joking around. (diana)

joking around

Avec le rythme du quotidien qui force les moments ensemble et conversations profondes au strict minimum, l’idée que Diana puisse regretter d’avoir parcouru la moitié du globe pour toi te traverse l’esprit plus souvent que tu ne le voudrais. Les sourires, les blagues, la pure simplicité de votre relation parviennent toutefois à délier les angoisses à chaque fois qu’une crainte refait surface. Vos boulots et tes études s’étendent sur vos journées, englobant une part importante de ce qui pourrait se résumer à du temps partagé tous les deux. Ça te pousse à faire des concessions, une habitude lointaine qui ne s’est pas perdue avec le temps, si bien que tu arrives aisément à organiser un plan général pour libérer une soirée complète loin de tes travaux.

« Tu vas voir, je suis excellent. » Fierté qui gonfle le torse et placarde un sourire sur tes lèvres tandis que tu passes devant la porte de la salle de bain ouverte où Diana s’affère à terminer son maquillage. Passer une soirée au bowling n’est probablement pas ce que la majeure partie des gens de votre âge préfèrent, mais vous êtes suffisamment étranges pour anticiper avec hâte ce genre de sortie. Les moments au restaurant, vous commencez à saturer dans le niveau du cliché. Le cinéma n’est pas encore l’idéal en attendant que Diana devienne parfaitement bilingue. Aller voir un film pour n’en comprendre qu’une mince partie, ce n’est pas ce qu’il y a des plus agréables – qu’importe ce qu’elle puisse en dire. Tu patientes à proximité, trouvant appui contre le cadre de la porte tout en l’observant appliquer son mascara. « Le perdant paie le déjeuner de demain matin, t’en dit quoi? » La vérité est que, tu frimes depuis les derniers jours sur un talent que tu ne possèdes pas. Tu n’as que très rarement fréquenté les allés de bowling et tu as tout en ta faveur pour perdre. Grand ami du dalot, tu es déjà prêt mentalement à être celui qui sort la carte pour acquitter une idée que tu viens de proposer.

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Tu n’aurais jamais cru avoir autant de choses à faire dans ce travail que tes parents t’avaient trouvé pour la joie de voir un sourire se dessiner sur tes lèvres. Tu sais qu’en théorie, tu pourrais surement te sauver de ce travail et te reposer sur l’argent que t’envoie tes parents à chacune de tes demandes. Ce serait une option, la plus simple d’ailleurs, mais tu n’en as pas envie. Ça aurait été un avantage évident, celui de te permettre de passer plus de temps avec James. C’est ce que tu veux après tout, sauf que ta fierté t’empêche de dépendre entièrement de la fortune familiale. Tu ne te vois pas non plus passer tes journées dans un appartement à attendre qu’il ait terminé ses cours ou ses journées de travail. Tu t’accommodes donc de ce train de vie imparfait, profitant des moments que vous pouvez passer ensemble.

C’est le cas de cette soirée que vous vous êtes réservé. Une chose plus aisée à faire pour toi qui profite d’horaires assez prévisible malgré les heures supplémentaires que l’on te met parfois sur les épaules. Tu prends bien soin de te préparer, te maquillant avec un effort particulier. Ce n’est pas parce que James a eu de nombreuses occasions de te voir sous de moins beaux jours que tu dois te laisser aller. Ça prend un certain temps, mais c’est une nécessité à tes yeux, tu ne peux pas sortir sans être à ton meilleur. « Je suis sure que je vais être bouche bée. » Tu rigoles, ne pouvant pas le prendre au sérieux lorsqu’il insiste autant. Ça t’amuse autant le comportement du jeune homme que la soirée qui vous attend d’ailleurs. Il en remet une couche en proposant un gage sur le partie de ce soir. « Tant que t’es prêt à m’amener au restaurant le plus cher de la ville. » Tu lui fais un clin d’oeil pour ponctuer ta phrase. Le pire, c’est que tu n’es pas si mauvaise que ça au bowling.

Fin prête, magnifiquement maquillée, tu passes devant James pour aller récupérer une petite veste dans le garde-robe. « C’est bizarre que je doive t’attendre à chaque fois. » Le truc si peu crédible considérant que te préparer te prend beaucoup plus de temps que nécessaire, mais tu l’embêtes parce que c’est facile, parce que c’est amusant aussi. Le sourire qui se dessine sur tes lèvres le montre assez bien.  

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Il y a des nécessités que tu comprends, d’autres un peu moins. En ce qui concerne celle de bien paraitre, tu ne peux qu’être du même avis malgré tes tendances à te laisser dominer par le caractère de tes cheveux. Tu fais généralement des efforts sur le plan vestimentaire et pour éviter de laisser partir ta peau dans un vieillissement prématuré. La laissant faire sans imposer de pression, tu te contentes de parler en la regardant poursuivre son travail. Tes prouesses au bowling sont maigres, un fait contraire à ce que tu vantes sans cesse et Diana n’est pas naïve : elle a flairé le mensonge depuis un moment, probablement. « Oh non, chère. C’est toi qui va perdre et me traiter comme le digne prince que je suis. Je vais tellement te mettre une raclée qu’on va pouvoir considérer la scène comme violence conjugale. » Dans la vie de tous les jours et sur une base un contre un physiquement, tu ne donnes pas cher de ta peau. T’es peut-être plus grand et plus lourd ainsi que tous les autres avantages masculins, sauf que t’es convaincu ne pas faire le poids contre l’américaine.

Elle termine ses préparations sans que tu ne bronches, faisant mine de râler que c’est toujours après ton derrière qu’il faut attendre. « Vous saurez, mademoiselle, que les gens importants se font toujours désirer. » Air à part égal entre hautain et amusé, tu récupères ta veste à ton tour pour ensuite quitter les lieux en direction du salon de quilles. Se rendre est simple, se stationner un peu moins, mais tu y parviens rapidement. L’endroit est peu bondé, fréquenté normalement tandis que tu ouvres la marche jusqu’au comptoir dans le but ultime de prendre possession d’une allée avec des chaussures magnifiques – quelle ironie. Jouer à deux, ce n’est pas spécialement ce qu’il y a des plus recommandés ou palpitant, mais ça ne diminue pas ton entrain a te poser sur un siège et échanger de souliers. Chose faites, tu te tournes pour prendre d’assaut le petit tableau de bord où inscrire vos noms à l’écran, jetant un regard rapide à Diana. « Les femmes d’abord? »