bienvenue sur lns, un forum city de type résidence. chaque appartement est en colocation pour faciliter la création de liens. l'action se déroule dans la ville de séoul, en corée du sud. le forum a ouvert le 27 avril 2018. 7 jours sont accordés pour terminer la fiche. deux rp demandés tous les mois, merci de faire un effort sur l'orthographe. pas de lignes minimum, lns privilégie les réponses courtes.
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Il accroche sa longue blouse blanche au porte-manteau de son bureau, la troquant contre la veste de son costume. Un rapide coup d’œil vers sa montre lui annonce qu’il faisait déjà nuit dehors, une heure assez tardive pourtant son hôte du soir lui avait assuré qu’il l’attendrait, peu importe le moment auquel il terminerait. Il soupire. Le visage du jeune homme lui revient en tête, se superpose à celui de sa sœur, le regard mélancolique, presque blessé. Huan se pince les lèvres, attrape son téléphone avant de quitter son bureau. Il tapote distraitement un message annonçant sa future venue, son attention parfois détournée par les infirmiers ou quelques patients de passage dans les longs couloirs. Ses sourires disparaissent sitôt les regards échangés. Il continue ainsi, jusqu’à sa voiture, enfin.
Il est fatigué. Une sensation si habituelle qu’il se demande parfois pourquoi son corps n’arrive toujours pas à l’affilier à son état normal, afin qu’il ne puisse plus ressentir cette lenteur dans ses membres, le poids sur ses paupières. Il hésite à annuler pendant tout le trajet jusqu’à l’appartement de Geon, il n’est pas assez éveillé pour tout ce qu’il aimerait lui faire. Still better than nothing, il hausse des épaules, coinçant une cigarette entre ses lèvres.
Le traffic lui fait perdre une trentaine de minutes et un paquet de clopes avant qu’il n’arrive devant l’appartement du jeune homme et toque doucement à sa porte, préférant largement cette manière-là à la sonnerie. Le visage de Geon ne tarde pas à lui apparaitre, plus fidèle que ses pensées. Il le salue d’un doux sourire, de ceux qu’il s’est évertuer à perfectionner devant son miroir quand il n’était qu’un gosse encore. Il tend la bouteille de whisky qu’il avait amené avec lui vers le plus jeune, l’obligeant à la tenir dans ses mains. « Sois un ange et garde moi ça de côté, pretty please ? » Il reste malgré tout au pas de la porte, attendant poliment qu’on l’invite à entrer.
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Cheveux coiffés, cou trempé de parfum – il affiche son visage le plus flatteur. On dit qu’il faut feindre jusqu’au succès ; Geon n’a plus rien à perdre en essayant. Il se dit, peut-être que s’il met son plus beau costume, on ne verra pas plus loin que le superficiel et on croira à l’acte. Peut-être que s’il offre ses plus beaux sourires, on ne remarquera pas les poches grisâtres sous ses yeux fatigués et la peur omniprésente qui ronge ses os. Peut-être que s’il essaye assez fort, s’il donne de lui-même jusqu’au dernier morceau, on arrivera à le pardonner un jour.
Cheveux coiffés, cou trempé de parfum – il affiche son visage le plus flatteur. Tout est prêt : la table, le diner, les excuses qu’il lui offrira d’avoir brisé sa sœur. (Geon y a longtemps pensé et, le plus tôt il fera face à ses torts, le plus tôt on cessera de le blâmer.) Hm, il se sent un peu… nerveux. Il n’attend plus que Huan arrive, et la présence de Huan a tendance à déclencher un flux d’émotions intense en lui. C’est un hyung qu’il chérit tout particulièrement, qu’il affectionne, qu’il admire. Mais c’est aussi un hyung qu’il craint.
Cheveux coiffés, cou trempé de parfum – il affiche son visage le plus flatteur, son sourire le plus rayonnant, et il jouit du sentiment d’avoir accompli quelque chose d’énorme lorsque Huan le lui retourne. Parce qu’il a répondu à la porte d’une vitesse ridicule, ses oreilles brûlent d’embarras. Geon espère que son aîné ne le remarque pas alors qu’il s’approche un peu de lui pour récupérer la bouteille d’alcool qui, une fois acquise, fait trembler ses mains. Il a l’estomac au bord des lèvres ; il ne se fait toujours pas confiance quand il est question d’alcool. « Hyung, t’avais pas à – tu n’aurais pas dû – » et sa voix faille, s’étouffe dans sa gorge alors qu’il cherche et échoue à trouver les bons mots à placer pour exprimer sa reconnaissance. Il est agité, super agité – si agité qu’il n’arrive plus à formuler ses pensées. « ...Never mind, » souffle-t-il tout bas à la place, manifestement abattu. Il fait volte-face et prend deux pas vers la cuisine avant de remarquer que son invité est resté au pas de la porte, toujours aussi poli. C’est assez pour lui soutirer un petit gloussement et tracer un nouveau rictus sur ses lippes. « Hyung, reste pas planté là. Entre ! » Dit-il alors qu’il saisit sa main et le tire à l’intérieur de l’appart et à l’abri des regards. « Tu as faim ? On peut passer à table ou, en fait, discuter un peu avant. Prendre un verre. Je ne bois plus, mais… j’ai du jus de pomme ! »
Il ne fait pas attention à son cœur qui s’élance dans sa poitrine. Il est nerveux, c’est tout.
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Fake it until you make it, et son sourire ravive les pulpes de ses lèvres tout en se posant sur le jeune homme qui vient de lui ouvrir la porte. Geon est apprêté. Geon est coiffé. Geon est parfumé. Il ressemble à une poupée de porcelaine sur sa belle étagère, et Huan est cet enfant turbulent qui la frôle, la fait chuter jusqu’au sol en milles éclats. Peut-être qu’il n’aura besoin que d’un simple souffle pour le faire crouler, il perçoit déjà les craquelures de son sourire, les éraflures de son âme, il suffit de laisser l’air entrer et il éclatera de l’intérieur. Huan inspire et c’est assez pour qu’il hume le parfum du plus jeune, musqué et masculin, distinct et discret. Il s’attendrirait presque de son allure et ses efforts à bien paraitre face à lui. Il remarque les tremblements de ses mains qui s’accrochent à la bouteille et ses oreilles vermeilles – l’envie pressante d’entourer son cou de ses longs doigts et admirer le vermeille se propager jusqu’à ses joues, tout son visage qui suffoque. Son sourire ne trahit pas ses pensées, il demeure figé au pas de la part.
Il reste là, à jouer à l’invité parfait avant que Geon ne remarque qu’il ne le suit pas et vienne de lui-même l’entrainer à l’intérieur, sa main fraiche contre la sienne. « J’ai un peu faim, oui, je suis venue directement de l’hôpital. » Il baisse le regard, geste à la fois calculé et mécanique, les ongles de ses doigts tapotent la surface en bois d’une chaise, feignant une nervosité inexistante. « Est-ce que c’est étrange si je suis excitée à l’idée de goûter à ta cuisine ? J’ai toujours été curieux. » Un rire gêné s’échappe de ses lèvres. Il détourne le visage, observe les environs. « C’est joli, chez toi, ça te ressemble. »C’est vide.
Il s’humecte les lèvres et revient poser les yeux sur le jeune homme, ses doigts déboutonnant la veste de son costume. « Où est-ce que je peux poser ma veste, s’il te plait ? »
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Tout petit, il avait des monstres sous son lit. Une fois grand, c’est de son sombre esprit qu’ils ont fait refuge. Tout petit, il y avait son père pour les chasser. Maintenant, il est seul.
Il est seul.
Geon est seul pour la première fois depuis trois ans, et il le ressent trop fort, soudainement, effondré sous la présence imposante de son invité. En miettes ; irréparable. Son cœur bourdonne tout bas dans son thorax, nerveux, apeuré et tenté par l’attention que lui déverse Huan et dont il a manqué ces quelques mois loin de Hua. Geon a l’impression d’avoir été isolé du monde pendant une éternité, et il revoit le soleil pour la toute première fois dans les yeux déterminés du jeune docteur. Le soleil, la lune, les étoiles ; tout le cosmos. Petit, il y avait son père pour chasser les monstres et maintenant, ou au moins ce soir, il y a Huan. Geon lui sourit, sincèrement ravi de l’avoir à ses côtés même si ses mains tremblotent rien qu'à sa vue. « Hyung, tu dis ça mais après, tu vas quand même te moquer de ma cuisine, » dit-il, faisant allusion au fait qu’il finit toujours cible de ses taquineries affectueuses. Il pose la bouteille à table, mais du côté de l’aîné comme par précaution. « J’ai été obligé de prendre un appart’ plus petit, mais c’est pas mal, ici. » ça lui va mieux que d’être seul dans l’autre maison où l’ombre de sa bienaimée le suit partout, tout le temps. Son sourire éternel toujours présent, il revient vers lui pour le débarrasser de sa veste. « Je m’en occupe. Installe-toi ? »
Il s’exécute, alors, et vite. Il ne veut pas le faire attendre. La veste est précieusement accrochée au porte-manteau à l’entrée, et Geon ne veut pas trop penser au parfum si rassurement Huan que celle-ci porte, ou au réconfort que ça lui offre. Quand il retourne à table, c’est avec un plat de sushis légèrement ratés et un petit rictus gêné. « C’est plus bon que ça en a l’air, promis. » Il s’installe en face de lui, mais n’ose pas toucher à l’alcool – l’aîné n’a qu’à se servir tout seul. « Oh et les cupcake que je t’ai promis – tu vas en manger, hein, hyung ? Rien que pour moi ? S’il te plaît ? » Ses oreilles brûlent presque autant que ses joues. « Tu sais, je pensais même pas que tu allais pouvoir te libérer ce soir, finalement, avec l’hôpital, et tout… » Il regarde ailleurs, penaud. « Merci d’être là. »
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Le sourire de Geon. Sincère malgré la fatigue qui orne ses traits, sublime dans son désarroi, Huan le veut de plus en plus beau, de plus en plus bas, bien que son âme semble déjà rafler le sol et non l’effleurer seulement. Il lit chacun de ses gestes et y retrouve cette attention recherchée, des étoiles naissent dans les iris si las de Geon quand il le surprend à l’observer parfois. Tout ce qu’il fait, chacune de ses pensées est condamnable, c’est toute la relation entre un patient et un médecin qu’il bafoue en transgressant la barrière du professionnel et du bureau où leurs entrevues se passent, mais aussi à ainsi se rapprocher de l’ancien amant de sa jeune sœur. Il soupire discrètement, avant qu’un rire léger ne vienne remplacer ce souffle qui s’échappe. « Je suis certain que ce sera délicieux. » La taquinerie déjà aux bouts des lippes sournoises, il hoche doucement de la tête aux explications qu’on lui prodigue et tend sa veste à Geon en lui murmurant un rapide remerciement.
Il s’installe à table rapidement rejoint par Geon et un plat de sushis adorablement ratés en apparence mais dans les saveurs lui caressaient déjà les narines. « Je te fais confiance. » Une main frôlant son menton pour se soutenir, il détourne le regard du plat pour le recentrer sur le jeune homme. Geon est parfois capricieux d’une façon inattendu. « Les cupcakes, oui, hm i’ll have a bite or two, alright ? » Il s’amuse du pivoine de ses joues qui se répand tranquillement jusqu’à ses oreilles. « J’ai dû rushé un peu vers la fin but i did promise you i would come. Ça me fait plaisir aussi. » Et de ses nombreux défauts, il n’était pas homme à ne pas tenir ses promesses, encore moins quand c’était celle d’éparpiller les morceaux du plus jeune les uns après les autres. Il attrape un sushi entre le bout de ses baguettes et un son de satisfaction quitte ses lèvres à la première bouchée, Geon avait raison, c’était plus que ça n’en avait l’air. Après quelques minutes, un doux « Geon ! » se fait entendre afin d’attirer l’attention du brun vers lui, tendre et poli, il l’agrémente d’un simple « Would you mind pouring me a drink, please ? » Son regard cherche le sien tandis que ses lippes esquissent un caprice silencieux. Il s'extasie à la pensée des phalanges tremblantes de Geon autour de la bouteille ambrée.
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Prudence.
Aucune prudence. Et pourquoi serait-il prudent, alors que Huan le regarde si… intensément ? D’à travers ses cils, jusqu’au fond de son âme – fort. Si intensément qu’il ressent son regard parcourir chaque ficelle, chaque fissure de son corps. Facilement, aisément. Bon dieu que ça lui avait manqué d’être vu. Prudence ? Quelle prudence, franchement, s’il n’a pas jouit de l’attention d’une autre personne depuis des lustres et qu’il en est assoiffé ? Tel un drogué enfin sous l’influence : il ne saurait faire la différence entre ce qu’il veut et ce dont il a besoin même si on le lui montrait du bout des doigts.
Il n’est pas prudent, lorsqu’il glousse des rires timides en détournant le regard, joues rosies et cœur en tambour. Il n’est pas prudent lorsqu’il se convint que les yeux de Huan sont pleins d’adoration et non de hantise face à sa pathétique présence. Il n’est pas prudent, mais plus pire encore, Geon est désespéré. « Geon ! »
« Hm ? » Il lève la tête trop vite, trop volontiers. (Prudence : il ne doit pas décevoir la seule personne qui se rappelle de sa misérable existence.)« Un verre ? » répète-t-il un premier temps, fixant la bouteille sans vraiment bouger. Le jeune homme résonne qu’il n’allait pas rompre la promesse qu’il s’était fait de ne plus boire en la touchant et – désespéré – il acquiesce d’un sourire incertain. « Je t’ai dit que j’ai arrêté ? » Il le dit comme par peur – ça lui convient mieux, quand il y a quelqu’un à le tenir responsable et déluré. Sa main tremble tellement fort qu’il manque presque de rater le verre de Huan. Il se redresse dans sa chaise et déglutit ; l’odeur de l’alcool lui donne la gerbe. Ça lui manque. Et elle lui manque. Son sourire chute. « Comment ça se fait que tu ne me détestes pas ? Pour Hua. » Les mots lui échappent laconiquement. « how come you don’t hate my fucking guts ? »
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Dans une autre vie, les choses auraient-elles pu être différentes ? La question lui revient à chaque fois qu’il porte son attention sur les grands yeux du plus jeune, les iris irradiants d’innocence malgré toutes les fêlures de son âme, les joues rosées à chacune de ses paroles. Est-ce qu’il l’aurait alors apprécié à sa juste valeur, au point de désir l’élever au plus haut au lieu de briser le moindre petit os qui constitue son squelette. Les rires timides de Geon et ses pommettes roses. Les battements effrénés de son cœur qu’il décèle sans même devoir reposer la tête contre son sternum. Oh non, il n’aurait voulu que la casser un peu plus, sa belle poupée de porcelaine, sentir les craquements sous la semelle de ses chaussures jusqu’à la réduire en poussière.
Rien n’aurait changé. Chaque souffle de Geon lui rend plus fiévreux à l’idée de le lui couper.
Mais il sourit, l’adoration dans ses iris n’est due qu’à l’excitation qu’il ressent à bientôt le voir tomber. Chute libre, game over, aucun espoir de s’en relever. Geon est semblable à un chiot en quête de l’attention et l’amour de son maitre, tête qui se relève à la seconde où son prénom est murmuré, prêt à se donner corps et âme pour le contenter.
Huan hoche doucement de la tête, le bout de ses doigts pousse son verre jusqu’au jeune homme, dans une patiente lenteur, un millimètre par seconde. « I recall that, yeah. » Il est presque attendrissant, Geon, à penser qu’il deviendra un homme meilleur simplement en arrêtant l’alcool. Et Huan ne peut que se délecter de ses mains tremblantes quand elles s’agrippent à la bouteille, les gouttes qui tombent maladroitement jusqu’à remplir son verre – le pire est à venir, encore. Il le remercie d’un sourire et trempe ses lèvres dans l’alcool, un soupir de plaisir de délestant agréablement de sa gorge. « Geon, Geon, Geon… » Il fredonne son prénom de la même manière qu’il s’adresserait à un enfant, ses longs doigts ne tardent pas à venir épouser le galbe de sa joue, relevant quelques mèches avant d’abandonner une caresse sur sa peau. « If i hated you, who would be left in this world to appreciate you. » La voix tendre mais les mots assassins, il lui tapote affectueusement la joue une dernière fois avant de reculer et reprendre son verre en main.
Son assiette est vide et son verre à moitié plein, il se sent repu. « Thanks for the meal, c’était vraiment bon. » Il lui demande poliment s’ils peuvent quitter la table et simplement se poser sur le canapé, la journée a été longue et son esprit avait beau demeuré alerte, ce n’était pas le cas de son corps qui s’épuisait quelque peu. Sa bouteille et son verre ne le quittent pas, il les repose sur la table basse, bien en évidence. « So, those cupcakes ? » Il joue à l’ami parfait, celui qui accepte bien d’oublier ses préférences pour lui faire plaisir. @Shin Geon
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Geon n’a plus vraiment d’égo à préserver ou de dignité à assurer. Parce qu’il n’en a rien à foutre de comment il est perçu par autrui quand il n’arrive même pas à se voir lui-même. Quand il se sent si transparent qu’il ne se sent même plus vivant. Quand il doit creuser ses angles profonds dans sa chair pour se rappeler qu’il a un cœur qui bat toujours dans sa cage.
Dans l’histoire, il est l’homme qui a tout perdu et point. Ce n’est pas la fin d’un chapitre, mais celle de toute une putain de vie – par aucun miracle ne parviendrait-il à tourner la page et passer à autre chose. C’est loin de lui, ça, si, si, si loin de lui qui n’a même plus la force de se tenir debout sur ses deux jambes. Et il se sent con, et faible, et stupide. Tel un amputé de la route à qui tout le monde offre une pièce de sympathie sans jamais prendre le temps de s’arrêter et de le regarder droit dans les yeux pour qu’il sache qu’il n’est pas seul.
Personne sauf Huan. Et il sait. Huan sait ce qu’il est, voit ses séquelles mais ne cherche pas à faire comme s’ils n’étaient pas là. Sait qu’il n’est plus que la poussière qui recouvre les souvenirs de certains – de Hua qui ne répond même plus à ses appels quand autrefois elle lui avait promis l’éternel. Et Huan – il sait, mais il reste quand même.
« if i hated you, who would be left in this world to appreciate you. » Huan sait. Geon sait. « yeah you’re – you’re right. I’m sorry. Don't be angry with me please ? I didn't mean to offend you or anything. Sorry. »
Personne. Personne d’autre. Personne ne veut de lui. Personne, personne, personne. sauf Huan. Il n’y a que Huan. Il n’y a plus que Huan. Geon veut pleurer— Il a soudainement l’impression d’être nu. Démasqué, plaies à l’air et les mains qui tremblent, putain ce qu’il donnerait pour une petite gorgée d’alcool. Qu’une petite gorgée. Rien qu’assez pour faire taire les monstres qui grognent dans son sternum.
Non. Non. S’il te plaît. Un long souffle. Un faux sourire. ça ira. « Ils sont dans le frigo. Tu ne veux pas du lait avec ? Le lait me remonte toujours le moral après une longue journée de travail. » Il ne lui dit pas que d’habitude, c’était avec sa sœur qu’il partageait un verre de lait et un cupcake avant d’aller dormir. Il s’en sent si coupable. Il a tellement besoin d’alcool, merde. à son retour, son invité n’a pas bougé d’un centimètre. « Make yourself home, hyung. Ne sois pas si tendu, s’il te plaît. » Il se met juste à côté de lui, lui dépose une assiette remplie de sucreries et un regard disposé. « You still don't hate me, right ? For saying what I said earlier. »
Parce que s’il est assez gentil, s’il est assez bon pour Huan, peut-être qu’il voudra bien de lui.
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Huan le veut à ses pieds, suppliant, implorant, de le bénir encore de sa seule affection. Il veut que le monde se dépeuple aux yeux de Geon et que seul lui y demeure, repère stable et épaule solide sur laquelle se reposer jusqu’à la fin de ses jours, pour qu’à cet instant, l’abandon n’en soit que plus terrible. Sa présente souffrance n’est rien pour lui, elle ne le gracie pas de tous les projets qu’à Huan pour lui. Il veut être celui qui lui rendra au centuple les larmes qu’il a un jour fait verser à sa petite sœur, ce n’est que de cette façon qu’il se sentira apaisé. Huan le veut, et il l’aura. C’est une évidence. Peut-être aurait-il même voulu avoir face à lui un Geon sauvage et farouche, quelqu’un de fort qui lui prodiguera davantage de plaisir à le plier sous lui et le transformer en cendres. Mais le Geon à l’âme cabossée qu’il a face à lui fait tout aussi bien l’affaire, il le rend curieux de voir jusqu’à où il peut encore tomber.
Il finit par lui murmurer ses mots là, à engraver dans son esprit qu’il ne le déteste pas parce qu’il n’y a plus que lui sur cette terre à pouvoir l’apprécier encore. Geon est seul, et sans lui, il étouffera. Ses doigts glissent lentement de la joue du plus jeune, le privant de sa chaleur afin de reposer sa main contre la surface boisée de la table. « I’m not angry. » Le strict minimum, il ne lui offre pas plus de consolation, pas plus d’explications. Il offre à Geon le plaisir de martyriser son esprit en se demande s’il est réellement en colère contre lui, s’il nie simplement par politesse.
Il rejoint le canapé, écoute attentivement chaque mot du brun. « No i’m good, c’est ça mon meilleur remontant, rien ne me fait plus de bien. » rétorque-t-il innocemment en élevant son verre d’alcool, sourire radieux aux lèvres. Ses yeux traduisent la même pensée ; Geon, seul l’alcool pourra te remonter le moral. Il perçoit déjà le tourment dans le cristallin de l’autre, il pourrait flancher à n’importe quelle seconde et Huan donnerait tout pour en être le premier témoin.
« I think it’s just the way i am. » Il rit mais fait malgré tout en sorte de paraitre plus détendu, laissant son dos rejoindre le dossier du canapé dans une position plus confortable. Geon prend place à ses côtés, l’assiette de pâtisserie lui retourne presque l’estomac, un mal pour un bien se résigne-t-il à penser. « Do i look like someone who hates you ? » Il prend la peine de remplir de lui-même son verre cette fois, il ne doit pas pousser Geon trop loin dans ses retranchements, le laisser faiblir de lui-même.
Une autre gorgée glisse au fond de son gosier, le même soupir de plaisir qui exalte le bien que lui fait l’alcool. Il s’approche de Geon doucement, le regard félin mais le sourire amical. « J’ai eu une journée fatigante et pourtant j’ai pas hésité à te rejoindre plutôt que d’annuler et aller me reposer chez moi. L’idée ne m’a même pas traversé l’esprit. Would someone who hates you go through all that trouble ? » Son souffle chaud, alcoolisé, s’échoue sur le beau visage du brun. La distance entre eux est maitrisée, assez pour semer le trouble, mais pas pour jeter la moindre ambigüité entre eux.
« I care about you, Geon, a lot. » Une autre caresse sur sa joue, rapide et volatile, presque comme s’il ne l’avait jamais touché et il revient s’assoir convenablement à sa place.
« They taste better than i thought. » complimente-t-il finalement en prenant une première bouchée du cupcake.
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Ce n’est pas d’un coup qu’il s’est rendu compte que de simples mots pèsent le monde lorsqu’on désespère. D’abord, il a réalisé qu’il est seul. Ça ne se sentait pas vraiment, juste un nuage de chagrin qui se dissipait tantôt il trouvait de quoi s’occuper. Puis Hua a récupéré ses derniers cartons marrons, lui a laissé une clef sur la table du salon, et de longues nuits dépeuplées et des cigarettes froissées dans un verre de whisky lui ont fait comprendre qu’il est seul, mais qu’il ne l’a pas toujours été. Le nuage persistait perché au-dessus de sa tête. Ironiquement, Geon était entouré de collègues, sobre depuis un mois et riant quand il a réalisé qu’il est seul, qu’il ne l’a pas toujours été, et qu’il le sera à jamais. On lui a dit, « on est fiers de toi, de ton progrès, t’as l’air d’aller mieux, » et les mots s’étaient tordu en pelote statistique dans sa gorge, et le on était au goût morose, indéfini, illusoire.
Mais c’était mieux que d’écouter en boucle l’écho de ses pensées.
Les réponses brèves et laconiques de Huan, tout autant ; parce qu’elles le déstabilisent, rongent ses os et laissent des cals de doute et de peur qui le poussent à parler sans réfléchir et à parler sans ne rien dire et à parler pour éviter que le vide ne s’installe trop longtemps. « no i’m good, c’est ça mon meilleur remontant, rien ne me fait plus de bien. » Geon se mord la lèvre et hoche de la tête deux fois, ses yeux enchaînés au verre que son aîné tend devant lui en une provocation qu’il devine inconsciente. « okay. Juste – dis-moi si t’as besoin de quoi que ce soit d’autre, s’il te plaît ? »
Il se pose juste à côté de lui sur le canapé, mais veille à laisser une bande de vide entre eux. La différence entre leurs allures est affreusement évidente, Huan confortablement assertif et lui replié sur lui-même comme si sa seule existence risque d’offusquer. « do i look like someone who hates you ?»non. Mais Geon pense que son invité n’a pas l’air de trop l’aimer non plus. A vrai dire, il est difficile à lire. Sans doute une conséquence de son métier, ou un mécanisme de défense. Le psychiatre laisse à croire que rien ne l’atteint, qu’il est détaché de sentiments volatils – et peut-être que c’est vrai, et peut-être que Geon ne devrait pas trop méditer sur ça. Plutôt, il devrait se contenter de ce qu’ils ont maintenant et chérir chaque émotion que Huan laisse peindre ses traits ; il aurait pu choisir d’être avec n’importe qui, et n’importe où, mais il est là, charmant, là. L’ex-soldat lui sourit timidement, son rictus à moitié caché par le cupcake qu’il tient contre ses lèvres, mais qu’il ne mord pas encore. « T’as raison, hyung. C’est juste que ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vraiment… soucié de moi. » L’aîné sent l’alcool – il sent bon. Geon se redresse lorsqu’il se surprend légèrement pencher en sa direction. « I care about you too, » lâche-t-il dans un anglais brouillon, toute la panoplie de ses dents à l’affiche. « And I’m good cook. No teasing. »
Il y a des moments – ainsi courts et éphémères – où il a l’impression que c’est facile, entre eux. Où il ne suffit que du soupçon d’un sourire de la part de Huan pour faire dissiper la tension dans la pièce; rien qu’un regard affectueux de sa part.
Leurs genoux se frôlent – il ne le remarque même pas. (Il sent si bon.) « Hyung. Est-ce qu’on peut se voir encore bientôt ? On peut aller au zoo ? Hyung, il y a un super cool resto juste à côté du zoo et ils vendent des nouilles et du poisson grillé – on peut y aller ensemble ? »
Il se sent seul, il ne l’a pas toujours été, et il le sera peut-être pour toujours – sauf quand les yeux de Huan sont aussi accueillants, et qu’il est aussi facile de s’y perdre.
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Geon présente une image différente de ce qu’il ressent réellement, ses lèvres souvent bordées d’un sourire donnent l’impression que sa solitude n’existe pas, qu’il n’est pas si triste que ça. Mais ses yeux ne mentent pas, Huan sait y lire comme s’ils lui appartenaient. Les fissures de Geon lui sont visibles, depuis le début, il en use, il en joue. Il glisse délicatement le bout du doigt dans chaque craquelure pour la transformer en trou béant. Geon pense surement que sa présence lui est réconfortante, mais Huan est le brasier qui le brûlera plutôt que de tendrement le réchauffer dans sa solitude. Son verre de whisky dansant entre ses mains graciles, il observe Geon chanceler. Tableau sublime, dont il en profitera jusqu’à ce que les dernières couleurs se fadent. Il offre à Geon à peine de quoi s’accrocher plus à lui, sans jamais se croire indispensable à la vie de Huan.
C’est lui qui sera indispensable à Geon, suppliant à ses genoux, avant de l’abandonner sans un mot. Tout le mal être de Hua, il le rendra au centuple. Plus douloureux, plus agonisant. Geon ne s’en relèvera pas. Il se l’est promis.
Geon prend place à ses côtés, les mêmes doutes et peurs sur les lèvres. « Ne doute pas de moi simplement parce que d’autres ne se soucient pas de toi. It’s not fair. » Ses lippes sont humides de l’alcool qui glisse doucement au fond de sa gorge, regard baissé vers le plus jeune qui semble s’être rapproché instinctivement de lui avant de le remarquer et se redresser convenable. Un sourire ravive son visage, maitrisé, pas le moindre excédent de bonheur. Au contraire de Geon dont les sentiments effleurent chaque grain de peau.
Il repose à peine son verre que Geon l’attaque de questions, de demandes capricieuses auxquelles il réprime difficilement l’envie de rouler des yeux. « Doucement. » soupire-t-il sans agacement, la voix faussement attendri. Ses yeux sont des lunes souriantes alors qu’il glisse ses doigts à présent libre dans les cheveux du cadet, les ébouriffant moqueusement. Un « You sound like a kid. » léger de rire transgresse la barrière de sa bouche. « Je ne peux me libérer que tard le soir à cause de l’hôpital, mais on peut essayer. » Il s’imagine mal étendre le calvaire jusqu’en dehors de l’appartement de Geon en des rencontres ponctuelles.
Cette fois-ci, il remplit lui-même son verre, lentement il laisse le liquide ambré le remplir avant de reposer la bouteille. « Okay, I got to admith, they’re really good. » affirme-t-il encore en prenant une seconde bouchée de son cupcake. « Au moins, je n’ai pas à craindre que tu meurs de faim. »
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Il donne l’impression d’être un petit chiot à chaque fois que Huan lui adresse la parole, sa moindre personne assoiffée de compliments et de validation de la part de son aîné. Soit il hoche de la tête, soit il la secoue, mais jamais il ne manque de s’exécuter si un ordre est placé. Si Geon a toujours été quelqu’un de docile – quelqu’un qui aime rendre service, qui veut bien faire et qui dit rarement ‘non’ – il ne l’a jamais été à ce point. Et c’est étrange, et alarmant ; parce que ça lui rappelle l’armée, ça lui rappelle sa mère, et ses parents adoptifs – que de mal ; rien que ça devrait lui mettre un gros stop en plein gueule.
Alors pourquoi il ne se tire pas de cette relation tant qu’il peut ?
Sûrement par désespoir, résonne-t-il, ou pour se punir, mais il ne se l’avoue toujours pas trop. Juste pourquoi Hua parle si rarement de son frère qui a l’air d’être prêt à mettre le monde en flammes pour elle ? Geon est curieux, mais sans questions tant qu’il a toujours un ami auprès de lui.
Un ami qui ne risque pas de rester longtemps s’il persiste à se montrer si contraignant.
« doucement. » Les coins de ses lèvres chutent comme chuteraient les oreilles d’un chiot, et toute sa posture en fonction. « désolé. » Le mot est murmuré tout bas par peur de froisser. Ses mains se posent sur ses genoux, où il joue avec le pan de tissu déchiré de son pantalon sans jamais plus oser le regarder dans les yeux – mécanisme de défense, à présent, lorsque l’ombre de l’abandon le guette de trop près. « Uh, c’n’est rien, t’inquiète. Je peux y aller seul ! Ou avec des collègues. »Merde. Ce qu’il donnerait pour un verre de scotch. Ce qu’il donnerait pour revoir Hua. Elle lui manque d’autant plus en présence du psychiatre, et pourtant c’est une concession qu’il n’a pas peur de céder tant qu’il n’est pas tout à fait seul.
Geon dépose nerveusement son cupcake à table, n’est plus trop d’humeur festive. Il glisse un regard furtif vers la montre, mais il ignore s’il a envie d’être seul ou s’il redoute que le moment où il sera forcé de l’être arrive. Huan évoque en lui des contradictions qui ne l’allègent pas, au contraire. Il force un sourire, « ne t’inquiète pas, hyung. » ça fait longtemps qu’on ne s’est pas inquiété pour lui, et ce n’est plus trop grave. Il ne veut quand même pas encombrer son invité par son silence soudain, alors il force son enthousiasme aussi. « je compte prendre des leçons de cuisine, aussi. Je crois que ma culture culinaire s’arrête au kimchi fried rice. »
Il sait – il sait que plus longtemps il regarde Huan dans les yeux, plus fatale serait sa chute. Un pressentiment, un nœud dans son ventre, qu’importe. Geon doit beaucoup de choses à beaucoup de monde ; ce qu’il doit à Hua, c’est des années de misère qu’il veut bien payer double. Quelque chose dans les iris de l’aîné l’assure qu’il est là pour aider. « Huan hyung, tu es pressé de rentrer ? Ou tu veux bien rester voir un film ? »
misbehave ★ (of a machine) fail to function correctly. (mood)
Geon ne cesse de le surprendre à travers sa docilité et sa servitude, il se demande presque pourquoi sa sœur est restée avec lui pendant si longtemps. Au-delà du physique attrayant, il ne trouvait rien de plus. Une jolie façade mais une coquille vide, comme un chiot perdu qui ne connaissait pas encore sa place dans le monde. Huan a toujours détesté les animaux de compagnie, une simple nuisance dont il se passait sans difficulté. Et en ce moment, Geon ressemblait tellement à l’une de ses petites bêtes derrière leur cage de verre, les grands yeux suppliants pour qu’un nouveau maitre les prenne dans ses bras et les recueille. Il déteste Geon. Il attise ce qu’il y’a de plus mauvais de lui, il aimerait le rendre incapable du moindre sourire.
Seulement les larmes et la tristesse, à l’image de celles qu’a versé Hua pendant de longues semaines sans qu’il ne puisse rien faire pour y remédier. Il déteste Geon parce qu’à cause de lui, pour la première fois, il n’arrivait pas à consoler sa petite sœur et se sentait inutile.
Mais il continue à tout supporter, renferme sa rancœur dans un écrin et ne laisse filtrer que les sourires polis et la voix doucereuse. Il préfère ne penser à Geon que comme un autre de ses patients, qu’il brisera comme tous les autres. « Est-ce que tu as vraiment des collègues ou tu dis ça pour m’embêter ? » Le ton résonne en plaisanterie, mais l’envie de blesser est plus profonde – que Geon réalise une fois de plus à quel point il est seul. « J’essayerai de me libérer, pour toi. » A quel point il est seul, et Huan est l’unique personne à encore vouloir de lui, à être capable de faire des efforts pour lui.
Il écoute ses paroles, Geon ne semble pas apprécier les silences et ça lui fait penser au futur, à toutes ses fois où il refusera de lui parler quand ils seront plus proches, au point où le plus jeune sera dépendant de lui. Les battements de son cœur accélèrent délicieusement ; anticipation. « Je pense pouvoir rester le temps d’un film, si tu promets de pas t’endormir. Tu choisis ? » Il laisse Geon le choix du film et se rend au même moment en cuisine pour boire un verre d’eau. Huan fait en sorte de ne revenir qu’au moment où son cadet est déjà assis, pour prendre place à ses côtés, plus proches qu’ils ne l’ont été plus tôt. Ses yeux se fixent sur l’écran et ses doigts viennent négligemment jouer avec les mèches du garçon pour se distraire.
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Sam 25 Aoû - 19:22
