le travail c'est la santé

« Célibataire, la vie vous sourira. Cette journée mettra les meilleures chances amoureuses de votre côté. Ayez donc confiance en votre charme et jouez tous vos atouts physiques, qui, vous le savez bien, sont nombreux. Votre sex-appeal sera renforcé. Qui pourrait vous résister dans ces conditions ? »

elle avait lu. elle avait cru. persuadée de la véracité de ces mots lut sur internet via son application horoscope, yue c’était habillée d’une de ses plus belles robes rouges – couleur de la passion. qui –disait-on, lui allait à merveille. d’autant plus que la jeune femme croyait dur comme fer en les vertus chanceuses de cette couleur. ce matin elle avait pris le chemin du travail toute vêtue de rouge. des sous-vêtements aux chaussures en passant par ses gants et son sac à main. chaperon rouge aux lèvres carmines.

armée de son soit disant sex-appeal et de sa foie immuable envers les horoscopes, elle fait son entrée dans le cabinet d’avocat tout sourire. elle soupire en découvrant son patron, encore, endormi dans son bureau. une mauvaise habitude qu’elle lui reprochait trop souvent. elle soupire mais ne peut retenir un petit sourire. trop facilement attendrie par la vulnérabilité de ce grand homme plongé dans le sommeil. profite du calme et du silence. elle repart sur la pointe des pieds. sourire serein sur les lèvres. pour revenir une vingtaine de minutes plus tard accompagnée d’un café et de pâtisseries pour que monsieur park puisse petit-déjeuner à son réveil. employée modèle ? oui et non. affection qu’elle dissimule sous des airs de sainte nitouche d’une grande prévenance. une fois les victuailles posées sur le bureau de l’avocat, elle reprend ses tâches habituelles. ouvrir le cabinet. faire un brin de ménage. ouvrir les stores. vérifier l’emploi du temps de son patron. répondre aux e-mails. etc. attendant que la belle endormie se réveille.  

Une trop mauvaise habitude que de dormir sur son lieu de travail, bien souvent motivé à trouver au plus vite de quoi rendre son client innocent.
Toujours installé a son bureau, la tête simplement posé sur ses bras croisés, de quoi bien de tuer le dos. Son appartement n'est pourtant pas si loin, seulement, il se sent plus chez lui en étant ici.

Plongé dans son sommeil, il n'entendit pas la porte s'ouvrir, ni même son assistante qui allait et venait. Ce n'est que l'odeur du café bien chaud, qui le tira des bras de Morphée. Relavant la tête d'un coup, tout en laissant échappait un petit "café" d'une petite voix à peine réveillée.

Le temps qu'il émerge, il s'étira longuement et se frotta les yeux afin de voir un peu plus clair. Le réveille était toujours un peu compliqué lorsqu'il dormait mal. Heureusement pour lui que la vue était très plaisante en si bon matin. À force, elle avait l'habitude de le voir avec des petits yeux et les cheveux en bataille.

Son gobelet fumant d'une main, et le sachet de pâtisserie dans l'autre, il changea de pièce et s'appuya contre le bureau sa secrétaire, déposant par la suite le sachet afin qu'elle puisse, elle aussi en profiter.

Connaissant la jeune femme, il avait pris pour habitude de lui lire son horoscope, et de lui demander son avis. il n'y croyait que quand il en avait envie. et bien souvent, il aimait jouer avec ça. au risque de s'attirer les foudres du tout-puissant.

« Ce lundi 3 renforce votre intuition déjà puissante. vous pourriez même avoir des phénomènes de médiumnité ! Dans tous les cas, écoutez votre petite voix intérieure, elle ne se trompe pas et vous guide impeccablement. »


- Qu'en penses-tu Yue ? Penses-tu réellement que je dois écouter ma petite voix intérieure.

Cette petite voix qui lui disait bien des choses depuis un moment, malheureusement pour elle, ce n'était pas très correct. Encore moins quand il s'agit de mélanger vie professionnelle et vie personnelle.

sourire discret aux lèvres. assise à son bureau, yue relie attentivement un dossier. elle doit bien être une des rares assistantes du pays à se rendre volontiers à son travail. s’ennuyant parfois les week-ends. faute de connaître trop peu de monde à séoul. malgré les années passées en corée. sentiments rendus plus fort, surement – très certainement, par une affection toute particulière envers son patron. rendant les journées de travail nettement plus agréables. mais également parce que son emploi la stimule intellectuellement. plus que le pauvre travail de caissière ou serveuse qu’elle se voyait faire à la fin du procès. si monsieur park ne lui avait proposé ce poste. elle sursaute légèrement quand elle l’entend réciter son horoscope.

elle lève la tête de son ordinateur pour le regarder et sourire. les yeux luisants d’une affection qu’elle ne saurait cacher. papillonne un instant. agréable surprise par l’air encore un peu endormi de l’homme. « bonjour. » glisse-t-elle en hochant de la tête poliment. « je penses qu’un bon avocat doit savoir suivre son instinct et pas seulement les faits. » toujours professionnelle. sans chercher à imaginer ce que les voix intérieures de son employeur pourraient lui glisser. bien loin de penser qu’elle pourrait être le sujet phare de certaines d’entre elles. elle soupire par le nez. un petit sourire qui ne dévoile pas ses dents. « j’espère qu’à l’avenir ces voix vous diront de rentrer  chez vous. » elle resserrent ses lèvres carmins. véritablement embêtée et encore plus concernée par la santé du jeune homme. « c’est la troisième fois ce mois-ci. » dit-elle dans un soupire.