Akira Mashiho ❦ I knew all the rules, but the rules didn't know me.

Mashiho est né d’un père chef d’entreprise et d’une mère amoureuse. Il a grandit jusqu’à ses dix ans sans réellement prêter d’attention au monde qui l’entourait. Il faut dire qu’il n’avait pas vraiment l’occasion de se mêler aux gens du commun, comme les appellent son père. Fils unique, on lui a depuis toujours dit qu’il prendrait la suite de son père à la tête de l’entreprise dès qu’il atteindrait l’âge de trente ans. Depuis sa naissance, il se préparait donc sagement à ce rôle en apprenant les langues étrangères telles l’anglais et le chinois et en s’adonnant au violon, une passion de sa mère. Il était sage, obéissant, toujours prêt à faire plus d’efforts pour satisfaire son père. Et puis, le divorce est arrivé.

Le père s’était entiché d’une femme plus jeune que sa mère et il lui avait fait un enfant. Mashiho a apprit par la suite que pendant trois longues années sa mère s’était battue pour tenter de garder sa place, qu’elle avait toléré que son mari ait une autre famille. En vain. Le patriarche l’a renvoyée, comme si elle n’était qu’une vulgaire employée. Mashiho a été arraché des bras de sa mère alors qu’il hurlait qu’il voulait partir avec elle. Hors de question. L’héritier ne quitte pas son trône.

On lui a présenté un frère, une nouvelle mère et on lui a dit d’être sage, de rendre la famille fière, d’être un héritier exemplaire. On lui a dit de jouer un rôle qu’il n’avait plus envie de tenir. Mashiho est devenu rebelle. Il est devenu un enfant insolent, un enfant qui aime défier les adultes. Il est devenu un héritier dépeint par l’opinion publique comme fauteur de troubles, fêtards, irresponsable. Pourtant, il a toujours fait en sorte de ne jamais contredire son père, pas directement du moins.


À son entrée au lycée, Mashiho a demandé à intégrer une école et à arrêter les cours à domicile. Il a commencé à sortir, à traîner avec les enfants de mauvais genre. Il voulait provoquer au début et puis il a appris à aimer ce milieu, à aimer la personne qu’il était. Il se sentait libre, bien que différent. Sa vie lui paraissait moins monotone entouré de la bande. Il ne considérait pas ces gens-là comme ses amis, mais ils lui permettait de passer le temps, c’était déjà ça de prit.

Après le lycée, Mashiho a dû intégrer une faculté dans le but d’obtenir un master en management. Il n’a jamais étudié, il savait que son père avait payé pour son diplôme et qu’il l’aurait de toute manière alors pourquoi s’embêter?
Il a continué les sorties, moins discrètement. Il a également continué à rencontrer des gens, s’adonnant à des plaisirs charnels de moins en moins cachés avec des personnes de tous genres. Mashiho a provoqué le scandale et il en a été puni. À peine ses vingt bougies soufflées, son père lui a annoncé qu’il allait se marier. Mashiho n’a pas cherché à contester cette opinion, il sait qu’il n’a pas de libre arbitre, que sa vie est déjà tracée. Il a accepté depuis longtemps que les grandes lignes de son existence dont écrites et indiscutables. Alors il a épousé une jeune femme du même âge que lui, quelques mois plus tard. Elle non plus n’a pas eut le choix de son époux. Il ne lui en veut pas, il n’a rien contre elle. Il la trouve jolie, gentille, un peu trop dévouée à son rôle d’épouse parfaite. Il a joué d’elle quelques mois, puis il s’est sentie étouffé à nouveau et suite à une rencontre décisive, il a quitté le Japon pour la Corée, sur un coup de tête. Il a dit à son père poursuivre ses études, il a obtenu son diplôme par correspondance (sans jamais vraiment toucher un stylo).

Désormais, il vit dans la provocation constante du pouvoir de son père. Il sait qu’il n’a plus que cinq ans pour profiter de sa liberté, alors il ne veut perdre aucune seconde. Sa vie est déjà tracé, mais il est pour l’instant encore libre et il compte bien en profiter.