lost and found (( ddol

Elle serre nerveusement les papiers entre ses doigts, le regard levé vers la grande bâtisse qui lui fait face. Hea a insisté la veille pour s’occuper de payer quelques factures, l’envie de soulager Siyeon d’une des tâches interminables qui lui font face à chaque fois qu’il revient de l’université ou du travail le soir. Le jeune homme prend soin de chaque aspect de leur vie quotidiennement depuis bientôt deux ans à présent, et elle se sent comme un boulet accroché à sa cheville qui l’empêche d’avancer, ou du moins rend son ascension plus lente. Elle déteste cette pensée et qu’importe le nombre de fois où le jeune homme lui répète qu’elle n’est pas un poids sur ses épaules. La pensée persiste, venimeuse et dérangeante. Elle observe la grande porte face à elle, le cœur battant. C’était une mauvaise idée. Ses doigts tremblent, elle serre de son autre main la laisse qui la relie à son canidé. « Ça ira, hm ? » soupire-t-elle hésitant à l’attention du grand chien qui se contente de quelques petits aboiements. Elle soupire, sa témérité de la veille se dissipant à mesure que la semelle lourde de ses chaussures claque contre le bitume. Elle a enfilé la grande chemise de Siyeon pour se donner du courage, pensée stupide, tout serait mieux s’il avait été à ses côtés.

Elle finit par attacher la laisse de son chien à un poteau, suivant à la lettre les directives de son mari pour faire un nœud parfait. Elle s’en assure, tirant légèrement sur la fine corde ; il ne devrait pas être capable de s’enfuir seul. Cinq minutes, pas plus, c’est le temps que devrait lui prendre toute cette mission. Elle monte les escaliers, le cœur plus lourd face à la vingtaine de personnes qui l’entourent dès qu’elle est à l’intérieur. Elle est nerveuse, elle a peur. Elle déteste les gens. Hea baisse doucement les yeux, rend plus floue sa perception des autres. Elle reste figée pendant une dizaine de minutes sans savoir quoi faire, la voix de Siyeon et ses directives sont si lointaines à présent. Elle ne se souvient de rien et sursaute quand une femme lui vient en aide. Hea montre les factures et la femme la guide dans chaque démarche. La brune préserve un sourire poli sur ses lèvres tout du long, une esquisse presque mécanique qu’elle a apprise à arborer pour éviter la gêne que procure son visage naturellement impassible et vide. Elle balbutie quelques remerciements quand elle a enfin son reçu en main et s’empresse vers la sortie. Elle est fière d’elle, le cœur bien plus léger. Un sentiment qui ne dure malheureusement quand elle voit que son chien n’est plus là. « Blanco ? » Le nom du canidé résonne, il aboie toujours quand elle le crie mais elle n’entend aucune réponse. L’inquiétude se dessine rapidement sur ses petits traits. Siyeon va la détester, elle en est certaine. Elle commence à faire le tour des blocs, son désastreux sens de l’orientation la faisant passer par les mêmes ruelles à plusieurs reprises sans qu’elle ne le réalise. Elle n’a que le nom de son chien aux lèvres.

Le soupire l’accompagnait depuis une cinq de minutes, il ne savait pas s’il avait envie de l’étranglait ou pas. Ce sale clébard aboyait depuis qu’il c’était approché et la propriétaire avait fait limite un nœud digne des marines. Il se débattait avec depuis que la jolie brune avait pénétrait dans le bâtiment. Essoufflé et paniqué ses mains tremblaient sur cette laisse à paillette qui le narguait depuis le départ. Les yeux en biais il surveillait l’escalier du coin de l’oeil, laissant couler une goutte de sueurs sur son front ‘’putain, mais ddol, tu fous quoi. t’as vingt-sept piges et t’es pas capable de voler un chien...’’ ses mains s’activaient d’autant plus sur l’objet de ses désirs. Finalement, contre toute attente, le nœud cède, un cri de victoire, des passants qui le regardent de travers. Après il était clairement pas discret, il était même surpris qu’aucun policiers ne soit venu l’interpeller pour vol de chien. Mais plus le temps de traîner. Il attrapa le chien sous le bras, qui lui cassait toujours autant les oreilles, et couru loin de cette bâtisse. Il ne comptait pas se rendre très loin, simplement assez pour que les aboiements du chien soient plus audible et qu’il puisse malgré tout disparaître avec ce dernier plusieurs heures.

Une dizaine de minutes plus tard, arrivait dans un parc non loin du quartier, il posa le chien par terre, à peine au sol, le clébard blanc l’entraîna en dandinant des fesses dans l’herbe fraiche pour ses besoin ‘’j’te rassure, tu vas retrouver ta maîtresse tout à l’heure, c’est un emprunt de courte durée’’ le chien tourna à peine la tête vers lui, le poussant à lâcher un soupire ‘’genre, même toi tu me prends de haut. Mais vous êtes sérieux dans cette famille ? t’es qu’un chien, et en plus t’es moche pour ton info, alors redescends d’un étage en toi-même. Okey ? ‘’ a peine il avait terminé sa phrase que le chien était en train de poser une crotte sous ses yeux. ‘’okey. t’es vraiment un petit con tu sais ça ? En plus j’ai rien pour ramasser aish. t’es inutile comme clébard !’’ Le petit chien aboya sur Ddol Min qui grimaça, avant de le tirait doucement avec la laisse, il devait vite déguerpir avant que quelqu’un se rende compte qu’il n’avait pas ramasser la crotte du chien. ‘’franchement, dans quoi j’me suis embarquer encore… puis tu sais que je compte me jeter sous les roues de ton maître…’’ il marqua une pause ‘’okey, dit comme ça, on dirait que j’suis un sociopathe’’ il secoua la tête écoutant le chien aboyait gaiement. Il grimaça, se retenant de lui foutre un coup de pied à son derrière poilu. ‘’bon encore cinq minutes et j’vais te rendre. Au pire j’sais ou elle habite, et non je ne suis pas bizarre me regarde pas comme ça’’ il tira la laisse pour l’empêcher de s’arrêter pour faire il ne sait quoi en guise de vengeance.

Il ne lui fallut que quelques minutes pour se rendre à son point de départ. Il fit doucement le tour du quartier, en criant de temps à autre ‘’j’ai trouvé un chien !’’ il n’était pas crédible mais bon, cela irait pour le moment. Et c’est en regardant sur le trottoir d’en face qu’il vit hea paniquée et désespérée. Un sourire naquit sur son visage, alors que le chien tirait et aboyait lorsque lui aussi il vit sa maman chéri. Ddol min fit un léger geste de la main en désignant le chien. Ni une, ni deux il traverse la rue sans réellement regardait autour de lui rejoignant la demoiselle perdu ‘’je crois que c’est à vous ! Je l’ai trouvé au milieu de la rue, votre clé… chien, a du s’échapper.’’ un sourire doux et désolé à la fois faisait parfaitement l’illusion. Il tendit la laisse à hea ‘’votre chien est vraiment très mignon. c’est quoi son petit nom ?’’ avec elle, il savait qu’il se devait de la jouer gentil petit garçon, c’était une fille, elle allait craqué pour lui d’une façon ou d’une autre, il lui fallait juste un peu de patience.

Les pires scénarios s’enchainent devant elle au moment où elle pose les yeux sur le coin où elle avait attaché le grand canidé, désormais désert. Elle avait fait attention à tout, répété à la lettre les gestes appris par cœur par son mari. Hea ne veut pas penser à la déception qui se dessinera sur le visage de Siyeon quand elle lui apprendra la nouvelle, elle avait insisté sur le fait qu’elle était responsable et pourra parfaitement s’occuper de lui, même dehors. Siyeon adorait Blanco, et elle aussi, ça ne faisait que quelques mois que le chien était entré dans leur vie mais c’était suffisant pour se prendre d’affection devant sa jolie frimousse. Hea observe les alentours, le nouveau de son animal de compagnie crié à plusieurs reprises sans recevoir la moindre confiance ; Siyeon ne lui fera jamais confiance si elle ne le retrouvait pas. Elle le connaît, il risquait de la traiter encore plus comme une enfant et l’entourer davantage de son étau protecteur. Elle aime son attention mais elle ne peut avoir l’impression d’être un boulet pour qui il lui est impossible de laisser toute la journée seule sans s’inquiéter tout du long et prendre de ses nouvelles par sms à chaque bout d’heure. Elle soupire, ses mains se glissant dans sa longue chevelure nerveusement. Elle essaye de réfléchir, mais elle ne s’est jamais attendue à grand-chose de la part de son cerveau détraqué et cette fois-ci encore ce dernier ne la déçoit pas, quand il ne laisse filtrer que le vide absolu dans ses pensées. Son chien est craintif malgré sa taille, il ne se serait jamais éloigné seul. Siyeon lui avait dit qu’il était d’une race pure et elle avait beau ne pas trop s’y connaître, elle est certaine que ça devait tout autant dire qu’il lui a coûté cher. Est-ce qu’on l’aurait volé ?

Hea tente de chasser les pensées sombres, elle tourne en rond un peu partout, ses pieds peu habitués à marcher aussi longtemps crient leur douleur. Et elle ne sait pas par quel miracle elle arrive à réprimer les larmes de tomber ; sa vision deviendra floue et ce sera plus difficile pour chercher, c’est ce qu’elle se répète en se soufflant du courage. Sa recherche a continué une dizaine de minute avant qu’une voix ne trouve son chemin jusqu’à son oreille, rapidement suivie par les aboiements familiers de son chien. « Blanco. » soupire-t-elle au même moment quand l’inconnu la rejoignit. Les genoux au sol, elle ouvre les bras pour que l’animal blanc vienne s’y réfugier et laisse de nombreux baisers sur son pelage. « Merci beaucoup, je pensais l’avoir bien attaché…Vous êtes un superhéros. » La voix enfantine, les yeux remplis d’étoiles qu’elle dépose sur l’inconnu, humides aussi parce qu’elle n’arrive plus à s’empêcher de pleurer. « Il s’appelle Blanco. » Elle passe rapidement les yeux sur ses joues pour s’essuyer avant de se relever, faisant face au garçon. « Vous êtes mignon aussi, c’est quoi votre petit nom ? » Elle reprend innocemment les mêmes mots que lui, pensant bien faire.

Le regard glissa sur la poupée qui était en face d’elle. Il ne pouvait pas nier qu’elle était très jolie Hea. Bon, elle restait toujours moins sublime que sa Ddol Mi, mais il n’est impossible d’égaler la colombe qu’est sa sœur. Il eut un léger sourire voyant l’amour débordant qu’elle portait à son chien ; elle était mignonne, c’est certain. Il est temps pour lui de jouer le jeu ; la séduire. Son but ultime avec détruire le petit mari parfait. Du peu qu’il savait d’elle, elle était naïve, d’ailleurs c’est écrit sur son visage trempé de larme. ‘’C’est mignon Blanco.’’ léger sourire, alors qu’en réalité il trouvait le prénom moche et stupide, qui de nos jours nomme son chien par la couleur de son pelage ? Il retient un soupire, le transformant en un doux sourire avant de tendre le mouchoirs qui se trouvait dans sa poche à Hea ‘’Tenait. Un si jolie visage ne devrait pas être baigner de larme.’’ Il bloqua cependant lorsqu’elle sous entendu qu’il était un super héro. Il cligna des yeux à plusieurs reprise avant d’arquait un sourcils. Non. Il n’était pas un super héro, il était plutôt le super vilain dans son histoire, et cela était un peu de trop de dire qu’il était un héro… au mieux un homme sympathique qui a ramenait un sale clébard..  ‘’Je ne dirais pas ça. Impossible de résister à Blanco, il est tellement mignon, à vrai dire à quelques minutes prêt je le gardais pour moi.’’ Un léger rire se glissa dans l’air frais. Non. Ce chien il l’aurait jeter dans un lac… il était trop bruyant et hautain, nan, clairement, il l’aurait tout sauf garder ‘’Puis il semble très intelligent. Vous devait lui apprendre plein de chose pour que ce coquin arrive à défaire le noeud. Vous pouvez être fière.’’ Un nouveau rire, son visage était amical, il posa un bref instant sa main sur son épaule, un contact osé certes, mais il avait l’intuition qu’elle ne dirait rien, ou mieux, elle pourrait rougir.  

Par contre, le jeune homme qui se pensait séduisant, charmant, irrésistible jusqu’à là, se figea sous le mot ‘’mignon’’ à quel moment il était mignon ? Il se retient de lâcher une insulte envers la personne d’Hea et aussi de laisser son visage se déformer par l’incompréhension, il devait rester impassible, ou toucher au mieux. Laisser loin derrière lui, son envie de meurtre, là, maintenant, tout de suite. ‘’Ddol Min. Do Ddol Min. Mais je suis vraiment flatté que vous me trouviez mignon’’ il irait en enfer pour ce flot de mensonge, c’est certain ‘’Et vous jeune demoiselle ?’’ Il donna un légère caresse à Blanco, histoire de montrait son intérêt envers le chien, avant de lui faire un légère grimace quand ce dernier leva le museau vers lui. ‘’P’tit con...’’ murmura à voix basse le sauveur du jour. ‘’Excusez-moi d’être si indiscret, mais pourquoi Blanco ? Cette consonance occidental est amusante, souvent c’est des prénoms coréens !’’ il faisait vraiment tout pour la charmer. Puis elle semblait pas très fute fute, donc il était presque certain qu’elle allait lui faire un plaisir sans nom de lui expliquer.  

Toute la peur et l’inquiétude s’évaporent en un instant, Hea sent ses tremblements s’atténuer doucement jusqu’à disparaitre, mais il n’y avait rien qu’elle puisse faire contre ses larmes, elles étaient toujours présentes sur les contours de ses pommettes, impossibles à réprimer, dues à son soulagement d’avoir enfin retrouvé son petit animal de compagnie. Bien qu’elle ne soit pas réellement responsable de ça. Elle réalise un peu plus son incapacité à faire quoi que soit par elle-même, elle n’a même pas pu garder Blanco pour une petite heure sans qu’il ne lui arrive du mal. Elle souffle un remerciement attendri en attrapant le mouchoir que lui tend le jeune homme. Elle ne fait pas attention au compliment qu’il glisse en même temps, ne pouvant pas le comprendre. « Oh…tant mieux que vous ne l’ayez pas gardé pour vous. » Les yeux grands ouverts et la mine soudainement inquiète de nouveau, elle ne saisit pas la taquinerie. Sa main vient flatter le pelage blanc de son chien et y retrouve le réconfort qu’elle recherchait. « C’est pas vraiment grâce à moi. Mon mari lui apprend tout, il est bien plus doué que moi. » Elle se demande silencieusement pourquoi Siyeon apprendrait au canidé à défaire ce nœud, est-ce qu’il voulait la tester ? Elle soupire discrètement, légèrement agacée. Une pression sur son épaule se fait ressentir et elle tourne lentement la tête pour y surprendre la main de l’homme. Elle déteste ce genre de contacts physiques habituellement, c’est suffisant pour la faire paniquer ou fuir, mais à cet instant elle se force à simplement sourire poliment.

« Enchantée. Jang Hea. » répond-t-elle par automatisme, Siyeon lui a toujours demandé de faire attention avec les inconnus, mais Ddol Min n’en était pas réellement un, il l’avait aidé à retrouver son chien. Sans lui, elle serait encore à faire le tour du quartier en criant son nom sans cesse. « Je sais pas trop…Je me souviens pas vraiment. » avoue-t-elle en se pinçant les lèvres, boudeuse. Elle est habituée à ses troubles de mémoire, son attention est souvent déviée vers d’autres choses malgré elle. « Il a l’air de bien vous aimez. » fait-elle remarquer pour changer rapidement de sujet. Hea se relève après avoir attaché la laisse autour du cou blanc de l’animal. Elle observe Ddol Min, fixement, presque sans sourciller comme un à son habitude. On lui fait à chaque fois savoir que c’était impoli, qu’il était possible de rendre l’autre mal à l’aise, mais elle continue tout de même. « Je peux vous inviter prendre un café ? Pour vous remercier. »