Let's not get our hopes up... Ft. Park Noah

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Confort que tu n’as pas envie de quitter malgré les vêtements qui indiquent que tu ne passeras pas la soirée devant la télévision, pas comme Zhifeng déjà en pyjama à tes côtés. Sans compter la présence cachée de l’autre lycéen quelque part dans l’appartement qui attend simplement ton départ pour venir réclamer la compagnie de son meilleur ami. Cette partie ne te fait pas plaisir, remue un sentiment désagréable que tu cherches à noyer en voulant te convaincre que c’est sans danger, que ta position n’est pas menacée. Encore moins par quelqu’un ayant également autrui dans son cœur, mais ça te dérange qu’il t’évite. Désagréable impression qu’il y a anguille sous roche.

Le temps file et tu n’as pas trop le choix de te séparer du petit-ami, de remettre un peu d’ordre dans ton apparence écrasée depuis une ou deux heures et promettre que tu reviendras en un morceau – cette nuit ou demain, tu ne sais pas, tu ne peux réfléchir jusque-là. Au moins, tu as la brillance d’esprit de prendre le taxi, de laisser ta voiture dans le stationnement qui n’est pas tien, mais que tu viendras récupérer en état de sobriété. Être sociable, tu regrettes un brin de laisser cette corde de ta personnalité prendre des décisions pendant la semaine qui te retombe sur le nez une fois le vendredi soir qui sonne à la porte. Le pire qui peut survenir, c’est que tu ne découvres aucun point commun avec le nouvel étudiant sous ton aile. Facilité verbale à déclarer que toute personne n’était pas originaire de ce pays devrait retourner chez lui, le karma te pousse continuellement vers les étrangers.

Il est déjà suffisamment tard pour devoir écarter du chemin des indésirables, désirant te rendre jusqu’à la promesse d’alcool pour acheter une première bouteille qui ne sera certainement pas la dernière. C’est facile de boire sans compter, de laisser l’alcool prendre le contrôle. Une vieille habitude qui s’effrite petit à petit au fil des mois, qui se construit différemment parce que tu ne peux plus te permettre les mêmes erreurs. Vaines tentatives d’être mieux, de faire mieux. Ça, c’est plus ardu, mais tu te prêtes au jeu ne serait-ce que pour faire plaisir aux gens qui t’entourent. Boisson récupérée dans une main, le téléphone trouve confort au creux de l’autre, regard évitant la moindre tentative de croiser ton attention jusqu’à trouver une place confortable – parce que tu n’as pas encore assez d’alcool dans le sang pour te laisser séduire par l’idée de tâter le dancefloor. Ton intention première est d’envoyer un message à l’être attendu pour aider son éducation en terrain inconnu, mais ta concentration se pose plutôt sur la conversation avec le plus jeune laissé derrière dans le confort de son appartement partagé. Le téléphone se porte dans les poches de ton jean uniquement lorsque tu entends la voix à proximité, tête qui se relève et un sourire tirant tes lèvres. « What a surprise. » Langue anglaise comme obligation parce que lui ne parle pas le coréen – un fait sur lequel vaut mieux ne pas te demander ton opinion. Loin d’être bilingue, les conversations s’en retrouvent limitées, mais tu as l’habitude dans ta vie de couple alors ce n’est pas bien différent. « Guess you know your way around with alcohol, but I’m gonna have to translate everything. Right? » Parce que la population coréenne est loin de posséder l’aisance de la communication en anglais et toi tu as le malheur d’avoir des parents ayant fait le tour de la Terre et ayant essayé de t’enseigner le minimum en dépit de ta tête de mule.

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Il t’amuse, dans un sens. Réflexion simpliste qui laisse un peu à désirer surtout qu’il a les traits du pays. Natt ne fait pas étranger, peut-être seulement son nom qui n’est pas inscrit en évidence sur son front. Les autres ne savent pas, risquent de la prendre pour plus prétentieux qu’il ne l’est à vouloir exposer une deuxième langue maîtrisée – ce qui n’est pas le cas, seul son anglais est parfait, le coréen laissant plus qu’à désirer. À vrai dire, tu n’es pas certain que l’américain soit en voie d’apprendre le même coréen que toi tant sa prononciation à tendance à être à des lieux de la véritable. « Except you look nothing like a foreigner. For all they know, you’re as foreign as me. » C’est-à-dire, aucunement. Mise à part la ville où tu es né, il n’y a rien de spécial à inscrire sur ton cas et c’est à se demander pourquoi tu ne l’as pas rediriger vers quelqu’un comme Minjun puisque celui-ci a vécu quelques années sur le sol britannique – et possède donc un anglais bien moins mâché que le tien. L’horreur ne tarde pas a frapper, grimace qui claque aussitôt ton visage, détestant ces tentatives adorables qu’il a dû apprendre à la télé. « Never do this again. No one really likes it, okay. » Surtout pas toi, premier à ressentir l’envie de vomir quand on essaie de jouer cette carte dans ton entourage.

« This is Korea. You’ll have to drop the English. After today, I’m only speaking Korean to you. » Ta facilité à faire des exceptions ne le touche pas, privilège précieusement réservé à une personne laissée dans le confort de son appartement pour la soirée. Il y a aussi cette subtile notion que tu n’es pas friand des efforts inutiles en matière de communication, aussi fervent défenseur de l’idée que c’est à ceux venant dans ton pays de s’acclimater plutôt qu’à toi. Tu prêtes à peine attention à sa tentative de commande, à ses mots brisés et mélangés. « How do you even speak to anyone at school? » Mystère complet, la majorité de la population ne partage pas sa langue. Comment fait-il même pour assister au moindre cours t’échappe, mais au fond ce n’est pas tellement ton problème. « Why did you even come to study here? » Question glissée facilement en dépit de son timbre presque accusateur, qui sonne presque tel un reproche d’avoir voyagé la moitié du globe pour venir poser le pied sur une terre étrangère. Logique que tu ne peux comprendre, n’ayant jamais eu le désir de prendre l’avion pour autre chose que les voyages familiaux avec tes parents.

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Ce n’est pas tant l’individu que le désastre visuel, gestes adorables en horreur, qui soulève le cœur dans un dédain profond si évident qu’il ne peut être nié. Tu détestes ça, n’as jamais apprécié ces agissements dépeins derrière la vitre d’un écran de télévision. Trop pour toi, des manières n’ayant rien de masculines et c’est assez pour te faire grincer des dents, grimacer sans avoir à exagérer la réaction. Elle vient d’elle-même, surgit sans pitié devant quiconque ose se tourner vers cette attaque. À choisir, tu préfères encore lui apprendre la langue du pays jusqu’à trois heures du matin plutôt que de subir la violence visuelle à nouveau, ce qui lui vaut le commentaire que son temps est compté à pouvoir employer celle de l’Amérique du Nord. C’est facile pour lui, moins pour toi qui se fatigue plus rapidement d’entretenir une conversation sans pouvoir te réfugier dans certains mots coréens. « I doubt that. » Aussi parce que tu n’as pas envie d’envisager la possibilité, pas la motivation nécessaire derrière l’ensemble pour le laisser avoir le contrôle de la situation. Il est sur ton terrain et il faut jouer selon tes règles.

Réponse à laquelle tu aurais dû t’attendre, mais qui laisse les sourcils se froncer parce qu’elle ne te convient pas. Ce n’est pas ce que tu désires entendre, réponse illogique dans ton esprit fermé qui ne voit pas la corrélation entre les deux points. Le jugement est évident, traverse le regard sans équivoque. « That’s stupid. » Mots francs, aucunement mâchés par le désir de rester politiquement correct. Réplique honnête, tu n’irais pas en Angleterre pour apprendre l’italien – surtout que ni l’un ni l’autre de ces aspects t’intéresse. Au moins, tu as ton alcool pour oublier à quel point la raison ne fait pas de sens, rapidement suivi d’un peu plus d’explications qui n’aident pas à se faire apprécier. « So, we’re a shitty place perfect for not-good-enough-student to come to? » Tu auras une ou deux questions académiques à poser à Zhifeng en rentrant – si ton esprit n’efface pas cette partie de conversation au fil des prochaines heures. Réalité presque insultante, ton regard divague un instant vers le reste du bar, scrutant au passage dans l’espoir de se poser sur un visage familier. En vain.

La question te revient, attire de nouveau l’attention vagabonde qui vient s’accrocher à son sourire et tu n’es pas assez rancunier pour ne pas le lui rendre. « Basically? Sports. » Parce que tu ne sais pas comment expliquer tes études dans la langue anglaise. « That’s both my field of study and what I do in my free time. I’m co-captain of the volleyball team. » Information qui se glisse bien, avec un brin de fierté puisque le monde sportif est ta vie, ton entière existence. Pourtant, ce n’était pas ta discipline avant de débarquer à l’université – comme quoi la vie aime te faire de nombreuses surprises depuis les deux dernières années et tu n’en as probablement pas fini avec les nouveautés. « Other than that, I work part-time at a cinema? And for the rest I just hang out with my friends and… yeah. » Phrase coupée courte. Non par manque de vocabulaire, mais par restriction volontaire. Mention de l’être aimé qui occupe une énorme partie de ce qui te reste de temps libre mise de côté, tu le fais autant pour te protéger toi que lui. Secret gardé qui ne se dévoile qu’à l’entourage proche, tu noies la fin de tes mots dans une gorgée alcoolisée en espérant passer inaperçu.

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Irritation passagère comme la plupart de tes émotions qui s’enveniment rapidement pour retomber comme poussière au sol. Elles sont rares, celles qui s’attachent au point de gruger, au point de miner le moral ou l’énergie d’une conversation. Être de surface, un manque parfois évident de profondeur comparativement à autrui et une mémoire courte qui ne laisse pas place à la rancune – sauf sur exception d’une précision étonnante. Insuffisance dans le sablier du temps à accorder le moindre grain à ce qui ne suffit pas à tisser un sourire sur tes lèvres. « No one really enjoy being told they were second choice, I guess. » Rien de personnel, de toute évidence. Propos général envers ton pays qui se place en importance dans ton cœur au point d’en devenir ironiquement raciste envers les étrangers. Ces mêmes individus qui envahissent ta vie sans te demander ton envie et te forcent à les apprécier pour te faire ravaler tes mots. La vie a sa façon bien particulière pour se moquer des moindres paroles ayant pu quitter ta bouche au cours des dix-neuf dernières années.

Le sport est assez pour faire vaciller l’attention, pour aussitôt faire penser à autre chose et terminer de tourner une page sans difficulté. Les yeux roulent, vaguement amusé sans ne pouvoir échapper aux mentions évidentes. « Don’t bother coming there in hope to hit on anyone. Most girls only come to see the boys take off their shirt, they won’t even notice you. » Une grande majorité ne viennent que pour le plaisir de poser les yeux sur Minjun, une raison compréhensible si ton regard savait s’arrêter sur le capitaine que l’équipe d’une autre façon. Après, chaque membre de l’équipe possède son propre charme au point de se questionner sur les critères au bas de la liste permettant de faire partie de l’équipe en dehors des compétences sportives. Tu glisses une information en plus, rien de pertinent dans l’emploi qui se révèle principalement être le geste de déchirer les tickets afin de s’assurer qu’une personne n’utilise pas le sien deux fois. « Somewhere in Apgujeong. I’ll show you, someday. » Plus simple que d’essayer de lui expliquer l’emplacement exact dans une langue imparfaite et avec ses connaissances de la ville qui doivent se faire plutôt limitées. « There’s some movies in english, if that’s what you mean. » Les gros titres, surtout. Ceux qui rapportent le plus au box-office.

Prochaine question large, éventail de réponses possibles qui se multiplie selon quel prénom de ton entourage traverse l’esprit. « Depends. Mostly drinking? Some skateboarding. None of them want to work out with me. » Triste réalité, cette dernière possibilité impossible puisqu’il n’y a que toi qui s’y intéresse assez pour y aller. Peut-être est-ce mieux ainsi que de perdre ton temps à essayer de convaincre qui que ce soit de venir avec toi. « What about you? » C’est aussi plus simple de l’écouter parler et de boire de ton côté.