la loi de murphy ✧*･ﾟ*

( lund ) — c'est la douceur d'un garçon tombé amoureux du Japon et d'une de ses filles, la patience admirable d'une relation séparée par sept mille neuf cent soixante-dix kilomètres, la passion persistante d'un étudiant qui n'a pas hésité à épuiser toutes ses économies pour acheter à celle qu'il se voyait épouser le plus gros diamant de la bijouterie du quartier marchand. ( yumi ) —, c'est fluide sur la langue, ça déborde de douceur qu'elle écrase avec ses poings ; le trop plein de force d'une gamine au visage pourtant si fragile, et dieu seul sait qu'elle ne l'est pas, surtout papa d'ailleurs ... "sale môme", "gamine", "crevette" ou encore "hulk", c'est tout papa et ses surnoms idiots, sous lesquels elle bronche, sourcils froncés et éternel regard de pré-pubère désintéressée de tout plaqué sur le visage, alors qu'elle jure que son préféré, c'est thor ; mais aussi "la timbrée", "tête brûlée" ou "art3mis", par ses coéquipiers de jeux, ses frères et sœurs de guilde, qui doivent supporter son plaisir à show-off ses capacités en chants traditionnels en plein milieu d'un combat, ou bien son trilinguisme lorsqu'il s'agit d'insulter ses ennemis dans le group chat. dix-huit années à se saboter les doigts aux cordes de son violon ou sur son clavier multi-couleurs sur un énième jeu qu'elle a aussi acheté spécialement pour une de ses consoles, mais aussi dix-huit années qu'elle ne jure que par son père, seul homme auquel elle accorde encore un sourire, un autre ayant suffit à créer chez la musicienne un courroux imperturbable contre son espèce. stockholm la belle et ses grands bâtiments, ses innombrables étages, c'est dans la capitale qu'elle grandit, avant de la quitter au début de l'adolescence, pour le bien de maman, qui alors qu'elle prétendait avoir le mal du pays trouva vite du réconfort dans les bras d'un autre une fois pieds posés à osaka. joie des cerisiers connue seulement pour quelques mois, on la trimbala comme une valise de ville en ville, elle n'en retint aucun nom, jusqu'au saint graal. séoul la grande, séoul l'actuelle, à la mode sur la couverture de tous les magazines que chaque adolescente se doit d'avoir à son plus grand dam, séoul qui glisse sur ses lèvres alors que papa retient son propre cœur de se briser quand elle l'enlace une dernière fois avant de grimper dans l'oiseau géant. suédois, japonais et coréen, si elle ne les compte que sur le bout des doigts, son vocabulaire s'étend pourtant à une infinité de mots qu'elle maîtrise sans aucune difficulté. à la frontière de l’aromantisme (et ce n'est pas faute de lui avoir fait voir love actually cinq fois le même soir), yumi se délecte de l'arrogance d'une mâchoire carrée et d'un dos de nageur, tant qu'il garde la bouche close et qu'il s'abstient de toute douceur et fausse bienveillance à son égard. très certainement surdouée, franchement peu sûre d'elle, yumi est cette camarade de classe qui n'a jamais eu besoin de se saigner à la tâche, et qui, pieds posés sur son bureau de classe, réussissait à obtenir le maximum de points possible, tandis que vous en obteniez la moitié après deux semaines intensives de révisions, vagabondant de niveau en niveau, répondant aux conseillers d'orientation par un haussement d'épaules. elle aurait pu être la future Marie Curie ou bien la prochaine Charlotte Brontë... si seulement son horoscope ne lui avait pas juré une musicalité d'enfer, la voilà qui fait maintenant des frayeurs à un père dubitatif face à l'artistique, et fureur au conservatoire où elle s'est spécialisée en violon, qui lui permet d'ailleurs de continuer ses activités nocturnes en toute sérénité pendant sa dernière année de lycée. si auparavant elle criait à son géniteur au téléphone que manger des coquillettes toute la semaine ne l'embêterait absolument pas, aujourd'hui il lui arrive de méprendre les membres de son entourage restreint pour des chicken wings. prévoir dix alarmes le matin pour les éteindre une par une et se rendormir, sortir sans son manteau et se plaindre du froid, ouvrir ses sms puis oublier d'y répondre, danser sur les tables aux karaokés, parler coréen avec un accent suédois carrément incompréhensible, prévoir un rendez-vous pour s'y pointer une heure en retard, fermer les portes jusqu'à en voir la poignée se relever, commencer dix séries en même temps pour n'en connaître que le plot principal, demander sa direction à un habitant local puis revenir pour lui demander de répéter, rire sous l'effet de la gêne (une plaie lors des enterrements), interpréter chaque mot se terminant par "o" avec un horrible accent espagnol, oublier de faire cuire les pâtes et se plaindre que les pâtes ne sont toujours pas cuites, raccrocher au nez en pensant l'appel terminé, imiter le "tic-toc" de l'horloge en faisant claquer sa langue contre son palais, crier que les boysband c'est "so 2005" tout en écoutant encore NSYNC, faire trembler ses mains lorsqu'elle est particulièrement heureuse, headbang sur chaque possible son de rock-metal présent dans son bordel aussi appelé playlist, regarder nerveusement son téléphone en prétextant avoir reçu un message tout en se réduisant simplement à répondre à des chaînes envoyées par ses amis du collège en 2013, utiliser des émoticônes datant de la même année que ces chaînes dans chaque message qu'elle envoie pour montrer une quelconque réaction à ceux-ci. interdite par papa de marquage indélébile sur sa peau laiteuse alors que les bras de celui—ci en sont eux-mêmes remplis, elle a pourtant négocié un perçage d'oreille contre le nettoyage entier du garage, auxquels s'ajoutèrent la cuisine, la salle de bain et fort malheureusement les toilettes... ses oreilles percées sur leurs longueurs de multiples perles et autres boucles en témoignent : tout pour qu'oliver sykes la remarque enfin. les insectes trop petits pour être attrapés dans la main, les fonds marins - et pourtant elle a adoré le film de luc besson, ou encore les cons fermés d'esprit, yumi n'est pas réellement phobique mais son côté dramatique donne tendance à penser qu'elle est phobique de tout. youtubeuse asmr, bonnie parker ayant tué son clyde, ou bien violoniste professionnelle si jamais la lumière lui tend la main, elle préfère se perdre dans les allées sympa de son esprit et le coin BD à la librairie de son quartier.