Invité |
| what goes around comes around Lun 12 Nov - 15:52
memories warm you up from the inside but they also tear you apart
⋈ ça sent la mort. bien plus que la vie. ces couloirs hantés par les malchanceux. du ptit qui convulse de son plus jeune âge au plus âgé qui en est à sa quatrième crise - et qu'on reverra dans les locaux lors de sa cinquième. l’hôpital est devenu comme le jugement dernier des vivants - une balance avec le destin au creux de ses paumes. y en a que ça dérangerait, dégoutterait du fond du cœur. des individus pareils, azaël en a croisé à la pelle, le sourire à l'apostrophe de ses lippes face à leur sincère preuve d'humanité. ça lui arrive parfois d'oublier qu'ils existent. ces bonhommes.
pourtant l’hôpital c'est son antre.
c'est le seul qui lui permet d'opérer sa magie, exposer ses talents. bien plus que le cloître, la scène, ou même la morgue. si la misère tapissant les murs vient hanter leurs cauchemars, elle l'enveloppe telle morphée au creux de la nuit, ses caresses religieuses lui permettant de prospérer à chaque nouvelle aurore.
et si ce sol est sien, il en est de même pour chaque âme y étant rattaché - sourires et jolis cœurs dérobés de sa plus belle comédie.
ils sont beaux et purs ces mortels qui attendent après la montre. il semblerait que la tragédie apporte toujours son lot de lumière avec elle, au même titre que la nuit éveille le jour - une évidence incontestable. y a ces masques qui se brisent par delà les portes renfermées, par des familles toutes aussi malades qu'eux. ceux sauvés par l'espoir qu'il leur reste. y en a beaucoup des cas comme ça. et ils sont beaux, malgré les fissures qu'ils tentent de recoller entre elles.
y en a particulièrement un comme ça, à l'humanité trop familière. parfois ça pourrait le déstabiliser. pourrait. parce que sian c'est de l'histoire ancienne. sian il a merdé et il en a payé le prix. comme lui pourrait terminer d'ailleurs, vu son pedigree.
(on le dit plus rarement, mais l'espoir abat tout aussi violemment. sian en a eu l'aperçu. et il porte ça en lui ilhoon. ce trop plein de positif prêt à lui éclater à la gueule. )
il est posté là, à cette table solitaire, le regard perdu dans cette vague de légumes non-touchés - comme à l'habitude. des goûts pointilleux, négligeant. finalement un thème plutôt récurent.
« je peux me joindre à toi ? ça ne se fait pas de rester tout seul pour déguster un repas si succulent. » un ton moqueur pas plus différent de ses intonations habituelles - le sarcasme il le respire comme son oxygène propre. azaël n'attend pas particulièrement sa réponse pour occuper le siège lui faisait face. il a pas besoin d'autorisation pour ça. « alors comment ça se présente pour toi. tu viens d'être libéré non ? »
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Invité |
| Re: what goes around comes around Jeu 29 Nov - 13:28
memories warm you up from the inside but they also tear you apart
⋈ Il n’aime pas être ici. Comme n’importe qui. Il n’aime pas. Pourtant il est habitué des lieux depuis son arrivée à Séoul. Silhouette qui erre dans les couloirs, certains médecins lui lancent des regards remplis de compassion. Surtout lorsqu’il parle de ses rêves, du ballet, lorsqu’il annonce qu’il remontera sur les plus grande scène d’Europe, du monde. Il ne veut pas voir dans leur regard le fait qu’il ne pourra jamais plus danser comme avant. Parce que son corps ne suit plus. Trahison. Et aujourd’hui il n’a prévenu personne Ilhoon. Comme toujours. Fait comme si de rien n’était, comme si tout allait bien. Il va bien. Il essaye de s’en convaincre. Pourtant il a le souffle court, plus qu’avant. Et la tension qui s’affole au moindre effort. Il a les jambes lourdes parfois aussi. Il a l’impression que ça ne stagne pas comme ça devrait. Alors il est venu pour son bilan. Comme un grand garçon. S’est plié à leurs tests. Attend les résultats. Cafétéria, repas imposé. Il s’y plie à son régime Ilhoon. Il n’a pas le choix. Aime à dire que c’est à cause de la danse qu’il mange aussi sainement. Aime à dire que déjà avant les sucreries ce n’était pas pour lui. Mais comme tout enfant il avait abusé des desserts. Comme tout danseur, il avait regretté le fastfood avec les copains à deux pas de l’opéra de Paris. Maintenant il n’avait plus d’excuse. Son corps le trahissait lentement mais surement, et les excès n’étaient vraiment plus permis. Mais c’était plus simple de dire qu’il mangeait ainsi pour le ballet. Moins inquiétant. Ça permettait à son sourire de briller plus. Pas pour autant qu’il apprécie. Surtout la nourriture de l’hôpital. Regard absent, sa fourchette joue plus qu’autre chose dans l’assiette. Jusqu’à ce qu’il arrive. « Ah Doc’ bonjour ! » Il ne relève même pas le sarcasme, le comprend dans un sens. Aucune envie de manger ça. Sourire, Ilhoon le laisse s’installer. Heureux de voir un visage connu. « Hm, j’attends mes résultats. J’ai eu toute la matinée d’examens, mais j’imagine que si ça allait mal, ils me l’auraient dit. Donc tout va bien ! Et vous doc’ ? Votre matinée ? » Il a les yeux qui brillent le danseur. Comme si soudainement il n’était plus à l’hôpital mais ailleurs. L’impression que la présence d’Azaël suffit à changer sa vision du lieu. Optimisme entre ses lèvres aussi. Comme toujours. Ilhoon il ne veut pas voir les mauvais côtés. Juste garder le sourire et se dire que tout va bien. Toujours.
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