can’t resist. i have to work on this. thanks… » remerciement soufflé, presque absent. ingrédients déposés sur le plan de travail et tu sors une planche à découper ainsi que le cuiseur à riz, dans lequel tu verses le grain avant de t’affairer à le rincer. « you can sit on the other side, if you want. » et voilà que tu le chasses. léger silence avant qu’un sourire ne vienne étirer tes lèvres. « that way i can look at you while i work. » tu le chasses pour mieux en profiter. ilseong, cette beauté singulière qui t’avait toujours coupé le souffle. tu te souviens des nuits où tu ne trouvais point le sommeil. de ces nuits où tu l’avais observé, niché au creux de tes bras. ses nuits où tu te disais que tout serait si simple si vous ne pouviez être qu’un. à tout jamais. et voilà que tes désirs devenaient maintenant réalité.

Mention sur les options de repas qui s’offrent à toi, tu n’es guère difficile en dehors de cette préférence marquée bien connue de laquelle tu sais aussi te passer pour quelques jours. Proposition de Huixi qui s’accepte d’un hochement de tête avant de glisser l’attention vers autre chose, vers cette addiction qui te déplait. Ce n’est tant l’attachement à la boisson qui te dérange, mais plutôt ses effets qui n’ont rien de glorieux. Rien de romantique. Il n’y a pas de beaux souvenirs qui se rattache à l’amant lorsqu’il avale un verre de trop, réalité qui te pousse à ouvrir la bouche, à vouloir te sauver d’une mauvaise scène de plus dans le palmarès. L’instant de réflexion se trace tandis que tu patientes, attends de voir l’issu de sa décision contre laquelle Huixi conservera toujours le monopole malgré ton grand désir de le voir se défaire de cette dépendance aux côtés tranchants. Il se rétracte, abandonne ce choix qui apaise ta conscience et détend tes épaules que tu ne savais pas tendues jusqu’à présent. « Good. » Félicitations soufflées, il se tourne vers la préparation de la nourriture pour mieux te chasser de ses pattes. Tu ne t’en plains pas, plus que ravi de ne pas avoir à lever le petit doigt, te contentant d’obéir pour rejoindre la place de choix qui t’es offerte. « You’re getting it wrong. I’m the one lucky enough to admire you working, while you must watch what you’re doing. You can’t hurt yourself, I’m a terrible nurse. » Sourire qui berce les mots, déjà installé sur ton perchoir qui n’aide pas à la différence de taille déjà suffisamment creusée quand tu es debout. Ses traits sont idylliques, rêve étrange d’être celui aux droits acquis d’une soudaine exclusivité qui n’est pourtant pas prête de s’annoncer au-delà des murmures. Ça te va, secret caressé pendant qu’il sert encore à rythmer le confort offert par le silence. « Have I ever told you you’re an artwork? » Compliment direct, le visage qui s’appuie contre la paume de main tout en l’observant vaquer à sa tâche. Beauté divine, une chance incomparable d’avoir pu décrocher son attention, d’en être devenu le détenteur afin d’en apprécier la présence. Toutes ces nuits où tu n’y croyais pas, âme certaine de n’être qu’une option de plus sur une triste liste. Bagage lourd accumulé au cours des dernières années, tu es prêt à fermer les yeux sur tout, absolument tout, s’il parvient à s’en montrer digne. « So, tell me, it took you five years to figure out your feelings? » Parce que le sujet est frais. Presque encore sur la table où ta curiosité gratte, veut s’enquérir des détails quitte à devoir déverser les tiens par la suite. Maigre prix à payer pour fouiner, pour comprendre le raisonnement là-haut.

un rêve. tout simplement. ce ne pouvait être réel, ce weekend improvisé. ce ne pouvait être réel, ce qui se produisait. même dans tes songes les plus farfelus, tu n’avais jamais cru la situation possible. cet anneau à ton doigt te confinait à une relation toxique dans laquelle tu ne souhaitais t’engager. effort minimal pour satisfaire les attentes familiales. choix effectués en conséquences des autres. toujours pour faire plaisir, parfois pour te faire plaisir. comme avec l’alcool. tu le faisais pour ton propre plaisir, jamais pour les autres. et pourtant, aujourd’hui, tu refusais de lui toucher pour satisfaire les désirs de quelqu’un d’autre. une première dans ton existence bourrée d’égoïsme. couteau qui s’active dès qu’ilseong est chassé de la cuisine. « i’m pretty sure you’d be sexy as hell in a nurse costume. » sourcil arqué, traduisant ton amusement. petite remarque que tu notes dans le coin de ta tête, persuadé que, de toute façon, l’envie de te passera rapidement. ce serait une bonne blague à faire pour halloween, mais rien que tu traînerais jusqu’à la chambre à coucher. les jeux de rôle, ce n’était aucunement ta tasse de thé. léger sourire qui se glisse sur tes lippes tandis que tu redresses la tête, croisant son regard. compliment qui te va droit au cœur, douceur qui te transperce. c’était toujours ainsi. tu acceptais les compliments sans y répondre, sourire plaqué au visage en guise de réponse. parce que des compliments, tu n’en recevais que très peu, mine de rien. tu étais plutôt celui qui couvrait les autres de compliments, souvent camouflés sous l’une de tes blagues. ilseong en avait fait les frais assez souvent qu’il savait décoder le message caché sous tes grands mots. questions qui te prend légèrement par surprise tandis que tu files chercher une poêle un peu plus grande, que tu poses sur la cuisinière. « i’d be dumb to say yes to this. » légume et viande qui atterrisse dans la poêle chaude, bruit de crépitement qui meuble le silence. tes prunelles restent un moment fixées sur les ingrédients avant de retrouver le visage de ton aîné. « i guess i knew from the beginning. it felt like it wasn’t just a fling. » sourire presque gêné qui reprend le contrôle de tes lèvres alors que tu t’avances, posant tes coudes sur le plan de travail. main qui se tend pour venir chercher la sienne, doigts remontant jusqu’à son poignet, puis son avant-bras, sur lequel leur course s’arrête. « i just didn’t know what to do. when to say it. how to say it, even if it wasn’t that hard. you know me. i’m the one who doesn’t commit, the drunkard making everybody laugh at parties. » ton sérieux qui se reglisse dans ta voix, main qui relâche son avant-bras pour se glisser dans sa chevelure, replaçant quelques mèches avant de faire un pas en arrière. « i didn’t think you’d stick with a fool like me. you deserve much better. » pure vérité qui, pour une fois, passe tes lèvres. pas de place pour les mensonges, ni ce soir, ni pour les prochains à venir. pas de tortue pour le géant que tu es. épopée vers un bonheur que, tu l’espères, ne sera jamais écourté.