poison to hearts - hwansuk

((poison to hearts))

hwansuk x daw

Il ne sort pas beaucoup Daw. Non. Pas vraiment. Le monde de dehors trop effrayant. Et lorsqu’il pose un pas dehors c’est pour aller travailler à la bibliothèque. Pour donner un coup de main. Pas tellement de responsabilités aussi. Chemin tracé, et les yeux rivés sur le bitume. Yeux qui ne se lève pas. Parce qu’il y a ses fantômes dans les ombres des autres. Parce qu’il sait bien, oh il sait bien, qu’il n’a pas sa place parmi les autres. Souffrance quotidienne. Et son esprit qui le travaille. Le ronge. Se laisse aller. Il a du mal à se battre Daw. Du mal à ne pas disparaître, à ne pas reprendre les lames et à tracer de nouveaux dessins sur l’intérieur de ses cuisses. Appels au secours qu’il ne veut pas qu’on entende. Il a essayé pourtant. Pour Huifan. Pour Chulhei, mais le cœur qui lâche. Mais la pression qui pèse sur ses épaules. Détruit avant l’heure. Les morceaux de l’âme ramassés, mais le puzzle incomplet. Et la carcasse qu’il traine. Corps étranger qu’il n’accepte plus comme le sien. N’a jamais vraiment su au final. Et dans l’étreinte de Huifan, l’adoration qu’il reçoit mal appréciée. Miroirs fuis, et le regard qui peine à voir le monde de manière un peu plus belle. L’envie de fermer les yeux et de tout oublier. Mais Daw pourtant dehors. Un de ses énièmes efforts. L’assurance auprès de son compagnon qu’il pouvait le faire seul. Ce n’était pas difficile non. Juste aller faire quelques courses, ne pas trainer. Et pourtant la silhouette qui se fige. Le regard qui s’est posé un instant de trop en face, au moment de traverser. Et le corps qui tremble. Comme des rappels mauvais. Non. S’il vous plait. Non. Ses propres cris qui résonnent dans sa tête, ses hurlements aussi. S’il vous plait. Le sourire mauvais. Un parmi tant d’autres, mais les visages qu’il a appris à reconnaître. Fantômes qu’il voit partout. Chez les autres. Dans ses rêves. Pas en arrière. Non. Fantôme qu’il connaît. Sa main contre sa nuque. Sa voix comme une injonction. De garder la tête baissée. De faire moins de bruit. D’accuser les coups. De dire merci. Dans ceux qui dirigent. Dans ceux qui ne lui jetaient qu’un regard dédaigneux. De ceux … Non. Le dos qui colle contre le mur. Pitié. Les yeux qui se ferment. Regret qui teinte sa bouche d’un goût de cendre. Goût d’amertume. Non. Qu’il ne le voit pas. Et l’angoisse qui le saisit. Il ne veut pas y retourner. Promis. Il a payé sa liberté. Il donnera encore de l’argent si besoin. Mais qu’il n’y retourne pas. Non … Pas encore. Sur de ne pas y survivre. Peut-être que cette fois ils feront glisser la lame au bon endroit … « Pit … Pitié. » Le murmure à peine audible. Voix à jamais détruite L’autre déjà trop près. Qu’il ne le touche pas. Ne l’approche pas. S’il vous plait. Qu’on ne le détruise pas encore. Encore. Encore. Non.

(c) whistle'

((poison to hearts))

hwansuk x daw

Hwansuk terminait sa cigarette avant de remonter chez lui, son sac de courses en main. Journée banale, cours habituels, trafic identique à lui-même, il avait quelques doses d’une drogue douce à un jeune homme un peu paniqué. Il l’avait rassuré, et puis lui avait dit qu’il se sentirait mieux après - fou comment il était capable de vendre sa marchandise, de se vendre, quand il le voulait. Il tire une dernière latte sur le bâton de nicotine et puis l’écrase avant de le jeter à la poubelle. Il se retourne et s’apprête à remonter chez lui, il a faim, il se demande ce qu’il va cuisiner.

Sauf qu’il y a ce type en face de lui qui le fixe comme s’il avait vu la mort en face. Et Hwansuk n’est pas sûr qu’il le regarde lui, en fait, parce que le jeune homme a l’air complètement paniqué, ses yeux sont écarquillés, et il se recroqueville sur lui-même, et, vraiment, Hwansuk n’a jamais lu autant de peur dans les yeux de quelqu’un, pas même dans les siens. Il veut s’approcher de celui qui a plus l’air d’un garçon apeuré que d’autre chose désormais, mais il s’écarte, fuit, se blottit contre le mur et Hwansuk veut l’aider, l’appeler d’une manière ou d’une autre, mais il y a ce mot à peine murmuré et Hwansuk perd ses derniers moyens.

“Wow, hey, hey, ça va aller, je vais rien te faire.” Il est à distance raisonnable du jeune homme, la main levée comme pour essayer de le toucher mais il ne sait pas si c’est une bonne idée, vue la mine apeurée de l’autre. Alors il baisse lentement sa main, et puis regarde autour de lui, peut-être pour chercher de l’aide, quelqu’un qui saurait s’y prendre. Hwansuk n’est pas idiot et se rend bien compte que le jeune homme en face de lui est en pleine crise de panique - sauf qu’il n’a aucune idée de comment gérer ça. Il fait un pas de plus en avant. “Calme toi, respire, par le nez puis la bouche…” Il n’est même pas sûr de ce qu’il avance, il n’a pas envie d’être là, et voir l’autre aussi mal ne le fait pas vraiment se sentir bien non plus. Il ose poser une main sur son épaule, essayer de calmer ses tremblements, essayer de le rassurer. “Tout va bien, personne ne va te faire du mal.”

Hwansuk ne sait pas à quel point l’autre est mal, et il ne sait pas non plus ce qui a provoqué tout ça. Il essaye de réfléchir vite, essaye de s’adapter à cette situation incongrue, mais il ne sait pas vraiment faire, et il sent bien que quelque chose cloche dans l’atmosphère. Si seulement le jeune homme pouvait simplement arrêter de le fixer comme s’il était la mort en personne.

(c) whistle'

((poison to hearts))

hwansuk x daw

Ça aurait pu être si facile. Faire des courses. Garder le regard sur le sol. Rentrer chez lui. Huifan l’aurait félicité pour avoir essayé. L’aurait pris dans ses bras pour calmer ces tremblements qu’il ne sait cacher. Lui aurait assuré que c’est bien. Qu’il essaye Daw. Parce qu’il est si fatigué de tout. De vivre. Mais ces mots il ne les dit plus. Parce que cet appel de détresse il a brisé son compagnon, a morcelé son cœur. Parce que Daw il est sans doute vu de manière égoïste. Pas assez d’amour pour vouloir continuer à vivre alors qu’il est à ses côtés. Horrible. Mais brisé. Gamin qu’on a tordu dès la naissance, les actions du père, son indifférence, violence psychologique, les mots qui pèsent. L’isolement aussi. Le nombre d’heures passées dans une pièce, enfermé, juste pour avoir émis un son, respiré trop fort. Et le schéma qui se complexifie, le gang, busan la nuit. La destruction de son être. Daw juste un défouloir. Le leur. Daw qui subit les outrages sans se plaindre. Parce qu’il est bon qu’à ça. Liberté achetée, mais si le corps est libre, l’esprit est toujours là-bas. Avec ses fantômes. Avec ses démons. Comme lui. Ce visage. Ce regard. Et le souffle coupé. L’angoisse qui gagne, elle gagne toujours. Et Daw qui panique. Non. Il ne veut pas y retourner. Pas encore. N’a-t-il pas assez payé ? Gamin non voulu, gamin qui n’aurait pas du vivre. N’a-t-il pas assez payé ? Pitié. Mais il s’approche. Et Daw se recule, tente de se faire plus petit qu’il ne l’est. Taille de mannequin, mais la maigreur alarmante. Ce n’est jamais très difficile pour lui de se recroqueviller dans un coin. De disparaître. Mais ça ne marche pas ici. Et sa voix lui rappelle des cauchemars. Des mensonges derrière un beau visage. On ne va rien lui faire. Il avait juste à rester là en silence. Et pourtant les coups qui pleuvaient quand même. De tristes mensonges auxquels il n’avait jamais cru. « Pitié … » Mais les mots passent à peine ses lèvres, suppliques qui se bloquent. Parce qu’il sait Daw. Qu’il ne doit jamais faire de bruit. Pas un son. Non. Et cette main levée l’effraie. Geignement et le corps qui se replie un peu plus sur lui même. « Je … peux pas. » Respirer. Et c’est horrible les crises d’angoisse. Cette impression qu’on va mourir alors qu’on reste désespérément en vie. Non. Main sur son épaule, et le corps qui se contracte. Non. Et la position change. Automatisme ignoble. Daw qui cale ses jambes sous ses cuisses. Agenouillé, la tête baissée. « Vous … Vous allez le faire … Mais … vous pouvez … Juste … Ne me … ramenez … pas là-bas. S’il vous plait … » Mots qui s’accrochent, la respiration tout sauf maitrisée. Mais qu’importe. Daw déjà prêt à faire tout ce qu’il voudra juste pour ne pas retourner à Busan. Dans les bas-fonds. Dans leur emprise. Non. S’il vous plait.

(c) whistle'

((poison to hearts))

hwansuk x daw

Hwan a un mouvement de recul, peut-être un peu brusque, quand l’autre s’agenouille à même le sol. C’est… c’est bizarre et vraiment pas ce à quoi il s’attendait. Clairement, le jeune homme est mal en point, ça il peut bien le voir, mais il n’arrive pas à comprendre ce qu’il est censé, ni ce qui effrayait l’autre, ni rien du tout en fait. Hwansuk se rend quand même compte que le toucher n’était pas du tout une bonne idée, alors il s’écarte, lui laisse un espace pour respirer, laisse ses mains en évidence pour lui montrer qu’il ne va rien lui faire. “Je vais rien te faire je t’assure,” dit-il, et il n’en revient pas qu’il doive le dire à haute voix. Il n’avait jamais été quelqu’un de violent, vraiment jamais, et c’était même rare qu’il hausse le ton lors d’une conversation. Alors avoir quelqu’un qui se sentait aussi menacé par sa présence, c’était une première, et ce n’était pas franchement agréable. Hwan n’avait pas envie de faire ressentir ça à autrui.

Hwan hésite à appeler les secours, surtout que les quelques personnes passant autour d’eux commencent à leur jeter des regards intrigués voir courroucés - et Hwan peut concevoir pourquoi, on a un peu l’impression qu’il est en train de l’agresser. Il déglutit et décide de s'accroupir pour être à sa hauteur, détruisant par la même occasion cet effet de domination insupportable. Il se remet à parler car, s’il ne peut pas le toucher, il se dit qu’il peut au moins essayer de le calmer par les mots.

“Hey, écoute, je vais rien te faire, je te le promets, respire,” il se mord la lèvre, il ne sait vraiment pas ce qu’il est censé dire dans ce genre de situation, “Ca va aller, je te promets que ça va aller, il n’y a personne qui te veut du mal ici, ok ? Je ne te veux pas du mal, vraiment, calme-toi juste-” Hwan secoue doucement la tête, il aimerait que l’autre redresse la tête, le regarde et se ressaisisse, alors il tente, malgré tout. “Comment tu t’appelles ? Moi c’est Hwansuk.” Et c’est bizarre mais, pour une fois, cela ne lui pose aucun problème de lancer son prénom aussi naturellement, lui qui est pourtant si réticent à le donner aux inconnus d’habitude.

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((poison to hearts))

hwansuk x daw

Il va lui faire du mal. Comme un mantra qui résonne contre son crane, martèle ses tempes. Il va lui faire du mal. Comme avant. Il va le blesser. Il va le briser. Malgré les assurances que non. Non il ne le touchera pas, non il ne lui fera rien. Des mensonges qui le blessent tellement. Parce qu’il sait très bien qui il est. Ici ou à Busan, il reste le même. Un de ses bourreaux. Avec le regard lourd et la voix détachée. Un de ceux qui donnait des ordres, mais quand la colère l’habitait, l’un de ceux qui frappait aussi. Juste pour se défouler. Le sourire vicieux, et les mots qui savaient où attaquer, où frapper. L’esprit tout autant maltraité que le corps. Et c’est sans doute une réaction automatique. L’angoisse qui lui serre la gorge, le fait qu’il n’arrive plus à respirer. Comme à l’époque. Crises d’angoisse constantes et leurs rires en écho. Mais il ne rit pas aujourd’hui, son tourmenteur. Il ne rit pas. Et c’est presque plus inquiétant encore. Angoissant. Il ne rit pas. Alors qu’il finit à genoux. Position de soumission habituelle. Ne rit pas, alors qu’il pourrait se moquer. Parce qu’il est si bas Daw. Prêt à tout. Des suppliques entre ses lèvres. Qu’il ne le ramène pas là-bas. Pas à Busan. Il a payé. Promis il a payé. Il ne veut pas y retourner. Ne veut pas revivre cet enfer encore une fois. Et c’est un geignement de peur qui passe ses lèvres, les yeux rivés sur ses genoux tandis qu’il s’accroupit en face de lui. Parce qu’il est proche. Parce qu’il peut faire ce qu’il veut de lui. Parce qu’il ne comprend pas. Pourquoi il se montre gentil, pourquoi il lui assure encore et encore que ça va aller. Ça ne peut pas aller, parce qu’il ne l’ai jamais aimé, les mots acides à son encontre comme monnaie courante. Jusqu’à ce nom. « Hwansuk ? » Ça ne colle pas. Ça ne va pas. Ce n’est pas son nom. Ce n’est pas logique. « Vous … Vous ne vous appelez pas comme ça … Busan … Ce n’était pas ça votre nom. » Et il sait qu’il dépasse clairement les limites. Il le sait bien.  Mais ce n’était pas ce nom là à l’époque. Pas ce nom là qu’il avait appris à craindre. « Ne me ramenez pas … Pitié. » Et si la respiration est toujours fragile, la phrase passe ses lèvres comme une vieille habitude. Daw qui supplie toujours. Encore et encore. Malheureusement.

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