nom, prénom, surnom
Soupir à chaque léger rire qui répond aux syllabes de son nom. Malice d’une mère qui aimait sonorité sans se soucier des conséquences. À l’évocation d’Haneul se dessinent dans l’imaginaire boutons de fleurs et délicatesse que les inexistantes courbes de son corps ne peuvent atteindre.
date de naissance, âge
Les traits enfantins se sont effacés, la dureté des années marquant le visage de cernes et fossettes sur lesquels la peau semble se trancher. À l’aube du mois de mai s’encaisse un nouveau tour du cadran, les ongles qui tentent de s’accrocher à l’année passée, à la jeunesse qui défile trop vite entre les doigts. L’innocence qui quitte sans un regard en arrière la carcasse émaciée d’un squelette qui prend la poussière.
lieu de naissance, origines
Vieux fantôme rattaché aux ruines d’une existence envolée, la carcasse qui se traine inlassablement dans les mêmes rues, les mêmes souvenirs qui s’effritent sous les doigts. Les atomes de béton qui se mêlent à ceux de l’épiderme, créature chimérique aux traits qui se confondent dans la foule.
statut civil, orientation
Les draps vides, le silence qui résonne entre les murs trop rapprochés d’un appartement, solitude qui ronge chaque recoin de l’âme un peu abimée. Entre les entrailles demeure la faim avide de chaleur, d’un geste charnel qui apaise les tourments d’un palpitant esseulé. Au cœur de la nuit parfois se mélangent les ombres, soupirs et caresses factices des amants d’un soir. Les prunelles qui s’attachent aux silhouettes masculines avec douleur, désir aux crocs aiguisés.
métier, études, occupation
Au son de la cloche lorsque la porte s’ouvre, se précipite un sourire épuisé, l’odeur du café qui colle à l’épiderme malgré les tentatives savonneuse de se débarrasser du souvenir persistant d’une vie où tout s’arrache. Clients qui s’enchainent sans pourboire et reste un serveur au ventre qui gronde à l’odeur des plats qu’il dépose devant ceux qui ne lui adressent pas un regard.
statut monétaire, classe sociale
Obsession permanente pour les billets qui se froissent, jamais assez dans les poches, compter et recompter les pièces sur le comptoir. Se résoudre à dire non, s’excuser avec un sourire, se priver. Gronde dans les entrailles cette faim de redresser l’échine, pourtant lorsque la clé tourne dans la serrure la morsure des larmes le fait vaciller. À genoux l’enfant prodige.
tocs, manies, hobbies
Caféine et nicotine qui imprègnent les tissus usés, tâchent les doigts fébriles et jaunissent un sourire fatigué. Addiction qui apaise les démons sournois. Fantôme qui laisse derrière lui mégots et taches brunes, le doigt sur le déclencheur d’un vieil argentique aux aventures marquées sur l’écrin cabossé. Trésor des souvenirs qui recouvrent chaque parcelle de vide pour combler le silence dans la cage thoracique.
style, tatouages, piercings
Rire amer. Sur l’épiderme vierge soupire une constellation d’absence. La gueule de celui qui pourrait conquérir le monde à coup d’encre et remarques permanentes, si les billets le permettaient. Jalousie des arts qui dansent sur les corps libres quand les chaines d’un compte en banque immobilisent ses désirs.
phobie, secret, rêve
• Toujours à portée de main quelques gouttes de savon, l’incessant ballet pour exterminer les germes, cette terreur déraisonnée au moindre contact, jusqu’entre les quatre murs ordonnés.
• Ô regrets amers. L’amour de l’argent qui ruine celui du cœur. Il détourne les yeux lorsque les pixels traitres s’alignent pour former un visage qu’il saurait dessiner sans papier ni crayon. Enfoui sous la honte, l’acte impardonnable. Gigolo plus qu’amant, et le palpitant qui s’essouffle et se fendille.
• Dans les rues ensoleillées se dressent les pierres aux tons délicats d’un ouvrage longuement traité. Architecte aux rues qui murmurent tendrement le nom, reconnaissance dans les traits rajeunis d’une ville qu’il couve farouchement.
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