sweater weather » huil(e)

Retiré vers ton tabouret, rôle unique de servir d’observateur qui te va à merveille. Rappel à l’ordre comique, piètre aidant lorsque vient le temps de prendre soin d’une blessure quelconque même si tu n’as pas trop le choix de savoir t’y débrouiller en raison de l’emploi avec une jeune clientèle. « Since they’re only slutty dress, I’m not as sure as you. » Image mentale qui suffit à faire grincer des dents, des histoires qui n’ont rien d’intéressantes pour ta pauvre âme qui n’a pourtant que peu de gêne. Encore moins lorsque vient le temps d’affliger l’homme d’un compliment, de souligner l’aspect physique de sa beauté après avoir insinué un désaccord avec certains comportements au risque de paraitre plus superficiel que tu ne l’es réellement. Doux pour l’œil, regard qui s’en déloge difficilement dans une observation minutieuse de ses gestes, n’attendant pas de retour particulier aux flatteries. Alors, tu reprends la conversation laissée à plat quelques instants pour mieux le laisser travailler, t’amusant un brin à ses dépends devant ses sentiments lents. Début d’affirmation, un développement sur ce qui a pu se tramer entre les deux oreilles de Huixi au cours des dernières années et le sourire qui s’imprime aisément quand la main libre est saisie dans un contact qui monte jusqu’à l’avant-bras. « For a futur lawyer, you’re terrible with words. » Non pas en général, mais spécifiquement sur le sujet. Une part de toi garde en mémoire le rappel de ses problèmes à s’engager, craignant que ce week-end ne se révèle être qu’une bulle passante. Il est plus aisé de dresser des promesses loin de la ville, mais rien ne permet de dire que le célibataire ne voudra pas refaire surface une fois le retour au quotidien. Les bagues aux doigts ne sont que des obstacles de plus dans une histoire qui serait déjà bien assez complexe à la base sans leur présence. Quelques mèches sont replacées avant qu’il ne reprenne parole dans une affirmation que tu n’es pas assez naïf pour contrer. Peut-être que tu pourrais trouver mieux, plus digne de faire plaisir à l’entourage social tout en sachant faire battre le cœur. Mais cet organe est capricieux, têtu tout autant que tu peux l’être par moment. « You’re my fool, though. » Point important, précision ayant la plus de valeur quant au pourquoi du comment la situation a pu en arriver là. Il y a longtemps que tu aurais pu plier bagage et abandonner cette étrange amitié entretenue malgré les éléments qui auraient convaincu plusieurs de partir. Tu profites de sa proximité pour saisir son visage dans tes mains, rapprochement rapide pour lui voler un baiser avant de le libérer puisque tu ne tiens pas à ce que le repas se retrouve involontairement brûlé. « And you shouldn’t belittle yourself. I wouldn’t have stuck around if I only loved you for your appearance. » Rien n’est parfait, il y a des millions de choses dont il te faudra parler avec lui, mais tu espères que vous en aurez amplement le temps éventuellement. Peu enclin à gâcher les jours de congé avec les sujets lourds, les gardant pour quand ce sera plus solide. Parce que si tu le connais depuis cinq ans, ça ne veut pas tout dire.  

papillons qui s’emparent de ton ventre. ça semble si facile, maintenant que la bombe est désamorcée. ça semble si simple maintenant que tu sais que les sentiments sont partagés. et pourtant, même si la pression est tombée, tu ne te sens pas complètement libre. parce que tu as peur de tout foutre en l’air, comme tu sais si bien le faire. froncement de nez, haussement d’épaules. « i agree, i’m really not good with words. at least not in these situations. » et c’est peut-être pourquoi tu avais pris tant te temps à te décider. parce que peu importe le nombre de fois que tu te répétais les mots, ils étaient tous plus étranges les uns que les autres. les formulations n’avaient aucun sens et ne dégageaient aucunement le message que tu souhaitais. trop fort, pas assez fort. tournure qui semble rendre la situation moins importante qu’elle ne l’est réellement à tes yeux et tu n’as absolument pas envie qu’il pense que tu ne le prends pas au sérieux. mais ses paroles posent un baume sur ton âme, te rassurent comme elles seules savent le faire. tu as l’impression qu’ilseong trouve toujours les bons mots pour t’apaiser, précisions importantes qui ont la plus grande des valeurs à tes yeux. sourire qui nait lorsque vos lèvres se rencontrent une nouvelle fois, te redressant pour reprendre ta tâche initiale. « we never know. kids these days. » clin d’oeil amusé, allusion à vos âges. il était vrai que les jeunes, de vos jours, n’avaient plus les mêmes priorités. mains qui s’affairent habillement à dresser deux assiettes dignes d’un restaurant, présentation qui aurait très certainement fait plaisir à ton meilleur ami. depuis le temps qu’il s’efforçait à t’apprendre quelques trucs, voilà que ceux-ci se montraient particulièrement utiles. tu contournes l’ilot une fois le tout complété et tu prends place sur le tabouret voisin du sien, déposant les assiettes sur le marbre. « i hope i won’t end up poisoning the both of us. » main qui glisse sur la cuisse de ton aîné, lèvres qui se pressent tendrement contre sa tempe avant que t’attaquer au repas. tu n’avais pas remarqué à quel point ton estomac criait famine. silence qui s’installe une nouvelle fois, entrecoupé par les bruits des couverts qui s’entrechoquent. « what else do you like about me? besides my physique. » nouvelle bombe que tu lances sans même y penser, te rassoyant un peu mieux sur ton tabouret. main qui se pose au creux de ton menton pour imiter la position qu’ilseong avait précédemment prise, doux regard qui se pose sur lui. des millions de choses dont il faudrait parler. certains sujets sont plus faciles à aborder que d’autres. certains sujets valent mieux être oubliés, du moins, pour le moment.

Homme d’autres talents, tu sais depuis un moment que ce n’est pas le domaine dans lequel ses mots savent le mieux s’exprimer. Charme parmi tant d’autres facettes, tu le connais depuis suffisamment longtemps pour savoir que s’il était débarqué avec une annonce travaillée allant au-delà de ses compétences, tu l’aurais soupçonné de ne pas être seul derrière les propos. Non pas que ce soit quelque chose de mauvais, disons simplement que tu préfères l’authenticité du travail accompli par ses propres moyens sans avoir recours à une tierce partie pour chercher à obtenir les droits d’un cœur déjà involontairement gagné. « I don’t think I can still be considered among the ‘kids’. » Cette année, tu fêteras vingt-six ans, en automne certes mais il n’en demeure pas moins que le temps passe vite. Ayant souvent du mal à comprendre la génération suivant la tienne, écart mince, mais écart si creusé. Des principes qui t’échappent, parfois, mais ce n’est peut-être que toi qui la joue d’une autre époque sur certains points. Une seule année te sépare de Huixi, pourtant tout ne s’accorde pas. Différence de personnalité qui joue dans la balance, n’ayant jamais été un adorateur des fêtes jusqu’aux petites heures du matin. Il y a cette impression de perdre la journée entière lorsque les yeux s’ouvrent après neuf heures, sensation désagréable qui se fuit comme la peste pour être levée en même temps que le soleil même les jours de fin de semaine.

Les assiettes se posent, dévorant d’abord avec les yeux avec le sourire aux lèvres devant l’attention. Tu ne sais pas faire ça, tu ne sais pas dresser une assiette pour rivaliser avec la beauté des livres. Tu ne connais que les bases de la cuisine, pas assez pour affirmer avoir un talent quelconque, suffisant pour dire que tu te débrouilles plus qu’autre chose. « I’m sure you won’t. That would be a pretty tragic way to be forced to go back to Seoul. » L’affection se décerne d’une marque douce avant que tu ne te décides à également attaquer le plat sous ton nez. Doutes absents, bref compliment dressé pour mieux poursuivre l’action. Tu manges encore quand Huixi se décide à poser la question épineuse, de celles qui demandent une minute de réflexion pour faire concorder mots et sentiments, ce qui n’a rien de particulièrement aisé. Tu ne prétends pas être meilleur avec les paroles dans cette situation. « You’re smart, more than you seem to believe. Caring. You can just sit there and listen to me complain for twenty minutes without saying a word. » Repas pratiquement terminé, tu repousses un peu ton assiette pour ne pas malencontreusement l’accrocher dans un faux mouvement et viens poser une main contre sa cuisse la plus près. « Generally, you’re soft. A funny guy, too. And since you’re so tall, I’m sure you’ll never lose me anywhere. » Blague sur la fin pour alléger un peu le sérieux – point sur lequel tu es le seul autorisé à te moquer -, tu ne t’arrêtes pourtant pas totalement là. « I know you’re not perfect and I don’t want you be. I’m not either. » Vous évitez tous les deux les points brûlants, ceux qui empêchent de dire que tu te sens entièrement confortable et en confiance avec lui. Du moins, tant qu’il ne tombe pas trop loin dans l’alcool, ça va, tu n’as pas à te faire de soucis. C’est cette version de lui que tu aimes, mais tu sais que tu n’es pas en droit de lui interdire de boire et que ce soir n’a été qu’une exception.