unsighted ((minsoo))

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when the mind is blind

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Pièce plongée dans l’humidité après la douche qui laisse les cheveux encore un peu imprégnés d’eau, simple pantalon jogging enfilé avant de regagner la chambre partagée avec ton ami de longue date. Tu l’y trouves sans même le chercher, davantage occupé à mener à bien tes propres affaires en raison de l’escapade amoureuse du weekend pour laquelle tu dois lever le voile dès demain, soit en plein jeudi. Grosse valise extirpée de sa cachette, son contenu principal se trouve vite n’être que les vêtements d’hiver qui seront nécessaires ainsi que quelques-uns pour l’intérieur. Préparatifs plus stressant que l’habitude, main qui glisse dans les cheveux avant de s’essuyer sur le pantalon par réflexe du contact mouillé. Conseils vivant à seulement trois mètres, pourtant tu n’oses ouvrir la bouche. Part de honte qui garde le clapet clos malgré la nette connaissance des préférences de l’ami qui ne saurait juger ta soudaine réalité amoureuse, mais tu te ravises pendant encore une poignée de minutes. Ton chargeur de téléphone s’ajoute au reste de tes choix, relevant enfin le regard vers Minsoo pour une importante question sur laquelle tu te retrouves à ne pas savoir sur quel pied danser. « Tu crois que je devrais emmener mon shampoing et mon gel douche ? Ça vient en prime quand tu vas à l’hôtel, mais c’est le même truc quand c’est un chalet, tu crois ? » Il n’en a certainement pas plus la moindre idée que toi, hésitant sur les éléments basiques pour éviter d’avoir à réfléchir plus loin pour l’instant. « Et je devrais lui faire un cadeau ? Parce que bon, on est d’accord que c’est clairement pas moi qui paie. Je suis pas si riche. » Peu doué dans la romance, novice, tu tentes discrètement de piger dans l’expérience personnelle externe à ta personne pour savoir la direction à prendre.  

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S’infiltre sous la peau la paresse et son doux poison ; à paralyser les membres tenteraient-ils de faire quoique ce soit de productif, engourdir l’esprit pour l’obliger à gagner quelques chimères, rêveries. L’oeil effleure le travail scolaire attendant bien sagement sur le bureau de l’ordinateur, s’en lasse avant même de ne l’avoir réellement étreint. Plus tard en promesse silencieuse, procrastination, fléau de trop d’étudiants - Minsoo comptant peut-être un peu trop sur la vivacité de l’esprit pour accomplir parfaitement la tâche au dernier moment, conforté dans le cocon de villégiature par la fatigue de milieu de semaine.

Aventurier des temps moderne, s’improvise alors explorateur parmi les nombreux écrans d’un de ses jeux vidéos favoris - parcouru en solitaire trop de fois déjà, il faut tenter de le compléter de toutes les manières possible. Bordeciel traversée déjà de fond en comble, aucun pixel ne fut oublié - pourtant, l’espiègle trouve encore de l’amusement à scruter les donjons connus déjà par coeur, apprécie l’aspect reposant de cette familiarité.

Absorbé déjà trop par les merveilles numériques, y a qu’une voix, qu’une personne pour l’en tirer sans protestation - Noah dont le timbre accroche le palpitant pour lui voler quelques battements supplémentaire. Sourire vient illuminer son visage tandis que le jeu est mis en pause, malice vient ajouter un peu de soleil au regard - ce même regard qui ne se gêne pas pour redessiner encore et encore le torse nu face à lui. Gorgeous.

“Prends-en, oui, on sait jamais ! L’hygiène, c’est important...c’est pour ça que j’espère que tu vas penser à sortir couvert.”

Espiègle oublie la notion de privauté - au-delà de la jalousie, curiosité malsaine parsème ses phrases de quelques grivoiseries, à se demander s’il offre à l’autre ce dont lui ne peut que rêver.

“Euh...je dirais que oui, c’est sympa, mais fais comme tu peux. S’il se vexe parce que t’as pas de sous, il est nul - moi, je ne te ferais jamais ça.”

Prince d’égoïsme voudrait ordonner au ciel de jeter sur l’autre toutes les ombres, être seul détenteur des lumières savant mettre un être en valeur.

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Questionnement multiple, regard planté sur l’ami chez qui l’aide est réclamée à la suite d’un court débat interne. Affirmation positive, tu en rates presque la suite avant de laisser un sourcil s’arquer sur ton visage. Incompréhension soudaine, la main qui se tend vers l’épais manteau d’hiver qui traine sur la chaise de ton propre bureau d’un geste qui se veut de la plus grande évidence. « J’ai l’intention d’emmener mon super manteau, t’inquiètes pas. » Il y a le neurone qui s’active entre les deux oreilles, surchauffe jusqu’à développer la compréhension du sens des propos de l’autre. « Ah ! » Couleurs qui enflamment le teint immédiatement, la simple pensée de l’exécution de l’insinuation suffisant à te faire prier intérieurement d’être frappé d’une violente crise cardiaque qui ne vient pas. Figé, le sujet orienté vers autre chose pour mieux éviter celui épineux encore si cruellement tabou entre tes lèvres. Yeux qui s’attardent dorénavant sur le contenu de ta valise qui n’a strictement rien d’intéressant, mais qui te permet de te sauver de ceux de Minsoo. Réflexion hâtive, la réplique qui ne peut se rater pour mieux effacer la gêne que toi seul éprouve. « Non, parce que je t’ai déjà trouvé quelque chose. » La passion des boutiques te perdra, trop facilement enclin à dénicher des perles pour toi, mais aussi parfois pour les gens qui t’entourent. « Je vais commencer par le shampoing et le savon, on verra pour le reste. » Raison excellente pour prendre la fuite vers la salle de bain l’espace d’à peine deux minutes, obligé de revenir à la chambre avec tes efforts personnels pour la douche qui terminent dans une pochette de la valise pour ne pas risquer de se déverser partout sur les vêtements par accident. Ce n’est que maintenant que tu réalises la grande ironie de te demander s’il te faut dégoter un cadeau pour Zhifeng alors que tu en as déjà un pour ton ami. La claque contre le front se mérite d’elle-même après que l’esprit s’éveille enfin. « Mais oui, j’suis con. » Vaincu par ta propre imbécilité, tu te laisses tomber assis sur le bord de ton lit en faisant face à Minsoo, suffisamment mal pris pour en venir à ses conseils. « T’aimerais quoi comme cadeau, toi ? »

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Les yeux roulent dans l’orbite - parfois, Minsoo se demande ce qu’il peut bien trouver à cet homme, lui, qui semble parfois avoir le crâne rempli d’air. Pourtant, possède son coeur entre ses mains ; qui bat à tout rompre, manque parfois de glisser de ses doigts. Si près du sol, chaque seconde semble le rapprocher de la chute, et pourtant, palpitant aveugle et inconscient refuse de contempler la réalité, de regagner sa place entre les côtes. Convaincu qu’il saura, un jour, captiver le regard de l’être aimé.

“Mon Dieu, Noah...depuis le temps que tu me connais, ça me sidère que tu sois toujours incapable de saisir le second degré.”

À se demander parfois ce qu’il peut bien lui trouver - la réponse arrive au galop tandis que les yeux continuent de détailler le corps si peu vêtu sans aucune forme de gêne. C’est la jalousie qui revient empoisonner les veines, satané venin d’un noir ébène répandu en tout le corps ; à l’idée que c’est bien l’autre qui pourra pleinement en profiter, tracer de ses doigts chaque marbrure, offrir les plus beaux secrets de ses lèvres sur sa peau. Elle pourrait l’en rendre malade, cette satanée envie - et pour pas la laisser peindre de vert le miel de sa peau, il tente de remplacer ces images par d’autres tableaux, plus plaisants.

“Ohhh, vraiment ? Pour moi ?”

Enfant-oiseau, roucoule et pépie sous la joie des attentions qui lui sont portées ; à se sentir spécial, espiègle un peu mesquin se gonfle de fierté à l’idée qu’un présent lui fut accordé avant même d’être sûr que le rival y ait droit. Les plumes ébouriffées par l’orgueil, c’est le jeu éternel de la cour qu’il lui voue sans jamais qu’elle ne soit remarquée, remarque après remarque enchaînée dans le but d’attirer son attention vers les sentiments qui lui sont portés - toujours en vain.

“C’est touchant que tu penses à moi avant de penser à Zhifeng...j’aime à me dire que j’ai cette place spéciale à tes yeux, tu vois.”

Pour gonfler toujours un peu l’ego, qui déjà est un peu trop présent - égoïste, égocentrique, ego toujours qui aveugle et empêche de voir le monde ; petit prince, monarque de pacotille, du haut de son trône réclame encore et encore l’objet du désir sans se soucier des larmes de celui à qui il sera arraché.

“Ravi que tu le réalises enfin !”

Ricanement lorsque l’ami clame sa propre bêtise, simple taquinerie pas vouée à le blesser, un peu amusé ; voilà qu’il pivote sur la chaise de bureau pour mieux regarder ce dernier (tenter de s’en tenir à ses yeux, objectif pas toujours réalisé - puisque Noah semble pas capable de s’habiller).

“Bah...je le connais pas tant que ça, Zhifeng. Mais si c’est ton petit-ami, tu devrais savoir ce qu’il aime, non ? On dirait que tu connais mieux mes goûts que les siens.”

Sourire de malice, enfant du caprice.

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Normalement, tu captes plutôt bien le double sens des propos de ton ami, te faisant malin plaisir de rétorquer dans la même direction. Mais ton esprit est agité, ailleurs, concentré sur des détails qui t’échappent à défaut d’avoir l’expérience requise pour avancer avec certitude. Alors, tes épaules s’haussent naturellement, poursuivant ton travail avec le pigment qui colore tes joues contre ton gré. Parce que tu n’en es pas encore là, parce que la simple idée que ça puisse tourner dans cette direction te chavire dans l’embarras et une pointe de stress t’assaille inutilement. Sujet qui prend une nouvelle direction préférable, bien que ce ne soit pas l’aveux le plus intelligent à faire que d’annoncer l’étrange priorité de Minsoo dans la liste qui se veut axée vers les couples. « Ouais, c’était facile. » Tu n’aides pas ta cause, alors tu files te changer les idées vers la salle de bain où l’air est encore teintée de l’humidité de ta douche pour mieux revenir armé de tes nécessités pour le week-end que tu places dans tes bagages. « Flatte pas trop ton ego. On est pote depuis des années, c’est juste normal. » Oui et non, tu ne veux pas trop t’étendre sur le sujet.

Combat acharné pour essayer de faire entrer une paire de jean additionnelle dans ta valise, ce n’est que maintenant que ta propre imbécillité assaille ta conscience et que tu te trouves bien idiot. Évidemment, Minsoo il n’aide pas. Tournant encore une fois la conservation à son avantage et tu soupires en secouant la tête. Abandon de ton match contre le morceau de tissu que tu termineras plus tard, tu reviens sur tes deux pieds afin d’aller vérifier le niveau de charge de ton téléphone sur ton bureau – ainsi que l’heure puisque tu n’auras pas le choix de vivre une séance boutique à la hâte. « Tu m’aides pas, là. Ça fait même pas six mois je le connais, of course que j’en sais plus sur toi. Laisse faire, je trouverai moi-même. » Ton lit se transformant de plus en plus en champ de bataille, tu prends d’assaut celui inutilisé de Minsoo pour te vautrer. « Pour la peine, tu devras attendre à dimanche soir pour ton cadeau. » Aveugle au regard rivé sur le plafond de la chambre, doigts qui passent dans les cheveux dans l’espoir fou de voir une idée germer dans le néant entre tes deux oreilles. « Tu vas faire quoi pendant que je suis pas là ? Te morfondre devant la fenêtre en attendant mon retour ? » Parce que s’il ne veut pas te filer un coup de main dans tes déboires, autant t’amuser à ses dépends pendant le temps qu’il te reste avant de devoir lever les voiles.

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Gamin qui se voudrait enfant-soleil ou bien enfant-roi, adore l’idée de régner au moins sur la liste de priorité de cet homme si cher à son coeur. Bien sûr qu’il se berce de quelques illusions, et se lance à la poursuite de quelques chimères qui lui font voir des images inexistantes au creux des mots ; mais puisqu’il est si doux de vivre ainsi au creux du rêve, Minsoo rechigne à s’en arracher. Continue de s’accrocher à l’idée que oui, il est une priorité, qu’importe le parasite qui s’approprie actuellement le palpitant de l’être aimé, ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne parvienne à le chasser.

“Si tu le dis...moi je retiens que tu as pensé à moi en premier. Franchement, ça fait plaisir, surtout en cette période de l’année.”

Pépiement amusé, la fête des amoureux qui se rapproche et qu’il passera seul en compagnie de son ombre - ou bien de quelques amis pour oublier l’air morose de ceux oubliés en ces jours d’amour, les coeurs solitaires ou bien ceux qui appellent à grand cris des sourds.

En attendant continue de vivre dans sa bulle, sourire de malice porté à son visage tandis qu’il pose un bras sur son genou, drôle de position adoptée sur la chaise (gays can’t sit right), les yeux attaquant toujours le torse de l’ami quitte à risquer de voir l’aurore naître sur les joues. Sans gêne, malgré les hormones dans tous leurs états de l’adolescent qu’il est toujours.

“Ouiiiii mais….tu sais, c’est ton petit-ami, tu devrais connaître tout sur lui, c’est toujours mieux, dans une relation…”

Taquin, l’occasion jamais manquée de lancer des piques à ce rival tout en indiquant plus clairement le chemin jusqu’à lui ; à se demander quand, enfin, Aurore daignera ouvrir les yeux et quitter cet ennuyeux sommeil, à pas oser administrer le baiser qui saurait le tirer des limbes.

“Mais ! T’es injuste, là. Faire languir les gens c’est maaaal, mais tu me le fais tout le temps.”

Allusion à quelque chose qui va au-delà de simples présents, légère moue peinte au bout des lèvres tandis qu’il finit par quitter la chaise pour aller s’étaler sur son lit. Plus confortable, quitte à ne pas travailler.

“T’aimerais bien, uh ? Je suis pas désespéré à ce point. J’dois voir Xiao Lu, puis...je sais pas, je vais sortir, peut-être m’amuser un peu, si tu vois c’que je veux dire...”

À espérer voir un peu de jalousie germer chez l’autre face aux quelques allusions.

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Grimace se dessine sur ton visage au rappel de la date fatidique qui pend au bout du nez, à cette période où l’amour teinte l’air. Fête dégoûtante au cours des dix-huit dernières années pour soudainement gagner une importance astronomique lors de celle en cours. « J’ai pas forcément pensé à toi en premier. T’es juste le premier pour qui je suis tombé sur quelque chose. » C’est une façon comme une autre de poser la réalité, de te laver de la culpabilité de ne pas être le petit-ami parfait, mais ça Zhifeng n’a pas à le savoir. Il y a un peu de désespoir dans ta voix, en revanche, puisque ton aide n’en a rien de similaire. Livré à toi-même, forcé de te débrouiller tout seul au risque de capituler vers les clichés – parce que, au fond, ils ne sont pas si terribles que ce que tu prétends même s’il faudra te tuer pour te le faire admettre. « Tout ? » Ce n’est plus au secret du plus jeune que tu penses, mais aux tiens qui te reviennent désagréablement en mémoire pendant un bref moment. Tout ne peut pas se partager, croyant aussi qu’il serait bien décevant s’il fallait que vous ayez déjà complété le tour de ce qui vous distingue. « En si peu de temps ? Putain, je plains tes exs. Tu leur faisais passer un interrogatoire et ils devaient remplir un questionnaire ? » L’image t’amuse, suffit à alléger la pression sur tes épaules qui a voulu s’y glisser pour diverses raisons.

« Quelle jolie victime tu fais là. T’es pas un peu dramatique ? Je savais que j’aurais pas dû t’acheter quelque chose. » Il quitte sa chaise pour venir aussi trouver confort sur son lit et tu creuses l’espace par automatisme tout en conservant ton statut d’intru sur son territoire. Ses plans font rondir un sourcil, surpris de le savoir apte à approcher celui dont tu n’aperçois que rarement le minois. « Xiaolu ? Sérieux ? J’crois que j’ai échangé six mots avec le type depuis l’automne. » Picotement de jalousie, intrigue sur ce qui a pu les rapprocher alors que tu es celui qui fréquente son meilleur ami. Incompréhension certaine, tu meurs d’envie de lui faire cracher les détails de cette étrange amitié. « Tant que c’est pas avec lui que tu décides de t’amuser. Gross. » Tu ne t’entends pas, ne captes pas l’ironie derrière tes mots. Dégoût étrangement orienté sur l’âge, couteau à double tranchant contre lequel tu te coupes allègrement les doigts sans même t’en rendre compte.  

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Les yeux roulent jusqu’au fond de l’orbite, et l’esprit devient sourd à toute tentative de lui faire entendre raison ; aveugle à la réalité. Peu importe les excuses, accepter de retenir que les parties qui l’intéressent - premier auquel il a pensé.

“Oui, oui, si tu le dis !”

Qu’il chantonne, enfermé en son rêve - princesse attend patiemment en haut du donjon que son prince ne vienne la chercher, sans jamais voir qu’il ne va jamais arriver, ni que le château fait de papier mâché risque de s’embraser ou bien s’effondrer.

Bien piètre amie, au final, aucune aide n’est prodiguée malgré la demande initiale de Noah ; subconscient égoïste se l’étant approprié, refuse de l’aider à combler un autre, voudrait bien l’enchainer à lui pour ne plus le voir fuir, offrir son coeur à cet enfant lorsque le sien crève du désir d’être entre ses bras.

“Tout. Ou au moins, beaucoup de choses.”

Affirmation qui, plus qu’une réelle opinion sur les relations, voudrait devenir chemin doré menant l’aimé à sa personne : puisqu’ils se connaissent depuis si longtemps, puisqu’il en sait tant sur lui (si ce n’est l’évidence), ne serait-il pas idéal d’avancer ensemble sous les fleurs bourgeonnantes d’une relation ? L’avis ne semblant pas partagé par l’ami qui persiste à piquer l’ego, nous arrache une moue vexée et un sourcil froncé.

“Non, et t’es pas drôle. Juste, j’m’intéressais à eux, ils s’intéressaient à moi...ça me semble normal, mais si t’es pas d’accord, hein.”

Frustration, vexation vite oubliée au profit d’un nouveau sourire.

“Un peu, mais je suis ta drama queen préférée, ne tente pas de le cacher.”

Taquin à nouveau, et puisque Noah semble vouloir fuir son contact, espiègle s’étend de plus belle sur le lit pour se rapprocher de sa silhouette. Voudrait bien se tenir tout près de ce corps toujours aussi dénudé.

“Bah oui, Xiaolu...tu sais, il est franchement sympa, si t’étais pas trop occupé à roucouler avec Zhifeng, peut-être que tu t’en serais rendu compte. Il te parle probablement pas par peur de déranger.”

Le nom du rival prononcé avec une pointe de venin ; à défendre les intérêts de l’ami lorsque Noah semble si surpris de les voir se fréquenter. Expression vite repoussée à l’entendre poursuivre, insinuation assez déplaisante puisque Xialou n’est qu’enfant à nos yeux.

“Hein ? Non ! T’es malade, je fricote pas avec des enfants, moi.”

Dernier mot appuyé, à rappeler que Noah n’a aucune raison d’afficher cet air dégoûté.

“Pas sûr que tu puisses en dire autant.”

Nouvelle balle lancée à cette relation qu’il ne peut supporter.

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Convaincu que tu as raison, que ton ami s’amuse à flatter inutilement son ego sur des idées qui ne sont pas fondées, qui ne veulent rien dire. Tu aurais très bien pu songer à un cadeau pour ta mère en premier si tu n’étais pas si pauvre, mais le budget étroit te force à faire des concessions – et, de toute façon, tu sais que tu n’as qu’à lâcher un coup de fil pour aller manger à la maison pour combler toutes les attentes affectives de tes parents. Laissant couler les détails jugés éphémères à tes yeux, vite oubliés dans le vide de ton esprit pour passer aux songes désagréables de devenir se dévoiler. Exposer ses secrets, dans leur ensemble. Étrange notion, pas même tes amis ne savent l’étendue de ton jardin, pas même Minsoo qui partage le même espace de vie. Froncement de sourcils, tu décides de le fixer d’un air sceptique. « Si tu me dis que ça vaut même en amitié, je vais me mettre à douter sérieusement de tes dires. » Tu insistes, persuadé de l’impossibilité de la chose. Surtout après si peu de temps, qu’importe ce que semble en penser l’autre. « Tu dis ça comme si tu sous-entendais que je m’intéresse pas à lui. Faut savoir entretenir le mystère un peu. Et si tu t’intéresses autant aux gens : c’est quoi mon plat préféré ? » Sourire qui revient à la charge, envie de retirer du sérieux à cette conversation qui commence à te peser trop sur la conscience au risque de finir par te convaincre que tu fais un piètre petit-ami.

Ami dramatique, un soupire traverse tes lèvres, forcé d’admettre la réalité. « T’es surtout la seule personne que je connais capable de porter cette couronne avec fierté. » La mention du plus jeune dont tu ne connais pratiquement que le nom suffit de rappel à l’ordre, assez pour soulever le point que ta surprise est réelle quant à l’approche de Minsoo vers celui-ci. « Attend. » Ton cerveau additionne, surchauffe au point d’en oublier l’âge de Zhifeng et Xiaolu qui meurt entre les lignes tout comme la pointe qui ne frôle pas ta conscience. Tu te relèves, position assise adoptée pour le regarder avec de grands yeux. « Feng lui a raconté des trucs qu’il t’a dit ? » Nervosité sous la peau, soudainement tu crains surtout que toute cette histoire repose sur des allusions dressées loin de tes oreilles pour ne pas te blesser – ou quelque chose de similaire. « Tu me dirais si tu savais quelque chose, right? » Mince jalousie possessive complètement dispersée par la crainte d’être le dernier mis au parfum d’une nouvelle, l’heure qui avance s’efface en importance.

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Les mots s’égarent, s’échappe des lèvres en flot continu de broderies verbales plus ou moins vraies, toutes dessinées dans l’objectif d’attirer l’oeil à nous, pointer du doigt l’évidence - ou du moins ce qui l’est pour nous, la supériorité prétendue par-rapport au petit ami. Un peu en vain, pourtant, soldat acharné continue de cribler de balles le vide en espérant y achever un ennemi invisible.

Les épaules tirées au ciel, l’esprit s’égare quelques instants à chercher les bon mots, à savoir que les précédents étaient peut-être un peu forts, pas si exacts, refuser pourtant d’admettre le tort, pour laisser l’espoir intact.

“Ça dépend du type d’amitié, j’pense...enfin peut-être pas tout, mais, ça me semble normal de partager des choses sur soit avec les gens qu’on aime, bien les connaître.”

Puis le visage s’outre un peu à l’entendre prétendre qu’il serait incapable de rendre justice à l’amitié au point de pas savoir quel plat sur la table est son préféré.

“J’sais pas si je suis toujours fan de mystère...et ton plat préféré c’est la pizza. Avec beaucoup de piment et de fromage.”

Sûr de lui, de sa connaissance de l’autre.

“Même que tu me dégoûtes parce que les matins de lendemain de soirée, tu la manges froide et tu mets de la glace dessus...franchement, je te juge sévère là-dessus. Mais tu vois, que j’te connais bien !”

Sourire fier planté au bout des lèvres, peut-être qu’il devrait s’effacer face à l’idée qu’il nourrit juste une légère obsession ; fait ignoré pourtant au profit de l’arrogance, la bonne humeur pointant en lueur au fond du regard.

“T’sais, Noah, étant un mec gay parmi une majorité hétéro, et vietnamien parmi une majorité coréenne ...j’ai appris à être fier de ce qui me différencie, parce que c’est plus sympa que de toujours se rabaisser. Et ça inclut mon côté drama queen.”

Le rire qui poursuit les mots en touche de légèreté après les grands discours, à pas se prendre au sérieux plus que ça ; les yeux pourtant viennent faire le tour de l’orbite à la nouvelle mention du rival, un peu agacé.

“Nah’, t’sais, notre vie tourne pas autour de vous et votre relation...donc franchement, on parle pas de vous. Faut stopper un peu l’égocentrisme, je t’aime beaucoup...mais tout de même.”

Légère touche de sarcasme malgré le rappel à ses affections particulières.

“Peut-être, peut-être pas, en attendant, je vais te laisser mariner.”

D’un coup amusé, cruel.

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Des propos qui font réfléchir les quelques neurones que tu possèdes, réflexion interne avec le regard qui se pose sur le plafond pour en admirer le subtil relief. « Yeah. Ouais, t’as raison. » Peut-être que tu n’en sais pas autant sur tes amis que tu le devrais, triste réalisation qui éteint une part de l’égocentrisme au fond de la poitrine. Sentiment renforcé lorsque Minsoo étale tes préférences alimentaires, allant jusqu’à ces mauvaises habitudes de lendemain de soirées fortement arrosées. Misérable ami, piètre exemple que tu fais à ne pas pouvoir retourner les informations. Tu sais vaguement ce qu’il aime, ce qu’il n’aime pas, mais pas de là à pouvoir pointer aussi précisément ses aléas alimentaires disgracieux. « Je sais pas si je dois être impressionné ou terrifié par tes connaissances. » Pointe humoristique pour noyer la mince culpabilité, de faire oublier que tu ne peux faire de même sur le plan de la conversation. Faudra peut-être que tu remédies à tout ça, que tu t’intéresses un peu plus à la personne qui partage littéralement ta chambre même s’il faut dire que toute ton attention est concentrée ailleurs depuis plusieurs semaines.

« Trop fier, parfois. » Son homosexualité qui se veut comme une réalité trop souvent volontairement effacée à tes yeux, préférant imaginer la vie comme elle te convient plutôt que d’accepter la différence des autres. Mauvaise manie que tu connais trop bien, que tu dois briser. Des efforts décuplés depuis les derniers mois pour faire preuve d’amélioration, chose qui n’est pas toujours facile. Pas quand les vieilles habitudes grattent, démangent pour refaire surface. Comme cette tendance à laisser jalousie ou possessivité enflammer ton esprit, question qui déborde des lèvres dans une forme contenue de panique. Première relation de couple, novice ultime quant à ce que tu sais et ne sais pas, il a y constamment cette crainte de foirer quelque part et l’apprendre trop tard. « Ça m’arrive de parler de toi quand t’es pas là. » Sourcils qui se froncent à la suite de sa réponse qui ne te plait pas, qui n’est pas ce que tu cherchais et la suite ne fait que pousser un soupir hors de tes poumons. « T’es chiant. J’croyais que les gays aimaient faire du gossip. » C’est à ton tour de rouler des yeux, te redressant finalement pour quitter le confort de son lit et partir à la recherche d’un t-shirt à enfiler de ton côté de la chambre. « Bon, pas que je t’aime pas, mais faut que j’aille me perdre dans les boutiques avant de partir. »