thud feat. hea et siyeon

La pluie. Tempête infernale dès la portière claquée de la voiture alors que son sac couvrait maintenant sa tête. Les lunettes à présent dérangeantes parce qu'il avait oublié de les retirer à l'Université. Dernière année, et le quotidien d'une vie qu'il connaissait similaire en jour de pluie, différente au printemps et plus triste à l'hiver.

Mais c'était bien avec le sourire aux lèvres qu'il dépassait le hall d'entrée de la résidence, le luxe d'une vie ; de la vie qu'il avait pu continuer à lui offrir aux dépens de leurs parents. Et l'envie surpuissante de réussir fièrement, de ne dépendre plus que d'eux. Sa belle princesse, peut-être endormie … Sa belle princesse, peut-être les yeux accrochés devant la porte jusqu'à ce qu'il rentre.

Petit sourire naquit.
« Hea, je suis rentrée. » avait-il doucement annoncé, à peine la poignée enfoncé pour rentrer au sec. L'animal adopté qui avait immédiatement sauté sur lui, quelques caresses passagères offertes avant que son regard ne se pose sur la belle au bois dormant. Le rictus plus grand, encore. Elle ne changeait pas, la désolation du quotidien qu'il lui offrait … Il s'en voulait presque. Mais il était bien content de la revoir à chaque fois, si fidèle au mariage et aux alliances qu'ils avaient échangées Car elle était elle. Car elle était elle et personne d'autre.

Alors il était doucement partie chercher une couverture pour recouvrir son corps. Un baiser sur le front envolé pour attendre que délicatement elle daigne ouvrir les yeux. « Coucou princesse, tu as mangé ? » Et il savait que même si c'était le cas, elle ne résisterait pas à l'appel de la cuisine de Si Yeon. « Je ne pensais pas rentrer aussi tard, j'ai eu un dossier à traiter à l'école par rapport à l'année prochaine. Il faut que je trouve un stage de quelques semaines dans une agence mais je ne veux pas aller dans celle de nos pères. Ça complique légèrement la donne. » Le nom bafoué, la réputation à vie. Mais il y arriverait, c'était certain. S'il avait Hea à ses côtés, ça irait forcément.

Sa belle princesse.
Sa poupée.

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Elle se complaisait dans l’ennui constant de ses journées. Seule sans Siyeon. Seule sans Yon. Elle avait appris avec les années à ne pas harceler les gens qu’elle aimait, les autres n’étaient pas comme elle, ils avaient des journées fournies, un quotidien de labeur auquel elle n’avait jamais été préparé. Heureusement, le petit canidé qu’ils s’étaient offerts dernièrement avec Siyeon rendait ses journées moins longues. Hea apprenait à s’en occuper, reconnaitre petit à petit ses besoins et s’habituer à cette présence animale, jusqu’à ce qu’elle devienne indispensable. C’était souvent à ses côtés qu’elle sortait, rendant ses promenades solitaires plus joyeuses.

Et le soir, c’était indubitablement vers son grand appartement qu’elle retournait. Couloirs silencieux et pas feutrés jusqu’à la porte où elle relâcha enfin le grand chien avant de s’effondrer sur le canapé, épuisée. Elle se dirigea difficilement jusqu’à la chambre pour se changer puis bouda les plats surgelés pour revenir à son éternel canapé où le sommeil ne tarda pas à l’accueillir. Elle aimait être au plus près de la porte quand Siyeon rentrerait.
Quelques heures seulement et il était déjà là, les traits tendres et les lèvres chaudes contre son front. Elle profita encore de sa présence avec mutisme pendant plusieurs minutes avant de rouvrir les yeux.

« Non, je t’attendais pour manger. » Elle sourit, glissant ses doigts jusqu’à ceux de Siyeon, les alliances ornées bien en évidence. C’était une tendre émotion qui l’étreignait à chaque fois en voyant que le jeune homme n’ôtait jamais le bijou. Elle se mordilla néanmoins nerveusement les lèvres face à la suite des paroles de Siyeon, leurs parents n’ont jamais été un modèle pour eux et elle comprenait que Siyeon veuille s’éloigner le plus possible d’eux. Ses convictions ne seraient jamais en accord avec les leurs. « Tu veux que je… » demande à Yon, les mots restèrent en suspens, elle oubliait parfois que c’était là un sujet sensible. « Je suis certaine qu’on te trouvera un bon cabinet. Encore mieux que celui de nos parents. » Ils savaient pourtant que cela relèverait presque du miracle, leurs parents étaient les meilleurs, ils ne seraient pas si riches autrement.

« Tu es trop fatigué ou tu penses pouvoir nous faire à manger ? J’aiderai ! »

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Petit moment de bonheur offert à chaque fois qu'il dépassait le seuil de la porte. Quand son regard croisait celui d'une Hea endormie, quand il la contemplait dans ses rêves infinis. Beauté du monde, beauté de son monde. Précieux et sans failles. Ou invisible à ses yeux, invisible pour l’œil humain. Le sourire d'une vie entière, et toute la fatigue de la journée qui retombait, s'envolait dans l'espace-temps et jamais ne revenait. Hea devait sûrement avoir acquis des pouvoirs féeriques, pour l'apaiser comme pas même une tasse de café ne le pouvait. Un regard et une tendresse, caresse douce et précieuse pour le calmer. Un rien suffisait.

À peine avait-elle eu le temps d'ouvrir les yeux pour répondre à sa question qu'il s'était mis à lui parler dossier, fac de droit et tout ce qui ensuivait. Il s'en voulait presque au final, de l'abandonner tous les jours pour travailler sans être certain d'y arriver. Réputation des deux pères, même noms, même sang qui coulait dans les veines. Abominable et cruel. « Non, je pense que je pourrai demander aux cabinets dans les alentours. Même s'ils ne sont pas forcément connus dans le milieu, j'évite au moins la corruption … » avait-il ajouté, un soupir à la suite de ses mots. « Je suis désolée de t'embêter avec mes problèmes. Je t'ai même pas demander comment c'était passée ta journée ? » C'était ce qu'il aurait dû lui demandé en premier, oui. Alors il essayait de se rattraper tant qu'il le pouvait encore. Sourire aux lèvres en embrassant à nouveau la joue de la demoiselle. « Je vais nous faire à manger. Et oui tiens, aide-moi, ce n'est pas de refus ! » Et il l'avait emmenée sur son dos jusqu'à la cuisine, pour finalement venir la déposer sur la table de travail. « Tu as une idée du menu ? » Question primordiale, importante.

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Les journées étaient vides sans lui, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Ils n’étaient plus des enfants, Siyeon ne pouvait plus passer toutes ses journées en sa compagnie et oublier ses études et son travail à côté, et Hea savait que c’était pour elle qu’il se donnait autant. Tous deux désiraient plus que tout de couper toute attache avec leurs parents, mais ce n’était pas encore possible, ils dépendaient bien trop d’eux pour vivre et l’oisiveté dans laquelle ils avaient ouverts les yeux étaient difficile à surpasser. Elle voulait parfois se persuader qu’ils pourraient se contenter de moins, mais elle avait conscience que ce n’était pas possible. Siyeon devrait alors tout prendre en charge puisqu’elle ne pouvait rien faire ; incapable même de prendre soin d’elle, elle doutait de réussir à trouver le moindre emploi à son tour pour les aider. C’était pour ça qu’elle s’efforçait de toujours préserver un grand sourire sur ses lèvres dès que son homme rentrait le soir, elle ne savait même pas sourire, ne comprenait pas la nécessité de cette simple esquisse sur ses lèvres. Seulement, elle savait que Siyeon serait plus heureux s’il la savait heureuse aussi, malgré les heures d’absence.

« Tes problèmes sont les miens aussi, alors ne dis pas ça. Je suis en colère contre moi-même parce que je peux pas t’aider et parfois je comprends pas, mais je serais triste si tu ne m’en parlais plus. » Elle le rassura de ses mots, de ses doigts qui se faufilaient dans ses courtes mèches brunes, avant que le rire n’éclaire son visage quand Siyeon la porta jusqu’à la cuisine pour la déposer sur le plan de travail. Elle entendit leur chien les suivre, ses pas résonnant dans le silence de la villa. « Il a grandi tu trouves pas ? Ça veut que j’occupe pas trop mal de lui. » Son regard capta celui de Siyeon, dans l’attente silencieuse qu’il la flatte et lui offre sa validation, lui assure que, oui, elle faisait bien. Il n’y avait que son opinion qui comptait à ses yeux. « Hm, fried chicken ? » demanda-t-elle après quelques minutes de réflexion, pensive, avant que le souvenir d’une publicité de poulet frit vu ce matin ne resurgisse. « Tu veux qu’on monte à la terrasse pour y manger après ? » Proposition qu’elle désirait innocente, cachant le fait qu’elle avait passé la journée à mettre des coussins et des fleurs partout sur la terrasse après avoir vu une décoration similaire sur un catalogue.

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Une colère. Similaire l’une de l’autre, mais éloignée sous bien des points ; colère d’une absence, d’une présence faible et ridiculement insignifiante. Colère d’un manque d’activité, d’une brillance à vivre du confort ramené par l’autre. Ou colère oui, qui se complétait autant que le couple ne se complétait lui-même. Quelques caresses, doux sourires accrochés aux lèvres pour y remédier. Paroles douces et bienveillantes semblables aux cassettes que l’on rembobinait à l’époque, pourtant sincères au plus haut point. Et jamais, ô grand jamais les vestiges d’un mensonge quelconque ne s’amusaient à dépasser la frontière pulpeuse.

Amoureux au premier regard,
Et plus encore à chaque rencontre.

Belle et merveilleuse de son petit rire candeur, Hea. Doigts entremêlés l’espace d’un instant … Toujours plus touchés par ses paroles, encore. « Je continuerais à te parler, même si ma journée ne se résumais que d’une feuille morte échouer sur le sol. » Oui, parce qu’il n’y avait rien de moins important que d’ouvrir la bouche pour discuter avec elle. Rien de plus important que ces instants qu’il passait ensemble, précieux et si fragile. « Ce qui vaut pour moi le vaut également pour toi Hea, tes problèmes sont les miens. Tu sais que tu peux tout me dire, pas vrai ? » Tout sans la moindre exception – ou jusqu’où il s’imagine. Boule au ventre d’une pensée soudainement sombre. Sourire qu’il gardait pourtant, si fermement accroché à ses lèvres.

Regard penché sur la petite boule de poils. Quelques mois à peine qu’elle était arrivée dans leurs vies, et déjà comblés d’une présence qu’ils avaient désirée à eux deux. Grands rêveurs d’une enfance imaginée. « Je pense que tu fais une meilleure maîtresse que je ne l’aurais fait. Et je pense qu’à nous deux, nous sommes les meilleurs maîtres de ce monde. » L’approbation de l’animal qui se manifestaient de petits aboiements à la fin de sa phrase. Approbation qui ne manquait pas de le faire rire, Si Yeon. Complice d’affection pour cette même personne qui les chérissait tant, l’un et l’autre.

« Fried Chicken, c’est parti ! Est-ce qu’on commande ? Je peux les cuisiner aussi, si tu veux. Mais je te l’avoue Hea, je suis légèrement fatigué … » Et il ne s’inquiétait pas de sa réponse oui, parce qu’elle le comprendrait mieux que quiconque. A peine avait-il finit sa phrase qu’il s’empressait déjà de la prendre dans ses bras. Douce odeur qui lui avait tant manqué, toute la journée. Alors il restait là, quelques secondes silencieusement pour profiter de sa présence. Les larmes aux yeux qui ne montaient jamais, mais présente dans son cœur, son âme. Présente dans son cœur oui, de cette journée qu’il avait détesté passer loin d’elle … Toujours loin d’elle. Condamné à s’éloigner. « Allons sur la terrasse, oui. J’ai réparé la lumière extérieure ce weekend. » avait-il prononcé doucement en relevant la tête vers la fenêtre entrouverte du salon.

Nuit tombée.

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Elle ne savait pas ce qu’elle ferait sans lui, ce qu’elle serait sans lui.

Surement du néant, un bout de rien qui ne pouvait se trainer nulle part. Parce qu’il avait toujours été le seul à croire en elle, à continuer à la supporter, quand tous lui tournaient le dos. Siyeong rendit ses années d’école plus douces, il n’avait jamais eu besoin de plus que quelques mots tendres pour souffler au loin toute l’amertume que lui causait les médisances de ses camarades de classe. Elle n’aurait certainement jamais fini le lycée sans lui. Il était son pilier, sa grande tour qui la défendait contre autrui. Aujourd’hui encore, il continue à se dresser devant tous, fort et sécurisant, il n’avait jamais failli – jusqu’à travailler dur pour leur permettre de ne plus dépendre de leurs parents et ainsi se couper entièrement des Jang et du mal qu’ils représentent.

Elle était si fière de lui, Hea, et parallèlement, elle se sentait si honteuse de ce qu’elle était. Siyeon méritait mieux ; jamais la certitude de n’être qu’un poids accroché à ses chevilles ne se délogea de son esprit. Elle était pourtant incapable à imaginer des jours sans sa présence. Impossible de dessiner les traits d’une vie dénuée de Siyeon. Elle s’éteindrait sans sa tendresse. Elle en avait besoin.

De lui, tout simplement.

Les yeux de son homme étaient toujours aussi brillants, malgré la fatigue, ses iris reprenaient tout leur éclat en se reposant sur elle. C’était assez pour la ravir et la rassurer – peut-être qu’elle ne lui était pas si inutile, si elle arrivait ainsi à lui changer les idées et lui faire oublier pour un moment son épuisement. « Je sais, mais mes problèmes sont tellement stupides comparés aux tiens. » Comparés à n’importe quels autres problèmes même, elle en avait bien conscience. Après tout, ses journées étaient loin d’être aussi riches que celle de Siyeon ou de n’importe quelle autre personne qu’elle connaitrait. Elle les passait chez elle à s’occuper de leur beau chien, à jouer ou à se promener dans les alentours pour prendre quelques photos. Blanco ne tarda à faire entendre ses aboiements satisfaits qui leur fit décocher un rire à tous les deux.

« On peut commander, ça me va. » se hâta-t-elle de répondre. Elle n’était pas si difficile à vivre. Son rire ne s’éteignit pas, il ne fit que grandir quand le jeune homme la prit dans ses bras. Instinctivement, elle vint enrouler les siens autour de son cou et le rapprocher un peu plus, assez pour nicher sa tête au creux de son cou, assez pour entendre les battements de son cœur. « Hm, tu sens bon. » fit-elle remarquer dans un soupir appréciateur, humant délicatement le parfum ancré sur sa peau. Elle se glissa de sa position pour que ses pieds retrouvent le sol alors que ses doigts s’emmêlèrent à ceux de Siyeon, lui laissant malgré tout une main libre pour qu’il passe leur commande. Hea l’entraina à sa suite jusqu’à la terrasse qu’elle avait préparé pour eux pour la rendre la plus confortable possible. Les nuits étaient plus chaudes et elle avait posé quelques plaids en cas de surprise. Rapidement, elle s’enfonça dans l’un des grands coussins et ouvrit grand les bras en direction de Siyeon pour qu’il vienne s’y blottir. Elle l’aimait tellement.

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Insupportable était l'idée qu'elle puisse se détester. Elle était tout ce qu'il y avait de plus précieux en ce monde, si fragile et si forte à la fois. Une pincée de nuances colorées qui ne faisait qu'accroître les sentiments de l'homme. Il en était fou, et ça le tuait de savoir qu'elle ne s'aimait pas elle-même autant que lui l'aimait. Autant qu'il la voyait, si radieuse de jour en jour. Et qu'importait ce qui résumait le conte de ses journées, parce qu'il n'y avait rien de plus réconfortant que le sourire angélique de sa femme. Si Yeon désirait tant la faire vivre autrement, plus gaiement. Une vie de princesse.

Il l’emmènerait au paradis s'il le pouvait.
« Je t'interdis de dire que tes problèmes sont stupides, ou que tu es stupide. Ce n'est pas le cas, Hea. Tu es merveilleuse et incroyable. » Avec le temps, il avait appris à l'aimer pour deux. A sa place, et pour lui. Mais Si Yeon remuerait ciel et terre pour faire comprendre à sa femme qu'elle était loin d'être ce que les autres s'amusaient à dire plus jeune. Elle était et avait toujours été rien de plus qu'une personne normale à ses yeux – autrement que son trésor. Précieuse et magique, si envoûtante qu'il en était tombé amoureux au premier regard. Si bien qu'il n'avait jamais pris conscience du changement de ses sentiments. N'avait jamais su quand ils avaient dévié pour se retrouver démuni de force lorsqu'elle lui souriait si généreusement. Et s'il n'avait pas appris à gérer ses émotions, peut-être que son cœur aurait cessé de battre des années plus tôt lors d'un énième câlin. Incapable de lui refuser quoi que ce soit, qu'importe le prix qu'il en coûtait. Hea était tout ce qu'il n'avait jamais eu. Tout ce qu'il avait toujours souhaité. Une bouée dans un navire qui coule. Un arbre en guise d'oxygène. « Tu vas me faire rougir. » Ou peut-être était-ce déjà le cas ? Si Yeon ne s'embarrassait plus de ces détails depuis longtemps. Conscient de la sincérité de leur amour – différent mais puissant. Il n'en demandait pas plus, n'attendais rien de moins. Assez pour qu'il s'autorise à déposer ses lèvres furtivement sur sa joue, la libérant de son emprise après coup.

Sourires complices.

Après avoir commandé, ils avaient comme convenu rejoint la terrasse. Si Yeon ne pouvait être qu'impressionné des efforts que sa femme avait fournis pour rendre l'endroit aussi chaleureux que possible. Le croissant de ses lippes ne pouvait plus disparaître à présent. Le sentiment que sa fatigue n'avait été que de passage, éphémère comme cette mauvaise journée. A présent, elle ne pouvait qu'être parfaite. Tout était toujours parfait aux côtés d'Hea, il en était persuadé. « Ma petite princesse à moi... » avait-il doucement murmuré après s'être blotti dans ses bras, à nouveau. Caressant doucement l'une de ses joues avec son pouce. Elle était tout ce qu'il lui restait en ce monde. Ne saurait ce qu'il serait sans elle à ses côtés. « Tu veux que l'on fasse quelque chose en particulier ce week-end ? Je suis libre. » Il s'autorisait quelques jours avant de reprendre ses révisions, les examens arrivants bientôt. Si Yeon ne pouvait pas se permettre de rater cette année, elle était la dernière ligne droite avant qu'ils soient totalement libérés de leurs parents.

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Elle ne savait pas ce qu’elle serait sans lui, ne désirait même pas imaginer cette alternative, laissant la simple pensée s’envoler le plus loin possible. Un quotidien dénué de la présence de Siyeon à ses côtés existait-il réellement ? Elle ne se souvenait que de lui, à chaque fois qu’elle fermait les yeux et ressassait un souvenir du passé, le visage de Siyeon s’imposait de lui-même à elle. Les images d’enfants jouant au parc, de collégiens aux paumes fermement enlacées. Les médisances des autres n’avaient aucun effet sur elle quand Siyeon n’était pas loin pour la rassurer, et accessoirement donner une leçon à tous ceux qui le faisaient. Pas un jour il n’avait arrêté de la rassurer, même en cet instant où elle affirmait que ses problèmes étaient bien stupides comparés aux siens. C’était pourtant une réalité et elle ne s’en offusquait pas. Siyeon avait tant de choses à gérer, tout un avenir qu’il voulait fonder pour eux seuls, parce que si l’argent de leurs parents leur permettait de continuer à profiter de cette vie frivole, ils désiraient gagner leur propre indépendance. Le chemin était long et laborieux, difficile de se faire un nom quand celui des parents leur fait de l’ombre. Comment être certain qu’on les choisissait pour qui ils étaient réellement et non pour les avantages de travailler en lien avec un Jang ? Malgré cela, toute sa confiance était entre les mains de son homme, elle croyait en lui. Elle n’avait besoin de rien de plus.

Elle lui laissa la tâche de commander avant de rejoindre la terrasse d’un pas léger. Elle tentait toujours de faire oublier les tracas du jour de Siyeon par sa présence. Et le sourire du jeune homme quand il découvrit les décorations de la terrasse ne lui fit pas regretter le temps qu’elle y avait consacré. Siyeon ne tarda pas à rejoindre ses bras et elle l’enlaça de toutes ses forces, portant de tendres caresses à ses courtes mèches corbeau. « C’est moi. » confirma-t-elle dans un rire enfantin, appréciant toujours autant le surnom affectueux dont Siyeon l’affublait depuis tout petit. « Oh vraiment ? Tout le weekend, rien que pour moi ? » s’assura-t-elle, l’enthousiasme plus évident qu’auparavant et les étoiles trouvant refuge dans ses iris brillants. Elle détestait détourner Siyeon de ses révisions mais la proposition cette fois venait de lui et elle ne la refuserait sous aucun prétexte. « Honnêtement, tout m’irait mais…J’ai entendu parler d’un parc aquatique à Jeju, j’ai vu des photos, ça a l’air si bien. » L’excitation grandissante, elle s’y imaginait déjà.

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Le sourire qui n'en diminuait pas, toujours après avoir décroché le téléphone jusqu'à atterrir dans les bras de la belle. Sa bien-aimée depuis tant d'années. Avait-il cessé de l'aimer, ne serait-ce qu'une fois ? Jamais la pensée n'avait habité son âme, occupé à rêvasser d'un mariage qui était né quelque temps plus tard, sous un beau ciel bleu. Rayon de soleil lumineux contre elle, pour la rendre plus magnifique, encore. Si Yeon n'avait jamais réussi à enlever cette image d'elle de son esprit. Regardant les photos du mariage tous les jours, affichées dans son bureau comme pour lui offrir le courage dont il avait besoin (ou peut-être pour que Yon croise le regard ?). C'était un rituel installé. Et qui jamais ne l'avait quitté.

« Un parc aquatique ? … Oui, pourquoi pas. Ça fait longtemps, je suis sûr que l'on va bien s'amuser. » Sourire sincère sur le visage. L'idée ne le déplaisait pas, et finalement, qu'importait l'idée qu'elle lui aurait offerte, il aurait cédé sans accroche. Tant qu'elle était heureuse. « On pique-niquera là-bas si tu veux. » Proposition chaleureuse, déjà persuadé de la réponse que Hea lui donnerait. Il s'imaginait là-bas en un regard croisé vers elle, souriant au possible. Elle était si belle, et il ne regrettait en rien d'être dévoué corps et âme. Tant d'épreuves traversées, elle le méritait. « … Hum, Hea … Je peux ? » osa-t-il demandé doucement, le regard emprunté à ses lèvres. Ils étaient mariés, mais libre avant d'être autre chose.

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