[event] fête de l'automne !

prélude du crépuscule.
il fait déjà froid.
elle sent la chaleur d'une main inconnue (@takahashi saem) sur ses doigts ; elle se rive dans ses yeux, hésitante et incertaine quant à l'amabilité de ce geste. « merci pour le briquet... » souffle-t-elle timidement « à vrai dire, j'essaie d'arrêter... mais je n'y arrive pas. je dois être accro. »

un sourire se dessine ; sa cigarette flambe enfin. « d'habitude je suis habile de mes mains... mais ce soir, il faut croire que je n'arrive à rien. » et sa bouche contre son maigre mégot, elle se mit alors à fumer le nuage meurtrier de sa cigarette au goût parfumé.  
désormais plus rien ne compte, elle divague.
« d'ailleurs, moi c'est bora. je ne t'ai jamais vu à l'olympus complex, t'es nouveau ? »

bel automne à ses yeux.
il a toujours aimé la couleur des feuilles. il se souvient du sourire de sa mère lorsqu'ils marchaient en les faisant craquer sous leurs pieds. il la regardait avec un sourire émerveillé alors qu'elle lui racontait toutes les histoires du monde.
kitae s'en foutait de cueillir quoique ce soit, à part les filles bien sûr. il avait utilisé les belles demoiselles comme prétexte pour venir ici. il avait délaissé son destrier de fer pour la nature. pour un camping sommaire, drôle d'idée.

et on lui prend la tête avec des règles de sécurité, des consignes à respecter. kitae soupire. et ses yeux se portent sur deux fumeurs. il sourit et marche en leur direction. « vous auriez pas une cigarette ? j'ai oublié les miennes. » il les observe; fille, garçon. « pardon de gratter mais j'ai besoin de me détendre. » ses yeux rieurs se portent encore sur eux alors qu'il s'assoit à leurs côtés.

« vous habitez dans quelle résidence ? » il récupère ce qu'on lui tend, doux goudron ( belle erreur ). kitae poursuit. « impressionnant de voir un couple ici. » il assume qu'ils en sont un; aura des réponses grâce à cette perche tendue.

certains diront qu'elle s'est fait avoir comme une bleue. elle, se contente de prétendre être venue dans sa grande bonté.
en vérité, elle a juste la rage de vaincre – et il est hors de question que kitae gagne.
et puis si elle peut lui mener la vie dure en lui pourrissant sa soirée camping, elle est carrément partante. ça lui apprendra à la réveiller avec ses poupées qui couinent.
les mains dans les poches, le regard fermement vissé sur ses chaussures, ran écoute d'une oreille distraite les règles de sécurité. dans quelques secondes, elle aura déjà oublié, l'esprit déjà encombré par bien d'autres pensées.
alors elle attend avec impatience que ça se termine, traîne dans le coin en regardant les arbres, une grimace éclairant ses traits. elle a jamais compris l'attrait de la nature, ran, ni ce que les autres voient là-dedans. elle, elle préfère les villes. au moins y a toujours quelque chose à faire là-bas.
et elle s'échoue aux côtés de kitae, les membres fourmillant d'un ennui incommensurable. « j'peux en avoir une aussi? » pas de s'il te plaît, aucun signe de politesse – elle a jamais été connue pour l'être, polie. non, elle préfère pointer kitae d'un doigt accusateur. « toi j'te jure que tu vas me le payer pour m'avoir traînée ici. »
certains diront qu'elle n'avait qu'à pas répondre au défi. elle, elle se contente de le traiter de tous les noms.