» abyssal tide.

les ruelles de la ville s'animent d'une voix fine, presque enfantine. sous les néons des lotissements du mauvais quartier de la ville, elle est là, à tituber, manquant de faire goûter le goudron à son doux visage de poupée. hera, autrefois à la jolie chevelure de feu, aujourd'hui  les boucles sont faites d'or. un or abîmé qu'elle s'amuse à entretenir elle même, laissant ainsi apparaître quelques mèches abîmées, à son image. la lune, aussi belle soit-elle, caresse et éclaire partiellement le visage de cette métisse venue de loin. les larmes dévalent ses joues alors qu'une autre se joint à celle de la blonde. rauque, lui aussi brisé. ça crie encore, puis encore quand soudain, le silence s'installe. se sont des lèvres qui se lient, des langues qui se mêlent l'une à l'autre avant une séparation soudaine. une séparation qui arrache un crie de désespoir à la belle. le garçon s'évade, disparaît dans la noirceur de la nuit, emportant avec lui ses larmes, ses cris et ce baiser. hera, elle, elle tombe.

hera, c'est la fille aux genoux écorchés, aux cheveux griffant les épaules dénudées. c'est la fille qui pourrait aimer avec passion, mais se détruit avec dévotion. hera se perd dans le tourment de la vie de la même façon que la vie l'a perdue dans ce chaos qu'elle n'a guère réclamée. jouant avec le feu, elle se perd souvent. ici ou ailleurs, peu importe. hera c'est la fille que l'on craint parce qu'elle est instable, mais pourtant. hera c'est aussi le genre de personne qu'on veut couver, à qui on veut tout offrir, mais hera elle sait aussi refuser toutes ses attentions parce qu'elle n'a jamais apprit tout ça. hera ne connait ni affection, ni amour, pas même de l'amitié. hera c'est la fille sans réelle éducation, qui se fout de n'importe qui, n'importe quoi. hera est libre. c'est un electron libre qui veut le rester. elle est à l'image de cette fille qui malgré sa destruction et sa fragilité, reste forte et indépendante.

le sourire collé aux lèvres, elle laisse son corps bouger au rythme d'une musique de son pays. celle qui vient d'ailleurs se mêle à une population qui devient sa deuxième famille. sans attaches, ils sont tous là, semblables à ce bout de femme. au milieu de cette forêt, sous la lumière d'une pleine lune, ils sont tous là. autour d'un feu, près de la fille aux genoux écorchés et aux cheveux abîmés. il n'y a ni amour, ni amitié. seulement des atomes s'accrochant les uns aux autres. des constellations se formant à même la terre pour ne former qu'une masse d'étoiles oubliées. ils sont tous là, autour de l'indépendance. de la rébellion. de l'anarchie. ils sont tous là, autour d'hera.

hera est la fille qui offrira à n'importe qui l'opportunité d'entrer dans sa vie. que vous soyez bons comme mauvais, elle vous laissera parce qu'hera, c'est l'âme de l'aventure, de la curiosité. elle se laisse guider par son instinct. un instinct relativement bien aiguisé, instinct qu'elle a apprivoisé au fil des années. certains la dirons folle, d'autre simple d'esprit. hera s'isole beaucoup. souvent. loin de la ville et son brouhaha incessant, elle rejoint le calme d'une nature et laisse son esprit sauvage la guider au milieu d'animaux semblable à celle qu'elle est. hera c'est la fille qui pourra s'approcher d'un ours et le nourrir, quitte à se faire tuer. c'est la fille du danger et de l'inconscience, mais c'est surtout la fille à qui l'on a jamais imposé de limite. c'est aussi la fille que l'on a jamais protégée et guidée au milieu de ce monde. du haut de son physique plus qu’avantageux, ses boucles d'or et son visage de poupée, hera c'est l'esprit libre et spirituel qui possède sa force de caractère.