Kill this love ≈ Ahn Oryn

bip, bip, biiiiip.
Voilà le dernier son que j’ai entendu provenant de la chambre d’hôpital où était ma mère. Ces derniers instants ont été faibles et en même temps ça me paraissait logique, quand on arrive en fin de vie généralement c’est comme ça que cela doit être. Je ne l’imagine pas autrement que tranquille dans son lit, offrant son dernier souffle de vie, à mon père. Lui, il était entré dans la pièce et il l'avait vu. Il me l'avait interdit, il m’avait dit ce jour-là que je regretterais d’entrer pour la voir dans cet état alors, à ce moment-là j’avais accepté et sans rechigner. Par contre, je lui en ai voulu, oui, parce qu’il m’avait ressortit le même discours quand il avait été question de l’enterrer. Il m’a interdit et m’a enfermé chez nous pour ne pas que j’y aille et je ne le lui ai jamais pardonné.


Des années plus tard, on avait changé, mon père et moi. On avait évolué et grandis de cette perte. Si vous saviez la douleur qu’on a ressenti sans ma mère les premiers mois, et même les premières années… Comme tout le monde me direz-vous. Mon père passait énormément de temps à son “boulot” et moi j’allais à l’école comme tous les enfants et adolescents de mon âge. Je grandissais et comprenais petit à petit ce qu'impliquent le travail de mon père. Rien n’était légal et plus je grandissait dans ce monde illégal plus j’y prenais goût car après tout, j'étais protégé non ? S’il tombait, il tomberait seul c’était une promesse que je m'étais faite le jour où j’avais compris ce qu’il se tramait. Mon caractère à changer aussi et je devenais de plus en plus comme lui, j'étais fourbe, et je savais que j’était au dessus de tout ceux que je n’aimais pas, voir même tout le monde finalement. J'adorais le fait qu’il gagne beaucoup d’argent, on peut clairement dire que j’avais tout ce dont je rêvais. Il me laissait faire tout ce dont je voulais et c’est pour ça qu’à mes 17 ans j’ai falsifié sa signature pour la première fois, je l’ai fait pour avoir mon tatouage. Mes ailes dans le dos qui repassent par l’avant de mes épaules, comme si on me protégeait. Et j’aimais me dire qu’il s’agissait de l’ange qu’était devenue ma mère. Il n'avait rien pu dire, quand il m'avait vu arriver à la maison avec ça sur le corps. je crois même qu’il était fier de moi, il me transforme en enfant illégal mais j’aimais ce côté rebelle alors je me laissais faire.

L’années de mes 20 ans, j’ai compris. Je ne voulais pas tomber avec lui et pour ça, tout en gardant ma jolie vie remplit d’argent des plus sales, j’ai commencé des études. Vous avez pensé commerce, ou maquillage n’est-ce pas ? Eh bien non. Le droit international. Je sais, j’y parait pas comme à première vu mais je suis plutôt douée pour ça. Et même si j’ai commencé pour me forger un alibi solide de la petite fille pas du tout inclus dans les histoires de papa, j’ai commencer à aimer le droit et maintenant mon plus grand rêve serait de gagner une grande affaire. Une de celle qui nous fait monter encore plus haut que sur le piédestal sur lequel je suis en ce moment-même. Je souris en cet instant parce que j’imagine très clairement le genre de chose que je pourrais dire si je gagnait un procès comme celui-là.

J’ai désormais vingt-deux ans et je continue mes études dans mon joli appartement tout frais payé par papa, ou devrais-je dire “tonton”. Eh oui, comme si ma vie n’était pas assez trouble, j’ai appris en classant des documents chez mon père qu’il ne s’agissait en fait pas de mon vrai père. Je suis tombé de haut, je doit l’avouer. J’avais accepté qu’il ne soit pas net comme type et même avec ça je l’aimait comme on aime un père finalement. Allez savoir quoi dire quand vous comprenez ce genre de chose. Alors moi, j’ai rien dis, j’ai tout gardé pour moi, pour le moment propice. déjà s’il tombe je peux dire que je ne suis pas sa fille. Vous imaginez sa tête, haha, moi oui. Puis si jamais dans une dispute, je pourrais m’en servir contre lui ? Rha me regardez pas comme ça, je sais que c’est mal… Cependant je m’en tape. Je ne connais pas mon vrai père du coup, et a mère est bien trop morte pour pouvoir me dire de qui il s’agit, le seul détail que j’ai compris avec ces documents à la cons, c’est que dans l’histoire y a un frère caché. Et lui quand je vais le rencontrer, ça va faire tout drôle. Et s’il n'était pas aussi riche que moi, je me prendrais quand même pour la reine Guenièvre dans son château.