moonprints.

"let it go, let it leave, let it happen. nothing in this world was promised or belonged to you anyway."
— rupi kaur

01 — busan comme berceau, la ville portuaire, son point de départ, l'école de quartier non loin des docks, l'école de danse d'abord comme une passion, bien vite comme une évidence. 02 — paris. un enjeu de taille. paris un stage à l'opéra de paris pour décider de son admission, paris qui deviendra la capitale de son coeur, lorsqu'un an plus tard il rentre à l'internat, un anneau brillant à son oreille. paris qu'il pleure à présent, paris comme un souvenir qui s'éloigne. 03 — communication difficile, seules des lettres, des coups de téléphone qui le raccrochent à sa famille, tandis qu'il grandit, se transforme en un cygne délicat. son affection demeurant pour autant entière pour sa famille. soutien émotionnel. 04 — le coréen comme une langue étrangère entre ses lèvres, le français plus légitime que jamais, le palais garnier un passage saisonnier, et lui qui vole, s'envole. l'accent qui se perd en français, qui s'installe dans sa langue maternelle. 05 — caractère doux, de ceux qu'on veut protéger, pas le plus grand loin de là, mais des sourires à vous ravager le coeur. attention pour chacun, ce besoin d'avoir une main dans sa sienne. 06 — des livres qui s'entassent dans sa chambre à l'internat, la poésie pour combler son coeur, et des mythes à en pleurer encore et encore. fragilité artistique qu'il cultive, des livres finis à des heures tardives de la nuit, son attention toute entière dans ces récits. 07 — un air de fatigue qui s'installe sur son visage, le sommeil qui le fuit la nuit et qui le fait s'endormir dans le parc avec ses amis en journée. la pâleur de ses traits qui commencent à inquiéter et pourtant lui qui balaye le tout d'un de ces sourires qui font fondre les coeurs. 08 — de nombreuses heures passées à danser, répéter les routines, à perfectionner cet art qu'il aime tant. la danse comme un monde, son monde et l'impression qu'il ne vit vraiment que quand il met son corps en mouvement. 09 — des promesses d'un avenir radieux, l'espoir de devenir l'étoile montante de l'opéra pourtant brisé en des millions de morceaux de verre lors qu'il chute sur scène, inconscience qui le hante encore maintenant. 10 — réveil à l'hôpital, on lui parle de sa maigreur importante, on lui parle de son taux de sucre, on lui parle de son pancréas qui ne fonctionne plus, on lui parle de son corps qui l'abandonne, le mot comme une sentence : diabète. 11 — il a seize ans quand il remet les pieds à busan. seize ans et des nuits à pleurer encore et encore sur l'injustice qu'il subit. des nuits à pleurer son départ de l'opéra, de paris, la fin brutale, apposée, de son rêve pour une maladie contre laquelle il peut à peine lutter. 12 — injections d'insuline comme une routine, son taux de sucre qu'il surveille, l'espoir que son corps tienne tandis qu'il s'acharne. séoul comme nouveau monde, son rêve rafistolé à coup de sourires, à coups d'espoir. il retournera sur scène.