((boyz with fun)) ft. jihyuk

 c'est devenu une sorte d'habitude, quand ji hoon sent une lueur de tristesse ou de mal-être poindre en lui. dès qu'il sent cette petite boule tout au fond de son estomac, ses pas le dirigent automatiquement vers ce même habitat. là où il sait qu'il trouvera un refuge, un ami qui l'écoutera, des bras qui lui feront oublier ses mauvais ressentis, le temps de quelques instants, quelques heures parfois ; plongés dans une luxurieuse tendresse, leurs corps dansant l'un contre l'autre, ji hoon s'abandonne, lâche prise, efface provisoirement tout ce qui le tourmente. il est ivre de ces sensations-là, et préfère largement ça qu'ingurgiter toutes sortes de substances qui pourraient lui flinguer le corps, la voix, la santé. il préfère oublier à deux, s'envoler vers un paradis invisible, où la sueur a un goût de miel, et les cris sont la plus douceureuse des mélodies. c'est bel et bien pour retrouver tout ça, encore une fois, qu'il s'est rendu chez jihyuk ce soir-là. parce qu'il s'est senti brutalement mal, pour une raison qu'il n'a pas formulée, pour une raison qu'il a voulu oublier, comme chaque fois. et jihyuk a répondu présent, comme chaque fois. et jihyuk lui a tout fait oublier, comme chaque fois. et comme chaque fois, ji hoon a profité de la gentillesse et de la chaleur de son hôte pour se mettre à l'aise. une fois l'oubli passé, il a trainé son corps endolori et secoué sous la douche, et c'est maintenant vêtu d'un ensemble blanc un poil trop large -appartenant sans doute au propriétaire des lieux-, une serviette de bains sur la tête qu'il l'a rejoint sur son canapé, lui tendant une bouteille d'eau qu'il a récupéré dans la cuisine au passage, avant de s'affaler tout contre lui. « cadeau », lance-t-il en seule explication. son visage vient se lover dans le cou de son ami, un soupire franchit ses lèvres pulpeuses, avant qu'il n'ose enfin s'exprimer sur ce qu'il peut ressentir ; tout du moins, sur le moment. ses sentiments profonds, il les garde enfouis, jalousement. « désolé de toujours débarquer comme ça quand ça va pas... » murmure-t-il, presque timidement, un air franchement désolé sur le visage, persuadé de n'être qu'un monstre qui utilise le corps d'un de ses plus proches amis pour s'échapper ; comme une drogue non nocive, mais terriblement dévastatrice. il le sait pourtant, qu'il y a bien plus que ça.

Valse étrangement habituelle, tu ne la questionnes pas, ne cherches pas à dénicher les desseins derrière la nouvelle visite de ton ami qui réclame la forme d’attention la plus brute que tu puisses connaître. Échanges éphémères sans promesses, sans attentes, seulement ton attachement démesuré pour ce qui t’entoure qui l’enveloppe dans ce désir de protection presque maladif. Il n’y a rien de plus cruel pour ton cœur que de voir sa mine déconfite se pointer à ta porte, besoin instinctif de remettre ce pétillement au fond du regard. Ton appartement toujours ouvert pour ça, toujours un peu de temps à consacrer malgré les horaires bien chargés qui meublent ton quotidien, malgré morphée qui voudrait que tu passes davantage de moments en sa compagnie. Lui préfère rejoindre ta douche tandis que tu optes pour le salon, pyjama enfilé à la hâte et pantoufles mal accordées. Rien d’intéressant ne semble défiler dans les choix de chaînes à la télévision, mais tu ne fais pas les difficiles et te poses sur une émission de rénovation malgré ton manque d’intérêt relativement grand. Suffisant pour faire patienter les quelques minutes nécessaires avant que Jihoon ne vienne te rejoindre, offrande en mains qui terminent en ta possession. « C’est vrai qu’à mon âge, c’est important de rester hydraté après une activité physique intense. » Blague à part, tu glisses un bras à sa taille d’un geste simple pour donner une aisance à la position rapprochée. Des excuses se détachent, réclamation de pardon de trop souvent venir te rendre visite quand ça ne va pas, roue contre laquelle plusieurs ne seraient guère friands considérant la base amicale qui entoure la relation. « T’en fais pas, je serais capable de dire non si ça me dérangeait. » Parce que tu sais faire la part des choses, savoir que ce n’est pas mal intentionné lorsqu’il te rend constamment visite pour les mêmes raisons qui n’ont rien de joyeuses. Tu ne prends pas plus le temps de poser des rencontres en dehors de ces circonstances, de simplement chercher à prendre cinq minutes pour échanger sur le quotidien. Nullement l’unique fautif, il t’est impossible de lui coller le blâme unique sur cette fausse image de ne servir que sur un plan physique, d’avoir le même niveau d’importance qu’un jouet. « Ça va un peu mieux ? » Question usuelle, tentative de lui offrir la chance de s'ouvrir sur le sujet s'il en sent le besoin.