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Disparité d’opinions, vie qui ne se visualise pas tout à fait d’un œil similaire. Limite tracée, exposée, connue de ta conscience qui la refuse du revers de la main. Plus simple ainsi, convaincu que tu peux parvenir à enfreindre les règles dressées pour te tailler une place dans le quotidien dont tu veux faire partie. Décision calculée, recherches exécutées pour viser dans les intentions, ta visite personnelle qui se précède d’un bouquet haut en couleurs pour la fête des amoureux malgré la réalité qui veut que rien ne t’y oblige puisque le mannequin se fait clair sur les projets absents qui vous entourent. Normalement, tu aurais abandonné, passé à autre chose sans trop y songer plus longuement, mais pas cette fois. Part de toi retenue, incapable de prendre le refus de base comme explication, incapable de te dire qu’il n’y a que toi percevant la douce chimie qui anime les heures à se côtoyer. Une multitude de détails qui t’incitent à ne pas tourner vulgairement la page, qui te poussent à essayer encore, quitte à devenir tristement envahissant.

Mettre le pied dans le secteur où il travail ne te ressemble pas, davantage conservateur quant à la vie professionnelle qui n’aime pas trop se mélanger en dehors de situations spéciales et particulières. Geste risqué, conscience qu’il a davantage de chance de chercher à fuir qu’à accepter de suivre. Il n’est pas proie facile, coriace dans ses intentions qui mettent du temps à céder avant de réussir à le trainer à la fin de son boulot vers le confort de ton appartement. La communication est à sens unique, confronté à un mur qui tire la moue, et c’est un soupire qui traverse tes lèvres en ouvrant la porte de ton logis partagé. « Even if it makes you look super cute, stop it. I’m not kidnapping you, I just want to talk. » Profonde vérité qui sait pertinemment que l’autre jeune homme aimerait certainement mieux éviter cette raison pour se retrouver dans la même pièce que toi.

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Opinions en contraste, le cœur en émoi, et Shina qui fuit, s’enfuit. De Noël et des tendresses des fêtes passées à ses côtés, il ne reste rien. Si ce n’est son absence. Le mannequin soudainement occupé. Trop. À un coin différent du globe tous les jours ou presque. Fuite de son propre chez soi. Shina qui fuit. Le temps de se remettre. De ce gars qui bat trop fort, trop mal. Aromantique. Il l’avait dit. S’y cantonnait. Et voilà qu’il suffisait d’une personne pour que tout s’effondre. Et Shina pas si courageux. Non. Plus du genre à fuir qu’autre chose. Incapable d’affronter la réalité. Incapable d’accepter. Cœur qu’il a muselé, fait taire à nouveau. Et pourtant le voilà à nouveau qui s’affole, s’agite contre sa cage thoracique. Le japonais le nez dans un bouquet de fleurs pendant une pause, la carte laissée avec qui repose avec soin dans ses affaires. Et du regret de lui faire ainsi du mal. Mais l’amour renié avec force, l’image de sa mère comme un fantôme hurlant. Bouquet qui en fait parler plus d’un, et Shina qui hausse les épaules, les fleurs pourtant disposées avec soin dans sa loge. Le tournage qui s’éternise, contrat publicitaire qu’il en viendrait presque à refuser. Jusqu’à ce qu’il le voit. Haewan. La fuite avortée, le tournage qu’on finit enfin, et voilà qu’il n’a guère le choix. Des excuses qui se perdent auxquelles le chef ne croit pas, et le voilà dans la voiture de celui-ci, moue boudeuse, non sans avoir crié à son manager, à Chulhei son coiffeur-visagiste ou encore aux photographes que c’était un kidnapping. « Still think you are taking me against my will. » Mots prononcés avec un accent plus fort qu’à l’accoutumé tandis qu’il le suit jusqu’à chez lui. Lèvres pincées, les bras croisés il fait pourtant attention au bouquet qu’il garde contre lui. Appartement qu’il ne connaît que trop bien. Et ce besoin de fuir. Pas envie de le blesser. Pas envie de lui donner de faux espoirs. Shina qui préfère couper les ponts que d’offrir son cœur. « Like I said … I had a very busy month …not my fault. » Haussement d’épaules, chaussures laissées à l’entrée, il a des habitudes qui frisent avec une domesticité dérangeante. « How did you choose the flowers ? It’s beautiful. »

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Il fuit, lièvre apeuré aux limites déjà mentionnées contre lesquelles tu fais la sourde oreille. Entêtement solitaire, lutte menée qui risque de ne pas aboutir au scénario souhaité. Conscient des risques, détails pesés pour en venir à la conclusion que tu préfères trancher entre tout ou rien. « You’re old enough to leave when you want. » Moitié de vérité, sachant pertinemment que tu ne laisseras pas tomber tant que l’histoire ne sera pas réglée en toute légitimité plutôt que de vivre de déductions traduites par les grands silences du mannequin. Appartement silencieux, contraste soudain avec vos voix qui s’échangent propos pendant que tu lui tournes le dos pour disposer de tes clefs. « True, I forgot you always busier than anyone else. » Réponse agaçante, timbre des paroles qui le souligne avant de s’adoucir à la question sur les fleurs et tu te retournes pour lui faire face à nouveau. « You should know by now I do things properly and never settle for half a job. » Capacités à faire des recherches via le téléphone cellulaire entre deux instants de travail effréné, peu friand de faire les choses à moitié qui s’explique par la volonté à non seulement fouiller pour connaître les goûts du jeune homme, mais aussi pour récolter l’interprétation donnée à chaque fleur. Il respire le doute, l’envie de prendre la porte à la première occasion malgré ses aises qui se trouvent facilement sous ton toit, contraste évident avec tout le reste sans que tu ne relèves ce genre d’élément qui ne jouent pas en sa faveur. Direction du salon prise, n’ayant que peu envie de mener la conversation debout au milieu du penthouse et tu te poses le premier pour mieux lui laisser le choix de prendre place à la distance qu’il désire. « Okay, now, listen. If you have no interest in going further with me, I can understand and totally get it, but you must tell me. Last time I checked, I can’t read your mind and I still hate guessing. » Cœur battant, pourtant capable d'accepter le rejet et l'entendre sans que la planète ne cesse de tourner. Besoin que les mots soient prononcés pour maquer la page qui se refuse d'être tournée.

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Il fuit. Bien sûr que Shina fuit. Pour ne pas céder son cœur. Pour ne pas finir comme sa mère, aucune envie de s’enfermer dans une relation qui finira tôt ou tard. Pour ne pas se blesser au jeu de l’amour. Protection de son cœur qui s’écorche déjà dans des amitiés aux fins funèbres, drastiques. Pour le protéger lui aussi. Haewan. Il sait très bien ce qu’il veut. Ce qu’il espère. Ce que Shina ne peut, veut, lui donner. Mais à force de fuir, il a fini par être coincé Shina. L’impression qu’il lui doit au moins ça. Pour qu’Haewan cesse d’espérer. Pourtant Shina les bras croisés, bouquet bien calé, tandis qu’il suit le chef, remarque qui lui fait hausser les épaules. Assez grand pour partir, mais au final des réponses qu’il ne cessera de lui demander. « I’m sorry i’m a bloody international model. » Il l’a sans doute mérité. Cette remarque cassante que lui a donné Haewan. Pourtant il s’est senti obligé de répondre. De se justifier. Justifier son silence. Son absence. Son éloignement. Comme si tout pouvait se justifier au final. « These are gorgeous. » Le nez qui replonge dans les fleurs, l’espoir que le bouquet tienne plus de deux jours. C’est sans doute le dernier cadeau que lui fera Haewan. Il a pourtant bien choisi. Les couleurs pastelles des pétales qui trouvent grâce à ses yeux. Fleurs d’hiver, de printemps précoce qui l’ont toujours charmé. Shina finit pourtant par le suivre dans le salon. Hésitation évidente de où s’asseoir. Il fut un temps où il n’aurait même pas cligné des yeux avant d’être à ses côtés, dans les limites de la décence. Mais voilà pourtant qu’il prend place en face quasiment. Question de principe. C’est mieux pour discuter. Et la tentation serait moindre. Shina, pas si sûr qu’il lui pardonne si le sérieux de cet échange se perdait dans la luxure. « I think I have always been being clear with you Haewan. I’m aromantic. No way I can be in love with someone. So … I know you would like us to be together … But I liked what we have before. It was okay for me … And I thought it was also okay for you … I can’t give you my heart … I’m sorry. » Et bien sûr qu’il est désolé. Et malheureusement c’est un discours qu’il ne connaît que trop bien Shina. Ses excuses qui s’échappent de ses lèvres en automatisme, et la finalité qu’il voit s’approcher sur une séparation pure et simple. Nombreux sont ceux qui l’ont laissé pour compte, incapable d’accepter comment il était. Il n’attend pas de miracle. Se doute même que ça finira comme ça. Shina un peu trop égoïste soi-disant pour ne pas vouloir voir les autres souffrir dans les relations qu’il impose.

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Soudainement, les réponses tombent sur les nerfs. Recherche d’excuses qui énervent, excuses faciles contre lesquelles il serait aisé de répliquer et il te faut puiser dans une grande réserve de patience pour ne pas naviguer dans cette direction. Réplique au bord des lèvres ravalée pour plutôt parler des fleurs, compliment fleurissant au fond de la gorge lui aussi retenu pour préférer le silence. Mauvais caractère qui tire, défauts de surface étouffés, passés au mutisme dans l’espoir de ne pas envenimer les choses plus qu’elles ne le sont déjà. Ça te donnerait une raison pour le flanquer dehors et tourner cette page maudite que de t’emporter pour mieux troquer amour contre haine. Facilité souvent abusée pour la bonne conscience, comportement différent qui invite à passer au salon, prêt à savoir ce que tu ne souhaites pas vraiment entendre. Tu joins les mains ensemble, regard rivé vers celles-ci en écoutant le texte récité par le japonais qui se termine par quelques hochements de tête compréhensif de ta part. « I guess that’s how you see it, but I’m not convinced about the part where you say you can’t be in love. » Ta vision diffère de la sienne, ayant pu lire des propos muets différents à maintes reprises. « I thought what we had would be enough, turns out it isn’t and I fell for you. » Tu cesses enfin de fixer tes doigts pour lever ton attention dans sa direction. « For you. Not the so important model you apparently are because we both know I absolutely do not care about fashion and the whole industry. But, anyway, you indeed made it clear you don’t want me in your life the same way I want to be there for you, so it’s better to just cut it all off. » Mots étrangers, contraire au sentiment qui serait volontaire à se plier pour ne pas tout abandonner, mais ça ne servirait rien de bien si ce n’est que te distraire inutilement du rêve pour lequel tu te consacres corps et âme sans compter les heures. Goût amer, l’impression de fouiller afin de dénicher un truc à ajouter pour essayer de faire tourner le vent en ta faveur même si ça ne fonctionne pas comme ça. « Have you even tried being with someone before? » Ça sort tout seul, question sérieuse qui arque un sourcil sur le visage soudainement curieux face à cette information. Partisan de l’idée qu’il faut d’abord essayer avant de refuser, de clamer ne pas apprécier un élément, tu te fais probablement plus chiant que charmant. Le plus bizarre, c’est sûrement de se retrouver dans la position du rejeté, rôle inconfortable qui écorche subtilement la dignité d’une façon qui la laisse de travers.

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Des excuses il en a plein Shina. Pour protéger son cœur. Pour se protéger, il a toujours réponse à tout. Sans doute égoïste aux yeux des autres. Pourtant sans mauvaises attentions. Il sait bien que les relations avec lui ne sont pas faites pour durer. Il ne le sait que trop bien. Shina un peu trop tactile. Shina qui couche avec ses amis aussi bien qu’avec des rencontres d’un soir. Limites de son monde un peu trop floues pour que tout le monde les acceptent. Seules barrières autour de son cœur pourtant. Et il voudrait bien qu’Haewan le comprenne. Qu’il l’accepte comme il est. Mais après lui avoir expliqué, rappelé. Voilà qu’Haewan met en doute sa parole. Le blesse déjà. Shina qui est sur la défensive, les fleurs pourtant toujours dans ses mains, mais sa voix qui siffle dans le silence. « What can’t you understand in aromantic? And how can you even be doubtful about that? I think I know myself better than you Haewan. » Attitude hostile. Il se prépare au pire Shina. Et ça le brise. Qu’on ne le croit pas sans cœur. Ça le blesse de savoir qu’Haewan l’aime, et qu’il ne peut pas lui rendre ses sentiments. Mais la fin est attendue. Déchirante aussi. Le regard qui passe du garçon aux fleurs. Épaules tendues. Tout son être crispé à la conclusion que son amant, ancien amant, lui offre. Il se doutait. Bien sûr qu’il s’en doutait. Ce n’était pas pour autant que ça ne faisait pas mal. Grimace qu’il cache derrière le bouquet. « I understand. » murmuré d’une voix lourde tandis qu’il se relève. Déjà prêt à partir. Pas du genre à s’attarder quand on prend ce genre de décision. Conclusion habituelle. Shina déjà prêt à disparaître. Et il fait déjà demi-tour, le regard qui se refuse obstinément à regarder une dernière fois Haewan, l’impression qu’il pleurerait s’il le faisait. L’impression aussi qu’il n’a pas le droit de pleurer. Shina jamais victime dans ce genre d’histoire. Toujours bourreau. Question qui le bloque pourtant dans son départ. « What? I’m aromantic, of course not. Would you like it to be with someone whom can’t love you? I won’t give you this, I’m not this insensitive please. » Ego bafoué. Il n’offre pas son cœur. N’offre rien. Et pourtant d’autres se sont attachés à lui. D’autres lui ont demandé d’essayer. Le refus toujours sur les lèvres du mannequin. Pas assez cruel pour leur faire vivre cet enfer où leur amour ne serait pas rendu. Pas envie de les voir se détruire. Le jeu de l’amour ne vaut pas une vie. Non.

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Défensive immédiate de la part de l’interlocuteur, soupire qui traverse tes lèvres devant la réaction flamboyante qui tire les conclusions désirées de tes propos. Obligé de peser le pour et le contre de te lancer dans ce combat, de vérifier l’intérêt à t’entêter comme tu sais trop bien le faire. « Yeah, you’re right. I don’t know you, but it’s not like I didn’t try. » Roue qui tourne, essaies infructueux toujours noyés dans la même routine de revenir au lit dès que l’occasion se présente. Regret d’avoir insisté pour lui parler, pour ne pas avoir accepté le silence comme porte de sortie la plus simpliste. Connaissance de l’enveloppe, ignorance du contenu qui se vaut dans les deux sens. Tu pinces les lèvres une fois terminé, davantage agacé que peiné. Mauvaise habitude de jouer un rôle pour ne pas perdre la face, tu lances la question finale sans trop y penser et tu n’aurais pas dû. Quelques mots ont suffi pour faire basculer les aveux tendres vers une envie de lui presser le pas vers la porte, mais ce n’est pas ce que tu veux. Tu réagis par mécanisme de protection, peu indifférent avec la réalité d’être refusé qui entaille l’ego. « I started this life with someone who thought she couldn’t love me. There’s a difference between someone who can’t and someone who doesn’t want. At least, I hope you’re not confusing these two and you’re perfectly sure about what you’re saying. » Ton opinion, il peut la prendre et en faire ce qu’il veut, lui non plus n’en connaissant que très à ton sujet. Frustration évidente, légitime, tu quittes le confort de ta position assise dans le but d’au moins le raccompagner jusqu’à la sortie. Il t’a donné envie de te poser, de mettre de côté les obsessions du travail au rythme de vos rencontres où paroles et gestes détonnent. Les deux éléments ne s’accordent pas, lançant des messages opposés, mais tu n’as d’autre choix que de prendre et accepter sa décision finale au risque de ne pas tenir ta propre parole. Sordide impression d’avoir étalé les efforts pour rien, erreur durement notée qui sera sûrement recommencée. « Anyway, it's not like you owe me any explications and you didn't even want to be here in the first place. You're free to go. »

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Les deux sur la défensive et les mots amers qui passent leurs lèvres suivis de regrets qu’il ravale. Ce n’était pas dans ce sens là qu’il avait voulu le dire Shina. Il avait laissé tomber ses défenses en vrai. Assez pour qu’Haewan puisse prétendre le connaître. Et ce manque d’acceptation le blesse plus qu’il ne veut le montrer. Retour acide qu’il a sans aucun doute mérité. Mais il est déjà debout Shina. Connaît les batailles perdues. Et celle-ci en est une. Un peu couard sur les bords, il finit toujours par laisser les autres partir. Parce qu’il n’a rien à offrir pour les retenir. Et les mots d’Haewan continue de le blesser. De le braquer. Répliques violentes qui se coincent entre ses lèvres, de peur d’envenimer la situation plus qu’elle ne l’est déjà. « I think I know myself. Enough to know if I can love or not. » Et il voudrait lui dire que ça ne le regarde pas. Qu’il n’a pas le droit de le mettre ainsi en faux, de rejeter sa nature parce que ça ne colle pas avec ce qu’il souhaite. Émotions en pagaille, le cœur au bord des lèvres, sensibilité à fleurs de peau, il garde le bouquet contre lui tandis qu’il se dirige vers la porte. « What do you want me to do? Of course I didn’t want to be here, because I knew that at the end, everything would be broken, and I didn’t want that. I only wanted to keep you in my life, like before. And it’s kinda unfair. Because you wont’ even believe me no matter what I say. » Et ses mots sont brouillés, passent ses lèvres trop rapidement, accent qui pointe le bout de son nez, rappel qu’il n’est pas coréen même s’il maitrise la langue à la perfection. Et il est agité Shina. Par la frustration, par la tristesse. Parce qu’il ne voulait pas, vraiment. Que ça se finisse comme ça. Premières larmes qui coulent le long de ses joues, et il les essuie de sa manche. « Fuck. Now I cry. Perfect. I have feelings Haewan. Maybe more than you think, but I’m not romantically inclined … And even if I say yes. At first it will be okay with you. And then you will ask for more … And I will have nothing to give you. » Sourire amer, fragile, peut-être que c’est mieux comme ça au final. Qu’il s’en aille. Parce que finalement cette complicité tendre, tout ce qui pouvait les lier, ce n’était pas assez pour qu’ils se comprennent. Et de nouvelles larmes ne peuvent que couler à cette réalisation. Soudainement si peu compatible, que ça fait mal.

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« Good for you, then. » Il y a de l’amertume dans le fond de la voix, énervement de plus en plus évident alors que tu fais le maximum pour écourter l’instant qui commence à peser un peu trop lourd sur les épaules et que ta conscience tente d’abréger dans les plus brefs délais. Difficile d’abandonner quelque chose de désiré, mais trop habitué de tout contrôler, de ne pas te faire tenir tête. L’accoutume du triomphe qui s’est installé vite en toi, problème poignant dès que le scénario ne va pas en ton sens. Habitué d’écarter du chemin les individus qui s’opposent au point de représenter une nuisance à tes yeux, c’est un cercle vicieux qui t’incite à vouloir lui fermer la porte au nez sans vraiment accepter de t’y résoudre. L’accent teinte sa réponse, pour une fois inapte à attendrir le cœur fragile devant la langue coréenne moins assurée qu’à la normale. « Unfair? You just said you wanted to keep me around for your own entertainment even if you know I have feelings for you. You were ready to just completely ignore them and keep going, really? » Égoïsme souligné avec presque le dédain dans le regard, opinion vacillante quant à celui qui se tient devant toi. Pourtant celui rejeté, ce ne sont pas tes joues qui s’humidifient et tu ne sais comment réagir devant sa réaction. À la fois bafoué et hésitant d’apporter réconfort, il complique inutilement une situation qui te paraissait plutôt simple. « You’re overthinking everything. » Lui déjà projeté si loin sans que tu n’en demandes autant, déséquilibre soudain entre vous deux posé par ta banale envie de solidifier une dynamique convenable. Autant tu veux le jeter dehors, ne plus jamais avoir à repenser à votre histoire, autant ton cœur s’arrache à lever les mains vers son visage pour en retirer l’eau salée en surplus de tes maigres capacités. « I don’t even know what you mean with ‘ask for more’. More what? I could already see stars in your eyes when we were together. Your smiles, all the little things, pretty much everything was this close to be perfect. But you don’t want to be lovers and I’m not interested in being just friends. It’s selfish, but you protect yourself and I do the same. » Tes doigts se retirent, s’éloignent pour revenir vers toi, incertain de l’intérêt de faire durer la conversation pour le retenir davantage dans la même pièce que toi. Relation malsaine, la logique évidente quant à la décision à prendre, mais tu étires le moment final au maximum parce que tu n’es pas tout à fait prêt à le laisser partir.

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Les mots qui se perdent dans l’acidité de la situation. Et Shina qui encaisse. Tente d’expliquer pourquoi. Pourquoi il ne peut pas lui offrir cette relation qu’Haewan lui réclame. Pourquoi il ne voulait pas être là. Pourquoi il avait fui cette conversation. Hécatombe. Celle de son cœur. Et chacune de ses paroles est retournée contre lui. Hécatombe, et l’être que l’on a chéri, l’être à qui on tient qui doute de ses mots, qui balayent ses explications. Il ferait mieux de partir. C’est ce qu’il se dit le mannequin. Encore et encore. Il ferait mieux de partir. Avant que tout ne s’aggrave plus encore et qu’à la fin il n’y ait plus que des regrets. Il y en a déjà trop des regrets. Et la façon dont le décrit Haewan le glace. Non. Il ne voulait pas le garder dans sa vie par égoïsme. Non. Il aurait préféré que la situation reste comme avant. Parce que ça lui convenait. Parce qu’il n’y avait pas de sentiments. Rien. Maintenant c’était trop tard. C’est trop tard. Et quelque chose s’est brisée entre eux. Chiaki qui ne sait plus quoi répondre. Plus quoi lui dire sans qu’Haewan ne l’attaque un peu plus encore. Goût salé sur ses lèvres. Et l’horreur de concevoir que le masque est assez brisé pour que les larmes coulent. Pour qu’il se montre si vulnérable. Larmes qu’il tente d’essuyer dans une énième explication. Son âme qui crie à la compréhension pour n’avoir qu’en retour cette mésentente cruelle. Et cette finalité qui l’est encore plus. De celle qui lui brise le cœur. Et il accuse Shina. Comme toujours. L’abandon en point final. Pas comme s’il n’était pas habitué. Pas pour autant que ça ne faisait pas mal. Presque autant que cette main douce qui vient essuyer ses larmes traitresses. « You don’t understand … No you doesn’t want to understand Haewan. » La phrase est fragile, mais la réalité est là. Pas dénué de sentiments, d’émotions. Non. Mais pas pour autant capable d’aimer, l’impression qu’il est le bourreau, alors qu’il est tout autant une victime dans l’histoire. Et lorsqu’il parle de plus, il parle des ‘je t’aime’ qu’il ne pourra pas lui donner. Il parle d’un cœur qu’il n’a pas à offrir. Il parle de tout ce qu’il lui demande déjà, là à demi-mots. Mais qu’importe. Haewan a fait son choix. « But it’s okay. Isn’t it ? You don’t want to be friends … Okay. » Haewan a fait son choix. Et il doit respecter sa décision. Même si ça le brise. Mais Shina il n’a tellement pas envie de partir. Sauf qu’on ne peut plus retourner en arrière. Et que clairement Haewan lui a dit à quel point il était égoïste à vouloir le garder dans sa vie. Tombé de rideau. « I will go then … Thank for the flowers. » Trémolos dans sa voix des sanglots retenus. Il a déjà montré les larmes, autant ne pas montrer les pleurs qui se bloquent dans sa gorge. Non.

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Sale impression de perdre ton temps, que tu pourrais utiliser ces instants précieux à faire autre chose que les gaspiller à renvoyer les insultes qui tentent de se cacher sous le velours des mésentendus. Loin du scénario escompté, des attentes dressées. Réalité venimeuse qui ne fait pas de cadeau, réalisation que tu es mieux quand tu partages ton amour avec la cuisine. Tout simplement. C’est plus facile, moins risqué. La passion qui ne devrait pas se retrouver relégué au second plan. Erreur commise une fois, part de fierté qui se ravale amèrement à être rejeté. « And you don’t want to explain. » Braqué sur tous les plans, âme victimisée de laquelle tu éloignes tes doigts en te ravisant d’en faire davantage. Le rôle que tu aurais voulu posséder ne t’es pas octroyé, goût rancie qui écorche momentanément la volonté à vouloir le consoler. Blâme plus aisé à jeter qu’à prendre. Pour l’instant, ton désir premier est de couper les ponts. Jeu habile auquel tu es habitué, vision un peu lâche qui s’explique par la haine de voir ton temps libre se gâcher. Un peu amer, impolitesse qui se meurt de s’exprimer à haute voix, retenue par miracle sous le silence qui attend que l’épisode se termine. Choix tranché, incapacité de rester ami avec quelqu’un pour qui le cœur bat. Trop dangereux, trop pénible. Moyen empoisonné de nourrir les espoirs, mais tu te connais et sait que ce ne sera pas bien long avant que le penchant ne perde de son intensité pour mieux s’éteindre. Tu veux qu’il parte tout autant que tu veux qu’il reste, verbalement inapte à le mettre dehors. « Don’t let them die too quickly. » Mention spéciale pour les fleurs qui méritent au moins mieux que toi, tu espères qu’elles ne se retrouveront pas fanées dès le lendemain. Cruelle analogie, leur beauté qui ne durera qu’un temps avant de finir à la poubelle. Comme vous deux, comme ce destin mal évité contre lequel tu n’as pas de moyen de lutter. Tu n’en es pas à ta première déception et elle ne sera pas ta dernière, évidence même qui ne parvient toutefois pas à apaiser la peine qui marque le fond de la cage thoracique. Main qui trouve la poignée de la porte d’entrée, le regard se pose dans le sien. « Just so you know, I don’t regret the time we spent together. »  

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Il ne veut pas expliquer Shina. Non il ne veut plus. Nuance. Parce qu’il lui avait déjà dit tout. Lui avait déjà parlé de tout ça. Aromantisme. Le mot apposé en douceur au début dans des discussions matinales lorsqu’ils s’étaient amusés entre les draps aux quatre coins du monde. Aromantisme. Le flegme cachant la sensibilité. Des sentiments à la pelle. Juste pas cette capacité à aimer. Pas cette envie, ce besoin de finir avec quelqu’un. Crainte des ‘je t’aime’ qui fanent comme les roses. Crainte des ‘je t’aime’ et de l’attachement qui finit dans la douleur. Esprit trop fragile pour pouvoir se jeter à cœur ouvert dans des amours éphémères. Il lui avait dit. Tout ça. Sans expliquer forcément les raisons. Secret trop bien gardé. Il lui avait dit. Presque ri en annonçant qu’il était dysfonctionnel. Mais ses mots ont du se perdre dans la chaleur de ces étés, à Barcelone sans doute. Et il s’est perdu aussi. Shina s’est perdu. A cru idiotement qu’il aurait pu garder les choses ainsi. Sans sentiment, sans chercher à compliquer la chose. Grossière erreur. Voilà qu’il en devient égoïste, le mot acide contre ses lèvres. Haewan le trouve égoïste. Mais lequel des deux l’est le plus ? Shina à vouloir le garder dans sa vie ? Ou lui à le rejeter et à ne plus vouloir avoir à faire avec lui. Qui ? C’est à ce le demander. Et les sanglots sont retenus. Juste des larmes qu’il ne peut arrêter et la voix qui tremble. Il tourne le dos. Déjà trop proche de l’entrée. Trop proche de sa sortie. Fin inévitable. Remarque sur les fleurs, et son étreinte qui se serre autour d’elles inconscient. Il ne reste que ça au final. De ce qui avait pu les lier. Que des fleurs. Destinée à mourir. Et après ? Il n’y aura plus rien. Que de la nostalgie. Des regrets. Pour une différence non acceptée. Pour un cœur qu’il n’a pas à offrir. Plus rien d’autre. « I … Yes … Will keep them. » Et jusqu’à la fin il ne veut pas le regarder. Mais quand ses chaussures sont mises, qu’il n’y a plus que la porte qui doit se refermer derrière lui, il relève la tête Shina. Moment de faiblesse pour graver une dernière fois ses traits dans sa mémoire. Avant d’aller maudire le destin. Pourquoi les faire se retrouver si c’est pour que ça finisse ainsi ? Pourquoi. Il n’a pas de réponse. « I was happy to meet you Wan. Really. » Temps imparfait. Il s’incline poliment. Plus d’étreinte, plus de baiser laissé au coin de ses lèvres. C’est fini. Il s’incline et quand il part, c’est le dos raide, les épaules crispées. Et dans sa gorge les sanglots qu’il retient toujours. Parfois le destin se trompe. Et ça en devient cruel.