divinity laced with bones - eros

Journée comme une autre. Une routine qu’il essaye de garder malgré tout. Tentative de normalité dans son quotidien qui lui échappe. Il a eu du mal à dormir la nuit dernière. Son corps le trahissant à la danse. Encore et encore. La solitude comme seul réconfort. Secret bien gardé. Baiser sur la joue de Yuna le soir. Au matin l’assurance qu’elle aille bien avant d’aller au café, ses cours dans son sac. Nouvelle année à l’université qui s’est annoncé tranquillement. L’impression de perdre pied pourtant. Mais de s’y accrocher. Ilhoon qui cherche des bouffées d’air frais dans sa vie de tous les jours pour ne pas succomber au mal qui le ronge. La danse, toujours, son premier échappatoire. Les livres aussi, la poésie, mais surtout la mythologie. Sans surprise ses études qu’il base dessus. Aucun moyen de pouvoir s’asseoir sur les bancs de l’université, les finances ne suivant pas. Alors il fait comme il peut Ilhoon. Tout simplement. Travaille au café autant qu’il peut, le staff le connaissant assez bien pour le laisser travailler là pendant ses pauses, l’endroit relaxant pour qu’il puisse continuer ses études. Et depuis peu il a de l’aide aussi. Eros. Un professeur de l’université. Il n’avait pas fait exprès au début. La curiosité grande comme le monde, mais surtout le livre repéré. L’odyssée. Forcément. Et ni une, ni deux, il était déjà là à poser des questions, oubliant presque sa politesse, ou encore de prendre sa commande. Et depuis c’était devenu une habitude. Routine appréciée. Des échanges à chaque fois que le professeur venait dans le café Némésis, le nom faisant sourire, des endroits dans Séoul portant des noms en rappel avec le panthéon olympien et autres divinités et héros de la Grèce antique. Des discussions qu’il apprécie, il ne peut le nier Ilhoon. Avoir la possibilité de parler d’un de ses plus grands sujets de fascination c’est toujours un plaisir. Et peu à peu la relation s’est faite entre eux. De la philosophie douce aux récits contés, il a commencé à se prendre d’affection pour le professeur. Un sourire qui fleurit sur ses lèvres à son entrée dans le café, enfant solaire. Et aujourd’hui encore c’est le cas. Ilhoon qui sautille presque jusqu’à l’homme son plateau sous le bras. « Eros Hyung ! » Salutation, il l’emmène à sa table habituelle, l’avantage de venir en milieu de journée assurant un certain calme à ce café fréquenté par les étudiants. « Tu as une pause dans tes cours ? Tu enseignes quoi actuellement ? »

fatigue incessante qui n'a de cesse d'augmenter au fil des jours. le sommeil qui se fait la malle depuis quelques nuits, et eros qui n'en devient que plus irritable. le travail s'accumule, les retards également et malgré tout, le professeur reste divinement souriant. peu de temps pour lui, pour laisser la vie l'observer sous une mine grisonnante. alors il sourit et se contente d'avancer jusqu'à n'en plus pouvoir. c'est donc sous le tintement d'une sonnerie qui viendrait presque à rendre sourd toute personne présente dans l'établissement, qu'il vient à rassembler ses affaires, relâchant ses étudiants visiblement envieux de quitter la salle. quelques secondes, quelques minutes lui suffise pour rejoindre la brise printanière. puis c'est sous un soleil discret, dissimulé derrière quelques nuages peu épais, qu'il s'avance vers son havre de paix. un besoin de caféine qui s'éveille et le voilà qui pénètre finalement dans ce fameux némésis. la sacoche sous le bras, l'homme n'eut le temps de souffler que le plus jeune vient à lui tomber dessus. légère surprise pour éros qui sombrait dans une certaine fatigue, mais qui malgré tout, sourit à la présence du jeune garçon.  « Salut à toi, petit homme. » parce qu'il l'était, petit. et parce que éros, il aimait taquiner. les paroles ne sont que bienveillantes et le pas s'engage alors en directe d'une table qui pourrait presque devenir sienne tant le plus vieux avait ses habitudes sur celle-ci. « A dire vrai, j'ai fini ma journée, et ce n'est pas plus mal. » la main se glisse sur sa nuque capricieuse alors qu'il s'installe et vient à sortir quelques copies sur la table. « L'Iliade. Une analyse poussée sur l'oeuvre, mais visiblement, certains n'en sont pas friands. » légère grimace qui le plonge alors dans un tourbillon de mécontentement.

Sourire. Il rayonne Ilhoon, tente de se sentir solaire. Enfant d’Apollon de base. Et non d’Artémis, mais c’est la jumelle lunaire qui dirige ses sourires, les rendent fragiles. Tristement fragiles. Mais il ne cesse de sourire Ilhoon, incapable d’abandonner. De s’abandonner. Même quand le cœur et le corps sont lourds. Il n’abandonne pas. Il profite de chaque moment. Tout simplement. Il veut continuer à croquer la vie à pleine dent, tant qu’il peut. Sourire. Et il est accroché au bras d’Eros un instant. Le temps de le conduire à sa table. Les habitudes commencent à avoir la vie dure. « Tu vas pouvoir te reposer un peu alors ! Je te sers quelque chose ? On a un thé glacé à la rose si besoin ! Il est vraiment bon. »  Sourire, son attention qui se glisse sur les copies sorties et une grimace qui vient rendre écho à celle d’Eros. Attitude curieuse, il n’ose pas cependant prendre place à la table ou encore tout simplement regarder ce que les élèves ont écrit. « C’est si mauvais ? » Moue interrogative, il se doute que tout le monde n’est pas forcément friand de la mythologie, mais il imagine que pour suivre le cours, il faut l’avoir voulu. Il aurait bien voulu Ilhoon. Aller véritablement à l’université. Pouvoir passer du temps dans les amphithéâtre à écouter des professeurs passionnés. Vraiment ce n’est pas pareil à distance. Il doit rendre des travaux, des recherches. Mais il n’y a pas d’interaction. « L’Iliade … Je pense que je préfère cette partie à l’Odyssée. » Aveu presque coupable en se souvenant du livre qu’Éros a toujours avec lui. « J’aime beaucoup Achilles. Mais également Troie. Cassandre les avait prévenu pourtant. J’ai toujours eu du mal à comprendre. Apollon aimait les Troyens, mais il leur a enlevé la seule qui aurait pu les sauver par égoïsme … C’est fascinant … » S’arrêtant dans ses paroles, Ilhoon qui remarque qu’il s’est encore laissé emporté. « Désolé Hyung, j’aime vraiment tout ça. »