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 ceux qui rêvent, (baozi)

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ceux qui rêvent, (baozi)   ceux qui rêvent, (baozi) Empty Jeu 30 Mai - 0:39
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ceux qui rêvent,
un soir où le ciel se fait plus noir, les ombres plus grandes et les bruits plus sourds. elle se fond dans la pénombre, sen, ses cheveux en cascade sur son grand manteau gris. y a que ses doigts qui crèvent la nuit pour chasser une larme d’un geste fragile, et parfois le bout de son nez sous la lune blanche. un soir où elle vagabonde parce que dormir n’est plus possible, qu’importe combien ses paupières se font lourdes, qu’importe les heures passées à scruter un pan de ciel depuis le balcon de sa chambre. elle est fatiguée, sen. fatiguée comme la bâtarde d’hypnos. et quand elle ferme les yeux c’est son ventre qui la réveille, à gronder comme un insoumis. alors ce soir elle s’en va chasser des fantômes, robe satin sous le grand manteau gris. elle sait plus depuis combien de temps elle déambule, encore moins où elle est. les maisons se ressemblent plus vraiment, y a plus rien des grands airs du quartz et elle commence à se dire qu’elle retrouvera plus son chemin. alors de rage, d’épuisement, de découragement aussi, les larmes ont coulé toutes seules. le pas se fait hésitant, le petit nez virevolte de gauche à droite -- y a des éclats de voix qui s’approchent. va savoir ce qu’il lui passe par la tête, à sen. elle aurait bien mieux fait de détaler, quitte à s’enfoncer un peu plus dans les ruelles, à raser les murs. maintenant y a quelques types qui la dévisagent et malgré ses yeux qui fuient, son dos qui s’arrondit comme pour disparaître sous des épaules trop frêles, y en a un qui approche plus près que les autres. il dit un truc qu’elle comprend pas trop, avec des mots qu’elle entend pas souvent et un ton trop grossier pour inspirer confiance. elle est perdue sen, elle a peur, et c’est la voix tremblante qu’elle lui dit de reculer. mais y a des rires, et on s’avance plus près, et y a des mains qui la frôlent. et ça, sen elle aime pas. alors elle se met à crier, sans vraiment oser ; elle s’étrangle plus qu’elle s’insurge.
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Re: ceux qui rêvent, (baozi)   ceux qui rêvent, (baozi) Empty Sam 1 Juin - 17:38
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ceux qui rêvent,
Le retour de la reine en son royaume. Mais la couronne reste bancale. Fissurée. Les pas prudents, mais sa moto enfourchée sous les regards inquiets de certains. Elle veut balayer le tout. Oublier. Ne pas en parler. Ne plus en parler. Ça ne règle rien, mais Baozi elle n’a pas envie de se souvenir. De se rappeler que les traces qui fleurissent encore sur sa peau, refuse de se faner sont des souvenirs que l’amour lui a laissé. Baozi elle n’a pas envie de se rappeler qu’elle a donné son cœur à un homme qui n’a jamais su l’aimer comme il faut. Il l’aime juste mal Kikwang, et personne ne veut l’entendre, alors elle n’en parle plus. Se refuse à le voir aussi, ce qui rassure les âmes inquiètes. Et pourtant de nuit, lorsqu’elle roule, elle a souvent le regard vide. Les étoiles ont été assassinées, et celles du ciel ne remplissent plus ses pupilles. Et elle s’égare. Loin des autres. Loin du monde. Elle se perd, la solitude comme une vieille amie qu’elle retrouve. Le silence comme un monde rassurant. Et plus rien à justifier, et plus aucun sourire à tenir. C’est bien aussi. Elle peut respirer Baozi. Et sa moto est garée dans un coin tandis qu’elle arpente les rues. Refait le Séoul de son adolescence. Le Séoul de son meilleur ami. Celui de Nash aussi. Celui qu’elle a appris à aimer de nuit quand le sommeil la fuit. Le Séoul un peu triste, un peu ancien, un peu comme elle aussi. Une touche de bravoure et des sourires fracassés. Mais ce n’est pas celui-ci qu’elle fracasse. Non. C’est le talon de ses bottes compensées contre l’arrière des genoux d’un mec, c’est le sourcil haussé face à la situation, et ses lèvres carmines retroussées. C’est des remarques désobligeantes aussi. C’est ça qu’elle fracasse comme les certitudes, comme l’injustice. « Hey. » Accent doux, et sur sa gorge reste des traces indélébiles d’un parjure au nom de l’amour, et sa voix porte encore les traces des souvenirs de ces derniers jours, semaines. « Ça va ? » La main qui se porte à sa joue, et un joli sourire qui n’attend pas ses yeux. « C’est des crétins, ils savent pas où est leur place. » Loin. Loin d’elles.

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Re: ceux qui rêvent, (baozi)   ceux qui rêvent, (baozi) Empty Dim 2 Juin - 12:46
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ceux qui rêvent,
les ombres se dessinent, se meuvent, se chevauchent sans que sen n’y comprenne rien. c’était pas une bonne idée de sortir. la nuit ne sied pas aux jolies filles. il faut bien qu’elle apprenne que la lune n’est pas une alliée, qu’importe combien elle se croit sauve sous son orbe argent. la main qui agrippe son poignet lui fait mal et elle gémit parce qu’elle ne sait plus comment s’en défaire. gamine épuisée n’en a plus la force. elle se sent vide ; vide d’avoir tant couru après ce sommeil qui la fuit, vide d’avoir tant combattu la faim qui tenaille son ventre. alors elle ne perçoit pas tout de suite le retour des clameurs, elle ne sent que l’étau qui se perd et soudain le vent de la liberté sur son poignet qu’elle se met à frotter machinalement. tête basse, encore plongée dans son monde où tout est flou, elle distingue la voix d’une femme, des pas qui s’éloignent, et tout à coup une paume fraîche contre sa joue. mouvement de recul. brusquement, sen lève le museau, accroche un regard doux, un sourire qui la rassure sans qu’elle sache expliquer pourquoi. elle se sent bête sous le regard de la jeune fille qui la toise gentiment. elle hoche la tête, jette un coup d’œil aux alentours pour constater qu’elles seront bientôt seules. faiblement éclairé par des lueurs factices, le visage de la femme perce l’ombre, et ses yeux s’attardent sur les prunelles sombres, la peau claire et les lèvres qu’elle devine rouges. elle a des cheveux noir de jais qui se confondent avec la nuit. après tout, elle sied bien à quelques unes. elle ne voit pas tout de suite les marques à son cou -- elle a l’attention qui vacille, les mains qui tremblent. « je me suis perdue. on est où ? » murmure sen. elle ne veut pas rester dehors plus longtemps, c’était une mauvaise idée. « aide-moi s’il te plait. » faveur honteuse qu’elle quémande bien malgré elle alors que le désir de disparaître ne cesse de grandir.
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Re: ceux qui rêvent, (baozi)   ceux qui rêvent, (baozi) Empty Jeu 20 Juin - 8:48
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Les ombres sont funestes. Et dans ce royaume, elle se doit de briller Baozi. Parce qu’elle connaît. Les rues sombres, les regards qui se veulent parfois trop malsains. Elle connaît ce royaume. Elle se l’est appropriée en se faisant reine. Son corps n’est pas à vendre et beaucoup le savent. Ses coups se savent précis, et elle n’est pas du genre à regarder l’horreur se faire sans agir. Pas une héroïne, même pas de sa propre histoire, elle ne se joue pas justicière. C’est juste normal. Normal. Et elle n’a pas envie de voir fleurir sur le corps des autres des ombres violacées si semblables à ces fleurs qu’elle porte sur sa peau comme des traces indélébiles qui refusent de mourir. De s’effacer. Alors elle agit. Les fait partir. Le soulagement de voir qu’elle est arrivée à temps. Une main sur la joue de la jeune femme et elle se s’offusque pas du mouvement de recul. Se fait plus douce encore. Moins agressive, moins fière.  Et un sourire en offrande pour calmer la belle. « District de Sinyeong … Mais du côté de Gwayoung … La ruby residency est pas très loin. » Elle ne la voit pas de la résidence. Ne la suppose pas de ce quartier qui a été abandonné, laissé pour contre. Trop joli brin de fille pour finir seule la nuit ici. On sait où marcher, quand sortir lorsqu’on habite cette partie délabrée de Séoul. On sait ce qui rode dans les ombres. On sait comment se défendre un minimum, ou juste ne pas être seul. Ne jamais être seul. C’est signe de folie. Ou signe de pouvoir. Et Baozi elle vacille entre les deux. Même si on ne vient plus la chercher. L’aura sans doute. Sourire. Et sa main qui vient attraper celle de la jeune femme. Pour la tirer à la lumière du lampadaire. Besoin de s’assure qu’elle va bien. Qui ne lui on pas fait mal. « Là, tout va bien. » L’accent reste chantant. Il ne sera toujours même quand sa voix se brise encore sur des syllabes. « J’m’appelle Baozi. J’habite dans le coin … Tu viens d’où toi ? » Comme un oisillon. Elle va la ramener dans son nid. S’assurer qu’elle ne tremble plus. Elle va la ramener dans son nid et prier pour qu’elle ne les revoie pas dans ses rêves.
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Re: ceux qui rêvent, (baozi)   ceux qui rêvent, (baozi) Empty Dim 14 Juil - 19:34
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rencontre sous les astres -- il y a quelque chose de mystique à se découvrir dans la nuit, grandes lignes hachées de clairs obscures. quelque chose de puissant dans l’aura de celle qui, de sa seule présence, disperse les ombres et impose sa lumière. sen est si fatiguée, si lasse, qu’une épaule est la bienvenue. peu importe d’où vient la jeune femme, par quel miracle elle s’est perdue là elle aussi ; son sourire rassure par sa tendresse, toute la bienveillance que relayent ses traits. il faut de longues secondes à sen pour situer le lieu qu’on lui indique. elle ne connaît pas bien gwayoung. c’est à peine si elle y a déjà mis les pieds. jamais seule, en tout cas. mais le nom de la résidence lui est plus familier. elle hoche doucement la tête, se laisse attirer à la clarté d’un lampadaire. ses yeux découvrent un peu mieux ceux qui la détaillent, en accrochent l’étincelle qui se veut radieuse. elle a les traits doux, le sourire qui ne fane pas, mais c’est sur son cou que s’échouent les prunelles brunes. sen scrute les traces violines ; à ses lippes fendues d’un rictus désolé se pressent des questions qu’elle sait déjà trop intrusives. c’est à celle de baozi qu’elle répond, presque machinalement. « quartz residency… j’habite là-bas. » son regard se fait curieux, sa voix plus hésitante encore. « toi… tu vas bien ? t’as… » elle lève une main douce, frôle du bout des doigts ce cou témoin de violences encore récentes. sen laisse retomber son bras aussitôt, de peur de froisser la jeune femme. elle ne sait que trop bien tout ce qu’on peut vouloir taire. « désolée, murmure-t-elle, ça me regarde pas. » le corps révèle de précieux secrets… et contrairement aux marques qui teintent la peau d’albâtre, rien ne saurait encore trahir les névroses de sen.
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